"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 22 mars 2010

Régionales 2010 : Arrêt sur image

Cette image ne vous choque-t-elle pas ? Image diffusée en boucle sur tous les médias actuels : TV, presse écrite, Internet, etc … Moi, si ! Non pas que le résultat de la "Gauche Solidaire" me déplaise, mais c'est la symbolique qu'il y a derrière le message subliminale qui me dérange.

Je vous laisse réfléchir….

De quelle couleur est la France, sur cette image ? Rose !

Qui est, dans la symbolique médiatique, représenté en rose ? Le Parti Socialiste !

Que laisse donc entendre cette image ? Que nous avons assisté à une vague rose … donc une large victoire du Parti Socialiste.

Mais es-ce vraiment la réalité ? Pour répondre, je vous propose de reprendre les propres paroles de Martine Aubry qui parlait de cette "Gauche Solidaire", comprenant, entre autre, le PS, Europe-Écologie et le Front de Gauche, qui allait, rassemblée, au devant des électeurs, jurant qu'il n'y avait plus de volonté hégémonique au PS et que nous étions entré dans l'ère du respect des partenaires.

Dès lors n'est-on pas en droit de nous demander si nous n'avons pas assisté, là, à une vaste manœuvre de manipulation médiatique, afin de créer un combat politique simpliste et bipartite que la droite cherche tant à instaurer par tous les moyens ?

Sincèrement n'aurait-il pas été possible, pour symboliser la victoire de la Gauche, d'utiliser la couleur qui a toujours incarné ses valeurs, c'est-à-dire le rouge ?

Les médias ont donc fabriqué une victoire du PS et ont méprisé le reste de la Gauche, sans que quiconque ne s'en émeuve (même l'Huma a représenté la France en rose !). Je dis que cette situation est une épine dans l'amitié et la confiance qui devrait s'installer entre tous les partenaires de la Gauche, car il ne faut pas s'y tromper, le message qui vient d'être diffusé, dans notre monde d'images, est devenu parole d'évangile pour bon nombre de nos concitoyens abreuvés de "Vu à la TV".

Ainsi, à la réflexion, ce qui m'avait choqué, sur le tract de l'entre deux tour, où était affiché, en toutes lettres, que "la Gauche et Europe-Écologie était rassemblée", insinuant, par là même, que les écologistes n'étaient pas une partie intégrante de la Gauche, ne me tracasse plus autant que cela, car, au moins, nous étions présent, nous apparaissions, nous n'étions pas noyés, phagocytés, englobés et oubliés, comme le Front de Gauche l'est aujourd'hui, par un PS testostéroné.

Pour terminer et enfoncer le clou, remarquons que le seul logo qui était utilisé, sur les écrans cathodiques, pour symboliser les listes d'union de la Gauche, était le poing et la rose. N'eut-il pas été de bon ton, de la part du PS, de réclamer une symbolique proche de cette Gauche Solidaire, qui n'aurait pas amené à penser qu'il y avait une possible volonté, de la part du PS ,de maitriser l'image afin de mater, voir de museler ses partenaires ?

Hier soir je me suis senti floué et humilié malgré la victoire écrasante de la Gauche.

Un comble !

mercredi 17 mars 2010

Claude Allègre ou de l'art de se tirer une balle dans le pied ...

. . . et dans celui des copains par la même occasion.
Par Christophe BOMBLED

Avant de commencer, je me dois de remercier Claude Allègre. En effet, ses dernières sorties médiatiques destinées à promouvoir les ventes de son livre « l'imposture médiatique » m'ont contraint à réactualiser mes connaissances sur la question des changements climatiques.

Bien évidemment, je ne prétends nullement donner un quelconque avis scientifique sur la question. Je n'ai aucune compétence en la matière car, bien que doté d'un bac scientifique, je suis juriste de profession. Comme la majorité écrasante de la population mondiale, je n'ai, à un moment donné, pas d'autre choix que de croire ce que nous expliquent les scientifiques sur la question climatique. Le problème est qu'il semblerait qu'il existe un désaccord entre ces derniers. Alors moi, Français moyen, qui dois-je croire : les conclusions du GIEC ou certaines personnes comme Claude Allègre ?

