"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mardi 19 mars 2019

Manifestants pour le climat, soyons cohérents, soyons radicaux

Par Hervé Kempf (Reporterre)

Un moment de basculement est en train de se produire pour le climat. Il appelle de la part de celles et ceux qui manifestent et ont pris conscience un engagement réel et durable. Qui ne sera pas toujours facile.


Le succès de la marche pour le climat samedi 16 mars à Paris et dans de nombreuses autres villes, les quelque 2 millions de signatures à l’appui de l’Affaire du siècle, le mouvement international des jeunes pour le climat, et pour tout dire, la vague qui s’est levée depuis septembre dernier pour déclarer l’état d’urgence climatique, constituent un mouvement de fond, un moment de basculement. La question écologique est clairement en train de passer un nouveau cap, de sortir des invocations floues et distantes pour s’incarner dans une forte revendication populaire. Et c’est un moment réconfortant, joyeux, stimulant, roboratif.

Mais pour que la vague soit vraiment puissante, qu’elle envahisse comme la marée la plage atone du conservatisme des politiques et des habitudes, les manifestantes et manifestants doivent être cohérents, et donc radicaux. Cohérents ? Si l’on affirme qu’il y a urgence climatique, qu’il n’y a plus que cinq, dix, quinze ans pour éviter un réchauffement planétaire d’1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, qu’il faut agir fortement à la mesure de la gravité du moment, on ne peut se contenter de retourner chez soi et de continuer comme avant. Il faut réfléchir davantage, s’engager plus loin, changer plus avant.

La cohérence, c’est de comprendre que les mots ne sont pas futiles : que les slogans « Justice climatique, justice sociale » et « Ce n’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système » appellent une transformation globale de la société. Comprendre aussi que revendiquer, parce qu’elle est indispensable, une division par huit des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 suppose un changement radical du mode de vie et des habitudes de consommation dans le sens de la sobriété. Et ce ne sera pas facile (y compris pour l’auteur de ces lignes !) : pas ou presque plus d’avion, du vélo et beaucoup moins d’autos, moins de viande, beaucoup moins de tous ces objets dont on a pris l’habitude de les considérer comme normaux, pas ou plus de publicité, on en passe. Pour le dire autrement, faire face à l’urgence climatique, ce n’est pas mettre des éoliennes partout, c’est réduire drastiquement la consommation d’énergie donc la consommation matérielle. Autant l’avoir en tête si l’on ne veut pas se bercer d’illusions.

Être cohérent implique aussi d’être radical. Changer le système implique que ce ne sont pas les gestes de chacun — même s’ils sont indispensables — qui changeront la donne, comme voudraient nous le faire croire les dominants, à commencer par M. Macron. Non, cela implique de changer les politiques et les rapports de pouvoir.

Et dès lors, la radicalité commence par un constat : les gouvernants, aujourd’hui, ne sont pas de braves gens qui, par pure ignorance, ne voudraient pas agir pour le climat et qu’il faudrait ramener à la raison. Ce sont les instruments d’une oligarchie qui vise essentiellement à maintenir la position privilégiée des ultra-riches et un système économico-financier qui préfère la prédation de la planète à la baisse des profits. Autrement dit, les gouvernants aujourd’hui ne sont pas des alliés, mais des ennemis, et seul le rapport de force — ou le changement de gouvernants — peut faire évoluer fortement les politiques.

La radicalité se prolonge par un engagement : celui de ne pas en rester à des paroles, à des slogans, à des pancartes. Mais de s’engager soi-même ou au moins de soutenir effectivement celles et ceux qui agissent. On peut le faire de façon non violente mais avec efficacité — en se mettant d’ailleurs en danger juridique voire physique — comme le montrent, entre autres, les militants d’ANV-COP21, quand ils vont décrocher les portraits de Macron, les étudiants pour le climat quand ils vont envahir la Société générale, les militants contre le « grand contournement ouest » de Strasbourg ou contre Europacity — pour ne citer que quelques exemples.

Urgence climatique ? Urgence sociale, urgence politique, urgence d’agir.

Photo : Manifestation pour le climat, 16 mars 2019 (© Eric Coquelin/Reporterre)

vendredi 8 mars 2019

#Metoo ... dans l'Eglise Catholique


« Avec les révélations du livre Sodoma sur l’homosexualité au Vatican, on cesse de rire. Car on est en droit d’exiger des hommes qui s’instituent juges de leurs frères et de leurs sœurs qu’ils mettent leurs actes en conformité avec ce qu’ils exigent des autres. Leur hypocrisie est déjà un immense scandale. Le pape François a-t-il la force, les moyens et l’intention de faire la lumière sur ce monde du mensonge et du double langage ? » Nous dit fort justement l’excellente revue « Témoignage Chrétien ».

