"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

jeudi 16 décembre 2010

Bien, mais peut faire mieux.

Voici ma déclaration d'orientations politiques faite en Conseil Municipal aux Ulis le 15 Décembre 2010 lors du Débat d'Orientations Budgétaire.

Mes chers Camarades,

Je me souviens que, Chère Maud, dans un petit mot de dédicace, tu m'avais écrit qu'avec moi il était sûr que l'on garderait le cap, faisant référence à mon activité maritime, et je me suis senti très flatté, comme chargé d'une mission particulière au sein de notre équipe municipale. C'est pourquoi je me permets, avec le groupe Europe-Ecologie-les Verts, cette déclaration amicalement critique de notre orientation budgétaire et en préambule je me poserais plusieurs questions redondantes. En quoi notre budget et notre orientation budgétaire s'inscrivent-ils dans le cadre du Développement Durable ? Qu'es-ce qui, dans nos orientations, montre que nous avons entamé le virage vers une véritable prise en compte des défis environnementaux et climatiques qui vont s'imposer à nous et qu'il nous faut anticiper dès à présent ? En quoi notre orientation budgétaire est-elle novatrice à travers ce prisme ?

A ce jour je suis très dubitatif et songeur.

Certes nous avons de belles petites actions mais en dehors de volontés structurantes, révolutionnaires et volontaristes qui voudraient que nous investissions, aujourd'hui, afin d’économiser demain. Force est de constater que nous continuons à bien gérer le présent mais sans vraiment prendre au sérieux les défis environnementaux que nous semblons réserver à des écolos un peu rêveurs. Mais je vous promets que je ne rêve pas, que j’ai les yeux bien ouverts et que j’observe. Ainsi par exemple nous continuons à faire construire, lors du renouvellement urbain, en béton, ce qui est, vous en conviendrez, le degré zéro du développement durable. Nous n'entrons pas dans un programme de restructuration (isolation en matériaux naturels, les murs et les toits …) des équipements municipaux afin d'économiser du chauffage ou de la climatisation, donc des Gaz à Effet de Serre, le tout pour un meilleur confort pour les usagers. Nous ne remplaçons pas un arbre coupé par la plantation d'un pour un. Nous n'avons pas de plan majeur pour nous émanciper du pétrole, alors que tous les experts sont unanimes pour dire que nous approchons dangereusement du pic pétrolier ou que nous l’avons passé en 2006 si l’on en croit l’Agence Internationale de l’Energie. Bref que nous sommes aux portes d’un basculement de société. Nous ne sommes toujours pas au 100% bio et local dans la restauration scolaire afin de préserver la santé de nos enfants. Nos achats municipaux ainsi que nos travaux n'intègrent toujours pas les principes (local, naturel, équitable, durable ...) du Développement Durable. Nous ne sommes pas proactifs auprès des habitants, des artisans ou bien des les entreprises présentes sur notre ville. Nous n’avons pas de plan de déplacements propres (hypomobilité, vélos, véhicules électriques, limitations des déplacements, réflexion sur l’avion …) etc ...

Nous continuons donc à gérer le présent sans prendre en compte le moyen terme environnemental même s'il faut reconnaitre que nous avons toujours bien géré le social et l'économique dans notre ville faisant de celle-ci, une ville qui se veut équitable. Equitable mais pas durable car nous avons oublié l'environnement, relégué aux activités annexes, à faire quand le reste sera réglé.

Alors, oui je suis conscient des contraintes qui s'imposent à nous, et vous les avez largement évoqué précédemment comme, notre engagement dans le renouvellement urbain, les marchés publics, la réforme de la taxe professionnelle ou bien encore la paupérisation de notre population. Alors oui, je connais les difficultés qui s'imposent à nous et les Ulis ne pourront, à eux seul, résoudre les problèmes du monde. Il n'est, bien évidement, pas question de cela. Mais à l'instar du colibri, notre ville a sa partie de partition à jouer. J'affirme donc haut et fort que, contrairement aux idées reçues, le Développement Durable n'est pas une politique de Bobos ou de riches pour les riches, mais est bel et bien une politique de gens pauvres qui investissent pour améliorer leurs conditions de vie présentes et futures. Le Développement Durable est donc un déplacement des priorités, un renoncement aux pratiques anciennes héritées d'un pétrole facile, afin d'aller vers du beau, du solide, du pratique, du confortable, du recyclé et du recyclable, du décarboné, du local, de l'utile et du nécessaire bref du durable.

Certain m'objecterons que nous avons de beaux projets environnementaux comme la crèche HQE, la pose de panneaux photovoltaïques, le programme zéro-phyto etc ..., et je ne peux qu'être d'accord avec eux, mais tout cela reste ponctuelle. Cela n'émane pas d'une réforme structurelle de notre gouvernance. Mais rien n'est perdu, car je nous sais intelligents et productifs et, à l'heure de la mise en place de notre agenda 21, je suis persuadé que nous saurons nous mettre en marche pour préparer, dans les années qui suivent, des orientations budgétaires qui intègrent, à tous les niveaux et de façon pérenne, au même titre que le social et l'économique, les défis environnementaux qui nous menacent, nous et notre population. Car il ne faut pas se leurrer et je ne cesse de le répéter, les atteintes irréversibles à l'environnement, au climat, à la biodiversité et à la planète toucheront, en premiers, les plus faibles de nos compatriotes. J'en appelle donc à l'audace de notre majorité pour savoir investir aujourd'hui afin de gagner demain, permettant, plus tard, à nos enfants de dire que "C'était dur et difficile, mais vous y êtes arrivés ».

Je mesure la difficulté de la tache, car le problème de prendre des mesures correctives préventives, en matière de réchauffement climatique ou d'atteintes à l'environnement, c'est que cela décrédibilise, à postériori, le danger qui a été ainsi évité, ce qui entraine un paradoxe alimentant le scepticisme en un cercle très vicieux !

Je mesure la difficulté de la tache et qu'il me soit donc permis, ce soir, de rendre hommage à toute notre équipe municipale ainsi qu'aux services pour leurs compétences et leur efficacité en matière de bonne gestion des deniers publics, mais l'heure est venue de passer à la reconversion écologique de l'économie et rompre ainsi avec le modèle libéral et capitaliste si destructeur et si inhumain. Je mesure la difficulté mais je reste optimiste, car nous avons su engager deux actions qui pourront nous servir de guide pour les années à venir si nous avons la réelle volonté de nous y conformer. Avec notre agenda 21 nous pourrons prioriser les actions et évaluer leurs impacts sur notre quotidien. Avec notre bilan carbone nous devrions voir, de façon claire, les domaines dans lesquels les efforts, en matière de réduction d'émissions de Gaz à Effet de Serre, doivent être menés. J'espère que nous sauront, collectivement, prendre ce virage afin de faire de notre ville la première éco-ville de France.

En conclusion, je dirai que nous avons, aujourd'hui une très bonne analyse du présent et un bon diagnostique des problèmes économique et sociaux de notre futur proche, mais pas de vision qui nous mènerait vers la si nécessaire reconversion écologique de notre société, seule voie de salut pour un monde durable et paisible. Mais malgré tout cela et après avoir pesé le pour et le contre, et pour la bonne gestion économique passée et future de notre ville, je voterai, avec vous mes camarades, le budget 2011.

Je vous remercie.

Bruno BOMBLED

dimanche 5 décembre 2010

Le pic a eu lieu en 2006 !


Le pic pétrolier s'est produit en 2006, indique l'Agence Internationale de l'Energie. En bonne logique, cette phrase aurait dû faire la "une" de la presse mondiale, les Bourses auraient chuté, et l'on aurait enfin répondu à la question : "Sachant que ce système est totalement vermoulu, à quel moment en change-t-on ?" La réponse aurait été : "Maintenant !"

Reprenons les faits. Le pic pétrolier est le moment où la production de pétrole commence à décroître. Depuis une quinzaine d'années, nombre de géologues avertissent de l'imminence de ce moment capital : il signifie en effet que le régime énergétique du monde, fondé sur l'or noir depuis près d'un siècle, va devoir changer radicalement. On ne va pas manquer de carburant du jour au lendemain, mais il va falloir diminuer sa consommation. La théorie du pic pétrolier s'est imposée. Et la question est devenue : quand aura-t-il lieu ?

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) vient de répondre dans son rapport annuel, intitulé World Energy Outlook 2010, publié à la mi-novembre. Elle énonce ainsi sa prévision : "La production de pétrole brut se stabilise plus ou moins autour de 68-69 Mb/j (millions de barils par jour) à l'horizon 2020, mais ne retrouve jamais le niveau record de 70 Mb/j qu'elle a atteint en 2006." Autrement dit, le pic s'est produit en 2006.