Pour tenter d'y voir un peu plus clair, j'ai repris quelques uns des arguments les plus souvent invoqués par Claude Allègre à l'appui de ses affirmations.

Claude Allègre met tout d'abord en cause la probité même du GIEC et, partant, des personnes le composant.

Rappelons brièvement que le GIEC est une association de quasiment tous les pays du monde. Aucun individu - et donc aucun chercheur - ne peut être membre du GIEC "en direct" : les personnes qui siègent aux assemblées du GIEC ne font que représenter des pays membres.

Le GIEC n'est pas un laboratoire de recherche mais un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier. Il examine et synthétise ce qui s'est publié dans la littérature scientifique sur la question climatique. Autrement dit, tout chercheur travaillant dans un des domaines concernés - même quelqu'un qui tenterait de remettre en cause l'influence de l'homme sur le climat - verra ses travaux pris en compte dans le cadre des procédures d'expertise organisées par le GIEC dès lors que cela a donné lieu à publication dans une revue scientifique (seules les revues scientifiques à comité de lecture ou les travaux en cours dans les laboratoires de recherche sont pris en compte).

L'organe suprême du GIEC est son assemblée générale, où chaque pays membre dispose d'une voix (le Luxembourg = la Chine), qui définit le programme de travail que le GIEC devra suivre. C'est cette AG qui approuve les publications les plus importantes, appelés rapports d'évaluation.

Un rapport du GIEC démarre toujours par un vote de l'assemblée générale concernant le sommaire prévisionnel (toutes les têtes de chapitre sont déjà prévues) des futurs rapports à remettre (un pour chacun des 3 sous-groupes composant le GIEC). Une fois ce programme approuvé, le bureau du GIEC sollicite comme auteurs, auprès des pays membres, des experts des domaines couverts. A raison de plusieurs dizaines d'auteurs par tête de chapitre, chaque rapport nécessitera donc la contribution de plusieurs centaines de rédacteurs, sans compter ceux plus nombreux encore qui feront part d'un avis sur les projets.

L'architecture d'un rapport d'évaluation est la suivante : chaque chapitre d'un rapport traite d'un domaine particulier (par exemple les propriétés physiques des gaz à effet de serre). Les auteurs du chapitre en question sont chargés de faire la synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur ce sujet. Ce qui leur est demandé n'est pas de donner un avis "comme ça" : ils effectuent un long travail de compilation de tous les travaux publiés dans la littérature scientifique spécialisée, ou ceux en cours dans les laboratoires de recherche. La bibliographie est donnée à la fin de chaque chapitre.

Ces synthèses sectorielles permettent de produire un premier projet de rapport, qui sera lu et commenté par d'autres experts des disciplines couvertes, ce qui conduira à une deuxième mouture qui sera soumise aux mêmes relecteurs ainsi qu'à des représentants des gouvernements de tous les pays membres du GIEC. C'est seulement après ces allers-retours, très formalisés, qu'un document définitif est soumis à l'assemblée générale du GIEC pour approbation avant publication.

Au total, plusieurs milliers d'experts - généralement des chercheurs de renom, mais le processus est ouvert à qui veut, voir plus bas - sont impliqués dans les processus de rédaction et d'expertise organisés par le GIEC. Les disciplines couvertes concernent à la fois des sciences "dures" (physique, chimie, biologie...), au travers de multiples spécialités et aussi des sciences "moins dures" : on y trouve aussi des économistes, des sociologues...

Le processus d'expertise du GIEC est ouvert à tout scientifique désirant faire des remarques. A cet égard, il sera précisé que le débat contradictoire est une composante normale de l'activité de n'importe quel scientifique, mais une personne qui est un chercheur compétent pour une discipline donnée procède toujours de la manière suivante pour remettre en cause une théorie généralement admise : elle commence par soumettre au jugement de ses pairs, en publiant dans une revue scientifique spécialisée (où les articles sont examinés par d'autres spécialistes avant publication), un article détaillé indiquant pourquoi l'idée que l'on se faisait jusqu'à maintenant est erronée, présentant les travaux qu'ils a mené pour arriver à cette conclusion, et selon quel raisonnement - et quelles confirmations par l'observation ou l'expérience - les résultats le conduisent à proposer une autre explication.

