"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 17 décembre 2011

Haro sur les écolos !

Les ouvrages qui pourfendent "l'intégrisme vert" fleurissent depuis trois ans, l'essai de Pascal Bruckner en est le dernier exemple. La plupart de ces livres utilisent pourtant des arguments mensongers.

C'est bien connu, les écologistes sont des génocidaires, des meurtriers de masse et leurs lubies d'enfants gâtés tuent chaque année, indirectement, des millions d'enfants africains. C'est ce que semble nous dire P. Bruckner, en page 175 de son livre "Le fanatisme de l'apocalypse" : "La prohibition du DDT, sous la pression des groupes environnementaux des pays riches, dans les années 1970, a provoqué une recrudescence du paludisme dans le sud, c'est-à-dire des millions de morts". A l'évocation de "l'argument DDT" les écologistes regardent leurs pieds, préférant tirer un voile pudique sur cette déplorable affaire pendant que leurs adversaires boivent du petit lait en dénonçant victorieusement, l'intégrisme vert. Un cadeau du ciel pour eux, leur permettant de clore, pour de bon, une conversation enflammée sur la place de l'homme dans la nature. Pascal Bruckner n'est pas le seul à rappeler les exactions des écologistes, ainsi le politologue B. Tertrais, dans son essai, "l'apocalypse n'est pas pour demain", le dégaine en page 50 et sur la blogosphère, l'argument DDT est partout. A noter également que, dans cette même veine, l'agence américaine pour le développement international (Usaid) aurait refusé, sous la pression du "politiquement correct vert", de financer des programmes de lutte contre le paludisme pour cause d'utilisation de DDT.

Cette affirmation est désormais omniprésente sur internet, tellement présente, sur la blogosphère, aux liens hypertextes érigés en preuves indémontables, qu'elle s'impose désormais comme la version officielle de l'histoire.

Et pourtant … et pourtant cette histoire est complètement imaginaire. Au moins les lecteurs de ce texte seront-ils désormais informés. Complètement imaginaire car, pour ses usages de contrôle des moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme, le DDT n'a jamais été interdit ni en Afrique, ni nulle part ailleurs. Histoire complètement imaginaire mais tellement prégnante, que l'Usaid a été obligée de publier, sur son site internet, en 2005, une mise au point spécifiant qu'aucun financement de projet n'avait jamais été rejeté au motif d'utilisation de DDT. Enfin et pour finir, le seul texte international qui réglemente l'usage du fameux DDT est la convention de Stockholm qui précise explicitement, dans son annexe B, que tout usage du DDT, à des fins de contrôle des vecteurs de maladies est ... autorisé.

Toutefois si l'on devait trouver une trace de vérité dans cette légende urbaine, car cela en est une, on pourrait dire qu'il est vrai que le DDT est beaucoup moins utilisé, dans le monde, et cela principalement pour des raisons de résistances apparues dans les populations de moustiques (OMS 1970) dans certains pays tropicaux, justifiant l'abandon de l'insecticide miracle. Question de bon sens ... "l’intégrisme vert" n'y apparaît donc pas pour grand-chose.

D'autres rumeurs écolophobes sont venues polluer le paysage du monde scientifique ces dernières années, relayées par la publication d'une abondante littérature au désagréable goût de désinformation. Il en est ainsi de tous ces ouvrages consacrés à la remise en cause du changement climatique destinés à mettre en pièce "l'intégrisme vert". Mais très souvent, les chevilles argumentaires proposées par les écolophobes sont de grossières torsions de faits pourtant bien établis et qui font l'objet de larges consensus chez les scientifiques compétents (Cf. "Climat. Le vrai et la faux" V. Masson-Delmotte. Le Pommier Ed, 2011). L'augmentation des Gaz à Effet de Serre qui réchauffe le climat, les CFC qui détruisent la couche d'ozone, les effluents agricoles responsables des marées vertes, l'amiante cancérigène sont systématiquement relativisés ou réfutés par les écolophobes, alors que ces affirmations sont étayées par des centaines d'études publiées, après expertises, dans des revues scientifiques à comité de lecture. Plus subtile encore consiste à citer, sur un domaine précis, une étude marginale et réfutée de longue date … en omettant, bien sûr, de préciser qu'elle a, finalement, été rejetée* par les spécialistes de la discipline.

