"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 19 décembre 2014

Crèches : les marchands du temple

"Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte", loi de 1905. 

L'État (et l'administration), neutre et impartial, ne doit afficher aucune préférence ou appartenance à l'égard d'une religion ou d'une conviction vis-à-vis des citoyens français. Toutes doivent être traitées également et avec équité, car la France n'a plus, ni officiellement ni officieusement, de religion d'état mais est garante de la liberté et de la protection de tous les cultes. Ainsi la France, de culture chrétienne, n'est plus chrétienne. Que cela plaise, ou non, à toutes les grenouilles de bénitiers ! Ainsi Concernant les crèches ou tout autres signes religieux, de quelque religion que ce soit, s'il est clair que les gens font ce qu'ils veulent chez eux, dans leur espace privé, il doit être bien clair, également, qu'il est inadmissible qu'ils viennent polluer l'espace public et républicain avec leur propagande et leur prosélytisme. Des crèches dans les mairies ? Et puis quoi encore ?

Mais mon frère le dit mieux que moi : "Les prétendus actes de résistance qui consistent à mettre une crèche dans les mairies me hérissent le poil. Ces gens-là ne comprennent pas que la laïcité est une richesse qui garantit et protège la liberté de culte. Ils oublient les guerres de religions (la St Barthélemy cela a été super drôle). Une vraie résistance c'est de suivre le message du Christ (cf proches de nous, l'abbé Pierre ou sœur Emmanuelle) pas de tomber dans l'idolâtrie de personnages en plâtre à l'esthétique St sulpicienne douteuse. La crèche, le nouveau veau d'or !

Je rajouterais que la seule fois où le Christ s'est emporté, a montré de la violence, c'était face aux marchands du temple qui instrumentalisaient la maison du père à des fins personnelles. Ici nous avons des politiques qui instrumentalisent la crèche, donc la religion catholique, donc le temple à des fins politiques pour servir des fins personnelles. Ceux qui prônent la présence de crèches dans les bâtiments de la République sont donc des marchands du temple. Jésus prônait l'amour et l'ouverture à l'autre. Ces nouveaux marchands du temple instrumentalisent Jésus pour vendre de la haine et le rejet de l'autre. Enfin, croire en Dieu n'a rien à voir avec la tradition. La foi est un acte de confiance en la validité d'un message et dans la nature divine d'un homme. C'est un acte positif, volontaire, qui se renouvelle jour après jour. La tradition c'est l'absence de réflexion, c'est faire une chose parce que nos ancêtres ont fait la même chose avant nous sans même se demander si cette chose est aujourd'hui encore valable ou bonne. La tradition, c'est pratique cela évite de réfléchir. On pratique l'excision par tradition rappelons-le." Oui, ainsi certaines traditions apparaissent belles et parfaitement innocentes pour les uns mais, aux yeux des autres, seront une manifestation démoniaque ... pour les cathos intégristes, la tradition de la crèche est une belle chose, pour d'autres la tradition de la lapidation est légitime. Au nom de la tradition on justifie tout est n'importe quoi. Personnellement je me méfie comme de la peste des traditions qui enferment les hommes et les femmes, des traditions qui sont la justification de l'oppression masculine ou religieuse. (NdT de BB)

La crèche représente la naissance de Jésus, c'est à dire Dieu qui s'est fait homme selon les chrétiens. La crèche est donc avant tout un symbole religieux. Et comme tout symbole religieux , la crèche n'a rien à faire dans les bâtiments de la République.

Maintenant j'entends certains dire que la crèche est un symbole fort qui interroge notre société notamment sur les sans abris. Vu comme cela, elle peut en effet poser la question du respect du droit au logement, de l'aide aux plus pauvres, de la main tendue aux démunis. Mais là encore, on nage en totale hypocrisie. Que dire de l'accueil fait aux Roms, par exemple? C'est paradoxal de voir une crèche dans une Mairie FN, à Béziers. Le FN ne fait pas de l'accueil des sans abri son fonds de commerce, il me semble. Pour ces politiques le message est très clair français = chrétien et si tu n'es pas chrétien (au hasard musulman) alors tu n'es donc pas français. Transformer la crèche en symbole du rejet de l'autre, il fallait le faire.

De même, il est très curieux de voir toute cette débauche commerciale qu'on organise pour fêter un sans abri. La crèche qui trône au milieu du marché de Noêl, c'est le paradoxe absolu.

Maintenant si la crèche c'est juste une tradition et donc du folklore, cela veut dire que le personnage de Jésus ( et surtout son message d'amour) n'a pas plus d'importance que celui du Père Noël ; que passé le 25 décembre, on ira gentiment le ranger à la cave avec les guirlandes et les boules du sapin qui sera balancé sur le trottoir juste à côté des poubelles débordantes d'emballages et de papier cadeau et du Sdf que l'on n'aura même pas vu.

Je pense que si j'étais chrétien j'en serais fort marri (mauvais jeu de mots)."

Merci p'tit frère pour ces sages paroles que je partage à 100%. Merci.

mardi 9 décembre 2014

Guignolade


Lors d'une pause au conseil syndical des planètes du système solaire, Mars et la Terre s'entretiennent à part :

Mars : "Alors comment vas-tu en ce moment ? Tu as une petite mine."

La Terre : "Oh Pas terrible, tu sais j'ai une infection d'Homo Sapiens …"

Mars : "T'en fait pas, ça passe."

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Le 4 décembre 2014 : Y a-t-il une Ministre de l'écologie dans l'avion ? Voici qu'un problème technique, potentiellement sérieux mais heureusement sans conséquence pour l'équipage et les passagers, est survenu, lors de l'atterrissage, sur l’avion de Ségolène Royal qui était attendue, ce mardi, à Eurexpo pour le Salon Pollutec. ?!?! 2 heures de TGV cela aurait été beaucoup trop long pour une Ministre qui défile à New York pour le climat ?

7 décembre et les résultats du Téléthon 2014 : les Français encore plus généreux qu'en 2013 ... voici donc une bonne nouvelle pour les malades et ceux qui travaillent pour soulager leur peine. Mais ... car il y a toujours un mais dans les belles histoires. Mais n'oublions jamais que le Téléthon, à l'instar des Resto du Cœur ou des mutuelles, sont les révélateurs des démissions de l'état dans ses missions : 0 embauche dans la recherche publique, plus de subvention de base et gel des salaires des chercheurs et techniciens depuis 5 ans. Programmation de la mort de l'excellence française commencée sous Sarko et poursuivi par Hollande. Ainsi s'il ne faut pas empêcher les gens qui le peuvent d'être généreux, je préfère que les gens soient généreux en ne cherchant pas à se soustraire à l’impôt qui est la quintessence de la redistribution et de la solidarité que de se donner bonne conscience ponctuellement.

Le 8 décembre c'est bien gentil de stigmatiser, dans des reportages de merde, les cyclistes comme étant des dangers routiers, qui exaspéreraient les automobilistes, mais quand rien est fait pour nous, quand aucun aménagement sécurisé n'est en place, il ne faut pas nous demander de risquer notre peau aux cotés des conducteurs qui se foutent éperdument de nos vies et donc accepter que nous prenions quelques libertés avec le code de la route. Ne nous parlez pas de territoires partagés, la route est aux automobiliste, les autres l'utilisent à leurs risques et périls.