Il est essentiel de noter que, avant d'être publiés et déclarés "documents du GIEC", les rapports d'évaluation sont explicitement approuvés en assemblée plénière du GIEC. A ce jour, toutes les publications officielles du GIEC ont été approuvées à l'unanimité par les pays représentés dans l'assemblée du GIEC (y compris les USA, ou l'Arabie Saoudite).

Enfin, le GIEC dispose d'un site Internet (www.ipcc.ch) où sont proposés en plusieurs langues, dont le Français :

- des résumés pour décideurs, qui synthétisent les grands axes et les principales conclusions de ce qui figure dans les rapports complets (ces résumés pour décideurs sont même approuvés mot à mot par les assemblées plénières),
- le texte complet du 4è rapport d'évaluation,
- les textes de certains rapports autres que les rapports d'évaluation,
- des contributions de divers groupes à des rapports à venir, ou encore des documents faisant le point sur un problème particulier appelés "technical papers",
- des documents précisant le programme de travail en cours.

Les rapports complets sont tous publics, et peuvent tous être téléchargés.

(pour plus de détails voir http://www.manicore.com/documentation/serre/GIEC.html )

Compte tenu de cette organisation, pour qu'il y ait complot, il faudrait que tous ses membres, sans exception, soient des escrocs ou encore des incompétents. Compte tenu des qualifications des personnes qui participent à l'élaboration des rapports du GIEC, dont le CV n'a rien à envier à celui de Claude Allègre, et des intérêts divergents des Etats qui le composent, il est clair que les théories du complot ou de l'incompétence ne tiennent pas. Peut-il être crédible que plusieurs milliers de personnes dans le monde, dont le seul point commun est de travailler scientifiquement sur un même sujet, se soient réunis pour décider de mentir (dans quel but d'ailleurs ?) au reste de l'humanité ? Ou encore, peut-on raisonnablement penser que le gros des troupes du GIEC se fait gentiment manipuler par une petite minorité de comploteurs ? Enfin peut-on sérieusement croire que quelques pays auraient la main mise sur le GIEC alors même qu'aucun d'entre eux n'a de voix prépondérante et que les conclusions du GIEC appellent, in fine, à une remise en cause des économies des pays les plus puissants de la planète ?

Il apparaît donc sur ce point que Claude Allègre est soit ignorant du fonctionnement du GIEC, soit de mauvaise foi, soit totalement paranoïaque. Je ne sais pas ce qui est préférable ?

Tout cela ne l'empêche nullement de faire ensuite état de prétendues preuves scientifiques qui montreraient que le changement climatique est une vaste fumisterie. Outre le fait que celui-ci prétend ainsi avoir une capacité de travail et de synthèse égale, voire supérieure, à celle des membres du GIEC, il a été rapidement et facilement montré que ses arguments ne résistent pas à l'analyse.

http://sauvonsleclimat.typepad.fr/le_blog_de_lassociation_s/2010/03/mais-quelle-mouche-pique-claude-all%C3%A8gre-.html#more

Par acquis de conscience, je suis allé quand même écouter quelques scientifiques expliquer leurs travaux à l'Académie des sciences (exemple : http://www.canalacademie.com/ida1565-Modelisation-du-climat-et-role-du.html ). Ces conférences confirment que contrairement à ce que prétend Claude Allègre avec un certain aplomb, les scientifiques tiennent parfaitement compte dans leur travail de l'influence du soleil, des nuages, des aérosols, etc. De même nous y apprenons comment sont conçus les systèmes informatiques de modélisation du climat.

Pour l'anecdote, il faut savoir qu'une équipe de modélisateurs se compose de plusieurs dizaines de personnes qui travaillent ensemble environ une dizaine d'année, ce qui représente entre 500 et 1000 ans de travail pour une personne seule. Sachant que cela fait 30 ans que la discipline existe et qu'il existe plusieurs équipes dans le monde, cela représente plusieurs millénaires de travail pour une seule personne. Alors encore une fois qui croire : Claude Allègre, qui assène que le climat n'est pas modélisable car chaotique alors même que ce n'est pas son métier et qu'il consacre à ce sujet spécifique qu'au mieux quelques heures par semaine en dilettante, ou ces centaines de personnes, qui travaillent le sujet depuis des décennies et qui sont capables d'expliquer avec des nuances leur méthodologie et les résultats obtenus ?