Alors, qui au final se retrouve dans ce mouvement de dépréciation du travail scientifique relayé par les écologistes ? L'activisme en ligne des thinck tanks américains ultra-conservateurs ou libertariens a transformé la Toile en un réservoir inépuisable d'arguments repris, traduits, enrichis et repris encore ... même quand ils ont été réfutés et démontés par les chercheurs compétents. Ainsi le "Mythe climatique" reprend très fidèlement ce que l'on peut lire dans la blogosphère américaine. Actuellement la rumeur la plus puissamment véhiculée est celle, selon laquelle le Groupe International d'Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) serait infiltré par les écologistes. Ainsi Luc Ferry de déclarer : "Le GIEC, c'est un groupe où sont cooptés des patrons d'associations qui sont souvent des idéologues écologistes". Pourtant, le GIEC est structurellement conçu pour produire des rapports très conservateurs en présentant une synthèse consensuelle de la littérature scientifique, rédigée par plusieurs centaines de chercheurs et expertisée par des milliers d'autres. Ainsi donc en France, cette ecolophobie est portée par certains intellectuels qui s'engouffrent dans la voie de la facilité et du sensationnalisme et participent, de fait et sans esprit critique, à colporter des concepts faux. Il est toujours décevant de devoir dénoncer le manque d’honnêteté de certains intellectuels français qui devraient pourtant se sentir les héritiers des lumières.

Et quelles sont les motivations de ces écolophobes ? Difficile de répondre tant elles sont potentiellement multiples. Concernant Allègre on pourrait penser que certains, l'âge venu, ont du mal à passer la main et sont en manque de reconnaissance publique. L'écolophobie américaine quand à elle, est surtout motivée par la défense de la liberté économique. Les questions environnementales sont vues, outre atlantique, comme des entraves à la liberté d'entreprendre – un avatar du communisme. En France cela serait plutôt notre rapport au progrès. Progrès que nous associons généralement à la technique. Beaucoup tiennent énormément à l'idée qu'elle permet et permettra de régler tous les problèmes. Progrès et techniques sont, chez nous, étroitement associés au culte de la consommation que l'écologie remet en cause.

Ainsi donc, à l'instar du débat qui a été mis en avant, concernant la question climatique, et qui n'a porté que sur la réalité ou les causes principales du changement climatique- alors qu'il y avait consensus au sein de la communauté scientifique - et qui aurait dû porter sur la manière dont nous devrons nous adapter et nous préparer au changement climatique, nous devrions résister et ne pas nous laisser entrainer - tout en les dénonçant - sur de faux débats superficiels, servis par des groupes conservateurs et malintentionnés, afin de nous concentrer sur la manière de créer un monde humainement durable en équilibre avec son seul vaisseau spatial. Dommage que des intérêts à court termes et égoïstes viennent polluer le débat.

Bruno BOMBLED, largement inspiré de Stéphane Foucart (Le Monde. 5 Novembre 2011)

* La science est le royaume du doute et de la remise en cause des idées, en effet l'un de ses principes de fonctionnement est d’émettre des hypothèses pour ensuite les éliminer quand elles sont prouvées comme étant finalement fausses.

mercredi 7 décembre 2011

« Les penseurs visionnaires craignent une guerre »

Peu d'intellectuels pensent la crise de manière globale, à l’exception d’une poignée d’« éclaireurs », estime Jean-Michel Valantin, chercheur spécialisé en environnement.


terraeco : Les éclaireurs de la crise globale sont-ils des intellectuels comme les autres ?

Jean-Michel Valantin : Non, leur rareté indique leur différence. A l’heure d’une hyper spécialisation de la pensée, ils savent réfléchir à une échelle globale et sont donc bien placés pour analyser la crise à venir qui est de nature globale, car multifactorielle. Ils réfléchissent en amont, à partir de plusieurs variables, comme l’économie, le climat, les ressources naturelles, la finance, l’agriculture, la santé, la sécurité en comprennent les croisements et les effets domino en cours. Ils ont bien sûr souvent une spécialisation au départ, comme la défense, la géopolitique, la philosophie, la sociologie, l’urbanisme ou l’histoire, mais ils les éclairent avec d’autres champs. Par ce jeu d’interactions entre différentes disciplines, ils aboutissent tous au même cocktail explosif, une crise globale sans précédent à l’échelle de la planète. Ils diffèrent en revanche sur les capacités de réaction et de résilience des hommes face à cette crise. Deux camps se dessinent, les optimistes et les pessimistes.

Nous comprenons que la crise globale résulte d’une tragique combinaison de facteurs. Qui sont aujourd’hui les penseurs qui perçoivent le mieux ces interdépendances ?

J-M V : Deux auteurs me semblent incontournables. Michael Klare est un grand analyste des questions stratégiques et militaires américaines depuis dix ans. Il est l’un des meilleurs analystes sur le lien entre les conflits liés à la compétition pour les matières premières, le pétrole et les ressources géologiques. Il permet de comprendre le lien entre la sécurité et l’environnement. C’est déjà très important.