Depuis 2006, justement, il y a eu une forte hausse des prix du pétrole (en partie spéculative), puis une crise économique. Cette augmentation des prix a rentabilisé l'exploitation de pétroles "non conventionnels", tels que les sables bitumineux, qui compensent en partie le déclin du pétrole.

L'AIE prévoit une augmentation mondiale de la consommation d'ici à 2035. Comment la satisfaire ? En pompant davantage les réserves de l'Arabie saoudite, et en développant sables bitumineux, pétrole de l'Arctique et pétrole sous-marin très profond. Problème : ces exploitations sont encore plus polluantes que la production de pétrole classique, et l'on peut douter des capacités de l'Arabie saoudite. Conclusion mezza voce : la crise pétrolière approche à grands pas.

Comment y échapper ? Le moins mauvais des scénarios de l'AIE est dit "450" : on limite les émissions de gaz à effet de serre pour ne pas dépasser un réchauffement de 2 °C. Il suppose de réduire rapidement la demande de pétrole : outre le gain pour le climat, cela permettrait d'éviter la pollution due aux pétroles non conventionnels, et réduirait les investissements nécessaires à leur développement, ce qui est bon pour l'économie. Mais cela impliquerait de... changer de politique... maintenant. Ah, horreur !

LE MONDE | 23.11.10

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Et pendant ce temps là on fait comme si de rien n'était, comme si tout était pérenne. Nous ne préparons rien. Au pied du mur nous n'aurons plus que les yeux pour pleurer.

lundi 29 novembre 2010

Niveau record des concentrations de gaz à effet de serre en 2009

Selon le bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié le 24 novembre, les principaux gaz à effet de serre (GES) ont atteint en 2009 "leurs plus hauts niveaux jamais observés depuis l'époque préindustrielle" en 1750.

Malgré la crise économique, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et d'oxyde nitreux (N2O) ont augmenté de 1% entre 2008 et 2009. Cette hausse des GES est de 27,5% depuis 1990.

La concentration de CO2, principal GES d'origine humaine, s'est ainsi établie en 2009 à 386,8 parties par million (ppm), soit une hausse de 1,6 ppm par rapport à 2008. Son taux a augmenté depuis 1750 de 38%, dû essentiellement à des émissions provoquées par "la combustion de combustibles fossiles, au déboisement et aux changements d'affectation des terres". D'autant que ces 10 dernières années, la concentration de CO2 s'est accrue de 1,88 % par an en moyenne.

Quant au méthane, sa concentration a également augmenté entre 2007 et 2009 pour atteindre 1.803 partie par milliard (ppb) l'an dernier contre 1.797 ppb en 2008. Soit une progression de 158% depuis la révolution industrielle, due notamment "à l'élevage de bovins, la riziculture, l'exploitation des combustibles fossiles et la mise en décharge des déchets". La concentration d'oxyde nitreux a également atteint les 322,5 ppb en 2009 (contre 321,8 ppb en 2008), en progression de 19 % par rapport à 1750.

L'OMM s'est également inquiétée de la hausse "rapide" de la concentration d'autres gaz tels que les hydrochlorofluorocarbones (HCFC) et les hydrofluorocarbones (HFC), utilisés comme substituts des chlorofluorocarbones (CFC) dans les mousses, réfrigérateurs ou climatiseurs. "Ces deux sortes de composés sont des gaz à effet de serre très puissants dont la durée de vie dans l'atmosphère est bien supérieure à celle du dioxyde de carbone", a prévenu l'organisation onusienne.

Rachida Boughriet
Actu-Environnement.com

samedi 6 novembre 2010

Une divine promotion.

Dieu dit : "faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux, sur toute les bêtes sauvages et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre." Dieu créa l'homme à son image, à l'image de dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et dieu leur dit : "fructifiez et multipliez vous, remplissez la terre et soumettez là; dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous être vivant qui rampe sur la terre."

Deux mille ans de cultures judéo-chrétienne et musulmane, ont modelé les esprits occidentaux et moyen-orientaux dans une culture collective de supériorité humaine. Deux milles ans que nos esprits, modelés par des religieux, prenant dans la révélation (qui ne nous était pas destiné mais aux hébreux déportés à Babylone) les parties qui leur convenaient pour poursuivre leurs objectifs de conditionnement des masses, nous entrainent vers cet animal dénaturé comme le dit si bien Vercors. Deux mille ans qui expliquent le peu de scrupule qu'ont nos sociétés, issues de la culture du livre, à exploiter jusqu'à l'outrage la nature et les êtres qui la constituent. Deux mille ans où la surpopulation n'est pas considérée comme un problème mais, au contraire, où nous regardons, avec admiration, les familles nombreuses, alors que nous devrions pleurer devant tant d'inconséquence. Deux mille ans où nous répondons, sans le savoir, à l'injonction divine de soumettre la création et de se multiplier. Pendant des années ces cultures religieuses ont justifié l'exploitation des hommes par les hommes, puis des femmes par les hommes, aujourd'hui nous observons que, de façon complètement tacite, notre imprégnation nous autorise, sans complexe et sans limite, à exploiter les ressources naturelles.

Dans l'ancien testament dieu fait donc l'Homme à son image. L’image de Dieu fait référence à la part immatérielle de l’Homme. Elle met l’être humain à part du règne animal, le rend digne de la "domination" que Dieu voulait. Mais si, toutefois, l'Homme se rend compte qu'il est allé trop loin, point de remord, point de crainte car nous sommes les égaux de dieu comme semble nous rappeler l'épopée du déluge. En effet que nous dit Dieu dans cette histoire ? Dieu a créé le monde mais voyant que la méchanceté de l'Homme était grande sur la terre et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal, le Seigneur regretta d'avoir fait l'Homme. Il s'en affligea et décida de tout faire disparaitre. Seul Noé trouva grâce aux yeux de Dieu. Et Dieu détruisit sa création. Mais ce déluge n'était pas une volonté de destruction définitive, juste une leçon adressée à l'humanité afin de lui rappeler qui sont les Hommes et lui rappeler le commandement du jardin d'Eden. Ainsi à travers Noé, Dieu ordonne à l'Homme de reconstituer la planète, l'Homme devient, avec Noé, l'égal de Dieu puisqu'il est capable, lui aussi, de recréer. Dieu légitime la maitrise du vivant par l'humanité. Cette idée nous a poursuivi jusqu'à nos jours au point que certaines entreprises capitalistes se prennent pour des dieux en manipulant le vivant et créent des OGM que jamais la nature n'aurait pu inventer, en modifiant les paysages, en introduisant des espèces qui deviennent invasives. Ces personnes se sentent légitimes pour transformer le paysage et la génétique de la planète. Pour eux il est normal de le faire puisque Dieu nous l'a ordonné. Ils ne sont pas responsables, puisque c'est un ordre ... un ordre divin de surcroit !

Il serait, cependant, injuste d'oublier également que notre culture occidentale, comme pour enfoncer le clou, possède également une forte racine grecque qui n'entre pas en conflit avec notre culture engendré par "les religieux" à partir de leur lecture spécifique de l'Ecriture, où seule est importante l'activité intellectuelle et où tout ce qui est relatif à la matière, donc la nature, selon Platon, est sans dignité ni légitimité.

Nous pourrions penser qu'une telle démonstration d'une culture collective imprégnant aussi fortement une société est exagérée, mais il suffit de regarder les sociétés où les histoires judéo-chrétiennes et musulmanes ne sont pas prégnantes pour se convaincre du contraire. En effet, dans les civilisations où les religions sont toutes autres (chamanisme, bouddhisme, indouisme, animiste etc ...) la relation au vivant et à la planète sont toutes autres. Ainsi autant si nous, nous nous mettons au dessus de toute autre créature, au point de les torturer sans scrupule lors d'expérience de vivisection ou d'élevages d'animaux à fourrure, ailleurs, l'esprit des homme se tourne plus en une relation d'égal à égal, conscient de l'impérieuse nécessité de préserver l'environnement car l'homme n'est perçu que comme un maillon de ce vivant, ni plus ni moins, et dont la survie ne dépend que des ressources de la planète. Alors certes certains religieux, comme Saint François d'Assise n'avaient pas oublié l'alliance entre Yahvé, la Terre et l'espèce humaine (verset 13), mais force est de constater que cela n'a pas retenu l'attention générale d'une majorité de religieux influents ... probablement que la force de la "Raison d'Etat religieux" devait prévaloir sur tout autre considération.