En fait, lorsque Claude Allègre parle du climat, c'est comme si Sébastien Chabal commentait un match de football. A première vue, pas de problème : c'est un sportif couvert de publicité qui court en short sur du gazon après une balle et qui fait partie d'une équipe qui en affronte une autre. Pourtant, tout le monde comprendra aisément qu'il n'est pas le mieux placé pour en parler et qu'il vaut mieux écouter sur ce sujet spécifique un Zinedine Zidane. On aura moins de chances d'entendre des bêtises.

La position de Claude Allègre est non seulement mal fondée mais en outre elle est incompréhensible car incohérente.

En effet, celui-ci ne manque pas une occasion de fustiger toutes ces réunions internationales sur le climat dont l'objectif est d'étudier et d'organiser la réduction des émissions de CO². Pour lui, il y a plus important que le dégagement de CO².

Mais dans un second temps, Claude Allègre affirme qu'il y a trop de CO² dans l'atmosphère, que cela est nuisible car cela acidifie l'océan et qu'il convient de lutter contre ce phénomène. Apparemment, il estime qu'il y a urgence à agir car il a organisé récemment un colloque sur la séquestration du CO² ( http://www.canalacademie.com/Comment-capturer-le-CO2-emis-dans.html ).

De même, ces conférences honnies traitent aussi de la maîtrise de la dépense énergétique et de l'organisation efficace de la transition des énergies fossiles vers les énergies « propres », tant la question climatique et la question énergétique sont liées.

Or, Claude Allègre affirme qu'il « faut économiser l'énergie pour ne pas mettre les générations futures dans la panade », qu'il faut « développer de nouvelles formes d'énergies et, en même temps, de cesser de la gaspiller » et qu'il faut cesser de gâcher des ressources » (source : interview en page 42 du magazine « décisions durables » n°2 mars-avril 2010).

Pour simplifier Claude Allègre et ceux à qui il s'oppose, par des chemins différents, aboutissent toutefois aux mêmes conclusions : réduire les émissions de CO² et économiser l'énergie.

Alors, pourquoi tant de haine ? Comprenne qui pourra !

Toujours est-il que si chacun fait un petit sondage autour de lui concernant Claude Allègre, il y a fort à parier que beaucoup diront que c'est une sorte de Galilée qui conteste la réalité du changement climatique mais que bien peu ajouteront que c'est aussi par exemple une personne qui milite pour les économies d'énergie. Ce que Claude Allègre ne comprend pas c'est que les gens ne retiennent que la véhémence de ses propos sur la question climatique ; qu’ils ne retiennent que ce qui les rassure à tort, à savoir que le changement climatique ne serait que du vent et, risquent d’en tirer comme conclusion qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter ni de changer notre mode de vie énergétivore.

Autrement dit l'attitude de Claude Allègre, si elle dessert les partisans de la cause climatique, ne sert pas pour autant la sienne. Quel exemple d’efficacité !

Alors moi, à titre personnel, au regard de ce que je peux comprendre de tous ces éléments, je pense qu'il est plus raisonnable de faire confiance aux rapports du GIEC plutôt qu'aux déclarations de quelques personnes comme Claude Allègre. Il ne s'agit bien évidemment pas d'une confiance aveugle, j'applique simplement le principe de la présomption d'innocence qui veut que ce soit à l'accusateur d'apporter la preuve de la culpabilité du mis en cause. Or, jusqu'à présent, les individus qui s'arrogent le rôle de procureur et dont on ne sait rien, tant sur leurs compétences scientifiques que sur leur légitimité et leurs financements, n'ont pas su mettre en évidence le moindre commencement de preuve de l'existence d'un quelconque complot « giecantesque ». Dans ces conditions, je ne peux qu'exprimer ma solidarité envers toutes les personnes (et au premier chef, les équipes de recherches) qui doivent subir depuis plusieurs mois le feu nourri de quelques-uns dont les motivations obscures trouvent si facilement le chemin de certains médias avides de vendre de la polémique. A tous ceux qui cherchent, à tous ceux qui donnent de leur temps pour réaliser un travail utile à toute l'humanité, à tous j'exprime ma gratitude de citoyen de la terre.