Ce même 8 décembre, la proposition, dans le projet de loi Macron sur la modernisation de l'économie, d'ouverture des magasins le dimanche, au nom de l'emploi et du sacro-saint dogme de la consommation, en dit long sur la pauvreté de la vision de nos dirigeants où l'existence est réduite à la consommation. Un piètre projet de société basé sur le principe de "je consomme donc je suis" mais qui oubli le droit à la vie de famille et à la culture, qui oubli le droit de "garder du temps pour penser, respirer et vivre, qui oubli de valoriser l’être, plutôt que le tout avoir" (Martine Aubry). Ainsi donc si définitivement Royal est une ministre à la politique déplorable, Macron, lui, est définitivement un grand ultra-libéral, qui veut "aller vite et être pragmatique" (je déteste ce mot qui permet de justifier tous les abus) et qui se fout, comme de l’an 40, de l’environnement. Plusieurs articles, en plus du précédent, du projet de loi du ministre de l’économie ont pour but d'"accélérer les grands projets pour favoriser le retour de la croissance" ... qu'importe les dégradations environnementales. Ainsi souhaite-t-il pouvoir délivrer les permis de construire en cinq mois, soutenir la filière du BTP en pleine crise, sécuriser les projets comme le Grand Paris, réformer les protocoles de l'enquête publique, réduire les obligations des études d’impact environnementales et, en cas d'annulation d'un permis de construire, faire en sorte que le propriétaire ne puisse plus, désormais, être condamné à détruire sa construction sauf exception (en zone naturelle ou architecturale remarquable, ou couverte par un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) ou naturels (PPRN)), …

9 décembre : relance de la polémique autour du décret du préfet d'île de France qui vise à interdire les belles flambées d'hivers, dans les foyers, afin de lutter contre la pollution et les particules fines. Je salue enfin la prise de conscience des autorités de l'état sur le problème de la pollution et lui suggère donc d'interdire, également, l'utilisation de la voiture à tous les franciliens, d'interdire la construction de bâtiments en béton, l'arrêt des projets inutiles et imposés (Paris-Saclay, grand stade d’Évry, triangle de Gonesse ...) et d'interdire, enfin, les avions à partir de janvier 2015 au-dessus de l'île de France. Cette décision absurde et imbécile est vraiment l'illustration de la totale ignorance de nos autorités sur les problèmes environnementaux et leur politique de greenwashing qui ne sait que proposer des solutions prisent par le petit trou de la lorgnette sous couvert d'écologie. Pathétique !!!!

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Et pendant ce temps là, en ce 5 décembre, nous pouvions commémorer la première année sans Nelson Mandela. Un an qu'il nous a quitté mais personne n'en parle. Un an qu'il me manque. Un an que cet africain, rentré dans l'histoire, nous aura laissé avec nos valises et nos devoirs. Une pensée pour lui et pour son message d'amour, de paix, de pardon et d'espérance.

mardi 11 novembre 2014

Posez-vous les bonnes questions et vous trouverez les bonnes réponses.

C'est bien connu que ce sont les écolos qui sont responsables de tout, du réchauffement climatique, de la surpêche, de la baisse de biodiversité, de la pollution, du pic pétrolier ... Même le big-bang, je crois, doit être de notre faute.

Ainsi dans cette veine-là, alors qu'il était en escale à l'Ile d'Yeu (en route pour Saint Gilles Croix de Vie) pour cause de mauvais temps, le navire "le colombus" de Sea Shepherd s'est fait attaqué, au début du mois, par des pêcheurs en colère, frustrés que l'Europe leur ait interdit la pêche du requin taupe en 2009... Munis de farine et d'œufs, ils ont bombardé le bateau et même coupé ses amarres, l'obligeant à reprendre la mer alors que la météo était mauvaise. En plus de la stupidité et de la dangerosité de leur geste, cet incident est aussi révélateur de leur profonde ignorance qui consiste à simplement mettre tout le monde dans le même panier et attaquer, aveuglément et sans discernement, quiconque se mobilise pour la préservation de l'Océan (qui, au passage, les nourrit et les fait vivre) ... cela alors que, tous les ans ils se plaignent qu'il y a de moins en moins de poissons. "Posez-vous donc enfin les bonnes questions !" leur dit mon amie Anne qui les connait bien. "Si la pêche est moribonde sur l'île d'Yeu ce n'est certainement pas à cause de ceux qui protègent la faune marine. S'ils protègent la mer, c'est pour que demain il y reste encore des poissons et que des pêcheurs puissent vivre de la pêche. Posez-vous les bonnes questions et vous trouverez les bonnes réponses." poursuit-elle.

Dans la même idée de se poser les bonnes questions afin d'obtenir les bonnes réponses, hier, en rentrant de la Ciotat pour récupérer notre matériel en panne et à la vue des paysages meurtris qui longeaient l'autoroute du soleil, je n'ai pu m'empêcher de m'interroger. Ainsi, navigant sur le fleuve d'asphalte stérile, j'observais ma France aux paysages soumis. Je voyais les panneaux et les tranchées de fouilles préventives, préludes de projets de zones commerciales envisagés sur des terres agricoles. Je voyais ces "dents creuses" - ces zones où il n'y a "rien", selon les élus ... "rien" puisqu'il n'y a pas de béton - convoitées par ces édiles d'un autre temps. Je voyais les entrepôts et les zones d'activités conquérir les paysages et je n'ai pu que m'interroger sur l'un des plus gros arguments des opposants aux éoliennes. Je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le niveau intellectuel de ces gens là et je n'ai pu m'empêcher de mettre en balance l'impact visuel et écologique des éoliennes et celui de toutes ces zones "d'activités" ou pire, commerciales ... les unes (les éoliennes) incarnant l'intelligence et l'avenir - même si la sobriété doit être la priorité car la meilleur énergie est celle que l'on ne produit pas - les autres, la consommation carbonée.

Début novembre également, les industriels de l'agriculture polluante et productiviste manifestaient avec violence un peu partout en France sans que la police n'intervienne ... pas de CRS, pas de grenades ... on les gardera pour les "djihadistes verts !". La FNSEA revendiquait alors, le droit à polluer sans entrave par la remise en cause de la directive nitrates et cibla les écolos comme étant la cause de tous leurs problèmes : le local de EELV à Toulouse a été recouverts de fumier et d’immondices, à Dole, la Maison Verte (cf. photo ci-dessus) a été dégradée fustigeant les "écolos" de terroristes économiques ou bien encore en causant 70 000 euros de dégâts à Valence. Rassemblés devant la Préfecture de Loire-Atlantique, plusieurs agriculteurs s'en sont pris à des ragondins en les maltraitant, en les recouvrant de peinture rose avant d'en écraser certains sous les roues de leurs tracteurs... la bestialité à l'état brut ! Le 5 Novembre les agriculteurs, premières victimes de leurs pratiques industrielles, ont ciblé les écologistes alors que ces derniers, depuis toujours, se battent pour la protection des terres agricoles, l'emploi et la santé des producteurs et des consommateurs. Début novembre, une fois de plus, les mauvaises questions ont été posées entraînant de mauvaises réponses. Il est quand même remarquable de constater que ces gens-là, qui sont, pour la plupart, de bons électeurs de droite, votent pour maintenir un système ultralibéral et mondialisé qui leur met la tête sous l'eau et qu'ils fustigent un Etat - qui serait sous l'emprise d'une toute puissance internationale écologique - cause de leurs tourments tout en lui demandant toujours plus d'aides. Une fois de plus et à l'instar des pêcheurs de l'Ile d'Yeu, ces gens s'en prennent aux mauvaises personnes. A ces gens là également on voudrait pouvoir leur dire de se poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses.

FNSEA cruelle, bête et méchante, lobbies routiers, de l'agro-chimie, du béton et du pétrole, politiques vassaux ... raz le cul de ces ayatollah consuméristes, de ces Khmers croissantistes et autres intégristes capitalistes et dogmatiques !!!! Qui sont donc les vrais nuisibles ? "Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire". Notre modèle est à bout de souffle et tout le monde le sait : Depuis le début 2012, Total n’a annoncé, ni mise au jour majeure, ni pléthore de découvertes, 40 % des puits forés en 2012 ont été secs et 60 % en 2013 (le journal "le Marin" du 29/10/2014). Je comprends les difficultés du monde agricole ou de la pêche mais, avec les écologistes, je plaide pour un nouveau modèle, pour un nouveau monde, sans productivisme, plus respectueux de l’environnement et de ses équilibres naturels, de la santé des populations et de celle des professionnels. Mais tant que nous tous, collectivement et individuellement, nous ne regarderons pas le dragon des crises écologiques, climatiques, énergétiques et métalliques, dans les yeux, tant que nous préférerons un mensonge qui rassure plutôt qu'une vérité qui dérange, nous ne pourrons nous poser les bonnes questions et continuerons à nous tromper de route ... faute d'avoir les bonnes réponses.

dimanche 2 novembre 2014

Mourir pour la Terre c'est triste mais pas stupide ...


