"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 2 janvier 2023

A vous pour 2023, par Sonia Roisin


Voilà plus de trente ans que je vais à la rencontre des enfants des écoles de la République avec instruments, chansons, musiques de toutes époques et tous styles…. Cela avec beaucoup d’enthousiasme partagé… 

Plus de 30 ans que j’observe les mutations de notre société à travers leurs réactions, leurs questionnements, leur créativité. Et ce que cela révèle de leur rapport aux adultes et au monde. 

Une réflexion s’impose de manière toujours plus prégnante : l’école fait face à des bouleversements profonds dont elle ne peut seule assumer tous les défis, y compris celui de la transmission. 

Nous avons basculé dans l’ère du numérique, et il est urgent d’ « enseigner à vivre » selon Edgar Morin. 

Je fais partie de la dernière génération à ne pas être née avec les écrans et le tout numérique. 

Aussi, me semble-t-il important, pour les générations futures, de témoigner et de dire ce que le numérique a apporté de positif à nos vies, mais également tout ce qu’il a profondément modifié et parfois altéré. 

Oui Internet, nous a ouvert un champ de connaissances et d’explorations quasiment infini, et les enfants sont bien plus éveillés que notre génération dans bien des domaines quand ils sont bien accompagnés dans leurs navigations sur la toile. Il est fascinant d’avoir toutes ces informations à portée de clic, d’être connectés les un.es aux autres d’un bout à l’autre de la planète. 

Mais, les réseaux sociaux nous ont aussi isolés tout en nous donnant l’illusion de communauté. Ils ont séparé les générations, chacun vit désormais dans son univers virtuel. 

 Le temps de transmission culturelle inter générationnel s’est nettement réduit, les enfants sont de plus en plus tôt face à leurs écrans casques vissés sur les oreilles. Ils n’écoutent plus la musique de leurs parents, qui inversement sont de plus en plus déconnectés de l’univers culturel et virtuel de leurs enfants. 

A l’heure où nous devrions prendre le virage de la sobriété, internet a boosté notre consommation toujours plus rapidement assouvie, nous donnant l’illusion que tout est accessible et en quantité infinie. Renforçant nos instincts de prédation et nos pulsions au détriment de notre capacité à penser le temps long, celui de la sobriété. 

Les enfants sont l’avenir de l’humanité et pourtant notre société prend-elle la mesure de ce à quoi elle devrait être vigilante en termes de transmission ? 

La numérisation de leur univers a profondément modifié l’accès au monde des enfants. Comme je l’ai déjà dit, ils peuvent tout explorer sur la toile et découvrir de nombreux domaines passionnants. 

Mais les enfants, souvent seuls face aux écrans, sont aussi livrés sans filtres, ni accompagnement aux influenceurs et influenceuses de tout genre, aux Fake news, à la pornographie, la violence, au harcèlement, à l’addiction des jeux en ligne …Le tout numérique a également fait voler en éclat le droit à l’oubli et donc réduit leur espace de liberté… 

Le virtuel, les a extraits d’une immersion (réelle) dans la nature, ses odeurs, ses textures, ses reliefs, ses lumières, ses sons… A modifié leur rapport au vivant… 

Les enfants ne demandent qu’à explorer le monde. Prenons donc le temps de les ancrer aussi et surtout dans le réel. 

Oui, prenons le temps de les emmener dans nos belles forêts, faisons-leur partager les plaisirs simples de la vie, de ceux qui laissent une trace indélébile dans le corps et l’âme des futurs adultes qu’ils deviendront. 

Jouons avec eux sous la pluie, dans l’eau des rivières, de la mer, observons ensemble les étoiles, la nature, ressortons les jeux de société, allons au spectacle vivant, au concert, organisons des jeux de pistes dans nos quartiers, à la campagne, sortons dehors sentir l’odeur de la terre mouillée, faisons-leur écouter et reconnaitre le chant des oiseaux, préparons de bons petits plats avec eux, faisons-leur découvrir les goûts, les odeurs, chantons avec eux encore et encore... 

Apprenons l’observation, l’empathie, la solidarité loin des logiques d’accumulation, et d’individualisme. Cultivons le jardin de la paix, seule voie possible pour construire et préserver un monde vivable. Ne l’oublions jamais, la guerre détruit l’intelligence, la beauté et l’avenir. 

« Le vent se lève, il faut tenter de vivre ! » Paul Valéry 

Transmettons aux enfants le pouvoir de vivre ! 

Belle année à vous ! 

Sonia ROISIN (Marcoussis)

dimanche 1 janvier 2023

Bonne et heureuse année 2023


En ce premier janvier mes pensées pacifistes vont à toutes les victimes de violences et de guerres.

N'étant pas superstitieux, je connais le côté vain des vœux mais ils racontent tout de même toute la bienveillance que l'on porte à nos proches et nos ami.e.s. Alors pourquoi s'en priver ? 

Aujourd'hui je pense aux iranien.ne.s et aux Ukrainien.ne.s et je leur souhaite que 2023 voit la fin de leur calvaire et que leur combat pour la liberté soit couronné de toutes les victoires espérées. 

À vous toutes et tous je vous souhaite une belle et heureuse année 2023 riche de tous les possibles. 

À nous tous et toutes je nous souhaite qu'enfin notre espèce découvre la sagesse afin que nous puissions réellement relever le défi de la durabilité. Ça urge !!!! 

