"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 29 février 2008

La politique gère toute notre vie.

Vous n'y croyez pas ? C'est ce que nous allons voir !

Je vais tenter de vous démontrer, par ce qui suit, que tout ce qui fait notre quotidien dépend de choix et de décisions politiques. Ces choix politiques étant pris à tous les niveaux : municipaux, départementaux, régionaux, nationaux, et internationaux.

Pour mieux illustrer ma démonstration, j'ai essayé de lister un certain nombre de sujets (allant de l'économie à la sphère privé, tout en passant par l'environnement ou la culture) qui font notre vie et j'ai essayé d'y associer des exemples de choix politiques qui font que chaque nation n'organise pas, au final, de la même façon la vie de ses ressortissants.

Je n'ai pas cherché à dire ce qui est bien ou mal, je n'ai pas cherché à démontrer (une fois n'est pas coutume) que tel ou tel système est mieux qu'un autre. Ma volonté était juste de démontrer, par des exemples objectifs, que notre existence ne dépend que de choix, et ceci pour tenter de répondre à beaucoup de personnes qui me disent ne pas s'intéresser à la politique.

Ainsi …

  1. Un pays devra choisir entre favoriser une politique économique de croissance ou bien s'orienter vers la difficile voie de la décroissance. Ces choix auront un impact différent sur la planète et sur son changement climatique. On voit là, immédiatement, l'importance de faire le bon choix politique.
  2. La fiscalité est là encore un choix politique. Les états préfèreront tabler qui sur la TVA, qui sur les impôts sur le revenu, qui sur les impôts sur les grandes fortunes, qui sur la taxation des capitaux etc…
  3. Le pouvoir d'achat dans un monde capitaliste, où toutes les richesses sont concentrées chez une minorité de privilégiés, sera différent d'un monde où l'idée de base serait la redistribution des richesses, le partage des bénéfices. Choix politiques encore et toujours !
  4. Le travail et le marché de l'emploi dépendent des choix nationaux et internationaux. Quels choix pour la mondialisation ? Comment sont orientés les investissements ? Investissements de l'état dans la recherche ? Dans le commerce ? Dans la production d'armes ? Dans le tertiaire ? Dans l'industrie ? De plus les relations intimes entre les industriels et le pouvoir politique ne sont plus à démontrer.
  5. La politique de transports est issue de choix politiques ainsi, une nation préfèrera développer le tout routier (avec fortes émissions de gaz à effet de serre), le fluvial, le ferroutage. Les choix politiques engendreront le développement des moyens de transports ou non et ainsi entraîneront la nation vers un développement économique ou non. Il est ainsi facile de comparer deux extrêmes, la France avec ses autoroutes et son réseau ferré fait d'elle un pays attractif pour les investisseurs, à contrario le Gabon, qui ne possède pas de réseau routier autre que de pauvres pistes, fait de ce pays, un territoire peu attractif et à la merci des multinationales qui y pillent le pétrole.
  6. Le choix des élus en matière de production d'énergie est capital, ainsi certains préfèreront hypothéquer l'avenir en continuant à utiliser le pétrole, d'autres feront le choix des énergies renouvelables.
  7. L'air que nous respirons et l'eau que nous buvons dépendent de la politique de protection de l'environnement, de la protection, ou non, des sources (loi sur la santé publique). Par exemple les grandes sources comme Évian ou Vittel, ont leurs sources protégées contre les polluants. Cette protection de l'environnement ne fut pas le cas en Silésie (Pologne) où il y eu d'autres choix politiques qui ont conduit à créer une des régions les plus polluées de la planète entraînant malformations et maladies.
  8. La nourriture que nous mangeons dépend de la politique de production agricole, les pays acceptant ou non les OGM, les hormones, favorisant ou non les cultures bio ou bien, au contraire, misant sur l'agriculture extensive. Les composants (colorants, conservateurs, …), entrant dans la fabrication de ce que nous consommons, dépendent de lois et de règlements, décidés par nos élus.
  9. La liberté est, également, un choix politique, regardons comment Bush a entraîné son pays vers l'acceptation de la restriction des libertés individuelles grâce à son "patriot act" après le 11 septembre 2001. Regardons comment les américains usent de la torture à Guantanamo. Regardons comment l'objection de conscience n'est pas reconnu partout et vaut encore des peines de prison dans certains pays alors qu'en France, un statut fut adopté en décembre 1963 et devint un droit.
  10. Le droit des femmes ou des enfants est un choix politique, issu de choix économiques et religieux, mettons en comparaison la France et l'Afghanistan. Même en France le droit des femmes n'est pas un acquis, car il suffirait que des politiques, plus religieux que d'autre, arrivent au pouvoir, via des élections tout à fait légales, pour que soit remis en cause, l'avortement, la contraception, le droit au travail, etc…
  11. La façon dont nous pouvons vivre notre sexualité dépend beaucoup des lois et des réglementations. Vous n'y croyez pas ? C'est parce que nous vivons en France et que nous avons fait le choix de la liberté sexuelle, mais regardez comment l'IVG est interdit, par la loi, en Irlande, comment la loi autorise la peine de mort pour toute femme adultère en Iran ou en Afghanistan. L'accès à la contraception n'est pas un acquis social partout dans le monde et l'homosexualité n'est plus passible de peine de prison en France. Tout cela est légiféré.
  12. Le DAL (Droit Aux Logements) nous montre, tous les jours, que la façon dont nous avons accès au logements est un choix politique : les mairies favoriseront, ou non, la construction de logement sociaux ou préfèreront, ou non, intégrer les pénalités, dues au nombre insuffisant de HLM sur leur territoire, dans les impôts locaux.
  13. La façon dont nous avons accès aux soins est, là encore, complètement liée à des choix politiques, il suffit de mettre en parallèle la politique de Cuba (par ailleurs discutable sur d'autres sujets !) où les soins sont totalement gratuits et les USA où il est possible de mourir si l'on a pas de quoi payer, où il existe une santé à 6 vitesses.
  14. Inutile de parler de la scolarisation et de l'éducation qui sont, chacun en conviendra, le sujet type d'orientations politiques bien tranchées.
  15. L'accès à la culture, suivant que vous soyez en France ou en URSS (à l'époque), était différent et surtout différemment orienté. L'accès à la culture est typiquement un choix politique. Ainsi, dans une commune, via des aides, l'accès à la culture sera facilité pour les plus démunis, alors que d'autres la réserveront à une élite. C'est un choix !