Ainsi sans prôner un naïf retour à la nature qui n'a aucun sens mais à l'heure d'une remise en cause total de notre modèle carboné et consumériste, il serait temps de prendre conscience que notre survie ne dépends pas de ce que nous pourrons gagner comme argent à la fin du mois (même si, dans l'immédiat, cela est nécessaire), mais de comment nous réussirons à préserver la biodiversité de l'érosion, le climat du réchauffement, l'eau douce des pollutions et les gènes des apprentis sorciers, afin de garantir un environnement viable dans une société égalitaire et redistributive créant ainsi les bases d'un monde de paix pour le bien être de tous.

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Merci à mon frère et à mon père pour leur relecture et leurs commentaires, j'espère ne pas trop les avoir trahis dans ce texte final.

dimanche 31 octobre 2010

Un cyclone quai Conti retourne la veste d'Allègre

En est-ce fini de Claude Allègre et de ses thèses anti-réchauffement climatique ? Un rapport de l'Académie des sciences, remis à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, accable l'ancien ministre. Marianne 2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur.

Est-ce pour jouer jusqu'au bout leur rôle de Galilée dans les médias? Face aux juges de l'Académie des sciences, Claude Allègre et Vincent Courtillot ont abjuré. Ils ne risquaient pourtant pas le bûcher, mais soumis au feu des questions, les deux adversaires du réchauffement ont signé le rapport ratifié par les sages qui condamnent les thèses développées dans leurs livres. Ce n'est pas l'Eglise qui s'oppose aux arguments rassurants et déculpabilisants des climatosceptiques en général et des deux géophysiciens en particulier qui, faut-il le préciser, ne sont pas les mieux placés à part sur les plateaux de télé pour débattre du sujet. Et ce n'est pas à la demande du pape, mais de Valérie Pécresse que les hommes en habits verts siégeant sous la coupole ont fait le point sur la question du changement climatique qui commençait à empoisonner l'atmosphère entre scientifiques. Après analyse objective de toutes les données disponibles, après avoir écouté les spécialistes de tous les bords, un document accablant -approuvé à l'unanimité - a été remis le 28 octobre en mains propres à Madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Marianne2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur :

1) Il y a bien un réchauffement du climat de 1975 à 2003, et si le rapport s'arrête à cette date, après discussions orageuses, c'est parce que la courbe qui monte régulièrement, connaît aussi des fluctuations dont les minimum coïncident avec la chute de l'activité du soleil, et il est actuellement dans son cycle de onze ans au bas du bas. « Personne n'a jamais douté de sa contribution, à part les ayatollah du climat. Bien sur, le cycle solaire intervient mais il ne contrecarre que très temporairement les effets du réchauffement », explique Jean-Loup Puget.

2) Cette augmentation est principalement due à l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère. « Que ce soit désagréable à Claude Allègre tant pis, nous sommes responsables de la quantité de CO2 dans l'atmosphère et c'est évident. La datation au Carbone 14 qui est regénéré par les rayons cosmiques dans l'atmosphère, prouve qu'il provient de la combustion des énergies fossiles » poursuit Jean-Loup, sans brûler d'étape. Le rapport attribue clairement l'augmentation de CO2 et à un moindre degré des autres gaz à effet de serre à l'activité humaine.

3) L'océan est une éponge, il absorbe des quantités importantes de CO2 et, il va s'acidifier à la longue, ce qui constitue une menace pour la vie sous marine. Mais, il arrivera un jour à saturation. « Il finira par recracher une partie de son CO2 et ça fera mal. Un effet secondaire méchant qui interviendra on ne sait pas quand », souligne Jean-Loup Puget.

4) Cela ne risque pas de s'arranger. « Quand les climatologues disent que ça va empirer ils ont raison, c'est seulement sur les dates qu'il subsiste des incertitudes. Les experts du climat n'ont commis qu'une seule erreur, ils n'ont pas assez expliqué ce qu'ils faisaient » insiste Jean-Loup Puget, pas mécontent qu'Allègre and Co aient avalé la moitié de leur chapeau. Il n'en revient pas de ce subit revirement. « Claude Allègre aurait voté contre ou se serait abstenu, cela n'aurait gêné personne, mais il a signé le rapport ». Idem pour Vincent qui l'an dernier à la même époque soutenait mordicus le contraire.

Interrogé sur son changement de pied le 29 octobre au matin sur RTL, l'ancien ministre de l'Education nationale se défendait mal « Ce n'est pas la vérité du bon dieu, c'est un compromis, je l'ai signé », a-t-il baffouillé devant Yves Calvi qui ne lui a rien concédé. Il y a des réveils difficiles. L'après-midi même, Allègre prenait des vacances. La légende veut qu'il ait murmuré en aparté avant de partir. « Et pourtant le vent tourne... »

Anna Alter
marianne2.fr

vendredi 29 octobre 2010

Climato-sceptiques : Le désaveu de l’Académie des sciences

Le climat se réchauffe en raison de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et cette hausse est due aux activités humaines. L’Académie des sciences a tranché dans le débat qui oppose les climato-sceptiques à la majorité des scientifiques. En France, plus de 400 d’entre eux avaient saisi leur ministère de tutelle après les provocations de Claude Allègre.

« L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine ». L’Académie des sciences a tranché jeudi 28 octobre dans la querelle qui oppose depuis plusieurs mois les climato-sceptiques à la majorité de la communauté scientifique à propos des origines du changement climatique : les amis de Claude Allègre font fausse route. Quatre scientifiques de renom l’astrophysicien Jean-Loup Puget, le géologue René Blanchet, le physicien et polytechnicien Jean Salençon et le biologiste Alain Carpentier ont rédigé la synthèse des débats et communications réalisés avec 120 scientifiques pendant plusieurs mois. Leurs conclusions sont sans appel. « Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère » et « elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d’acidification qu’elle provoque ».

Une lettre ouverte de la communauté scientifique

En mettant en cause les activités humaines comme principale cause de l’augmentation des gaz à effet de serre et du réchauffement climatique, les rapporteurs rejoignent le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) qui, en 2007, était déjà parvenu aux mêmes conclusions. Le GIEC réunissant des experts internationaux sur le climat, avait été créé pour préparer le sommet de Copenhague dont l’issue a provoqué une vague de déception à travers le monde. La portée de cet échec avait été lourdement relativisé par des scientifiques, notamment anglo-saxons, qui avaient suscité une polémique quant à la bonne foi des experts du GIEC. En France, l’ancien ministre de l’éducation Claude Allègre s’était fait le porte-étendard du climato-scepticisme, multipliant les provocations. Au mois d’avril dernier, 410 chercheurs Français avaient écrit une lettre de protestation à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, lui demandant de prendre position dans la querelle. Valérie Pécresse avait alors chargé l’Académie des sciences d’éclaircir les débats. Les scientifiques ont rendu leur verdict.

Pierre Magnetto
developpementdurablelejournal.com


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Mon commentaire :

"Voici une bonne nouvelle ... pour l'honneur des scientifiques, mais tout de même une mauvaise pour l'état du climat global qui se réchauffe donc et cela à cause, qu'on le veuille ou non, de nos activités inconsidérément carbonées. En espérant que cela clôturera la polémique et que nous pourrons maintenant passer aux véritables actions de modifications structurantes et volontaristes de notre monde pour un développement humain compatible avec la sauvegarde de l'environnement, car il n'est plus l'heure de polémiquer mais d'agir."

jeudi 21 octobre 2010

Pénurie à la pompe : tirer des enseignements

Je remets ici, au propre, une réflexion que, faute de temps, je n'ai pas pu faire en Bureau Municipal le lundi 18 octobre 2010. Cette assemblée hebdomadaire rassemble élus et chefs de services, autrement dit les forces motrices de la municipalité. Elles me semblent donc être les personnes à sensibiliser et à convaincre en premier afin qu'elles relayent ensuite les idées auprès de leur personnel. Ce soir là je voulais rebondir sur l'actualité. Ce soir là je voulais rebondir sur cette pénurie de pétrole aux pompes à essence qui instaure un sentiment d'inquiétude chez nos compatriotes. Il aurait dû s'agir d'une suite au post que j'avais rédigé la veille, sur faceboock, et qui dénonçait le manque de réflexion des élus sur l'après pétrole en cette période de démonstration d'une situation plausible dans un futur très proche si nous n'anticipons pas le pic pétrolier dès maintenant.