J. Howard Kunstler, urbaniste, spécialisé sur les grandes banlieues américaines qu’il considère comme « le plus grand gaspillage de ressources de l’histoire humaine », part d’un angle plus atypique. Il décrypte les interactions entre environnement, société et sécurité à l’échelle planétaire. Il appelle notre XXIème siècle « le siècle de la longue urgence », dans lequel les problèmes de changement climatique, de crise des hydrocarbures, de pénurie d’eau et de nouvelles pandémies, vont entrer en synergie, ce qui aboutira à une grande fragilisation des sociétés. Cela posera selon lui inévitablement des questions de sécurité et de défense, car il faudra assurer l’accès à la nourriture et gérer les conflits.

Une fois la crise planétaire arrivée, comment les sociétés réagiront-elles ? Y aura-t-il forcément des conflits ?

J-M V : Je reformule la question, les questions environnementales vont-elles entraîner la guerre ou la paix ? Malheureusement la plupart de ces visionnaires penchent pour la guerre. Jacques Blamont, ancien directeur du CNES (agence française de l’espace, ndlr) et responsable du programme Ariane, montre bien le risque de convergence entre les évolutions environnementales et les nouvelles évolutions technologiques stratégiques, comme le problème de la prolifération des armes nucléaires. Le risque, c’est que les inégalités augmentent. Les territoires du Nord, selon lui mieux préparés, seront une valeur refuge, un lieu probable de résilience, tandis que ceux du Sud subiront de plein fouet la crise. Tout cela risque de générer une montée des agressions asymétriques, le Sud se retournant alors contre le Nord. On risquerait ainsi d’aboutir à deux mondes totalement séparés, l’un préservé, comprenant l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, et l’autre, c’est-à-dire le reste du monde, durement touché, sous tension. Pour continuer à se préserver, des stratégies de plus en plus dures seraient mises en place par les pays du Nord. Et les tensions idéologiques ne pourront que se renforcer.

Et la vision optimiste ?

J-M V : Harald Welzer a posé une excellente question qui est le titre de l’un des ses ouvrages, Pourquoi on tue au XXIème siècle. Il y analyse les facteurs de mortalité induits par le réchauffement climatique et les facteurs de tension sociale, ainsi que les risques de radicalités idéologiques. Il redoute la mort de populations entières en Afrique, du fait de la sécheresse. L’Afrique, selon son analyse, combine tous les grands facteurs de vulnérabilité, politiques, environnementaux et économiques. Il appelle un réveil éthique, se bat pour une solution solidaire, consistant tout simplement à ne pas laisser mourir le continent africain. André Lebeau, ancien directeur du CNES, analyse lui aussi le rapport entre l’humanité et son environnement sous l’angle de la crise des ressources. Pour lui, l’impasse impose impérativement de raisonner en termes de partage, les conditions d’existence sur la planète ne pouvant être l’apanage d’un sous-groupe ou d’une zone géographique. Lui aussi se bat pour une solution plus positive, pour une culture du partage.

Enfin, Jeremy Rifkin, en proposant une lecture de l’humanité sous l’angle de l’empathie, ouvre également une voie d’espérance. Il est convaincu que l’empathie est une donnée constituante de l’homme qui pourra le sauver de la catastrophe ou en tout cas lui permettre d’agir avec plus de solidarité au moment de la catastrophe. Bien sûr, Edgar Morin, en appelant lui aussi à une réaction éthique, participe de ce mouvement.

A l’exception d’Edgar Morin, aucun auteur dans cette liste n’est connu du grand public, c’est inquiétant. N’y a-t-il donc pas aujourd’hui, parmi les intellectuels médiatisés, de visionnaires aptes à prévenir de ce qui arrive ?

J-M V : Les intellectuels les plus audacieux, les plus lucides et les plus tournés vers les temps présents à venir, sont ceux qui sont les mieux outillés pour penser la crise. Ce ne sont donc pas ceux, très nombreux, qui se consacrent à revisiter encore et encore l’histoire de la philosophie. Parmi les intellectuels médiatisés, Peter Sloterdijk et Slavoj Zizek sont selon moi les plus pertinents. Ils ont une approche à la fois extrêmement lucide et multifactorielle. Des penseurs renommés comme Christopher Lash, Karl Polany, Norbert Elias, ou aujourd’hui dans un autre registre, par exemple Jared Diamond, avec son fameux ouvrage Effondrement, dans lequel il analyse l’extinction de certaines civilisations du fait de la raréfaction des ressources conjuguée à des décisions politiques inadaptées, offrent tous une approche consciente de la fragilité de l’édifice sur lequel nous avons bâti nos sociétés.

