"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 23 octobre 2009

Les Ulis s'engagent pour le climat

Motion de soutien à l’appel pour

la conférence de Copenhague sur

l’ultimatum climatique

Maud OLIVIER

Maire des Ulis



Le Sommet de l’ONU sur le climat se tiendra au mois de décembre de cette année à Copenhague. Il aura pour principal objectif de donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux environnementaux majeurs que nous allons, tous ensemble, devoir affronter dans les décennies à venir.

Les dirigeants du monde entier, confrontés au péril climatique, devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts pour se rassembler autour d’un projet politique mondial audacieux.

En effet, le climat constitue l’un des enjeux planétaires pour les décennies qui viennent. La communauté scientifique internationale considère qu’il faut stabiliser le climat à un niveau de réchauffement global inférieur à 2°C par rapport à 1990, sous peine de conséquences environnementales entraînant de graves déstabilisations de nos sociétés humaines et ce, sur l’ensemble de la planète.

Or chacun sait que toute crise entraîne débordements et violences ; c’est bien le sens du prix Nobel de la paix, décerné au Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) en 2007 qui nous rappelle qu’il faut se préoccuper du climat afin de préserver la Paix.

Mais il est à regretter qu'actuellement, les dirigeants mondiaux n’ont toujours pas réussi à dépasser les intérêts étatiques et restent prisonniers d’une vision économique mondialisée à court terme, incompatible avec les enjeux de la crise climatique.

Il est donc crucial que cette négociation internationale se traduise par des engagements forts, notamment de la part des pays industrialisés, qui ont une responsabilité historique et dont les émissions doivent impérativement décroître (le chiffre de 80% par rapport à 1990 d’ici 2050 a été avancé par le GIEC). C’est une condition impérative pour prévenir les atteintes environnementales qui toucheront tout le monde, mais bien évidemment en premier lieu les plus pauvres

Les pays émergeants ont également un rôle stratégique à jouer, afin que leur légitime aspiration au bien être se fasse dans le cadre de nouveaux modèles de développement, sobres en carbone et respectueux des équilibres planétaires.

Cette exigence, vitale pour la planète, s’accompagne d’une forte mobilisation citoyenne et associative, qui se traduit par de nombreuses initiatives dont l’appel « l’Ultimatum climatique » (www.copenhague-2009.com), lancé par une douzaine d’ONG françaises, en vue de peser sur l’engagement de la France dans les négociations de Copenhague

C’est pourquoi, le Conseil Municipal, après en avoir délibéré,

DECIDE de S’ASSOCIER à l’appel « L’Ultimatum Climatique » lancé par les ONG françaises et de PROMOUVOIR cette initiative ;

DEMANDE aux représentants de la France d'être des moteurs volontaristes et audacieux dans les négociations de Copenhague.

Motion votée à l'unanimité en Conseil Municipal le 23 octobre 2009

jeudi 22 octobre 2009

L'état découvre la nature ... des problèmes


-Le Préfet, oct 09 : "Hé ! les gars, on vient d'inventer l'eau tiède !"

C'est en substance la situation, au combien burlesque, à laquelle on assiste en ce moment.

L'état, via son chargé des basses œuvres (le préfet), découvre qu'il y a un problème environnemental en Bretagne. Qu'il y a un problème dû à une pousse excessive d'algues vertes qui s'amassent sur les côtes et que cela peut poser un problème sanitaire. L'état découvre que les atteintes à l'environnement peuvent porter atteinte à l'humain français et non plus uniquement aux habitants de Lagos (ancienne capitale du Nigeria) dont tout le monde se fout éperdument pourvu que l'on ait tous notre I-Pod (pour ceux qui ne comprennent pas l'allusion, allez voir "le syndrome du Titanic").

L'état découvre que ces déséquilibres environnementaux sont dues à l'activité humaine. Wouah ! Quelle découverte !

Mieux vaut tard que jamais, me direz-vous !