Je suis toujours désolé et navré de voir que certaines situations ne débouchent pas sur un questionnement général afin d'anticiper des événements que nous savons proches à court et moyen termes. On peut, légitimement, penser que nous assistons actuellement à une répétition de ce que seront nos difficultés, dans une dizaine d'années, quand le pétrole ne sera plus ce liquide bon marché qui coule en abondance dans nos artères. Difficultés pour aller au travail, pour approvisionner les supermarchés, pour déplacer les services d'urgences (police, pompiers, ambulances) etc... Et à cette crise, quelle réponse ? Juste une solution de l'immédiat, aucune vision à long terme. La seule réaction que l'on entend c'est que l'on va forcer les barrages pour réouvrir des raffineries et que la situation redeviendra normale dans 3 à 4 jours, comme si notre modèle carboné était un modèle durable par excellence, qu'il ne devrait jamais péricliter et qu'il ne mériterait pas de modifications. Nous fermons les yeux, nous agissons "business as usual", pourvu que l'on puisse partir en vacances loin de notre quotidien et aller se dorer au soleil lors des prochain congés.

Mais mon désespoir de voir que la réflexion ne s'installe pas est modéré par l'inquiétude qui habite mes concitoyens car ceux-ci ne sont pas dupes. En effet en deux ou trois jours de pénurie, ils s'inquiètent de voir leur pétro-perfusion leur être retirée et se demandent, à juste titre, comment ils vont survivre. Ils sentent bien qu'ils ne pourront tenir, en l'état actuel de l'organisation de notre monde, sans pétrole ... même si, pour l'heure, cette crainte ne se porte que sur la motorisation de leurs voitures et non sur des conséquences plus importantes mais moins immédiatement perceptibles.

Je souhaiterais que nous comprenions, une bonne fois pour toute, et que nous ouvrions les yeux sur notre modèle qui ne peut être pérenne et que cette période de grève révèle. Et une fois de plus, ce sont les plus faibles et les plus pauvres, ceux qui, pour des raisons de loyers trop importants, sont obligés d'habiter loin de leur travail, ceux qui sont obligés d'utiliser leur voiture car ils travaillent de nuit et, qu'à ces heures, il n'y a pas de transports en commun, ceux qui ne pourront assumer la hausse des denrées alimentaires, ceux qui ne pourront plus se chauffer qui trinqueront en premier. Mais on en a cure, car ceux qui dirigent le monde ne font pas partie de cette catégorie de petites gens éternellement maltraitées par les puissants. Que crève la plèbe !

Il est donc de notre responsabilité, en tant que responsables politique, d'entamer une réelle réflexion pour de réelles actions modificatrices en vu d'un développement qui puisse être durable. Des milliers de personnes, des centaines d'associations et de villes ont expérimenté, avec succès, des solutions alternatives, nous permettant de dire que des solutions existent aujourd'hui, pourvu que nous en ayons la volonté politique. Ainsi le temps n'est plus à l'unique expérimentation mais à la mise en œuvre et à la généralisation de ces essais qui fonctionnent. Cette réflexion pour ne plus jamais entendre d'irresponsables paroles, d'optimistes béats et inconscients, dire qu'il ne sert à rien de s'inquiéter et que nous trouverons bien, le moment venu, des solutions. Nous avons tous, à notre échelle (c'est la raison d'être de mon engagement personnel) et à nos niveaux de responsabilités le devoir d'œuvrer à la construction d'une société qui saura anticiper ...

samedi 16 octobre 2010

Echec complet du vidéo-fliquage

Dans la 17e loi sur la sécurité depuis 2002, que l'Assemblée s'apprête à voter, il est question de généraliser la vidéosurveillance. Elle affiche pourtant de bien piètres résultats.

DEVINETTE : qui a écrit en août 2005, peu après les attentats terroristes à Londres, à propos de la vidéosurveillance : « Une politique d'équipement généralisé n 'est pas l'orientation souhaitable pour les années à venir » ? Philippe Melchior, inspecteur général de l'Administration. Mais cela ne l'a pas empêché de devenir par la suite, et jusqu'à cet été, patron du bidule chargé par le ministère de l'Intérieur de vidéo-fliquer la France à marche forcée, le Comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection. Les arguments de Philippe Melchior, dans ce rapport rendu au ministre de l'Intérieur de l'époque, un certain Sarkozy :
  1. La vidéosurveillance n'est pas follement efficace en dehors des lieux clos, comme les parkings.
  2. Elle s'accorde mal avec le « bon exercice des libertés publiques ».
  3. Elle coûte bonbon : « Financièrement, ce serait une solution extrêmement coûteuse, contraire au bon usage des deniers publics. »
Et celui qui n'était pas encore le Monsieur Vidéosurveillance d'avertir : « La lutte contre le terrorisme ne doit pas être un simple alibi pour équiper des secteurs entiers de l'environnement quotidien sans réflexion approfondie sur l'utilité du dispositif. »

Qu'arriva-t-il ? Exactement l'inverse. Depuis que Sarkozy est à l'Élysée, les caméras se multiplient comme boutons de varicelle et sont présentées comme le truc indispensable pour faire déguerpir les délinquants. Objectif affiché : tripler leur nombre, pour en aligner 60 000 dès l'an prochain. Sauf que, question efficacité, ce n'est pas vraiment ça... Cet été, la chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a sorti un rapport - premier du genre réalisé en France - qui a fait un flop tant il bouscule les préjugés en la matière. On y apprend qu'à Lyon, où pas moins de 7,4 millions d'euros ont été dépensés en sept ans pour truffer la ville de 238 caméras, la délinquance de voie publique a moins baissé qu'à Villeurbanne, qui n'a pas investi un kopeck. Soit entre 2003 et 2008 moins 33 % à Lyon contre moins 48 % chez sa voisine.

D'ailleurs la Grande-Bretagne, le pays le plus vidéofliqué au monde avec 25 millions de caméras, citée à tout bout de champ par Sarkozy, est en train de rétropédaler. Et pour cause, toutes les études menées depuis dix ans par les Britanniques aboutissent au même constat : les caméras n'ont aucun effet dissuasif dans la rue ; zéro impact sur les agressions ; et très peu sur les vols sans violences. Éric Heilmann, enseignant-chercheur à l'Université de Strasbourg et spécialiste de la question, a épluché tous les rapports sur l'efficacité de la vidéosurveillance réalisés à l'étranger. Verdict : « Les caméras, ça ne marche pas en ville. Le seul endroit où ça fonctionne, c'est dans un espace clos, comme le métro.

Cela n'empêche pas Brice Hortefeux de répéter, comme après les émeutes de cet été à Grenoble : «Nous observons que la délinquance diminue deux fois plus vite dans les communes équipées de vidéoprotection. » Refrain repris en chœur par le ban et l'arrière-ban de l'UMP, de Xavier Bertrand au porte-flingue Éric Ciotti. D'où sort cette « observation » ? D'un document, un seul, dont « Le Figaro » a fait ses choux gras en août 2009, sous le titre : « Vidéosurveillance : le rapport qui prouve son efficacité ». Seul hic, non seulement cette étude a été réalisée par les services du ministère de l'Intérieur, juge et partie, mais la lettre de mission fixait noir sur blanc à ses rédacteurs l'objectif suivant : inciter les maires à s'équiper en apportant « des arguments propres à soutenir leur adhésion » ! Deux chercheurs indépendants, Éric Heilmann et Tanguy Le Goff, l'ont examinée à la loupe. Conclusion : l'étude est tellement bourrée d'erreurs méthodologiques qu'elle ne vaut pas un cachou. Exemple, le taux d'élucidation : il serait plus élevé dans les zones dépourvues de caméras : 60,6 % contre 54,4 % !

Pour financer le vidéoflicage à tout-va, Hortefeux siphonne le Fonds interministériel de prévention censé aider les communes à lutter contre la délinquance. Désormais, 60 % de son budget, soit 30 millions d'euros par an, est englouti par les caméras. Du coup les candidats se bousculent au portillon. Déjà1 522 villes sont équipées. Même les villages s'y mettent. A Baudinard-sur-Verdon (Var), on compte 12 caméras pour 156 habitants... «Au début, les maires se frottent les mains d'avoir décroché une subvention de l'État qui, représente grosso modo la moitié du coût de l'installation », explique Laurent Muchielli, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des questions de sécurité. Mais, une fois les caméras installées (comptez 30 000 euros l'œilleton), l'entretien et le coût de fonctionnement du bazar sont pour leur pomme. À Lyon, par exemple, la ville dépense chaque année 200 000 euros pour la maintenance et 900 000 euros pour rémunérer les 29 opérateurs scotchés devant les écrans. De quoi payer une centaine de policiers municipaux...