Peu de ces auteurs sont connus du grand public ! Alors comment peut-il être prévenu de ce qui arrive ? Comment la société dans son ensemble peut-elle savoir ?

J-M V : La crise à venir est également très bien sentie pas les artistes, qui sont depuis toujours des capteurs de signaux faibles, elle est palpable là où sont mis en scène la peur et les mauvais pressentiments, au cinéma, la télévision, les romans de science-fiction, et cela peut être des succès commerciaux mondiaux. Franck Herbert, dans le livre de science-fiction Dune qui a donné le film du même nom, montre parfaitement le lien entre la maitrise des ressources vitales et l’exercice de la puissance. Le Seigneur des Anneaux met également en scène le danger à rompre les grands équilibres. Plus récemment, le dernier James Bond Quantum of Solace fait comprendre la question de l’eau comme enjeu stratégique, ou encore Survivors, étonnante série de la BBC, qui pose la question de la survie après une épidémie mondiale. Depuis la naissance du cinéma, King-Kong ne cesse de revenir avec de multiples versions, mettant en scène l’incessante leçon sur l’importance de notre lien à l’environnement et sur la crainte d’un effet boomerang suite à notre trop grande prédation. Même la télévision fait appel à cet imaginaire, la série MI5 place l’environnement et la crise des ressources au centre de nombreux épisodes des saisons 4, 5, et 6 ! Et même les enfants peuvent comprendre, 20 000 lieues sur les mers de Jules Verne aborde déjà des questions contemporaines essentielles ! L’accès à la prise de conscience est possible, à la fois par la raison et par la sensibilité.

Une fois au courant des scenarii tragiques, que faire ?

J-M V : Sublimer l’angoisse qu’ils génèrent et la transformer en action. Il faut tout faire pour que les pires scénarii n’arrivent pas, et pour cela nous devons nous en croire capables, même si une augmentation de la température moyenne de 2°C est aujourd’hui une très forte possibilité. Nous devons avancer parallèlement sur deux fronts, l’adaptation à la crise et la lutte contre les facteurs aggravant les changements d’ores et déjà engagés. Nous devons réagir vite et bien à tous les niveaux, à une échelle personnelle, communale, départementale, régionale, nationale et internationale. La bonne nouvelle, c’est que cette dynamique est enclenchée.

terraeco (http://www.terraeco.net)
Crédit photo : Brian Hillegas - flickr

mardi 6 décembre 2011

La fin de la prostitution. Une bonne chose ?

Les bien-pensants sont à l’œuvre dans une absurdité et un aveuglement qui frise l'irresponsabilité. A avoir voulu réduire le racolage et à avoir voulu rejeter les prostitués en périphérie des villes, cachées des regards des bourgeois qui ne sont pas les derniers à aller leur rendre visite, nous favorisons un système qui engendre esclavage, drogues, maladies et violence.

N’en déplaise à certains, si cette activité est nommée « le plus vieux métier du monde » c’est qu’il doit avoir une bonne raison, non ? La raison en est à la fois belle et toute simple. La sexualité (la belle, pas la maladive), de tout temps, a été et est un élément vital dans la vie des adultes, au même titre que se nourrir, se loger ou même rire. Je dis souvent que s’il existe un dieu, il ne nous a pas permis d’obtenir du plaisir avec notre sexe, pour nous interdire d’en profiter à notre guise dans un consentement mutuel. Le plaisir sexuel, chez chacun, est bien trop fort pour que quiconque n’arrive à le bâillonner, même si les intégristes de tous poils s’y efforcent. Cependant nous ne sommes pas tous égaux devant la possibilité de jouir de ce plaisir divin, ainsi je ne pense pas que nous puissions, un jour, éradiquer la prostitution, car outre les pervers et autre malades qui sont, eux, à soigner, il existe beaucoup d’hommes qui sont délaissés ou qui sont célibataires et qui ont, eux aussi, le droit à avoir une vie sexuelle autre que le plaisir solitaire.

J’entends toujours les gens heureux me dire que la sexualité c’est à deux, c’est au sein du couple, que cela est lié à du sentiment amoureux. Fadaises que cela ! Certes dans un monde idéal, où l’amour serait roi, la sexualité pourrait être cela, mais c’est oublier qu’aujourd’hui beaucoup d’hommes (et de femmes) sont seuls … pas obligatoirement par choix. Beaucoup d’hommes et de femmes sont seuls … même au sein de leur couple. Dès lors de quel droit interdirions nous, à ceux qui n’ont pas de partenaire, d’avoir une sexualité. Je trouve cela inhumain, tout droit sorti d’une dictature puritaine qui me fait gerber. Alors dans un premier temps rappelons-nous que chacun est libre de faire ce qu’il veut de son sexe au sein d’une relation libre, adulte et consentie.