Oui certes, mais cela a un petit goût d'amertume quand on sait que cela fait des décennies que nous (les écolos) alertons les autorités sur les impacts sur l'environnement que peuvent avoir l'utilisation excessive de fertilisants (sans parler des pesticides et autres herbicides), en agriculture, et ce, trop près des rivières et du littoral alors que l'on a détruit les zones tampons qui pouvaient absorber nos excès avant que ceux-ci ne se retrouvent dans l'environnement sauvage et ne le déséquilibre.

Cela fait des décennies que l'on alerte les autorités pour demander une réorganisation de nos modes de productions pour allier production agricole, protection des milieux et des espèces, protections des emplois, etc... Bref cela fait des années que l'on demande, avant l'heure, une démarche de Développement Durable.

Mais cela fait aussi des décennies que l'on nous rit au nez. Que l'on nous prend pour de doux rêveurs, que l'on nous dit de laisser les gens sérieux travailler et d'aller jouer ailleurs.

Amère ? Oh que oui, mais inquiet aussi, car là je ne vous parle que des algues vertes en Bretagne, mais l'image de cette très, mais vraiment très tardive prise de conscience est à l'image des autres sujets que nous dénonçons depuis trop longtemps : baisse de la biodiversité, utilisation de pesticides, pollution des eaux et de l'atmosphère, pic pétrolier, mondialisation inhumaine, croissance sans conscience et bien d'autres choses encore.

Putain, qu'ils sont lent à la comprenette ces décideurs bien calés dans leurs sièges de cuir noir.

A cette mise en lumière de leur incapacité à comprendre quoi que ce soit d'un peu plus dense que la reprise de la consommation des ménages, ma crainte est qu'ils ne comprennent, enfin, l'enjeu climatique que dans 30 ans. Qu'ils ne comprennent cela que quand il sera, cette fois-ci, vraiment trop tard pour agir et que nous n'ayons plus que nos yeux pour pleurer.

Ainsi et comme pour alimenter mes craintes j'ai vu le résultat, décevant, de la rencontre, au Luxembourg ce 20 octobre, des ministres des finances des Vingt-Sept. Cette réunion, qui se voulait la dernière ligne droite avant les négociations sur le climat avant Copenhague, n'a pas réussi à mettre d'accord les représentants des pays de l'Union sur le montant et la répartition des efforts financiers qu'il faudrait que l'UE consacre afin de lutter contre les changements climatiques. Je crains donc que l'ensemble de l'humanité ne soit condamnée par des technocrates qui n'entendent pas, persuadés, au mieux, qu'ils défendent les intérêts de leur pays alors qu'il ne réalisent pas que celui-ci est lié - de par son appartenance à cette planète - au sort que nous réserverons au reste de l'humanité et aux conditions environnementales que nous préserverons ou non.

lundi 12 octobre 2009

Comme sous l'ancien régime

Le fils du chef de l'Etat, Jean Sarkozy, a justifié sa candidature (http://www.lefigaro.fr) à la tête de l'établissement public chargé d'aménager le quartier d'affaires de La Défense (Epad) en rappelant qu'il connaissait "tous les dossiers" en tant que chef de file de la majorité départementale. "Je suis président de la majorité départementale depuis maintenant près de deux ans et, à ce titre, j'ai eu à connaître de tous les dossiers qui intéressent le département", a déclaré M. Sarkozy à France Inter.

Répondant à ceux qui, notamment à gauche, ont critiqué sa candidature, le conseiller général UMP des Hauts-de-Seine a jugé la polémique "assez inutile et franchement facile". "Prenez le maire de Nanterre par exemple, qui a contesté ma légitimité. Je voudrais simplement rappeler que lorsqu'il me demande de venir avec lui défendre les dossiers de sa ville, il me trouve à ce moment-là parfaitement légitime", a-t-il poursuivi.

"Je demande à être jugé non pas sur l'état civil mais sur les actes et sur les résultats", a insisté Jean Sarkozy.