Toujours est-il que, grâce à Sarkozy, la France est devenue l'eldorado des fabricants et installateurs de caméras. « Je mise sur une croissance à trois chiffres », s'extasiait récemment le patron de Tag Technologies, une PME toulousaine (« La Tribune », 19/07). Voilà au moins un secteur qui ne connaît pas la crise. Deux cents sociétés se partagent un gâteau de 1 milliard d'euros par an. Cette année, ce sont des filiales de GDF Suez et de Veolia qui ont raflé le plus gros morceau : 240 millions d'euros pour équiper Paris de 1 200 caméras.

« L'année 2010 a particulièrement bien commencé », se réjouit, sur son site, l'Association nationale des villes vidéosurveillées. Un machin créé par les 70 poids lourds du secteur pour mieux fourguer leur quincaillerie aux élus.

L'hystérie sécuritaire du jour va être bonne pour les affaires...

Jérôme Canard
Le Canard Enchainé,
le 08/09/2010

dimanche 10 octobre 2010

Lettre de Singapour

Chômage, retraite, SMIC ... Singapour a trouvé la solution. Ils ont mis en place un système d'éducation performant ce qui fait qu'ils ont un PIB, par tête, très élevé. En revanche, pour les basses œuvres (construction, poubelles, nettoyage etc...), ils utilisent des immigrés temporaires. Chinois, bangladeshi, indiens viennent pour un temps limité. Ceci permet de ne pas appliquer les lois du travail (pas de minimum salarial, pas de sécurité, pas de couverture etc...). Comme ils sont temporaires la famille ne vient pas, donc on n'a pas besoin de s'occuper de l'éducation des enfants, pas besoin d'intégration car ils sont là pour une durée limitée (ça peut être pour 15 ans … quand même !). En plus, ils peuvent mieux se concentrer sur leur travail sans s'inquiéter pour leur famille. WIN-WIN

Pas besoin de logement non plus, ils peuvent dormir dans des dortoirs pour travailleurs étrangers (à 40 par chambre). Le boss organise le transport et ils se retrouvent dans des camions, souvent à ciel ouvert, entreposés comme du bétail... s’il pleut, ben ils sont mouillés (donc moins efficaces au travail). Si le camion a un accident on en perd une dizaine à chaque fois. C'est pénible il faut en réimporter. Alors dormir sur place c'est mieux pour tout le monde. Certains dorment même dans les pièces avec les poubelles et les vides ordures au bas des HLMs... Comme ça ils sont sur leur lieu de travail. Pas besoin de payer de transport et ils peuvent dormir plus longtemps. Tout bénéfice pour tout le monde. WIN-WIN

S’ils ne sont pas contents, ils peuvent rentrer chez eux (sauf quand le patron garde leur passeport). Mais Singapour c'est bien pour ces travailleurs car ils sont payés 4 ou 5 fois le salaire qu'ils auraient eu dans leur pays (ils peuvent gagner au moins 200 euros !!) et pour l'employeur c'est 5 fois moins cher qu'un Singapourien. Encore une fois WIN-WIN.

Si un ouvrier meurt, ce n’est pas très grave car il y a plus d'1 milliard d'habitant en chine et en Inde... Ils se ressemblent tous en plus. En revanche, à Singapour, ce n’est que 5 millions d'habitants, il ne faut donc pas en perdre de trop quand même. Beaucoup d'ex Chinois mais bien évolué... du bon grade. Dupont, pionnier dans la sécurité au travail, a enregistré 0 accident mortel sur les 5 dernières années dans le monde. Il y a eu je crois une 50aine de morts pour construire le casino de Singapour en un an. Que des travailleurs étrangers... une goutte d'eau.

En plus tout ces immigrés sont utiles pour le bien être des maids ("bonnes à tout faire" souvent des Philipines). Aussi étrangères. Elles ne peuvent sortir qu'une fois par mois (ou une fois par semaine pour les cathos) et aucun singapourien ne veulent coucher avec elles (la honte... se taper une maid)... alors ils s'aident mutuellement à satisfaire des besoins bien naturels. WIN WIN.

Quand il n'y a pas de travail, on les renvoi chez eux puisque leur visa est lié à leur activité. Quand ils rentrent ils ont de l'argent (même après avoir payé pour leur retour et les faux frais administratifs, au patron) et peuvent développer l'économie locale. De mémoire, un bon tiers des ressources aux philippines provient des "expatriées". Idem pour les prostituées ... si les gens ont de l'argent il faut bien des prostituées (quand on travaille dur au bureau on n’a pas envie de trop discuter avec sa femme....)... mais il n'y a pas trop de Singapouriennes dans le besoin donc on importe (Chine, Thaïlande, Vietnam, Philippines). Ou plutôt on laisse venir. Pour importer il faut un permis de prostitution ce qui peut poser problème alors qu’en laissant venir c’est en toute légalité sans tracasserie. Et puis de temps en temps un bon raid de la "vice police" renvoie tout le monde (faut de la chair fraiche aussi sinon le client se plaint). Enfin celles qui sont venus sans permis et qui n'ont pas payé pour avoir le droit de se prostituer. Ça donne bonne conscience. C'est bien, cela renouvelle le parc, ça offre un nouveau choix à une clientèle difficile et ça permet de donner leur chance à de nouvelles filles. Faudrait pas que ca soit toujours les même qui en profite. WIN WIN.

Tout ces gens là on ne les voit pas (poubelles a l'aube, maids enfermèes à la maison, prostitués pour qui veut les voir). Pour les dames pipi et les nettoyeurs de jour, parfois ça fait un peu peur de voir des Bangladeshi tout noirs ou des chinois qui ne sentent pas très bons... il y a un système de retraite minimum mais il est récent donc, pour toutes ces taches on a les petits vieux. Ça reste des Singapouriens donc ca va. Au McDo on ne range pas son plateau. On fait un acte civique en salissant le plus possible sa table. Ca donne un job à un petit vieux qui vient, tout courbé, nettoyer notre plateau. Une petite tape sur le crane et il montre son sourire édenté (pas de retraite, pas de secu..). Comme il n’a pas de dents, il ne peut pas dépenser beaucoup en nourriture. La soupe ce n’est pas cher. Encore une fois WIN-WIN.

Singapour se développe très rapidement avec l'aide des expatriés (ce n’est pas des immigrés car ils rentreront chez eux). Singapour aide tout ces pays à avoir des ressources supplémentaires. Un immigré peu faire vivre un village. WIN WIN.

Y en a-t-il qui ouvrent leur gueule ? Vous pensez que s’il n'y a que des gens aisés et éduqués ils vont l'ouvrir à un moment ou un autre ? Et bien NON, pas avec le système de démocratie autoritaire en place : Censure, contrôle de la presse, pas le droit de rassemblement (demande de permis pour un rassemblement de plus 10 personnes... même pour un pic nic avec des potes au parc), de manifestation ... voila comme cela Singapour est le pays qui a eu le plus fort taux de croissance au monde cette année, ce qui, pour un pays développé, est incroyable.

Un programme à proposer pour les prochaines élections.

Jean-Christophe G

mardi 5 octobre 2010

Climat : « Rester au point mort ou avancer »

Alors que la dernière phase de négociations avant la Conférence sur le Climat de Cancun s’est ouverte lundi à Tianjin en Chine, l’ONU appelle les États à faire preuve « flexibilité » et d’un « esprit de compromis ». Objectif : éviter un nouveau Copenhague.

« Vous pouvez rester au point mort, ou avancer. Le temps du choix est venu ». Seule face à quelque 3000 délégués de 190 pays du monde, la secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques Christiana Figueres n’a pas mâché ses mots, lundi matin à l’occasion de l’ouverture de la Conférence de Tianjin. Un an après l’échec de la Conférence de Copenhague, la responsable onusienne a appelé les Etats à reprendre des négociations pour aboutir à un « résultat concret » lors du prochain rendez-vous sur le climat à Cancun à la fin du mois prochain. « Je vous exhorte à faire preuve de flexibilité et d’un esprit de compromis », a-t-elle insisté.

La crédibilité du processus en question

Censée poser les bases d’un plan global de lutte contre le changement climatique pour l’après 2012 (fin de la période d’engagement du protocole de Kyoto), la précédente conférence sur le Climat avait accouché d’un accord sans ambition. Les 192 pays participants s’étaient en effet contentés de fixer un objectif de limitation de la hausse de température terrestre à 2 degrés sans échéance ni engagement contraignant. Un fiasco qui avait entamé la crédibilité des négociations lancées en 1992 par l’ONU pour tenter d’enrayer le réchauffement climatique. Relayant les propos de Mme Figueres, le négociateur en chef de l’UE, Artur Runge-Metzger a d’ailleurs prévenu que « si Cancun ne débouche pas sur un résultat solide » le processus risquait « de devenir hors de propos pour le reste du monde ».