Et en effet, la lutte pour l’environnement versus les dégradations de la planète est une course de vélo contre un TGV. Personne ne peut dire que nos idées n’infusent pas les groupes humains, mais à un rythme qui ne permet pas de contrebalancer les atteintes irréversibles que notre humanité inflige à son seul et unique vaisseau spatial. Tout prend trop de temps et du temps on en a de moins en moins. L’ADN des écologistes c’est d’être des lanceurs d’alertes et de ne pas relâcher la pression devant une opinion qui est plus encline à s’illusionner de bonnes petites nouvelles, au détriment des catastrophes annoncées, afin de se rassurer et poursuivre tranquillement notre fuite en avant. En matière d’écologie, l’opinion préférera, aux vérités qui dérangent, les mensonges qui rassurent. La maison brule et nous regardons ailleurs. Et pourtant, depuis plus de 50 ans nous alertons sur les défis climatiques, de biodiversité, énergétiques, écologiques et métalliques qui sont devant nous et qui conditionnent notre durabilité suivant les réponses collectives que nous apporterons ou non. Depuis plus de 50 ans nous alertons et l’histoire nous donne tristement raison. Il y a urgence dans la mobilisation générale. 

Mais en ce début d’année, fatigué de plus de 30 ans de militantisme, j’ai envie de voir le verre à moitié rempli afin de nous redonner un peu d’énergie positive pour poursuivre, demain, avec entrain et volonté, les luttes écologiques, sociales et solidaires. Pour ces vœux de nouvelle année, une fois n’est pas coutume, je vais m’efforcer de regarder ce qui a été encourageant en 2022 afin de se dire que 2023 pourra être encore mieux et montrer que c’est possible dès lors que la mobilisation est collective. Ainsi janvier 2022 a vu la loi « antigaspillage » entrer en vigueur et aura aussi marqué l’interdiction de nombreux plastiques à usage unique. De même le projet controversé d’extraction de sable coquillier en baie de Lannion (Côtes-d’Armor) a été abandonné par la Compagnie armoricaine de navigation qui le portait. Le 1er février, le tribunal administratif de Paris a mis fin aux activités de la cellule Demeter censée lutter contre « l’agribashing » et qui servait à surveiller et entraver les associations écologistes. Toujours en février, l’Islande a annoncé qu’elle mettra fin à la pêche à la baleine à partir de 2024. Le 31 mars, le tribunal administratif de Besançon a annulé le permis de construire et l’autorisation environnementale accordés à Amazon pour un projet d’entrepôt de 76 000 mètres carrés prévu à Fontaine (Territoire de Belfort). En 2022 il s’est vendu plus de bicyclettes neuves que de voitures, motos et scooters réunis. Depuis septembre 2022 les menus végétariens sont devenus la norme dans les cantines de Grenoble (Isère). Fin juin, le gouvernement des Pays-Bas a annoncé son intention de limiter le trafic de l’aéroport Amsterdam-Schiphol. Le 17 août, le groupe Florian, industriel du bois, a abandonné son projet de méga-scierie à Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Le 5 septembre, l’installation du premier parc éolien en mer de France a été achevée au large de Saint-Nazaire. Loups, ours, baleines ou aigles démontrent que lorsqu’on la laisse prospérer, la faune sauvage parvient à faire son retour, comme le révèle un rapport de l’ONG European wildlife comeback paru le 26 septembre. Le 21 octobre, la France s’est retirée du Traité sur la charte de l’énergie (TCE), jugé incompatible avec les objectifs de l’accord de Paris suivie par l’Union Européenne le 24 novembre. Le 25 octobre, le tribunal administratif de Grenoble (Isère) a suspendu le projet de construction d’une retenue collinaire visant à alimenter la station de ski de la Clusaz (Haute-Savoie). Le 2 décembre, la Commission européenne a validé la suppression, en France, de certaines lignes aériennes lorsqu’il existe une alternative en train de moins de 2h30. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, le Parlement européen et les États membres se sont accordés pour interdire l’importation de plusieurs produits, comme le cacao, le café ou le soja, lorsqu’ils contribuent à la déforestation. Etc, etc, etc … Le site « Vert, le média » ressence 80 bonnes nouvelles dans son article « Bonnes nouvelles (ou presque) pour l’écologie en 2022 ». Merci à lui pour cet article qui fait du bien dans ce monde de brutes. 

De notre côté, aux Ulis, le chemin vers la résilience avance après 40 ans de déni municipal. Ainsi et entre autres, notre ville a été désignée « Ville engagée pour la biodiversité » par la Région Ile de France, c’est une belle étape pour atteindre le titre de capitale de la biodiversité. La Municipalité que par ailleurs je soutiens ne veut pas regarder la maison bruler et même si le chemin de la résilience, pour notre ville et ses habitant.e.s, n’est pas encore gagné, je reconnais que l’écoute et la volonté sont là et je m’en félicite. 

Mais tout ceci n’est pas venu de la seule et unique bonne volonté des dirigeant.e.s de cette planète, il aura fallu la mobilisation sans faille, des écologistes du monde entier, pendant des années et des années, pour arracher ces avancées. L’écologie est la démonstration de l’union fait la force, que la mobilisation paye. Je vous appelle donc à vous mobiliser, à vous engager pour 2023 et les années qui suivront pour l’écologie concrète, politique et/ou associative. Nous n’avons plus le choix que la lutte engagée, déterminée, comme les jeunes de « Bigger than us » nous y invitent, et pacifique et ce ne sera jamais que groupé.e.s que nous y parviendrons. Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas juste de le prévoir mais de le rendre vivable, viable, paisible, désirable, en un mot … durable. Engagez-vous ! rejoignez-nous ! rejoignez les Ecologistes 

Bonne et heureuse année 2023 à toutes et à tous