Christophe BOMBLED

samedi 13 mars 2010

Allègre attaque

Courtisé par les télés et radios, Claude Allègre est mis en cause par le Monde et Libération. Et attaque Politis en justice. Par Luc Chatel (Témoignage Chrétien, N°3387, 11 mars 2010)

Nommé en 1997 ministre de l'Éducation, de la recherche et des technologies, Claude Allègre est entré rapidement dans le petit cercle des « bons clients » médiatiques. Depuis, il ne se passe pas un mois sans une déclaration, un point de vue, une interpellation du Grand Professeur, reprise en boucle par les télés, radios et grands journaux. Mais en quelques jours, sa relation avec les médias vient de connaître un tournant brutal. Le 18 février, Sylvestre Huet, journaliste à Libération, démontait dans son blog certains arguments avancés par Claude Allègre dans son dernier livre, L'imposture climatique(J). Puis ce fut au tour du Monde (édition du 27 février). Quant à l'hebdomadaire Politis, Claude Allègre lui intente un procès pour une tribune publiée en juin 2009 (2). Une attaque relayée jusqu'à présent par aucun confrère. … Pourquoi l'ex-ministre n'a-t-il pas choisi l'exercice plus démocratique du droit de réponse? Ce refus du débat est révélateur de la façon dont il intervient sur le réchauffement climatique, sujet qui ne relève pas de sa compétence. Un seul but: occuper l'espace.

VOLCANS. Spécialiste du volcanisme et des «nébuleuses planétaires », Claude Allègre leur emprunte deux caractères forts: l'ébullition et le flou. Et sa technique bien rodée trouve preneur tant chez les journalistes que dans le public. Trois éléments permettent de comprendre cette adhésion. Tout d'abord, quand il s'exprime sur un sujet, le Grand Professeur ne discute pas, il affirme. Et n'hésite pas à caricaturer. À l'écouter, les écologistes veulent "le retour à la bougie" et Nicolas Hulot est "un imbécile" Voilà ce qui plaît: Claude Allègre provoque des débats binaires: pour ou contre, les méchants contre les gentils, l'obscurantisme contre la raison. Bref, tout un mécanisme de simplification qu'un authentique scientifique devrait fuir. Mais qui fait monter l'audimat. Deuxième raison de son audience: il donne l'impression de briser les tabous, s'inscrivant ainsi dans les pas de son ami Nicolas Sarkozy. Alors que les écologistes, sur un plan électoral, ne pèsent que 15 %, que les dogmes de la croissance, du productivisme, de la voiture toute puissante restent largement majoritaires, il laisse penser le contraire en dénonçant une « dictature écologique» menée par des « khmers verts» qui essayeraient d'étouffer son humble voix minoritaire. Nicolas Sarkozy avait fait de même en dénonçant les supposés dogmes du laxisme sécuritaire ou de l'assistanat social. Ils arrivent ainsi à susciter la sympathie de personnes qui ressentent l'impression qu'on ne les entend pas, qu'on leur cache des choses, que des lobbies décident pour elles. Enfin, le discours de Claude Allègre passe d'autant plus facilement dans les médias qu'il a face à lui des journalistes qui ne maîtrisent pas les questions scientifiques. Il aura fallu le travail des rédactions du Monde et de Libération pour soulever des erreurs grossières contenues dans le dernier livre du Grand Professeur. Pendant ce temps, les ventes continuent à grimper en librairie... .


1. http://sciences.blogs.liberation.fr/home/Z010/ Oz/ claude-allègre-premier-debuggage-de-limpos-ture.html
2. Témoignage chrétien tient à exprimer son soutien à Politis dons cette affaire, et suivra de près les suites de ce procès.

dimanche 7 mars 2010

Ecologie, social même combat

A ceux qui ne comprennent pas qu'une politique écologique est aussi une politique sociale je propose la réflexion suivante sur la précarité énergétique comme exemple concret.

Quel constat en France ?