Maintenant, la liste n'est pas exhaustive, elle reste ouverte (Services publics, retraites …), mais déjà, avec cette énumération, on a une démonstration objective de l'importance de se sentir concerné par la politique.

Alors, on me dit que je vois de la politique partout. On pourrait me rétorquer, de plus, que je confonds souvent pouvoir politique et traditions religieuses. Je réponds que oui, je vois de la politique partout, car comme je viens de le démontrer, tout est politique, et doublement oui, lorsque je semble mélanger traditions religieuses et pouvoir politique, car, excepté quelques pays qui ont, plus ou moins bien, réussi leur séparation de l'église et de l'état, beaucoup de pays, (Espagne, USA, Iran, Angleterre, Israël, Afghanistan etc …) ont encore une religion d'état, une religion officielle. Et, là encore, c'est un choix politique ... plus ou moins consenti, mais cela reste politique tout de même.

Ainsi, définitivement, ne pas s'intéresser à la politique, c'est laisser aux autre le pouvoir d'orienter son existence. C'est risquer de laisser, à des gens peu scrupuleux, le soin de nous diriger pour leur plus grand bonheur et leur plus grand profit. C'est pourquoi, je pense que ceux qui nous serinent à longueur de temps, "tous pourris", devraient être les premiers à faire de la politique, car comment accepter de se faire diriger par des pourris ?

Il nous faut rester vigilant et ne plus jamais dire que la politique ne nous intéresse plus.

Faire de la politique c'est se positionner comme des adultes qui refusent d'être pris sous tutelle.

C'est être vivant et debout.

C'est être libre !