Un mort à zéro pour la police au Testet, bravo Monsieur Pasqua .... Heu ! Bravo Messieurs Hollande et Valls

Notre Dame des Landes, ferme des 1000 vaches, Porcs et volailles en batterie, rejets d'azote, de pesticides et marées vertes, barrage de Sivens, gaz de schiste, destruction de zones sensibles, de terres agricoles et forestières, saignées autoroutières, expansion urbaine, Plateau de Saclay, remise en cause de la loi littorale, zones commerciales périurbaines immondes, malbouffe et cancers, soumission à TAFTA qui sera une catastrophe démocratique, sociale et environnementale .... et maintenant la mort d'un manifestant.

Quand allez-vous donc cesser de détruire notre France ? Quand allez-vous donc cesser de détruire l'avenir ? L'UMP et le PS ne sont donc que des partis destructeurs aux élus mégalomanes qui ruinent une poule aux œufs d'or tant il est remarquable de constater combien l'environnement sauvage est une valeur sûre et vendeuse pour les capitalistes et les fricards. Les fils de pub ne s'y trompent pas quand ils nous vantent les mérites des espaces préservés de la Norvège pour nous vendre leurs saumons, ou bien quand Apple nous vante les espaces vierges de l'Antarctique pour nous vendre son nouveau matériel, même pour vous vendre une Volvo on vous montrera la mer. Remarquons également combien les fonds d'écrans de base de Windows nous emmènent dans le désert, dans la riante campagne verte ou bien méditer devant des pierres zen et des rivières limpides comme autant de fenêtres sauvages et reposantes. Il est remarquable de voir combien les agences de voyages nous aguichent en nous promettant la découverte des grands paysages sauvages qui appellent l'aventure et des monuments historiques inclus dans des écrins préservés nous incitant à un voyage dans l'Histoire. La télé ne s'y trompe pas non plus et met en "prime time" des émissions vendeuses - puisqu'en première partie de soirée - comme "Des racines et des ailes", "Faut pas rêver" ou bien encore "Thalassa" qui célèbrent les espaces naturels et historiques de notre belle France, de notre magnifique Terre. Définitivement il est remarquable de constater que la nature et la culture sont en permanence misent en avant pour vendre et qu'en parallèle, en une logique absurde, nos politiques, soumis aux lobbies du bétons et du pétrole, nous pourrissent notre Terre avec le consentement tacite des gens qui dorment. A force, cette France, déjà bien domestiquée comme un jardin à la française, ne sera plus qu'un souvenir, une icône sublimée et virtuelle, que l'on nous passera en film le jour de notre euthanasie.

Elus saccageurs !!! Voilà ce que vous êtes. Vous êtes des élus qui n'aimez pas la Terre, des élus qui n'aimez pas les Hommes !!! En fait quand je dis que vous n'aimez pas la Terre, j'abuse un peu. Si, vous adorez votre environnement de privilégiés, votre nature bien apprivoisée, aux animaux gentils, aux forêts bien sages sans loups, sans ours, sans lynx, sans renards mais au gibier bien abondant, aux mers bleues turquoises sans requins et aux aimables dauphins, vous aimez vos maisons de campagne et vos appartements à la montagne … votre yacht de Bolloré. vous aimez laisser le béton, le périf et sa pollution, la grisaille et les tristes espaces verts, arides et pelés, aux pauvres, aux gueux, à la plèbe, aux barres de HLM en une sorte de promesse de dupes de lendemain qui chantent. Alors vous si vous êtes cela, nous, nous sommes un peuple d'inconscients de vous maintenir au pouvoir sous le prétexte facile que nous préférons, à la responsabilité et l'implication collective, le moindre mal dans une offre politique médiocre.

Ainsi donc en ce 26 octobre 2014 Rémi Fraisse est mort pour ses idées, mais point de mort lente. Dès lors tout ce que la France possède de gens sérieux monte au créneaux dans les médias pour désamorcer la crise qu'ils ont eux-mêmes provoqué. Aucun n'aura de mots assez forts pour fustiger la violence des écologistes, la pseudo collusion de ceux-ci avec l'ultra-gauche ou les blacks blocks, l'irresponsabilité et le jusqu'au-boutisme des défenseurs de la vie ou bien encore que nous serions contre l'emplois des agriculteurs et la modernité. Ainsi en ce matin du 29 octobre, sur France Inter, le chef de la Police essayait de remettre les choses dans l'ordre et de dire que les forces de l'ordre avaient bien dû faire face à des manifestants violents et que les charges policières n'avaient été qu'une réponse à cette violence. Oui Monsieur le policier nous le savons tous bien que ce n'est jamais la police qui cherche la violence ... que ce ne sont jamais les politiques qui commencent à foutre la merde dans notre pays en proposant des projets imbéciles, imposés, inutiles et d'un autre âge ! Nous le savons tous bien que ce sont toujours les manifestants qui sont la cause des problèmes. Salauds d'écolos, salaud de peuple qui empêche de faire des affaires tranquillement.

"L'arrêt total du projet de barrage à Sivens aurait des conséquences sur l'indemnisation aux entreprises." nous dit, de son coté, Thierry Carcenac, président du conseil général du Tarn ... Mais perdre 600 millions d'euros pour la mise en place des portiques de l'éco-taxe, puis 10 millions de plus pour les démonter et enfin verser 850 millions d'euros de dommages et intérêts pour Ecomouv c'est une bagatelle qui autorise l'abandon honteux de la mesure ? "Mourir pour des idées, c'est une chose, mais c'est quand même relativement bête" poursuit-il pédant. Mais lancer puis soutenir un projet destructeur uniquement pour des intérêts particuliers et contre l'intérêt du plus grand nombre, puis compter sur l'absence d'une mobilisation importante pour engager les travaux, en toute discrétion, sans attendre la fin de recours juridiques. Engager une répression violente et massive avec l'argent public pour faire passer en force un projet très contestable et, une fois les expertises officielles publiées démontrant l'absurdité du projet, se désoler qu'il soit désormais trop tard pour arrêter le projet. Se foutre littéralement de la gueule des personnes qui tentent, avec leurs moyens, de lutter contre ces grands projets inutiles et destructeurs puis enfin sombrer en ridiculisant le fait de mourir pour ses idées, comme si ce jeune avait choisi de mourir et comme si cela avait quoi que ce soit de ridicule ... cela n'est-il pas stupide ?

Il est tout de même remarquable de constater que jamais au grand jamais les élus, si l'on mets de côté qu'ils puissent avoir des intérêts personnels ou de copinages, sont incapable de reconnaître qu'ils se sont trompés dans leurs choix. Ces élus sont incapables de reconnaître qu'un projet qu'ils pensaient un jour, répondre à une problématique, aux vues des arguments contraires et solides qui leurs arrivent ensuite et qui démontrent la nocivité de celui-ci, se doit d'être revu ou possiblement stoppé. Finalement seul le pouvoir de l'argent, de l'industrie et des corporatismes réactionnaires sont capables de les faire revenir en arrière ... jamais la demande du peuple ne le peut. Ces élus confondent allègrement légalité et légitimité, comme l'explique clairement le philosophe Dominique Bourg, et, avec cette histoire, Monsieur Carcenac ou bien encore Jacques Auxiette symbolisent à eux-seuls toute la logique destructrice et inégalitaire de notre société, le sentiment d'impunité absolu et le dédain pour les populations et leurs idéaux. Ils réveillent et amplifient le sentiment de révolte parmi ceux qui agissent pour un monde plus juste, plus vivable, plus durable, plus égalitaire ...

Photo : KAMIL ZIHNIOGLU / Sipa Press

Port de Bouc (13) - Octobre 2014




samedi 11 octobre 2014

Ecotaxe, la honte à la française

Comme beaucoup, me voici écœuré et révolté du report sine die (comprendre "enterrement") de l'écotaxe poids lourd par Madame Royal. Même si on le sentait venir, ce énième recul devant le lobby routier pèsera lourd sur les projets de transports en manque de financements, sur la lutte contre le réchauffement climatique mais aussi sur la pollution et donc la santé des Français-es. "Incompréhensible et inacceptable" pour la Fondation Hulot ; "indignés" et "en colère" chez France Nature Environnement ; "une décision irresponsable" selon Agir pour l'environnement ; "prise au détriment de l'intérêt général" pour le Réseau action climat … Les associations ne décolèrent pas.