Le fils du président a enfin démenti toute tension avec l'actuel président de l'Epad, le ministre et président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian. "Nous avons évoqué les choses dans un état de confiance", a-t-il assuré, "si je suis élu demain, j'aurais à cœur de poursuivre le travail considérable qu'il a déjà engagé". (http://www.lefigaro.fr)

Le vrai scandale n’est pas là où l’on pense ! Cette affaire est révélatrice d’une pratique très française qui veut que les jeunes qui entrent dans la vie active connaissent tous une période plus ou moins longue de précarité sans véritable travail et avec une accumulation de stages. En l’espèce, on a ici un petit jeune qui a toutes les compétences pour devenir Président de la République mais qui va devoir aligner les stages dont le premier est celui de Président d’EPAD. C’est vraiment scandaleux cette méfiance des vieux vis-à-vis des jeunes !

Trêve de plaisanterie, la phrase "Je demande à être jugé non pas sur l'état civil mais sur les actes et sur les résultats" est vraiment révélatrice du caractère ubuesque de cette nomination. Pour les français moyens, généralement on les juge sur leurs actes et leurs résultats avant de les nommer à des postes à responsabilités. Mais là c'est l'inverse, grâce à son état civil - euh pardon, grâce à son seul CV – Jean SARKOZY va pouvoir être nommé pour ensuite être jugé sur ses actes et résultats. Si ça ce n’est pas un traitement de faveur !

Aujourd’hui en France, il suffit donc de naître pour être, comme sous l'ancien régime ou comme en Corée du nord.

Christophe BOMBLED

samedi 10 octobre 2009

Condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis

La Floride est le seul état parmi les 38 mettant en œuvre la peine de mort aux USA, qui ne demande pas l’unanimité du jury pour condamner un accusé à mort.

Ainsi Anthony Mungin est déclaré coupable et condamné à la peine de mort de justesse par un vote du jury de 7 contre 5, le 23 février 1993.

A l’époque, les alibis d’Anthony Mungin ne sont pas vérifiés et aucune contre-enquête n’est menée et pourtant, les alibis d’Anthony sont solides:

• A l’heure où la voiture, qui servira ensuite au braquage, est volée, Anthony n’est pas à Jacksonville

• Anthony est en compagnie de témoins à l’heure du meurtre, qui n’ont pas été investigués, ni présentés au procès.

• Aucune de ses empreintes n’a été retrouvée sur les lieux du crime, contrairement à ce que la Partie Civile a induit au procès.

• Il est établi que l'unique témoin à charge présenté au procès par la Partie Civile, et qui identifiait Anthony Mungin comme le suspect sur la scène du meurtre, est en fait un faux témoin au passé criminel chargé.

• La partie civile a écarté le témoignage du seul vrai témoin (non présenté au procès), qui innocente en fait Anthony.

• Le jury n'a pas eu accès à une représentation correcte des faits

Les alibis d'Anthony Mungin n'ont jamais été investigués, ni présentés par la défense à son procès, voilà pourquoi Anthony Mungin doit pouvoir accéder à un nouveau procès afin qu'il puisse prouver son innocence qu'il a toujours clamé.

"L'affaire Anthony Mungin est un scandale qui mérite d'être dénoncé. Comment peut-on lui refuser un nouveau procès, lorsqu'il s'agit de vie ou de mort ? Avec autant d'éléments de nature à exonérer Anthony Mungin, il est simplement inconcevable que la justice américaine décide de rester aveugle devant la possibilité aussi grande d'exécuter un innocent." Association Save Anthony

Si vous êtes sensible à cet événement, faites un copier-coller de ce billet et diffusez le abondement sur le net pour soutenir le combat et permettre la libération d'Anthony Mungin.

Contactez l'association Save Anthony sur :

http://www.save-anthony.com/

mardi 6 octobre 2009

L'heure est venue de croire ce que l'on sait


Lettre à un camarade socialiste. 6 Oct 2009

Mon cher ami

Discuter, toute notre majorité municipale réunie, comme tu l'as proposé hier, sur le Développement Durable est bien évidement une perspective nécessaire et qui me motive particulièrement. Je suis juste désolé de ne pouvoir être présent à la prochaine réunion de liste où nous aurions pu, j'en suis sur, échanger avec efficacité.

Cependant dans le cas de la lutte contre le réchauffement climatique l'heure n'est plus vraiment à la discussion mais à l'action. En préambule, sache que je ne fais pas de Développement Durable pour me faire plaisir et que, très sincèrement, je préfèrerais que mes collègues, un jour, découvrent et démontrent qu'ils se sont complètement plantés afin que nous soyons débarrassés de cette menace imminente.