De son coté, Arte a diffusé, le 5 mars, un documentaire dénommé « Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Eglise » qui traite du sort des religieuses abusées sexuellement et qui font face au silence de l'Eglise et au patriarcat institutionnalisé en dogme.

Pédophilie, homosexualité en son sein et réprouvée pour les laïques, viols, prostitution ... L'Eglise catholique (mais j'imagine tous les groupes religieux également) a vraiment un problème avec le sexe. L'Eglise doit revoir ses dogmes, tous ses dogmes ! Notamment ceux qui ont trait à la Sexualité. À refuser d’admettre l’importance de la sexualité, l’église catholique risque de finir par disparaître complètement.

Ainsi donc, depuis des décennies, des religieuses de tous les continents sont abusées sexuellement par des prêtres prédateurs. Si la parole des victimes de prêtres pédophiles s’est libérée ces dernières années, celle de sœurs agressées sexuellement, par des hommes d’Église, peine à franchir le mur du silence. Pourtant, elles sont nombreuses, partout dans le monde, à subir des viols par des ecclésiastiques abusant de leur autorité. Certains prêtres n’hésitent pas même à détourner les textes des Évangiles pour disposer impunément du corps des religieuses. Lesquelles, lorsqu’elles se retrouvent enceintes, sont exclues de leurs congrégations ou contraintes d’avorter. Quand ces crimes sont avérés, les coupables sont seulement mutés par la justice cléricale et malgré des dénonciations répétées au sein de l’institution, trois papes se sont succédé, sans jamais remédier aux violences sexuelles perpétrées contre les religieuses.

Le silence de l'Eglise sur les crimes commis, par des prêtres, sur des religieuses est une honte profonde, est une infamie, une insulte faite aux victimes, faite aux croyants, faite à l'humanité, faite à dieu. Ce film d'Arte est l'ultime chance pour l'Eglise de retrouver le chemin de l'honneur. Ce film est une chance. L'Eglise doit saisir cette chance. Ce film est une chance et devrait lui être comme un électrochoc parce que, aujourd’hui, beaucoup de gens se détournent d'elle (dans le début des années 60, 35 % des français disaient aller à la messe tous les dimanches, aujourd'hui on atteint à peine 5%) et que si elle persiste dans son hautaine et méprisante position il est à craindre que la situation ne s'aggrave. Ainsi la crise des vocations est un phénomène qui prends de l’ampleur en France, il n'y a plus assez de candidats à la prêtrise comme le montre la fermeture, dernièrement, du séminaire de Lille faute de séminaristes. La crédibilité de l’Eglise est extrêmement écornée et si elle ne révolutionne pas ses comportements et ses dogmes elle sera totalement inaudible. Et enfin, définitivement, l'Eglise a perdu son honneur en se taisant, en étouffant ces affaires, elle s'honorerait à en tirer les bonnes conclusions, à condamner, à exclure et à réformer ses dogmes.

L'impunité des prélas ne peut plus être tolérée !!! L'Eglise ne peut plus se taire !!! L'Eglise doit s'exprimer publiquement !!! L'Eglise doit jouer la transparence !!! L'Eglise doit condamner publiquement les agissements et ceux qui détruisent des enfants, des femmes, des hommes et par la même occasion le message de la bonne nouvelle !!! L'Eglise doit faire le ménage en interne et répudier tous ses criminels !!! La révolution féministe doit aussi passer dans l'Eglise catholique !!! L'église se doit de revoir ses dogmes pour plus de liberté en son sein. « Il y a un besoin urgent de faire la vérité pour rendre sa crédibilité à la parole catholique officielle. Une révolution culturelle est également nécessaire. » nous dit l'essayiste Christine Pedotti dan Témoignage Chrétien.

Si elle ne le fait pas (la fenêtre de tir est étroite) alors elle sera définitivement discréditée et ne pourra jamais plus se présenter devant nous pour nous enseigner car tout sonnera faux, tout ne sera qu'hypocrisie. Ses valeurs sont écornées elle se doit de les redorer ou disparaitre. La communauté des croyants doit demander des comptes à l'Eglise !!! En ce qui me concerne, en tant que catholique j’ai regardé ce documentaire. En tant que catholique j’ai fait la différence entre ma foi en dieu et la perversion, la cruauté, la saleté de certains hommes qui se croient des dieux.

Toutes mes pensées vont aux victimes.