Rappelons-nous que le principe de l'écotaxe a été adopté à l'unanimité (-4) des députés... en 2009. Mais celle-ci fut rapidement torpillée par des intérêts court-termistes et particuliers, incarnés, notamment, par des actions comme celles des Bonnets Rouges soutenus par ceux là même qui avaient voté cette loi, à savoir la droite.

Pour justifier cette énième reculade certains dénoncent une France des taxes, une France des freins à la croissance, mais qu'en est-il ailleurs en Europe ? Une taxe a été introduite, en Autriche, en 2004 sous forme de péage autoroutier pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes, les gros camping-cars et les bus. Près de 430 portiques ont été placés le long des voies de circulation et la mise en place du système n’a pas donné lieu à d’importants mouvements de protestation. En Allemagne, une taxe est instaurée, depuis 2005, sous la forme d’un péage autoroutier pour les poids lourds. En Suède, depuis 2006, tous les véhicules sont soumis à une taxe carbone, basée sur le niveau de pollution. La Suisse, où l'écotaxe est en vigueur depuis 2001, a mis en place le ferroutage. En dépit d’une forte contestation, la Slovaquie a adopté en 2010 une taxe sur les poids lourds. En Pologne, depuis juillet 2011, une taxe pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes est en vigueur . Le gouvernement du Royaume-Uni, envisage toujours, quant à lui, d’introduire une taxe sur les poids lourds de 12 tonnes. Le Danemark, comme la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suède, utilise le système d’Eurovignette qui oblige les poids lourds de 12 tonnes ou plus à payer pour utiliser les autoroutes. Les autres pays européens comme l’Espagne, l’Italie, la Norvège, la Roumanie ou les pays baltes n’ont pas de système de taxation équivalent. La France aura donc failli être le 7ème pays européen à adopter l’écotaxe sur les poids lourds.

Pour justifier cette énième reculade certains dénoncent une France des taxes, une France des freins à la croissance ... une France du chômage. Mais au nom de l'emploi, "alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles" (Sarko), tout projet est-il bon ? Visiblement oui pour certains pour qui, hypocritement (car nous le savons maintenant, ils n'en ont cure du peuple et de son avenir), la fin justifie tous les moyens, même si la fin est plus qu incertaine. Et peut importe les ravages occasionnés ... Chaque fois que l'écologie demande un choix courageux et une volonté politique d'aboutir, il est remarquable d'observer, qu'à chaque fois, il y a recul devant les lobbies. Ainsi donc, à la suite de la Ministre Laurence Rossignol qui rassure la manif pour tous ("La manif pour tous n'a pas de raison de s'inquiéter"), la ministre de l'écologie rassure les lobbies de la mondialisation, du fric, de l'exploitation et de la destruction. Comme j'aimerais entendre ce genre de réconforts quand les salariés manifestent, quand les scientifiques manifestent, quand les sans papiers manifestent, quand les écolos manifestent. Mais non, le peuple de gauche, lui, peut s'inquiéter, ça on avait commencé à le comprendre.

Cet abandon, en bonne et due forme, est une honte absolue pour notre pays. Comment avoir la plus petite once de respect pour les politiciens après 5 ans d'une telle gabegie ? 600 millions d'euros pour la mise en place des portiques et 850 millions d'euros de dommages et intérêts pour Ecomouv. Tout cela c'est bonnet rouge et rouge bonnet à l'âge de la fuite en avant, du manque de courage et d'imagination, de l'immobilisme et du baissage de froc. Une gouvernance à la petite semaine pour essayer de sauver un point dans les sondages. Pathétiques.

Pour compenser les pertes, la nouvelle idée géniale du gouvernement serait de prélever sur les bénéfices (redistribution de 15 milliards d'euros de dividendes depuis la privatisation) des péages des autoroutes... heu ! Et qui est-ce qui paye aux péages ? C'est nous, les vaches à lait !!! Brillante idée donc, qui ne cache pas que la première erreur aura été de privatiser les autoroutes, construites grâce aux finances publiques et privant l'état des subsides qui lui revenaient. Mais rassurez-vous, cette nouvelle annonce sera ensuite, comme le reste, abandonnée sine die devant les gros yeux de Vinci. Cette idée sera abandonnée avec d'autant plus de facilités que les contrats de concession ont été négociés avec moult garanties pour les trois sociétés concessionnaires -Vinci, Eiffage associé au fonds australien Macquarie et l'espagnol Abertis – puisqu'ils imposent de verser des compensations à toute augmentation de la fiscalité. Ces compensations pouvant prendre deux formes, soit l'augmentation des tarifs de péages, soit le rallongement de la durée de concession (article 32). Ainsi et dans ces conditions, il est clair que le projet de taxer les autoroutes laisse plus que sceptique.

En France donc, si en effet on n'a pas de pétrole, il est clair que l'on a des lobbies qui ont leurs propres idées de leurs intérêts, de la probité et du courage de nos politiques. Véritablement ce gouvernement est en dessous de tout.

Ségolène Royal a été récemment encensée par des élus "écologistes" ... résultat ? Elle en profite pour supprimer l'écotaxe, laissant la facture aux français. Une ministre de l'écologie dites-vous ? Comment le penser devant les autorisations systématiques des tirs de loups, la reprise de programmes d'exploration de gaz de schiste, l'attente interminable de l'abandon du projet inutile et imposé de Notre Dame des Landes, son grand amour de la corrida et l'abandon de l'écotaxe ? Ainsi donc à l'instar du gouvernement, Mme Royal est donc la ministre des lobbies, pas celle de l'écologie et ce ne sera pas sa marche pour le climat, à New-York le 23 septembre, qui nous illusionnera.

"Quand ils auront coupé le dernier arbre, empoisonné le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson. Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas."
Sitting Bull.

jeudi 2 octobre 2014

Déclaration du Scoutisme Français en faveur du respect inter-religieux et de la paix


Superbe courriel reçu ce jour :

La montée des tensions internationales de ces dernières semaines attisent la haine et le rejet de l'autre dans sa différence. L’assassinat d’un Français par des terroristes a profondément marqué la communauté nationale. L’affrontement qui se mène n'est pas une guerre de l'Occident contre l'Orient, d’une religion contre une autre, mais une guerre contre la fraternité, l’accueil et l’espérance.

Nous, associations du Scoutisme Français, réunissant des membres de toutes religions et spiritualités, portons une mission d'éducation à la paix. Face à l'horreur, nous affirmons notre conviction que la seule réponse est de s'engager pour l’amélioration du vivre-ensemble, pour la construction d’une fraternité entre femmes et hommes de religions, de cultures différentes dans une laïcité accueillante de chacun. Nous voulons permettre à chaque jeune scout, guide, éclaireuse, éclaireur de vivre la joie de la rencontre qui fait grandir. Dans ce cadre, nous déployons déjà des initiatives comme "Vis mon camp !" ou la journée de la fraternité le 22 février. Le Scoutisme Français développe et renforce ses programmes pour permettre à ses membres de découvrir, vivre et apprécier toutes nos différences qui sont autant de forces.

Nous avons la chance d'être membres de deux organisations mondiales de Scoutisme et de Guidisme, l'OMMS et l'AMGE, qui ouvrent nos espaces, nous invitent chacun à combattre ses ostracismes et l'intolérance par la rencontre et le respect. Ce qui se passe aujourd'hui nous mobilise tous pour de nouvelles ambitions en la matière dans notre pays. Beaucoup reste à faire pour y faire grandir la fraternité, le respect et l'acceptation mutuelle avec nos frères et sœurs Scouts et Guides du monde entier afin de réduire les fragilités, contribuer au développement et construire le monde dont nous rêvons d'être les acteurs.

