"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 21 juillet 2008

Lettre à ma cousine.

Ma chère cousine,

Je me permets de t’envoyer ce mail suite à notre conversation de samedi soir à propos des problèmes qui se posent à l’environnement, actuellement.

Je me permets de t’envoyer ce mail, deux jours après, car je n’ai, malheureusement, pas la réplique immédiate.

Je me permets, enfin de t’envoyer ce mail car ta réaction m’a quelque peu troublé venant d’une personne, comme toi, issue d’une famille (tes parents) plutôt progressiste de gauche.

Alors tu vas me dire que le diner de mariage de notre cousine, ce samedi soir, n’était pas le moment d’une discussion comme celle là, alors certes, peut-être ! Mais depuis le temps, j’ai remarqué une chose, c’est que l’on ne peut, au final, jamais parler de politique : Au travail, ce n’est pas le lieu et en famille ou avec les copains, il ne faut pas le faire afin de ne froisser personne, il faut rester politiquement correct. Alors quand ? En réunions politiques ? Mais n’y viennent que les personnes déjà convaincues. Alors quand es-ce que l’on peut faire passer ses messages ? Moi personnellement j’ai choisi, je fais de la politique partout et tout le temps.

Alors c’est pour cela que je me permets de reprendre notre conversation pour te dire que je trouve que ta réaction disant « qu’il ne fallait pas obligatoirement s’alarmer sur le réchauffement climatique car l’homme s’adapterait » était, à mon sens, incompatible avec une mentalité de gauche, car c’est une réaction très égoïste, très « après moi, le déluge », très européen riche qui ne sera pas touché en premier par les problèmes. Car de quels hommes parlons-nous ? Des réfugiés climatiques qui seront chassés de leurs terres submergées par les eaux ou de toi et moi ? Dans une réponse comme la tienne, on parle sûrement de nous qui pourront toujours (enfin jusqu’à un certain point) mettre des digues, isoler les maisons, continuer à prendre la voiture (pour les plus riches d’entre nous) et, moyennant l’exploitation des plus humbles et de la biodiversité, continuer à avoir à manger et à boire. Une réserve d’Indiens, voila ce que nous serons devenus. Moi je pense plutôt aux plus pauvres de la planète. Qui les accueillera ? Les pays riches responsables du dérèglement climatique et qui entraîne la disparition des terres des plus pauvres ? Tu crois vraiment que nos pays industrialisés se sentiront assez responsables pour leur dire : « Aller ! Venez chez nous car c’est à cause de nous que vous êtes dans la merde, alors pour réparer nos erreurs et nous faire pardonner, nous vous accueillons à bras ouvert sur notre territoire ». Nan ! Faut pas déconner. Les plus pauvres seront dans la merde et, pour la majorité, en mourront : de malnutrition, de maladies, de surpopulation et de chagrin. Car il ne faut pas se leurrer, quand l’environnement est détruit, ce sont d’abord les plus pauvres qui trinquent. Et c’est en cela que militer pour l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique est une notion de gauche. Il n’y a qu’à voir comment, collectivement, nous déversons nos déchets toxiques en Afrique, comment nous déversons nos ordinateurs obsolètes en Indes, alors oui, c’est une forme d’adaptation, mais une adaptation aux détriments de nos frères. Une adaptation colonialiste. Et à l’échelle individuelle nous réagissons de la même manière et nous aurons l’air malin avec nos vacances en avions vers les îles paradisiaques et nos climatisations, quant les réfugiés climatiques viendront nous demander des comptes et nous diront, « qu’avez-vous fait » ?

Une réserve de personnes effrayées par le reste du monde, voila ce que nous serons devenus, car cette situation sera potentiellement explosive et donc source de conflits, comme en témoigne le message envoyé par l'attribution du prix Nobel de la paix 2007 à Al Gore et au GIEC.