De plus et il ne faut pas se le cacher, comme je pense que l’une des devises des français est, « quand on n’a pas le droit on prend le gauche », ceux qui souhaitent du plaisir tarifé, trouverons toujours les moyens d’arriver à leur fins, soit par des rendez-vous via internet, soit par des petites annonces, soit par des codes SMS ou que sais-je encore ? Les exemples, dans certains états des États-Unis, de volonté de pénalisation des clients ont montrés que cela était un véritable échec car cela n’a jamais éradiqué la prostitution. En Europe, l'Ukraine est devenue la première destination du tourisme sexuel alors que la prostitution y est pourtant interdite. Même dans ces pays à la vertu islamiste et à la charia aveugle, la prostitution existe, ayant pour clients ces pieux barbares de dieu. L’éradication de la prostitution ne sera qu’un effet d’annonce mais ne sera jamais effective. Juste une belle hypocrisie de plus dans un monde absurde. La seule chose à laquelle nous arriverons, en fin de compte, sera de mettre les prostitués, encore et toujours plus, dans une situation de précarité inhumaine. Soit dit en passant, c’est ce qu’a réussi à faire Sarko avec sa loi pour la sécurité intérieure (LSI ou Loi Sarkozy II) adoptée par le parlement, le 18 mars 2003.

Le combat n’est donc pas dans la pénalisation des clients ou bien des professionnelles, mais bel-et-bien dans la lutte et l’éradication des proxénètes et autres dealers. Car, en vérité je vous le dit, la prohibition n’a jamais amené que misère et trafic. Il est donc temps de revoir notre vision sur la prostitution et d’arrêter le politiquement correct qui est plus néfaste qu'autre chose. Il est temps d’arrêter, dans des relents de puritanisme religieux, de diaboliser cette activité. Il est temps de la mettre au grand jour, temps d’arrêter de faire de cette activité une insulte. Il est temps de l’encadrer afin de protéger les travailleuses (ou travailleurs) du sexe contre les proxénètes, la drogue, le sida et autres malheurs qui touchent cette frange de la population. Il est temps de libérer les prostitués, d’en faire des hommes et des femmes libres de louer, à leur seul profit, leur corps comme bon leur semble et cela, en toute sécurité. Seule cette vision de la sexualité tarifée ouvrira sur plus d'humanité, de sécurité publique et de paix sociale.

Bruno BOMBLED

vendredi 2 décembre 2011

"Peace and love" is not dead !

« La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel » a déclaré, cet après-midi lors de l’émission « Questions d’info » LCP/France Info/Le Monde/AFP, Arnaud Montebourg. « Ça veut dire qu'elle construit la confrontation pour imposer sa domination », a-t-il poursuivi, « reprenant », selon l’agence de presse Reuters, « une expression utilisée par les socialistes allemands à propos d'Otto von Bismarck, le fondateur de l'Empire allemand au XIXe siècle ». Bien chauffé, Montebourg a poursuivi : « Mme Merkel a décidé d'imposer à la zone euro un ordre allemand (…) C'est l'importation des exigences, des diktats allemands sur ce qui restera de la zone euro après avoir expulsé les pays qui ne peuvent pas s'en sortir ». Bref, ce serait le retour du Reich, l’annonce d’une nouvelle occupation allemande.

Face aux sous-entendus d'un autre âge de Montebourg, chaque français, conscient de ce qui a été construit, de ce que nous avons gagné avec l'amitié Franco-allemande et soucieux de poursuivre l'œuvre pacifique de nos ainées, devrait crier haut et fort, par tous les canaux possibles, son attachement à cette amitié, si exceptionnelle, qui existe entre nos deux peuples.

Personnellement je clame haut et fort, à qui veut bien l'entendre, que je condamne toute parole qui pourrait fêler le rapprochement fraternel qui soude nos deux peuples.

Je crie au peuple allemand que je les aime de cette amitié qui hisse les Hommes vers ce qu'ils ont de plus beau.

Peuples de France, d'Allemagne, d'Angleterre, peuple de l'Europe si souvent en guerre jadis, souvenez-vous que personne n'y a jamais gagné et que seul la recherche de l'égalité sociale dans une politique de sobriété et écologique peut nous préserver des démons du passés.

"Peace and love" n'est pas mort !

Bruno BOMBLED