Nous tenons particulièrement à réaffirmer notre soutien à nos frères et sœurs musulmans. Ils souffrent aujourd’hui de cette situation et des risques d'amalgames avec des personnes se prétendant leurs coreligionnaires. Que l'occasion nous soit aujourd'hui donnée de rappeler notre attachement au respect des croyances de chacun : partout encore dans le monde des chrétiens, des juifs, des musulmans, des athées ... subissent attaques et menaces.

Fidèles au message de Baden-Powell, nous continuerons à tout mettre en œuvre pour laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand nous y sommes venus.

30 septembre 2014

Les Éclaireuses Éclaireurs de France, les Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France, les Scouts Musulmans de France, les Éclaireuses Éclaireurs Unionistes de France et les Scouts et Guides de France réunis au sein de la Fédération du Scoutisme Français.

mardi 23 septembre 2014

Marche pour le climat : Paris réussi !

Dimanche dernier, un défi qui paraissait alors complètement fou, organiser la plus grande mobilisation mondiale pour le climat, a été gagné avec une marche 6 fois plus importante que toutes les autres manifestations précédentes !!!

Sur cette photo, vous pouvez voir à quoi ressemblait New York:


Et voilà un aperçu de Londres, Berlin, Bogota, Paris, New Delhi et Melbourne......



Nous avons été plus de 675 000 à manifester partout dans le monde. Il ne pouvait pas y avoir de preuve d'amour plus impressionnante, pour tout ce que le changement climatique menace : quelle belle manière de témoigner de l'espoir que nous partageons, celui de sauver le monde des humains et de construire une société durable et pacifique qui aurait appris de ses erreurs.

Ensemble, nous avons écrit une page de l'histoire et ce n'est seulement que le début !  

Le Sommet de Paris sera déterminant et aura lieu dans 15 mois - c'est à ce moment-là que nous devrons obtenir un accord mondial. En mars de l'année prochaine, les pays participants au sommet de Ban Ki-moon, devront avoir annoncé leurs engagements nationaux. Il nous faudra alors être attentif, en une veille citoyenne, au maintien de ces objectifs et suivre la bonne volonté des décideurs. Mais d'ici au Sommet de Paris, nous nous rassemblerons encore à quelques occasions. Notre voix sera de plus en plus forte et nous serons de plus en plus nombreux à exiger de nos dirigeants une transition vers des énergies 100% renouvelables ... et ils ne pourront alors rien faire d'autre que de nous écouter

N'oublions jamais que ceux qui se battent peuvent perdre, mais ceux qui ne se battent pas ont déjà perdu … alors haut les cœurs, nous sommes le changement.

lundi 22 septembre 2014

Calypso : Ne laissons pas mourir la muse.


Courrier envoyé au
Ministère de la Culture et de la Communication
le 22 semptembre 2014
 

A l'attention de : Madame la Ministre, Mme Fleur Pellerin


Madame la Ministre,

le 20 septembre 2014 le huffington Post titrait fort justement "La Calypso du Commandant Cousteau, ce morceau du patrimoine français que vous ne pourrez pas visiter ce week-end". Et en effet, à ce jour, la Calypso, ce patrimoine de la culture scientifique, écologique et maritime de la nation est toujours en train de mourir à Concarneau ... désespérant un nombre incalculable de citoyens conscients de ce qu'a apporté ce navire océanographique dans la conscience collective pour la connaissance de la planète des humains et de sa fragilité.

Le 16 avril 2013 j'écrivais - dans une action indépendante et citoyenne - à votre prédécesseure au Ministère, Mme Aurélie Filippetti pour l'alerter et lui demander d'étudier la possibilité d'un classement du bateau au titre des "Monuments Historiques". Toujours la même année j'ai lancé un appel sur "Change.org" afin de montrer combien la Calypso était toujours dans le cœur des gens et appuyer la demande de classement. En seulement un mois, cet appel à recueilli près de 10 000 signatures venant du monde entier*. Cela fut un record pour le site de pétitions en ligne au point d'interpeller la presse (TV, radio, numérique et papier, française et internationale) qui s'est fait le relais de cette demande. Le 13 décembre j'envoyais, à votre ministère, le résultat de notre appel en ligne en précisant que le but n’était pas de récolter un maximum de signatures mais de montrer combien les gens sont toujours attachés à ce bateau. Je crois que la démonstration a été faite, bien au-delà de nos espérances, au point que nous avons bien dû reconnaitre notre surprise, devant le succès que cet appel a eu, démontrant qu’il existe une véritable attente que l’état ne peut ignorer. Enfin, en décembre 2013, je mobilisais mon ami Jean-Vincent Placé pour poser une question écrite (N°09557) au ministère à laquelle Mme la Ministre répondait avoir pris connaissance de la pétition et avoir adressé une lettre à "l'Équipe Cousteau", afin de connaître sa position officielle sur une éventuelle protection au titre des monuments historiques, sous réserve que le navire présente encore un degré d'intégrité et d'authenticité suffisants pour justifier une telle mesure.

Aujourd'hui il me semble que la conjoncture est bonne pour faire avancer, vers une issue heureuse, le dossier de sauvegarde puisque l’Équipe Cousteau se dit avoir été prête à demander l'aide de l'état et que l'état, aujourd'hui, se dit prêt à envisager le projet même si, malheureusement, la position du propriétaire du navire se fait toujours attendre.

L'objet de mon courrier était donc de vous informer sur ce dossier, alors que vous venez d'être nommée, par le Président de la République, au poste de Ministre de la Culture et de vous demander, très respectueusement, de bien vouloir mettre tout le poids de votre fonction dans la sauvegarde de ce navire qui a tant représenté la France pendant des dizaines d'années. Je vous serais très obligé si vous pouviez me tenir informé de l'évolution du dossier si cela ne trahi pas le secret de la confidentialité.

Dans l'attente de votre réponse et dans l'espoir que l'appel de millier de personnes soit entendu par toutes les parties, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en mes respectueuses salutations.


Bruno BOMBLED



Copie : Jean-Vincent Placé.

* Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Chine, Chypre, Colombie, Côte d'Ivoire, Danemark, Djibouti, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Finlande, France (Métropole & DOM-TOM), Gabon, Grèce, Ile de Man, Indonésie, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kazakhstan, Liban, Luxembourg, Madagascar, Maldives, Malte, Maroc, Mexique, Monaco, Monténégro, Norvège, Nouvelle Zélande, Panama, Pays Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume Uni, Russie, Serbie, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Uruguay, USA, Venezuela, Viet Nam

Photo : Patrick Faget – Page Facebook "La CALYPSO - Une légende"

dimanche 21 septembre 2014

Marcher pour le climat


Concernant le réchauffement climatique "la famille humaine est au pied du mur, clairement l'écologie c'est l'enjeu majeur du 21e siècle" nous dit Nicolas Hulot qui lance un appel à la mobilisation populaire. "Manifestez-vous sur les réseaux sociaux, exhorte-t-il, pour envoyer un message à nos responsables politiques qui hésitent encore à oser le changement." Pour Nicolas Hulot, l'humanité n'a plus d'excuses : "Il fut un temps où on ne savait pas comment faire. Aujourd'hui, les technologies sont là". De mon coté je dirai que nous n'avons, non plus, plus l'excuse de ne pas savoir, car aujourd'hui nous savons. Nous savons qu'un monde, celui que nous connaissons depuis notre naissance, est mort et qu'un autre se profile, celui de l'après pétrole, celui des changements climatiques, celui de la rareté des ressources. De nos choix viendra soit la suite de l'histoire de l'humanité soit sa chute. Mais nous ne pouvons compter sur la clairvoyance de nos politiques, assujettis aux lobbies et trop affairés à préserver leur pouvoirs et leurs minables privilèges.

Conscient de ce constat il nous faut nous manifester afin de demander, de hurler, d'imposer d'autres choix que celui de la croissance et de la consommation qui ne peuvent être la solution puisqu'elles sont le problème. Et c'est dans cette idée là, qu'aujourd'hui, la société civile du monde entier se mobilise. En ce dimanche 21 septembre 2014, deux jours avant le Sommet des Nations Unies sur le dérèglement climatique, qui rassemblera à New-York les chefs d'Etat et de Gouvernement, plus de 2000 villes seront le théâtre d'une grande marche pour le climat.