La Chine appelée à prendre ses responsabilités

Selon le chef de la délégation française Paul Watkinson, l’urgence est désormais de remettre en ordre un texte « illisible et confus ». D’où l’appel lancé par Christiana Figueres d’en extraire « les questions qui peuvent être réglées à Cancun » pour « poser les fondations » d’un nouvel accord. Au programme : l’adaptation au changement climatique des pays les plus vulnérables ou encore la lutte contre la déforestation. Dans cette optique la responsable du climat à l’ONU a rappelé qu’il est « absolument indispensable que la Chine endosse son rôle de leader ». Le premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, qui accueille l’ultime session de travail avant le rendez-vous de Cancun, reste particulièrement réticent à se soumettre à un accord international contraignant.

Johannes Braun
5 octobre 2010,
developpementdurablelejournal.com

samedi 2 octobre 2010

Et répondraient : Rien !

Une fois encore mes réflexions vont vers la critique de mon camp, de ma famille, de mes amis, de mes camarades, bref de la Gauche que j’aime tant. Mais malgré tout l’amour que je porte à ce mouvement progressiste et porteur de révolte, je ne peux me résoudre à le voir éternellement vautré dans ses démons, dans ses éternelles divisions stériles.

En effet, à l’approche de 2012 et malgré le boulevard qui lui est offert par un présidents en panne de solutions adéquates à offrir à la France, incapable, qu’il est, d’avoir une vision politique pour un pays harmonieux, paisible et solidaire, la Gauche semble incapable, elle, de saisir l’opportunité d’incarner l’espoir à l’instar de ce qu’a inspiré, au monde entier, l’avènement de Barak OBAMA à la Maison Blanche. Car c’est bien de cela que la France à besoin. La France à besoin d’espoir et non de peur de l’autre. De peur entretenue par un gouvernement inconscient des risques qu’il y a à vouloir diviser, à vouloir monter les français les uns contre les autres.

Par ailleurs, je ne peux m’empêcher de voir et d’entendre les réactions de certains de mes compatriotes, peu ou pas engagés, mais tout de même contre la droite et encore plus contre notre président décrédibilisé par le tout et n’importe quoi de ses déclarations, toutes plus contradictoires les unes que les autres, par l’à-peu-près de sa politique nationale, par l’approximation de sa vision des réalités de ce monde et des vrais gens, mais qui ne voient rien, en face, qui pourrait incarner cette alternance motivante, originale, moderne, structurante, bref salvatrice.

Il y a quelques années (le 5 février 2007) j’avais, sur ce même blog, comparé la Gauche à ces Gaulois toujours bagarreurs, toujours querelleurs, toujours désunis et incapables de faire front commun afin de tenir tête, malgré leurs supériorité numérique, aux légions romaines de Nicolus Sarkosius.

Force est de constater, en côtoyant les uns et les autres, responsables et militants, lors de réunions, de discussions de couloirs ou dans la rue, qu’à ce jour rien n’a vraiment changé. La Gauche nourrie toujours envers ses partenaires une colère, pour ne pas dire une haine, qui l’empêche de rentrer dans un mouvement vraiment constructif et productif. Ils agissent comme si la survie du parti était plus importante que la vision politique porté par celui-ci. A ce moment là nous ne valons pas mieux que n’importe quel actionnaire qui tant que son entreprise et vivante, qu’importe le sort des humains qui la compose. On a perdu de vue les priorités et les urgences.

Ainsi le PS, du haut de sa suffisance et de son assurance d’une victoire, comme s’il s’était agi d’une simple formalité, affirme qu’il est ouvert à tous et qu’il est capable de travailler avec tous ses partenaires de Gauche tant que cela se passe autour de leur programme, de leur candidat.

Les écologistes, quand à eux, ragaillardi par de bons résultats électoraux, affirment avec une telle morgue qu’ils seraient capable de se brouiller à mort avec, qu’ils ne seront plus jamais les valets, les faire-valoir d’un PS condescendant, et de trouver rédhibitoire de travailler avec le Front de Gauche sous prétexte qu’il n’a pas pris de position contre le nucléaire.

Enfin le Front de Gauche, du haut de sa pureté de gardien du temple de la Gauche, n’est pas en reste et souhaite, avant toute chose, un mea culpa, une flagellation collective du PS et des écologistes, pour avoir appelé à voter pour la constitution européenne en 2005, comme une tache indélébile, comme un pécher originel.

Ainsi tout ce petit monde là réagit comme s’ils pouvaient gagner les élections seuls, sans les copains, sans voir qu’ils participent à la destruction du pays en laissant les mains libres à une droite toujours plus dure et injuste. Mais ils vous affirment pourtant, la main sur le cœur, qu’ils souhaitent arriver au pouvoir. Foutaise ! La droite peut continuer à dormir tranquille, chacun, à Gauche, attendant, dans sa tour d’ivoire, que son frère vienne à lui, sans voir que le chemin doit se faire par tous, vers un but commun construit en commun. Mais aujourd’hui personne ne se place dans cette dynamique de mise en commun de toutes nos spécificités positives qui émanent de chaque groupe. Vraiment, en vérité je vous le dis, la droite est tranquille, la Gauche, à ce rythme là, restera encore longtemps dans une opposition incapable de modifier, d’influencer la marche du monde et de la France vers cette si impérieuse reconversion écologique et durable de l’économie. Une économie au service d’une société enfin devenue humaine où les inégalités seraient estompées par un changement de priorités et une redistribution des richesses.

J’en appelle donc à mes camarades afin que nous nous rassemblions, dès à présent, dans une maison commune, sans reproche et sans anathème, afin de construire, ensemble, un projet d’alternance écologique et sociale que nous serions tous fiers de porter devant les électeurs. J’en appelle à cela afin que nous ne restions pas d’éternels râleurs attendant le Grand Soir qui, à l’aube de leur vie, se retourneraient sur leur parcours et se diraient : Qu’ais-je vraiment fais pour que mes idées humanistes aient modifié la marche du monde ? Et répondraient : Rien !

lundi 27 septembre 2010

Priorité au social et à l’environnement.

Les libéraux qui nous gouvernent voient le salut uniquement dans la compression des dépenses de l’état, au risque de compromettre le fonctionnement de certains services publics et d’ajouter à la détresse financière des ménages en difficulté. Certes, du coté des dépenses militaires, de la rationalisation de certains services ou des aides aux entreprises et à l’agriculture productiviste, il y a sans doute de sérieuses économies à faire. Mais le problème vient d’abord de l’appauvrissement de l’état depuis une dizaine d’années : ses ressources fiscales sont passées de 17% à 13,9% du PIB. L’impôt s’est allégé essentiellement au profit des plus riches. Ainsi, en France, le taux d’imposition effectif des personnes disposant d’un niveau de vie mensuel supérieur à 40000 € n’a cessé de baisser, se réduisant désormais à 25%. Quand aux sociétés du CAC40, l’impôt sur les sociétés, qui devrait être de 33% des bénéfices, n’en absorbe plus en moyenne que 8%.

Alors, il reste que si la rigueur est sans doute nécessaire, elle ne constitue pas une politique pour sortir de la crise. Vouloir relancer l’économie serait illusoire, s’il ne s’agit que de tenter de renouer avec un modèle de développement qui a clairement fait faillite. C’est toute notre économie qu’il convient de réorienter pour la rendre, à terme, compatible avec les exigences sociales et environnementales que la crise a révélées ou accentuées.

Ainsi encourager la production d’énergies renouvelables, l’économie et l’urbanisme de proximité, la réduction des consommations énergétiques, les transports collectifs, la construction (bioclimatique) de logements sociaux, lutter contre la « malbouffe » et contre l’échec scolaire générateur de pauvreté ultérieure, voilà des objectifs publics autrement plus importants que le financement d’un nouvel aéroport ou d’autoroutes … Un temps, avec le « Grenelle de l’environnement », on a cru que telle serait la voie choisie pour la relance. Mais les mauvaises habitudes sont revenues au galop et la rigueur libérale - moins d’état … - a fait le reste.

Il apparaît donc que les vrais obstacles à une réorientation verte et sociale de nos économies ne sont désormais que politiques. C’est au fond, plutôt rassurant car ce qu’une majorité a fait, une autre majorité peut le défaire.

