"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mardi 30 octobre 2007

Pour votre bien.


Dans quelques temps les panneaux d'indications de radars automatiques seront supprimés. Souvenons nous un moment de la raison invoquée par Sarko, à l'époque, pour la mise en place de ce flicage :

- Pour notre sécurité, sur les route, il fallait nous contraindre à ralentir. C'est même noté dessus, "pour votre sécurité, contrôle automatique".

Tout le monde jurait ses grands dieux que ce ne serait jamais pour piéger les citoyens, que c'était pour notre bien. Qui pourrait trouver à y redire, si c'est pour notre bien ?

Mais alors, pourquoi, pour notre bien, ne pas interdire les manifs ? En effet nous risquons d'y rencontrer des casseurs. Puis, pourquoi ne pas interdire les journaux d'opposition, car ils peuvent distiller de sombres nouvelles et donc, pour notre moral, il faudrait mieux ne pas les publier. Etc. ….

On se rend compte aisément que les arguments du type, "pour votre bien", "pour votre sécurité", sont dangereux pour les libertés et qu'il est facile de sombrer dans un état policier et dictatorial. N'y sommes nous pas, d'ailleurs, avec ce plan vigie-pirate, qui autorise, depuis de trop nombreuses années maintenant, l'armée à patrouiller dans les lieux publics comme aux pires moments des dictatures sud américaines ?

Nous sommes donc de plus en plus bridés … mais pour notre bien.

Alors attention danger.

Réclamons le retour de l'armée dans ses casernes. Réclamons le maintient des panneaux de signalisations. Réclamons l'arrêt de l'argument "pour votre bien", car nous seul savons ce qui est bien pour nous même, nous sommes adultes. Ne laissons pas les autres décider de ce qui est bien pour nous, nous y perdrions notre liberté.

Puis enfin, à y regarder d'un peu plus près, comme un clin d'œil moqueur et désabusé, ce projet de supprimer l'avertissement, ne serait-il pas fait pour financer les baisses d'impôts, inconscientes et injustes, faites aux plus riches et qui crèvent le budget de l'état ? Ne serait-il pas, une fois de plus, l'illustration du vieil adage droitier : le peuple doit payer, la plèbe doit cracher ?

jeudi 25 octobre 2007

Aveu pour le moins direct et sans ambiguïté

Denis KESSLER :

"Il faut profiter de l'impuissance de la gauche pour éliminer les conquêtes sociales. "

" Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importances inégales et de portées diverses : statuts de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la sécurité sociale, paritarisme…A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tous ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952 sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ! ... "

Tel est l’aveu révélateur et pour le moins direct et sans ambiguïté, signé par Denis Kessler (ancien Maoïste et grand copain de Dominique Straus-Kahn), l’idéologue du Médef, dans l’Edito de Challenge, 4 octobre 2007.

vendredi 19 octobre 2007

Régimes spéciaux pour le privé comme pour le public

Avec les régimes spéciaux, je pense que tout le monde se plante :

  • Le gouvernement, en voulant tout supprimer de façon bêtement générale en disant qu'il souhaite aligner le public sur le privé. Ceci concernera-t-il aussi les salaires ?
  • Les syndicats, qui souhaitent ne toucher à rien, aux risques de faire apparaître les fonctionnaires comme des nantis (même si l'on sait que cela est faux) auprès de la population et donc de se couper de son soutien.


Je pense que nous devrions tous partir sur l'idée de pénibilité au travail et mettre en comparaison les personnels qui ont un travail physiquement peu contraignant, comme les employés de bureau, les administratifs, les cadres, et ceux, pour qui le boulot représente un véritable travail de force, qui porte atteinte à leur espérance de vie, comme les cheminots, les marins pêcheurs, les ouvriers des routes, du BTP etc ...


C'est à tous ces gens là (du public comme du privé) qu'il faut ouvrir et élargir les régimes spéciaux.


Sans cette prise en compte des spécificités de chaque métier, et en voulant généraliser un système, on décrédibilise une noble idée, qu'ensuite, un Sarko aura toute facilité à défaire avec l'assentiment du bon peuple.

lundi 8 octobre 2007

Un dogme libérale s'écroule

Depuis le 1er juillet 2007 le marché de l'électricité – et du gaz – est entièrement libéralisé.

Comme pour les télécommunications, chaque foyer se verra proposer nombre d'offres plus alléchantes les unes que les autres, à cette occasion "l'UFC Que choisir" présente une position exceptionnellement radicale pour l'association de consommateur :

En effet elle appelle "LES CONSOMMATEURS A CONSERVER LEURS CONTRAT ACTUEL" (chez EDF).

"Les risques d'augmentations violentes des prix sur le marché libre sont bien réels. Les tarifs réglementés resteront ainsi inférieurs, voire très inférieurs au prix du marché".

En effet il y aura deux type de tarifs : un libre et privatisé (avec impossibilité de revenir au tarif régulé, pour le logement, en cas de forte hausse. Attention donc lorsque vous achèterez ou louerez un logement, soyez vigilants sur le fournisseur d'électricité, car vous ne pourrez revenir au tarifs régulé) et un autre régulé public. Ce tarif public régulé est calculé de manière à ce que les zones d'habitat dense, donc rentables, permettent de desservir des zones peu peuplées, donc moins rentables. Bref une sorte de solidarité géographique.

Ceci dit vigilance tout de même avec EDF, car l'électricien proposera également des tarifs dérégulés à ses usagés devenus clients.

Les consommateurs qui sortiront du tarif régulé le ferons à leur risque et périls, car totalement soumis aux aléas du marché. Selon Eurostat, chez nos voisins européens, là où le marché est déjà dérégulé, le coût du Kilowattheure, pour les ménages, à augmenté, entre 2002 et 2007, de 13,6 % en Allemagne, de 17 % en Espagne, de 21,5 % au Royaume-Uni et de 55 % en Suède. Pendant ce temps, en France, la facture des particuliers est restée stable (-0,2 %).

Un dogme libérale s'écroule : la concurrence ne fait donc pas baisser les prix.

Extrait de "Témoignage Chrétien". N° 3258 du 28 juin 2007