A ce jour c'est 2 millions de ménages qui habitent des logements peu ou mal chauffés et près de 10% de la population française est concernée par une situation de précarité énergétique. C’est également environ 3,4 millions de ménages qui dépensent plus de 10% de leurs revenus à régler leurs factures d'énergie, les mettant dans une situation de ''précarité énergétique''. 87% d'entre eux vivent dans le parc privé, 70% appartiennent au premier quartile de niveau de vie, c'est-à-dire aux 25% de la population percevant les plus faibles revenus, 62% sont propriétaires de leur habitation et 55% ont plus de 60 ans. En outre, 300.000 ménages ne se chauffent plus ou mal, du fait de leur situation économique. Conséquences : risques d'intoxications, humidité, moisissures, stress, pathologies respiratoires et surmortalité hivernale.

Le développement exceptionnel en France du chauffage électrique cumulé à la mauvaise qualité des logements est le principal responsable de cette double précarité : les ménages concernés ont du mal à payer leurs factures et le système électrique sature.

Le chauffage est responsable de plus du tiers de la consommation d’électricité en période de pointe hivernale. Dans le même temps, des centaines de milliers de familles ont froid dans leurs logements car elles ne peuvent tout simplement faire face à ces charges. Le paiement des factures d’énergie impayées coûte chaque année des millions d’euros aux fonds sociaux départementaux en Ile de France, pouvant même devenir le premier poste de dépense de la CAF, comme en Seine Saint-Denis.

Un rapport remis au gouvernement préconise un plan de près de 4 milliards d'euros en 10 ans pour aider les plus démunis à réduire leurs factures de chauffage et d'électricité

Quels sont les problèmes qui vont s'ajouter à ce constat ?

"Je suis de plus en plus écœuré et lassé de mentir à propos du problème de l’état de nos réserves …" Cette petite phrase, tirée d’un courrier électronique adressé en 2003 par le directeur de la branche exploitation de Shell à sa direction provoquera en son temps un scandale.

De quoi parlons-nous là ? Nous parlons d'un phénomène plusieurs fois lancés sur les ondes mais rapidement étouffé par les puissants de ce monde qui ne souhaitent pas reconnaitre l'approche du pic pétrolier comme le révèle, en 2001, la réponse du commissariat européen à l'énergie à l'invitation de l'association pour l'étude du pic pétrolier (ASPO), à un séminaire organisé à Paris pour parler de la baisse des réserves et qui a répondu, au téléphone, "le sujet est trop grave pour que l'union européenne puisse admettre en être officiellement informée …".

Dans la même veine, en 2002, Poutine a fait passer une loi qui punit de peine de prison la divulgation de l'état réel des réserves de Russie.

Et pourtant ce n'est pas faute d'alerter. Ainsi en 2009, un groupe de multinationales britanniques que l'on ne peut pas taxer d'écologistes intégristes (UK Industry Taskforce for Peak Oil and Energy Security) a rendu public un rapport (Crise pétrolière : assurer l’avenir énergétique du Royaume-Uni) inquiétant sur les conséquences à court terme du pic pétrolier. Prenant exemple sur la crise financière mondial, elles ont tiré la sonnette d'alarme en évoquant des réserves "toxiques". Elles ont déclaré que le déclin de la production mondiale de pétrole impactera l’économie britannique d’ici 5 ans faute de mesures suffisantes. C’était la première fois qu’un avertissement de ce type était adressé par un groupe d’entreprises. Alors certes si ce rapport vise en priorité la Grande-Bretagne, il intéresse bien évidement également des pays comparables comme la France. Réunies au sein de ce groupe, créé pour alerter le gouvernement britannique de l’impact économique du pic pétrolier mondial à court terme, ces huit multinationales britanniques concluent à la grave menace pour l’économie du Royaume-Uni, et du monde en général, constituée par le déclin de la production de pétrole bon marché et aisément disponible d’ici 2013.

Alors certain diront que ce ne sont que des prospectives et que nous continuons à trouver des gisements, et que la technologie nous permettra d'aller chercher des réserves difficiles d'accès, mais quelle est la réalité à ce jour ? A ce jour, les nouveaux gisements de pétrole découverts sont plus petits, moins riches en pétrole et plus difficiles d’accès. Et c'est ainsi qu'en 2000, treize gisements d’une capacité supérieur à 500 millions de barils/jours ont été découverts, puis six en 2001, deux en 2002 et depuis … plus aucun.