150 000 personnes attendues à New-York, des affiches placardées un peu partout dans Paris jusque dans le métro, des interpellations de chefs d’Etats à en revendre… Le vent de la mobilisation contre le changement climatique se remet à souffler. De New York à Berlin, de Bogota à New Delhi, de Paris à Melbourne ainsi que dans des milliers d’autres villes, nous serons des millions à faire entendre nos voix pour rappeler aux chefs d’Etats que la question climatique est universelle, urgente et que d’elle dépendent les écosystèmes et le destin des hommes. Les dirigeants ont une responsabilité sur le changement climatique, à travers la gestion de l’économie, des ressources et des énergies.

Objectif de ces marches ? Réussir le rendez-vous de Paris 2015, et gagner un accord efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

A Paris, 
la Marche pour le Climat 
partira de la Place de la République 
à 14h00 
pour rejoindre 
l'Hôtel de Ville.

mercredi 20 août 2014

En vrac : Climat, Overshoot day, biodiversité et mondialité

Climat : Ce que je retiens de l'audition de Nicolas Hulot à l'Assemblée Nationale, vu ce 20 août 2014 sur La Chaîne parlementaire, pour les travaux de la Commission du Développement Durable : 

Il ne sert plus à rien de tergiverser sur l'existence ou non des changements climatiques et sur la responsabilité humaine. Aujourd'hui il existe un organisme reconnu par tous qui est le GIEC et qui affirme qu'à plus de 98 %, les changements climatiques sont une réalité et que la responsabilité en est anthropique. Mais s'il existe, en effet, une faible probabilité que cela soit faux, qui entrerait dans un train qui a plus de 98 % de risque de se cracher ?

Faut-il être optimiste ou pessimiste concernant les changements climatique ? Je dirait qu'il ne faut être ni l'un ni l'autre car les deux ont abandonné le combat et l'action, l'un grâce à sa foi en l'avenir et en notre éventuelle capacité à trouver, in fine, une solution technologique, l'autre face à la fatalité qui lui dicte de ne rien faire puisque tout est foutu. En Afrique il est un dicton qui dit qu'il faut des optimistes et des pessimistes, puisque l'optimiste invente le bateau et le pessimiste le canot de sauvetage. Il ne sert à rien d'être pessimiste ou optimiste il faut être acteur du changement.

La conférence de Paris de 2015 sur le climat, devrait être capitale et historique car, contrairement aux autres conférences sur le climat, qui reposaient sur le volontariat non contraignant des pays, la conférence de Paris sera globale et juridiquement contraignante.

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Overshoot Day : En moins de huit mois, l'humanité a consommé l'intégralité des ressources naturelles que la planète peut produire en une année, selon l'organisation non gouvernementale Global Footprint Network. Ce mardi 19 août marque le point de bascule pour 2014 : désormais, nous vivons à crédit, notre consommation de ressources puise dans les stocks et augmente le dioxyde de carbone de l'atmosphère. L'accumulation des gaz à effet de serre est en effet plus rapide que la capacité d'absorption des forêts et des océans.

C'est ainsi que désormais 72% de la population vivent dans des pays qui surexploitent la biocapacité (dont la France, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie, le Japon, les Etats-Unis, la Grèce, le Danemark, la Suisse, le Qatar et les Émirats arabes unis).

Il faudrait ainsi 1,6 France pour répondre aux besoins des Français, 1,9 Etats-Unis pour les Américains, 2,5 Allemagne pour les Allemands, 3,3 Royaume-Uni pour les Britanniques, 3,1 Grèce pour les Grecs, 4,3 Suisse pour les Suisses, 4,4 Italie pour les Italiens, 7 Japon pour les Japonais et 12,3 Émirats arabes unis pour les Emiriens.

20, 30 voire 40 ans que l'on alerte mais personne n'a voulu entendre et ne veut entendre. Aujourd'hui tous les signaux sont au rouge et le seul chemin que nous propose notre monde est de continuer vers le mur. Perso j'aurai fait ma part de boulot depuis mes 18 ans, je ne regrette qu'une chose, n'avoir pas su convaincre.

Triste jour

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Biodiversité : Une petite confirmation d'une remarque pertinente de mon frère. Après 5 heures de route, pour partir en Bretagne cet été, ma voiture est presque clean, elle n'est pas maculée d'insectes comme pouvait l'être celle de mes parents quand nous partions en vacances quand j'étais môme. Es-ce un bon indicateur visible de la chute de la densité inquiétante de ce maillon indispensable de la chaîne de la vie ?

Pour le biologiste néerlandais Maarten Bijleveld van Lexmond, qui a réunit une douzaine d'entomologistes partageant la même inquiétude en juillet 2009, cela est effectivement un indicateur de la chute de la biodiversité. Tous notaient un déclin accéléré de toutes les espèces d'insectes depuis les années 1990. Selon eux, l'effondrement des abeilles domestiques n'est que la partie visible de ce phénomène aux conséquences considérables pour l'ensemble des écosystèmes.

Encore fallait-il étayer ce soupçon.

Au fil des mois, le petit groupe de chercheurs est devenu un consortium international – le Groupe de travail sur les pesticides systémiques – d'une cinquantaine de scientifiques de 15 nationalités, pour la plupart universitaires ou chercheurs au sein d'organismes publics. Le résultat de leurs cinq années de travail est résumé par Jean-Marc Bonmatin (Centre de biophysique moléculaire du CNRS) "Les preuves sont très claires" que l'exposition chronique à des faibles doses des mélanges de néonicotinoïdes, de fipronil et de leurs produits de dégradation, fragilise les populations de nombreuses espèces (troubles de reproduction, facultés de survie réduites) et que "nous assistons à une menace pour la productivité de notre environnement agricole et naturel". "Le déclin des insectes, c'est aussi le déclin des oiseaux, dont plus de la moitié sont insectivores", note François Ramade (université Paris-Sud) qui ne peux que rappeler que "La recherche en agronomie est sous la tutelle des pouvoirs publics, qui sont généralement soucieux de ne pas gêner l'activité économique et donc l'emploi. De plus, les agences de sécurité sanitaire ne se sont guère préoccupées de ce problème car ces substances ne posent pas de graves problèmes pour l'homme. Il n'en reste pas moins qu'elles finiront par avoir un impact économique négatif important."

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Globetrotters : Un premier cas autochtone de dengue découvert dans le Var, un risque de pandémie d'ébola et toujours le risque de grippe aviaire qui nous pend au nez. Merci à la mondialisation, merci à tous ceux qui ont la bougeotte dans une inconscience coupable, ne pouvant s'empêcher de jouer les globetrotters pour aller "polluer toutes les plages et, par leur unique présence, abîmer tous les paysages", bousiller le climat, répandre des espèces qui deviendront invasives et faire courir des risques à l'ensemble des humains en véhiculant ces saloperies. 

Le seul point positif que je vois à cette situation, c'est de se dire que maintenant qu'il y a un risque que ces maladies tropicales atteignent les occidentaux, ceux-ci vont, peut-être, se bouger le cul pour trouver des remèdes qui pourront ensuite être transférer aux plus pauvres.

samedi 16 août 2014

Nostalgie Nautique - Kerhervy 2014




 


 

Les cimetières de bateaux, une tradition bretonne qui se perd... Le cimetière de bateaux de Kerhervy, situé non loin de Lanester dans la banlieue de Lorient (Morbihan), est situé sur la rivière le Blavet.

Pour la petite histoire, ce cimetière de bateaux est né avec la guerre de 1939 - 1945. Les patrons pêcheurs des thoniers de l'île de Groix, en partant combattre pour libérer la France, n'ont pas voulu les laisser aux allemands. Ils les ont donc cachés au fond de l'embouchure du Blavet. A la fin de la guerre, beaucoup de ces patrons pêcheurs étaient malheureusement morts au combat, les bateaux sont restés là, à finir de mourir tranquillement.

Impressions de Bretagne - 2014


Cale de mise à l'eau à Carnac
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Phare du Minou qui ouvre sur la rade de Brest
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Barque dans le bassin de la citadelle de Concarneau

vendredi 15 août 2014

Narcisse ne meurt-il pas noyé ?