Mais, à cette heure, tout montre que le réchauffement climatique est là et qu'il s'accélère. L'heure n'est donc plus de savoir si, oui ou non, le réchauffement climatique est là, l'heure est venue de croire ce que l'on sait. Et l'on sait que nous n'avons plus que 4 à 10 ans (2013 – 2019) pour inverser la tendance en limitant les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) par des actions significatives de modification de nos sociétés trop gourmandes en énergies fossiles.

Nous n'avons plus que 4 à 10 ans avant que le climat ne s'emballe tout seul.

En effet et pour exemple, nous avons, au nord de l'hémisphère nord, une bombe climatique qui se nomme permafrost. Ce permafrost, s'il dégèle (ce qui commence à être le cas actuellement), libérera, massivement, du méthane (GES vingt-cinq fois plus efficace que le CO2) et plus personne ne pourra arrêter la machine climatique terrestre, le système s'autoalimentant. Ce n'est pas de la science-fiction, c'est de la science. Dès lors nul ne peut prévoir les conséquences climatiques qui découleront de cet événement.

Je ne me soucie pas de la planète qui s'en remettra très bien sans nous, elle changera juste de configuration d'écosystèmes et poursuivra son bonhomme de chemin dans l'espace et dans le temps. Non, je me soucie de l'humain qui aura du mal à s'adapter aussi rapidement à un changement d'environnement aussi brutal.

L'adaptabilité humaine n'est pas un pari sur l'avenir sur lequel je souhaite investir.

L'heure n'est donc plus à la discussion mais à l'action.

Entre 4 et 10 ans pour agir, après, il est tout à fait possible de penser que l'on ne pourra plus que subir. Une crise écologique et humaine bien plus grave que celle (crise économique de 2009) que nous venons de vivre se prépare. Et les crises, tu le sais, ne se gèrent pas dans le calme mais dans la violence. C'est tout le message envoyé, au monde, par le décernement du prix Nobel de la paix, au GIEC, en 2007.

Je ne dis pas tout cela pour me faire plaisir ou pour ma gloriole personnelle, mais parce que je sais que si je ne le disais pas, que si je ne m'investissais pas dans ce combat, je serais complice d'un crime. D'un crime climatique. D'un crime qui amènera beaucoup de souffrances humaines … un crime contre l'humanité présente et future. Et c'est notre mode de vie occidental (20% de la population mondiale qui consomme 80 % des richesses naturelles) auquel on ne souhaite pas renoncer qui est actuellement l'arme de ce crime contre le reste de l'humanité (80% de la population consomme 20% des richesses naturelles).

Je te promets que je souhaite ardemment que mes collègues se trompent afin que je puisse dire, publiquement, que tout ce que j'ai dis jusqu'alors n'était que des conneries, mais les études nous montrent que le réchauffement va encore plus vite que ce que nous avions prévu.

L'heure n'est plus à la discussion mais à l'action. Et que l'on ne me parle pas des actions Agenda 21 de l'Essonne, aux Ulis, que j'ai moi-même rapporté en Conseil Municipal, comme la mise en place du conseil de ainés (les ainés, de bien beaux égoïstes, soit dit en passant, qui souhaitent que les jeunes générations soient solidaires avec eux mais qui ne souhaitent pas renoncer à leurs voyages touristiques carbonés – selon D. K. - pour préserver l'avenir des générations futures), le conseil des jeunes ou bien encore la bourse au permis de conduire qui ne nous feront jamais diminuer nos émissions de GES. Non je parle d'actions significatives, volontaristes, modificatrices, durables et pérennes. Les Ulissiens, que nous sommes, ne sont pas exempts de responsabilités dans la crise climatique. Certes ils sont souvent les victimes passives et consentantes d'un système qu'ils ne peuvent modifier, dès lors c'est à nous, les politiques, qu'il revient le devoir de modifier le monde pour son salut.

L'heure n'est plus à la discussion, nous n'en avons tous simplement plus le temps.

Avec toute ma sincère amitié.

Bruno

Photo : Kwet de www.actu-environnement