Quel vont en être les conséquences ? Une hausse dramatique des prix du baril qu'il n'est pas absurde de voire flirter aux alentours des 300, 400 ou 500 $. Pour l'anecdote, n'oublions pas que les émeutes de la faim ont été engendrées par un pétrole à 120 $. Dés lors quid du monde avec un pétrole si cher, si rien n'est anticipé aujourd'hui ? Un plein reviendra à 400 ou 500 €. Comment payer son chauffage ? Comment payer son eau chaude ? Comment survivre dans un monde auquel nous aurons retiré la perfusion pétrolière ? Il faut bien le reconnaitre pour le moment notre monde (dirigeants et citoyens) réagis comme ce singe asiatique qui se bouche les yeux et pense "business as usual".

Mais, à l’approche du pic pétrolier, l'enjeu est de taille car il est à parier, en l’état actuel du parc d’habitation en France que la précarité énergétique ne fera que croitre. Seul les plus riches pourront se payer le chauffage en hivers. Il est donc de la responsabilité des politiques de tout mettre en œuvre pour offrir à leurs compatriotes des logements qui les mettent à l'abri du péril pétrolier à venir.

Mais alors que propose l'écologie politique ?

Nous proposons une anticipation des problèmes. Nous proposons de ne plus autoriser la construction de bâtiments énergivores mais de logements qui ne nécessitent plus l'usage de chauffages comme cela existe déjà dans les éco-quartiers de Londres (bedzed) ou bien encore de Fribourg. C'est ainsi que certains logements collectifs (privé ou publics) ou individuels, construits suivant des préceptes écologiques permettent à leur habitants de ne plus avoir de charges de chauffage et de s’émanciper, sur ce poste là, de la dépendance pétrolière. Nous sommes donc bien loin de l'écologie petites fleurs et petits oiseaux, mais dans une écologie responsable, raisonnable, à fois sociale et économique.

Mais la première étape, pour maintenir notre confort, sera de faire des économies énergétique, de devenir sobre, c’est ensuite que les solutions alternatives de production d’électricité (solaire, éolien, etc…) deviendront pertinente.

Ainsi il nous faudra investir, massivement, dans la rénovation des logements et entrer dans l'ère de la Rénovation Urbaine Bioclimatiques. L'ère des villes où l'habitat tire le meilleur parti du rayonnement solaire passif, abondant et non polluant. L'ère des villes où l'habitat tire le meilleur parti de l'inertie thermique des matériaux, du sol et de la circulation de l'air. Capter la chaleur, la transformer, la diffuser et la conserver sont ainsi les axes du bioclimatisme. Cela passe par une meilleure mise en adéquation de l'habitat, avec le comportement de ses occupants et le climat, pour réduire au maximum les besoins de chauffer ou de climatiser.

L'économie d'énergie doit donc être une des priorités de notre monde pour permettre, à tous, de profiter d'un confort propre. A l'instar de la chasse au gaspi inventée pour palier au de choc pétrolier des années 1970, notre monde doit, aujourd'hui, par obligation réinventer cette action et devenir raisonnable pour anticiper la sortie de l'ère du pétrole. Notre monde ne doit plus se leurrer sur d'hypothétiques réserves, ou de futurs progrès techniques qui ne font que maintenir de notre fuite en avant. Il faut bien avoir en tête que plus on tarde à appuyer sur le frein (renoncement et sobriété) plus les dégâts corporels et matériels seront importants. Notre monde doit ouvrir les yeux devant les réfugiés climatiques ou bien devant la précarité énergétique qui ne sont que les signes avant coureurs d'une situation qui porte en elle les germes de la déstabilisation, chemin royal pour l'engrenage conflictuel.

Sources : Les amis de la terre, actu-environnement.com, Europe-Ecologie, Réparer la planète (JC Lattès ed.).

mercredi 3 mars 2010

J'adore le style Gaëtan Roussel !

Cette fois-ci les vidéos devraient fonctionner



Vanessa Paradis - "Il y a"


Rachid Taha - "Bonjour"


Alain Bashung - "Je t'ai manqué"


Tarmac - "Notre époque"


Tarmac - "Je cherche"


Louise Attaque - "La plume"

Sortie du premier album de
Gaëtan Roussel, en solo,
le 8 mars 2010