Profiter. Profiter. Ils n'ont que ce mot à la bouche. Qu'ils soient patrons, capitalistes, boursicoteurs, banquiers, assureurs, vacanciers, consommateurs, machos, harceleurs ... ils veulent tous profiter.

Il y a trois jours, en ce 12 août 2014 un clown triste et magnifique est mort. Robin Williams fut Madame doubtfire, animateur radio dans «good morning Vietnam » ou bien encore un professeur magique dans le « cercle des poètes disparus ». Dans ce dernier film, nous fut livré, en son temps, une devise célèbre "Carpe diem" locution latine extraite d'un poème de Horace que l'on traduit en français par : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». A l'époque ce fut, pour moi , une révolution, mais les années ont passé et j'ai vu combien cette citation servira, à mes contemporains, d'alibi pour une libre jouissance sans se soucier des conséquences. Ainsi donc, à force de l'avoir vu être détournée de sa signification originelle où Horace cherche à persuader Leuconoé de profiter du moment présent et d'en tirer toutes les joies, sans s'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort, j'en suis venu à ne plus la supporter, car, à l'heure des crises écologiques, climatiques, énergétiques et métalliques, légitimer une jouissance sans conscience est, on le sait maintenant, criminel vis-à-vis de nos enfants et des enfants de nos enfants.

Profitez, jouissez, ne pensez qu'à vous, ouvrez du bonheur, ne réfléchissez pas et consommez voici bien ce que nous dicte notre monde moderne qui vise bien et avec un certain succès, il faut le reconnaître, à la destruction de la conscience collective. « Je dépense donc je suis » semblent nous dire les prêtres du consumérisme. Notre monde moderne, qui a instauré l'individualisation de tout et de tous afin que plus personne ne se puisse se sentir solidaire des autres, a permis que plus rien ne fédère les citoyens. Étonnez-vous, dès-lors qu'il n'y ait plus de cohésion nationale ni de sentiment Européen et encore moins humain. L'écologie aurait pu être l'un des moyens de fédérer, mais les politiques et les puissants ont vite compris le danger que cette philosophie capitale, pouvait représenter pour eux, dès lors ils se sont emparés de ce nouvel arrivant pour la vider de son sens et détruire la conscience collective qu'elle véhiculait. Pour garder leur pouvoir ils détruiraient Terre et mer dans un jeu de mort absurde.

Ainsi pour moi, cette individualisation de tout, conjuguée à l'individualisme, nous a entraîné vers cette période d'hyper narcissisme que nous connaissons aujourd'hui et que jamais notre humanité n'avait connue. Narcissisme qui tente de combler une solitude sans nom, d'humains pourtant hyper connectés. Le selfie en est pour moi le révélateur visible. Je me souviendrai toujours de la première fois où j'ai vue une personne s'auto-prendre en photo dans le TGV qui m'emmenais vers Marseille. A cette époque je ne connaissais pas ce phénomène qui prenait de l'ampleur et j'ai trouvé cela profondément immodeste et prétentieux. Ces sentiments ne m'ont jamais quitté. Dernièrement encore, en face de moi une jeune femme s’amusait seule et silencieuse, mais devant tout le monde, avec son portable, en faisant les grimaces, toutes plus sottes les unes que les autres pour tenter de réussir le selfie du siècle. Je fut, une fois de plus, estomaqué par ce curieux phénomène, mais on me rétorquera qu'elle pouvait s'amuser comme elle l'entendait qu'elle ne faisait de mal à personne, que le ridicule ne tue pas.. En quoi cela me gênait-il ?

Mes contemporains ne se rendent-ils donc plus compte du degré de ridicule, de vide et de futilité qu'ils ont donc atteins avec la modernité ? Einstein dit un jour, "Je crains le jour où la technologie dépassera l'homme. Le monde aura une génération d'idiots." N'y sommes nous point ?

En vérité le Selfie dénote bien la mentalité de notre société actuelle. Une société du MOI. Moi, moi et moi. Il n'y a que le moi qui compte ... quelle belle régression. Nous sommes en plein "moi" freudien. "On m'a donné les moyens de jouir de tout, alors pourquoi ne pas en profiter tant que cela est possible ? Qu'importe mon impact, je suis là pour jouir. Qu'importe les autres tant qu'il y a moi." Dès lors ce sera chacun pour soi et dieu pour tous.

Ah narcisse quand tu nous tiens !

Mais alors vous ne me suivez plus, vous me trouvez, une fois de plus, extrémiste. C'est vrai ça quoi ! Pourquoi toujours vouloir critiquer ce que nous offre la modernité ? On ne fait de mal à personne en prenant l'avion inconsidérément, puis de tout façon si je ne le prends pas il partira quand même, alors mieux vaut en profiter. On ne fait de mal à personne en allant s'entasser dans les hôtels pieds dans l'eau à l'autre bout du monde. On ne fait de mal à personne en construisant son pavillon en béton sur des terrains pris sur des terres agricoles. Mon bonheur est dans le pré qu'importe qu'il soit à 70 km de mon boulot, j'ai ma voiture. On ne fait de mal à personne en utilisant son 4 x 4. Je ne fait de mal à personne en mangeant des fraises en hivers et en consommant des produits exotiques. J'ai le droit d'avoir à manger, jusqu'à m'en gaver, et qu'importe la pollution que j'engendre ... tant que cela n'est pas dans mon jardin. J'ai le droit d'exploiter mon prochain pourvu que les fringues soient swag, abondantes et bon marché. 

Si cela me plaît pourquoi m'en priver ? Notre modernité nous le permet alors pourquoi se poser des questions ? Pourquoi se poser des questions, on ne vit qu'une fois ! Pourquoi ne pas profiter ? Pourquoi ne pas profiter, ce n'est tout de même pas moi qui suis responsable de la misère humaine, ni du changement climatique ! Le monde est plein de gens qui n'ont aucun impact, c'est tellement merveilleux.

jeudi 31 juillet 2014

Une société sans croissance ...


L’entrée des démocraties occidentales dans une ère sans croissance paraît de plus en plus crédible. [...]

Nicolas Sarkozy se faisait fort d’aller la «chercher avec les dents», tandis que François Hollande la guette désespérément. En son nom, Pierre Gattaz prétend «tout renégocier»: aucun sacrifice ne serait de trop pour précipiter son retour, du Smic aux seuils sociaux dans les entreprises. Au niveau de l’Union européenne (UE), une stratégie baptisée «Europe 2020» lui a été dédiée, en l’affublant des adjectifs «intelligente, durable et inclusive».

L’expansion en volume du produit intérieur brut (PIB), soit la fameuse «croissance», a fini par bénéficier dans nos sociétés d’une adoration quasi religieuse. Et pourtant, nous allons peut-être devoir nous en passer, ce qui constitue un élément majeur à prendre en compte pour tout essai de prospective politique.

La fin de la croissance apparait bien sûr comme un horizon positif pour certains citoyens de sensibilité écologiste. Elle représenterait une chance de limiter suffisamment le réchauffement climatique, pour que celui-ci n’entraîne pas l’effondrement de la civilisation humaine. Ceux qui attendent cette fin sont cependant une minorité. L’invocation permanente dont la croissance fait l’objet, malgré ses coûts humains et environnementaux, équivaut en effet à «une croyance partagée, [plus forte que le savoir], qui rassemble toute la société» (Gilbert Rist, dans le magazine «Le Un» du 9 juillet 2014).

[...] Le postulat du caractère probable de la (quasi) disparition de la croissance, une fois pris au sérieux, oblige en effet à prendre conscience du contraste nécessaire qui se développera entre les coordonnées de la vie politique des années «Trente Glorieuses», qui impriment encore les imaginaires, et celles de la vie politique telle qu’elle évolue déjà.

L’hypothèse de plus en plus sérieuse d’une ère de «grande stagnation»

La thèse d’un essoufflement de la dynamique expansive du capitalisme a longtemps été confinée dans des cercles d’économistes d’inspiration marxiste, qui n’en ont pas moins nuancé et raffiné la prophétie d’un effondrement final du système sous le poids de ses contradictions.