Je pourrais continuer comme cela pendant des pages et des pages, mais je m’arrêterai là car je voulais te faire passer ce message, l’homme s’adaptera, probablement ! Mais quels hommes ? Où ? Comment ? Dans quelles conditions ? N’es-ce pas égoïste que de repousser, aux autres, une adaptation que nous n’acceptons pas de faire pour nous même ?
Je t'embrasse.

dimanche 20 juillet 2008

Alors regarde

Il y a des paroles de chansons qui me touchent particulièrement, même si elles sont issues de chanteurs que je n'écoute pas particulièrement.

Ainsi j'adore les paroles de la chanson de Bruel : "Alors regarde".

Je trouve qu'elles décrivent, à merveille et comme jamais je ne saurai l'écrire, mon énervement face à la mollesse de certains de mes concitoyens trop heureux de pas se poser de questions. Je trouve qu'il a réussi, avec deux trois mots simples, à dire, au combien quand on est seul, on ne peut rien mais que groupé et unis pour lutter, on peut déplacer des montagnes.

Encore faut il le vouloir.

Aussi comme il ne sert à rien de plagier pour ne pas faire mieux, je me permets de faire un copier-coller et reprendre à mon compte ce qui y est dit.

Alors regarde...

Le sommeil veut pas d'moi, tu rêves depuis longtemps.
Sur la télé la neige a envahi l'écran.
J'ai vu des hommes qui courent, une terre qui recule
Des appels au secours, des enfants qu'on bouscule.

Tu dis qu'c'est pas mon rôle de parler de tout ça
Qu'avant d'prendre la parole il faut aller là-bas.
Tu dis qu'c'est trop facile, tu dis qu'ça sert à rien
Mais c't' encore plus facile de ne parler de rien.

Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.

Perdue dans tes nuances, la conscience au repos
Pendant qu'le monde avance, tu trouves pas bien tes mots.
T'hésites entre tout dire et un drôle de silence.
T'as du mal à partir, alors tu joues l'innocence.

Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.

Dans ma tête une musique vient plaquer ses images
Sur des rythmes d'Afrique mais j'vois pas l'paysage
Encore des hommes au courent, une terre qui recule
Des appels au secours des enfants qu'on bouscule

Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.

Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.


Paroles et Musique: Patrick Bruel 1989

mercredi 16 juillet 2008

Sarko : un danger pour la démocratie

Je ne sais pas si vous avez remarqué le silence assourdissant de la gauche face à l'idée dangereuse véhiculée par Sarko et révélée par le vote irlandais contre le pseudo traité simplifié.
Simplifié, mes fe.... !

En effet, not' président souhaiterait que les irlandais revotent, pour que sa constitution soit enfin adoptée.

Mais faut-il faire revoter des citoyens souverains quand le résultat des urnes ne convient pas ?

Alors certes le rejet irlandais a été, à mon sens, obtenu avec de mauvaises raisons (religieuses, rejet de l'avortement ....), mais il se trouve que les citoyens se sont exprimés.

Nos dirigeants doivent donc s'en tenir aux décisions du peuple même si cela va contre leurs intérêts. cela est la règle dans nos régimes démocratiques.

Enfin, normalement !

Je suis toujours étonné de la facilité qu'ont les puissants à ignorer et à ne pas se poser de questions face aux avis donnés par le peuple et qui, souvent, sont à l'opposé de ce qui sort de leurs assemblées.

Ne devraient-ils pas se poser des questions sur leur représentativité, quant on observe, qu'à chaque fois que l'on a demandé aux européens de se prononcer sur le traité européen, ces derniers ont voté "contre", alors que les parlementaires, eux, votent "pour".

Alors on me dis qu'ils sont élus pour nous représenter, mais je dis qu'à ne pas suivre les résultats des référendum, ils perdent leur légitime représentativité.

Je trouve donc que la mentalité de Sarko est potentiellement dangereuse pour la démocratie.

Car, qui nous dit qu'il ne nous demandera pas de revoter, après le second tour qui l'aura vu se faire battre par le (ou la) candidat(e) qui aura été présenté par la gauche ... enfin réunie.