Denis CLERC
Alternative économiques
Dans TC N°3411 du 23 septembre 2010


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Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, va dans le même sens : ''il est de plus en plus évident qu'une transition rapide vers une économie verte, pauvre en carbone, respectueuse des ressources et génératrice d'emplois permet non seulement de résoudre les défis de la durabilité du 21ème siècle, mais qu'elle contribue largement à atteindre les autres Objectifs du Millénaire pour le Développement''.

jeudi 23 septembre 2010

Rapport : Transport de fret et changement climatique

Le rapport, rendu public le 22 septembre, lève le voile sur le lien entre le fret à travers le monde et les émissions de CO2, responsable du changement climatique.

Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse stratégique et Michel Savy, Président de la mission "Fret et changement climatique", ont rendu public le 22 septembre le rapport sur le "Transport de fret dans le monde et changement climatique". Les conclusions confirment les inquiétudes des experts sur le climat. On apprend ainsi que, depuis 1950, les échanges sur les marchés internationaux ont augmenté de près de 30 fois en volume, reflet de la croissance économique et de la mondialisation. Conséquence : "le transport de fret domestique, intra-européen et international est désormais responsable de 10 % des émissions mondiales de CO2". Ces émissions ont ainsi fortement progressé depuis quelques années. Au rythme actuel, elles pourraient même tripler d’ici à 2050.

Des pistes de solutions ?

Les émissions liées au fret ont pourtant été jusqu’à aujourd’hui négligées par l’opinion publique, comme dans l’enceinte des négociations climatiques, note les auteurs du rapport. "Ce désintéressement vient en partie d’une méconnaissance du sujet, commente le Centre d’analyse stratégique. En outre, une action volontaire pour diminuer l’empreinte carbone du commerce fait craindre une atteinte aux habitudes de consommation, voire comme un frein aux échanges commerciaux, et plus généralement à la croissance économique".

Le rapport veut avant tout apporter "de nouvelles clés de compréhension et des pistes de solutions afin de résoudre une équation particulièrement difficile" : comment concilier le développement du commerce international et la lutte contre le changement climatique ? "A cette fin sont envisagées de nouvelles régulations des secteurs maritime, aérien et routier, dans le but d’en réduire les émissions", commente le Centre d’analyse stratégique qui trouve néanmoins ambitieux l’objectif de réduction par deux d’ici à 2050 des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Philippe Martin
developpementdurablelejournal.com

jeudi 2 septembre 2010

S'extraire du pétrole

Il y a 4.5 milliards d'années, la Terre était recouverte d'un manteau de Gaz Carbonique en quantité cent mille fois supérieure à aujourd'hui, et avec une pression quarante fois plus élevée – des quantités équivalentes à celles de Vénus, où la température est de 400°C. Avant l’âge de 2,5 milliards d’années, l’oxygène était absent de l’atmosphère de la Terre.

C'est une petite bactérie bleu-vert (cyanobactérie) qui a "inventé", il y a quelque 2,5 milliards d'années, la production d'oxygène à partir de l'eau. C’est ainsi qu’a commencé la grande transformation de l'atmosphère de la terre pour permettre un développement aérobie de la vie et l'évolution des formes de vie complexes. Puis des milliards de bactéries, d'algues, d'herbes, de fougères et finalement d'arbres, ont fait baisser le teneur en gaz carbonique et fait monter la teneur en oxygène de l'air. Toutes ces plantes, une fois mortes se sont accumulées pendant des millénaires et ont été progressivement enterrés. Ensuite la transformation - sous des pressions et des température élevées, à l’abri de l’oxygène - de ces débris organiques, mêlés aux sédiments, subirent des remaniements moléculaires pour devenir liquides ou des pâtes essentiellement composés d’hydrocarbures (molécules à base d’hydrogène et de carbone assemblées en chaînes plus ou moins complexes). Le carbone était définitivement séquestré dans le sous sol au profit de l'oxygène et à l'installation de températures et de pression globales compatibles avec la vie en équilibre dans un cycle du carbone dont la photosynthèse en est le moteur : les plantes utilisent le carbone atmosphérique pour fabriquer leurs tissus et rejettent de l'oxygène. A la mort de la plante le carbone est libéré et est ensuite rejeté dans l'atmosphère pour être réutilisé par d'autres plantes. Le cycle était bouclé.

Les énergies dites, à juste titre, fossiles sont donc des restes de plantes qui se sont agrégés et transformés pendant plus de trois cent millions d'années. Ces énergies ne sont rien d’autre que le carbone qui a été retiré de l'atmosphère à une époque où celle-ci était irrespirable pour nous.

Jusqu'à la révolution industrielle du XIXème siècle, les éléments chimiques à la surface de la terre étaient en équilibre et ne variaient que suivant des événements lents et naturels. Les concentrations en CO2 étaient stabilisées aux environs 270 ppm dans les années 1850.

Le problème est venu lorsque nous avons commencé à puiser des énergies fossiles, donc du carbone, sous la surface afin les bruler pour faire fonctionner nos usines, nos voitures, nos avions etc … Autrement dit, nous ne faisons que prendre du carbone, stocké en sous-sol, pour l'injecter dans l'atmosphère (24 milliards de tonnes en 2002) sans qu'il y ait toutefois, dans le même temps, la même quantité qui y retourne (en dépit des puits de carbone représentés majoritairement par les océans et les forêts). Bref nous ne faisons qu'augmenter peu à peu (380 ppm de CO2 en 2006) la quantité de carbone présente dans l’atmosphère responsable (entre autre) du réchauffement climatique.

Ainsi aujourd'hui, et ce depuis la révolution industrielle, l'humanité, en brulant des combustibles fossiles, est en train de déséquilibrer la balance et d'inverser le mécanisme qui a permis au climat de devenir tempéré.

Je suis toujours étonné que ces réalités simples mais justes et facilement compréhensibles par le commun des mortels – je ne suis pas plus intelligent que la moyenne - de cycles, de stocks de carbone, d'augmentations continuelles dans l'atmosphère ne rencontrent pas plus d'attention et de prise au sérieux de la part de mes contemporains. Je suis toujours étonné que cela ne les alerte pas plus, croyant probablement que tout est immuable, stable et inépuisable.

A la décharge des Hommes de ce monde, pressurisés par un système économique basé sur la compétitivité sauvage, il est vrai que les évolutions, même réelles, sont lentes à l'échelle d'une vie humaine et que le pétrole, avec sa gueule d'ange, est un diable bien malin. En effet, force est de reconnaitre que c'est une énergie et une matière première tellement extraordinaire, tellement concentrée, tellement facile à stocker et à transporter, que nous en avons fait le pilier de notre développement sans voir les dangers qu'il nous faisait prendre. Nous n'avons pas réfléchi. Mais comment nous le reprocher ? Et nous avons commencé à nous y attacher pour, qu'au final, notre survie ne dépendre plus que de lui. Nous nous sommes perfusés au pétrole. Enlevez nous notre perfusion, nous mourrons tous rapidement les uns après les autres. Ainsi si je dis que c'est le diable c'est qu'avec cette énergie, à tous les coups nous perdons.
  • Cette matière est tellement utile que nous en mettons partout est que nous ne savons plus comment vivre sans.
  • Si nous l'utilisons, nous trouvons alors que c'est tellement simple que nous ne cherchons plus d'alternatives, même si nous savons que le stock n'est pas inépuisable, et nous avançons, tête baissé, sans voir les défis qui viennent à nous.
  • En son nom et au nom des énormes profits qu'il génère on est capable asservir, de tuer des êtres humains, et de détruire des environnements oubliant toute décence et toute humanité.
  • Si nous l'utilisons pour le bruler nous augmentons les GES et nous participons au changement climatique qui est un danger pour l'humanité.
Bref il est plus que temps de commencer à changer de mentalité et de préparer notre sortie de l'ère du pétrole (les dépenses en pétrole et en gaz pour la France représentent 50 milliards d'euros chaque année). Et il est temps, car les signes de la fin du pétrole commencent à être révélés comme l'avoue O. Rech, ex-IFP lors de l'émission "C dans l'air" du 6 Août 2010 sur France 5 où il disait : "Pourquoi les entreprises pétrolières se tournent-elles vers les réserves à risques, dans l'off-shore profond ? C'est que l'on sait maintenant que l'exploitation on-shore est, aujourd'hui, à son maximum avec leur fin prévue dans la décennie.". REM : voir aussi "Écologie, social même combat", daté du 7 mars 2010, sur ce même blog

C'est donc à chacun de nous de regarder sa propre vie et de se poser les bonnes questions. C'est à chacun d'entre nous de regarder la réalité en face, sans peur, mais en misant sur l'intelligence. C'est à chacun d'entre nous de soutenir tous les mouvements qui cherchent une alternative au pétrole par la sobriété, les énergies alternatives, la poursuite des recherches sur les micro-algues ... Puis au final c'est à chacun de diffuser, inlassablement, les messages, par tous les moyens possible, afin de mobiliser les citoyens, car si nous attendons des politiques qu'ils prennent les mesures adéquates, nous sommes assurés de nous prendre le mur à pleine vitesse causant des dégâts irréversible tant au niveau individuel qu'au niveau géostratégique.