C’est en particulier autour de la Monthly Review, aux Etats-Unis, que plusieurs auteurs ont développé un raisonnement faisant de la financiarisation une réponse fonctionnelle à la tendance à la stagnation des économies occidentales matures. Il faut admettre que ce modèle rend compte de façon assez cohérente de la crise des subprimes et de sa diffusion. Alan Freeman est allé dans le même sens, en montrant que les booms sont les exceptions à expliquer dans l’histoire du capitalisme, bien plus que les phases de dépression, lesquelles apparaissent au contraire comme une sorte de «pente naturelle» du système.

La nouveauté ces dernières années consiste dans la reprise, sinon de ces arguments, en tout cas du pronostic d’une ère longue de stagnation, de la part d’économistes relativement mainstream. Paul Krugman en a ainsi accepté l’hypothèse dans les colonnes du New York Times, tandis que Thomas Piketty, l’auteur du fameux Capital au 21ème siècle, a mis en garde contre l’accentuation à venir du décalage entre d’un côté la hausse continue du patrimoine des plus favorisés, et de l’autre l’évolution plus modeste de la production réelle et des revenus salariaux ordinaires. Interrogé par Télérama, il assure que «les Trente Glorieuses furent une exception; la normalité, c'est 1 % de croissance!».

La probabilité que la crise actuelle débouche sur une stagnation durable du «fétiche PIB» est de fait rendue crédible par de simples constatations empiriques. Au-delà des cycles conjoncturels, il apparaît ainsi que sur le long terme, dans les pays riches mais aussi à l’échelle mondiale, la tendance est au déclin de la croissance et des gains de productivité qui en ont été un moteur crucial.

Pour expliquer cette situation et pourquoi elle va durer, un certain nombre d’arguments ont été avancés par des chercheurs aux sensibilités assez variées, de l’économiste américain Robert Gordon aux auteurs de Penser la décroissance, en passant par le journaliste Richard Heinberg (La fin de la croissance). Ces arguments portent autant sur le développement intensif du capitalisme que sur son développement extensif.

Concernant le premier aspect, il s’agit d’admettre qu’en raison du poids des services, de la trajectoire déjà parcourue par les systèmes techniques, et de l’improbabilité d’un phénomène aussi structurant que l’a été la révolution automobile, les gains de productivité sont appelés à rester bien plus faibles qu’ils ne l’ont été au cœur du 20ème siècle, pendant l’ère fordiste.

Concernant le second aspect, il s’agit de prendre conscience du problème posé par la dépendance que nos sociétés complexes entretiennent avec des flux constants et gigantesques d’énergie. En effet, cette dépendance est de plus en plus délicate à maîtriser, d’autant que de nombreuses ressources se font de plus en plus rares et/ou coûteuses à extraire, y compris certains métaux pourtant indispensables aux stratégies de croissance «verte». C’est ce que traduit l’idée de «pic géologique et énergétique», que certains ont appelé le peak everything (littéralement, le «pic de tout»).

A ces deux ensembles d’arguments économiques et écologiques, un troisième pourrait être ajouté, d’ordre plus politique. Le sociologue Wolfgang Streeck a récemment émis l’hypothèse que le capitalisme n’avait plus d’adversaires assez puissants pour le corriger de ses tendances au chaos et au déclin. Le résultat à en attendre serait la poursuite paroxystique de sa tendance inégalitaire et ploutocratique, laquelle irait de pair avec la financiarisation et la stagnation de l’économie réelle, ces trois dynamiques s’entretenant mutuellement.

Or, s’il est avéré que la croissance ne reviendra pas (ou seulement de manière éphémère), les implications socio-politiques de cet état de fait seront majeures. Comme le relève Dominique Méda, nos sociétés sont «fondées sur la croissance». Cela signifie que dans le cadre économique et institutionnel en vigueur, un certain nombre de maux sociaux (dont le chômage de masse) se révèlent impossibles à guérir sans son concours. De plus, sans «le grain à moudre» fourni par une expansion continue, les conflits distributifs sont amenés à faire de plus en plus de perdants.

[...]

Extrait de : "Une société sans croissance: la politique à l’heure de la «grande stagnation»" de Fabien Escalona - slate.fr - 28.07.2014

En clair, il nous faudra donc nous adapter à notre nouvelle réalité économique ou bien disparaître corps et âmes.

mercredi 30 juillet 2014

Nature : l’exception culturelle française


Quand on voit l’hystérie provoquée par 300 loups en France, alors que le calme règne chez nos voisins où il est également de retour (Allemagne, Suisse) et là où il a toujours existé (Italie, Espagne), on est en droit de se demander ce qui ne tourne pas rond dans l’Hexagone.

Justement, si le loup est si mal accueilli, y compris dans certains parcs nationaux, c’est parce qu’il fait irruption dans un paysage entièrement domestiqué, véritable usine de fabrication à ciel ouvert des produits du terroir. Cette bestiole sauvage qui apparaît soudain dans ce grand jardin à la française aux allées bien droites, ça fait tache ; pour tout dire, c’est l’anarchie.

En fait, le loup n’est qu’un révélateur, celui d’une France très anti-nature arc-boutée sur ses pratiques rurales, intolérante vis-à-vis de ce qui n’est pas domestique. On chasse dans la majorité des réserves naturelles, on exploite la forêt partout à l’exception des trop rares réserves intégrales, on laisse paître les troupeaux au cœur des parcs nationaux de montagne, ce qui conduit les Cévennes à s’opposer à la présence du loup et les Écrins à faire une battue en zone centrale pour l’en faire sortir, alors que les parcs nationaux sont faits pour protéger la nature sauvage et pas les animaux domestiques.

Pendant ce temps-là, les parcs nationaux allemands agrandissent les surfaces laissées en libre évolution sans agriculture ni sylviculture (Hainich, Forêt Noire, Eifel).

En France, le fait de soustraire des sites naturels à certaines activités humaines, agricoles et forestières, qui influencent fortement la dynamique naturelle est non seulement une mission impossible mais n’est pas souhaité par les autorités publiques ni par les nombreux acteurs du monde rural. Et, comme si cela ne suffisait pas, le lynx a quasiment disparu du massif vosgien trente ans après sa réintroduction, sans aucune réaction du ministère de l’Écologie, qui avait défendu ce projet à l’époque ; les forêts doivent produire plus en perdant leurs vieux arbres pour les unes et en se transformant en plaquettes pour les autres ; enfin, la loi du Grenelle 1 (article 23) prévoit que les plans de conservation de la nature doivent être compatibles avec les activités humaines mais pas l’inverse. Tout est dit sur les priorités de notre pays en matière de protection de la nature.

D’où vient cette intolérance, pour ne pas dire cette haine, envers la nature sauvage, véritable exception culturelle française ? Cela vient de la primauté du ruralisme et du monde agricole, et du fait que l’agriculture industrielle est une cause nationale. Avec un tel rôle économique et le soutien sans limites de l’État, le monde agricole a eu les pleins pouvoirs (contrôle du foncier, syndicat tout-puissant, création d’un organisme de recherche à son service, soutien inconditionnel de la classe politique, subventions françaises et européennes, etc.) pour mettre l’espace rural sous sa coupe et opposer son veto systématique à tout projet de protection de la nature menaçant ses intérêts.

Ce rôle démesuré accordé au monde agricole dans l’espace rural est de plus facilité par le centralisme jacobin et par le zèle des corps d’ingénieurs d’État (notamment celui du génie rural), autre particularité française, dont la formation cartésienne ne laisse aucune place à une approche sensible.

Jean-Claude Génot (écologue)

Il nous faut donc, en même temps qu'une transition énergétique de notre pays et de l'Europe, une transition écologique de l'agriculture qui soit, bio, vivrière et locale, loin de l'industrie mais en lien avec le reste du vivant pour retrouver une France sauvage et équilibrée, pour que notre pays ne soit plus jamais un jardin à la française ... il n'existe pas d'autres voies de salut que celle de la raison écologique.

Bruno BOMBLED



Photo : J.-L. Klein & M.-L. Hubert / Biosphoto