Bruno BOMBLED


Sources :
http://www.i-sis.org.uk, http://www.cirs.fr/, http://www.notre-planete.info, http://www.manicore.com, "C dans l'air" France 5, Réparer la planète; M. Rouer & A. Gouyon; JC Lattès Ed.

Photo : Bruno BOMBLED

mardi 24 août 2010

Le désir mimétique : le retour de la vengeance !

Il y a quelques mois, dans la série d’articles intitulée « Mixer le bonheur », j’avais abordé le thème du désir mimétique (http://bruno-b.blogspot.com/2010/02/mixer-le-bonheur-37.html) qui me semble être une grille de lecture particulièrement puissante et intéressante pour essayer de décoder les comportements humains. Je rappelle que le « désir mimétique » a été mis en évidence par René Girard et pourrait se résumer à l’idée suivante : « je désire selon le désir de l’autre ». Si cette hypothèse me semblait particulièrement séduisante, je n’avais jamais pu lire de littérature scientifique sur le sujet permettant de l’asseoir un peu plus solidement. Jusqu’à présent, ma seule observation attentive de nos comportements me permettait de penser que ce mode de fonctionnement était une réalité. Or ce manque vient d’être comblé coup sur coup par deux articles parus dans le n°40 de la revue « cerveau et psycho » (juillet / août 2010).

Je ne résiste pas au plaisir de les livrer à votre sagacité.

Le premier, paru en page 9 est intitulé : « « Amour copieur - Le désir est contagieux... ». Le voici repris in extenso : « Certains caressent le rêve d'un amour idéal, pur, éthéré, œuvre de Cupidon. Ils seront déçus... Selon une étude de l'Université de l'Indiana, le désir amoureux serait en grande partie conformiste et l'on aurait tendance à désirer... ce que les autres désirent.

Skyller Place et ses collègues ont fait participer des jeunes adultes, hommes et femmes, à des séances de speed dating. Après une première séance avec un(e) partenaire, ils leur ont demandé de noter sur une échelle de un à dix leur désir de rencontrer à nouveau cette personne. Ensuite, ils leur ont projeté un enregistrement vidéo d'une autre séance de speed dating où la personne précédemment rencontrée interagissait avec un autre partenaire. Dans certains cas, ce nouveau partenaire avait une attitude très positive et enthousiaste ; dans d'autres, sa réaction était indifférente.

Après cette séance, S. Place a demandé aux participants de noter à nouveau leur désir de revoir cette personne. Il a constaté que le désir des participants augmentait notablement quand ils avaient vu un autre partenaire exprimer du désir pour elle. Cet effet valait aussi bien pour les hommes que pour les femmes.

Il existe donc une tendance à désirer une personne selon l'attrait exprimé par les autres. Pour les femmes, il s'agirait de choisir rapidement un bon parti, en économisant le temps lié à l'évalua­tion du partenaire. L'attitude des autres femmes serait alors un indicateur précieux. Pour les hommes, il s'agirait plutôt d'entrer en compétition avec des rivaux autour d'une même femme, pour affirmer son propre statut et sa domination... »

Le second, publié en page 7, est intitulé « Où sont les chaussures d’Angelina ? ». Là encore, le voici repris en entier : « Les chaussures d'Angelina Jolie sont de toutes les formes et de toutes les couleurs. Il y en a des centaines, mais elles ont un point commun : toutes activent la même aire cérébrale des femmes désireuses d'imiter leur actrice préférée. Cette aire cérébrale - le cortex orbitofrontal médian s'active quand on présente à une femme une paire de chaussures en même temps que le visage d'une célébrité, mais pas si on lui montre séparément les chaussures ou le visage d'Angelina. La conclusion est simple : cette zone du cerveau réalise un couplage entre un objet... et une célébrité. Elle réalise ainsi un transfert de la notoriété du people vers l'objet. Quelle aubaine pour les publicitaires ! ».

Troublant, non ?

Christophe BOMBLED

vendredi 13 août 2010

OGM Incontrolables


Greenpeace l’affirme depuis des années : dès lors que des organismes génétiquement modifiés (OGM) sont cultivés en plein champ, la contamination génétique est inévitable et incontrôlable. Ceci est d’autant plus vrai lorsque la plante en question est du colza ! La preuve en est faite, aux Etats-Unis, où sont cultivés près de deux millions d’hectares de colza transgénique. Une récente étude dévoile ainsi que 86 % des plants de colza prélevés le long des routes de Dakota du Nord (près de la frontière canadienne) sont porteurs d’au moins un gène de résistance à un herbicide total !

L’inévitable contamination

Comme on pouvait s’y attendre, les champs de colza attenants aux plants OGM ont ainsi été contaminés, et sont désormais porteurs de gènes leur permettant de tolérer des herbicides très puissants. Mais ce n’est pas tout.

Sur deux des plants analysés, la modification génétique constatée va encore plus loin. Ces organismes, pourtant revenus à l’état « sauvage », étaient porteurs non pas d’une transformation génétique, mais d’une combinaison de deux modifications, une double résistance, à la fois au glyphosate (herbicide commercialisé par Monsanto) et au glufosinate (herbicide de la marque Bayer). Une modification génétique qui n’existe pas dans le commerce !

Ce que cette découverte signifie, c’est que plus personne n’a la main sur les mutations de ces OGM, capables de s’hybrider à l’infini et sans aucun contrôle. A l’heure actuelle, il est impossible de prédire les conséquences environnementale, sanitaire et économique de tels croisements spontanés.

Le cauchemar américain ne fait que se prolonger

Ce n’est pas la première fois que des cas de résistance sont observés.

En 2004 déjà, un agriculteur de Georgie, dans le sud des États-Unis, avait constaté que le traitement herbicide Roundup qu’il avait l’habitude d’utiliser ne parvenait plus à le débarrasser de plants d’amarante, une mauvaise herbe répandue dans la région. Et ce phénomène a été observé sur plus de 50 000 hectares depuis. Pourtant, le Roundup est l’un des herbicides les plus utilisés au monde et, élaboré à base de glyphosate, il fait partie des plus puissants herbicides des États-Unis.

En réalité, ces champs ensemencés par du soja Roundup Ready, étaient capable de résister, justement, à l’herbicide du même nom. Le Roundup est en effet un herbicide particulièrement toxique et destructeur auquel les plants de soja naturels ne résistent pas. Les graines Roundup Ready ont donc été élaborées pour permettre l’utilisation de cet herbicide « total », plus économique que les herbicides sélectifs.

Ce que Monsanto s’était bien gardé d’expliquer, c’est que les gênes résistants au Roundup Ready pouvaient se transférer aux plantes parasites que l’herbicide Roundup été justement censé éliminer. En refusant de reconnaître qu’un tel risque existait, la société a créé, ironie de l’histoire, des plants transgéniques parasites porteurs de gênes brevetés par Monsanto, résistants à l’herbicide Monsanto!

Arrêtons les prises de risques inconscientes !

Ce que ces deux exemples prouvent une fois de plus, c’est que le comportement des OGM lâchés dans l’environnement est complètement imprévisible.

Les OGM sont des organismes que la nature n’a pas, et n’aurait pas pu, créer. Ils n’ont donc pas coévolués avec leur écosystème et les conséquences de leur diffusion dans la nature sont toujours inconnues. En continuant de cultiver des OGM en milieu non confiné, on utilise les champs comme de gigantesques laboratoires, et on réduit les consommateurs au statut de cobayes involontaires d’une poignée d’entreprises de l’agro-alimentaire.

Texte et Photo : Greenpeace

mercredi 11 août 2010

L'UMP montre son vrai visage

Lorsque les têtes d'affiches (B. Hortefeux, F. Lefebvre, X. Bertrand) se permettent des amalgames douteux entre immigration et insécurité, les petits soldats, d'une UMP bien ordonnée, se voient pousser des ailes et diffusent allègrement, par tous les canaux possibles, des messages de haine et d'exclusion, comme l'eu fait, en d'autres temps, n'importe quel porteur de faisceau. Ainsi l'UMP montre qui il y a vraiment dans ses rangs. L'UMP montre le visage d'une bête haineuse, racistes et stigmatisante. Sous ses airs de respectabilité, se cache un Front National pas light du tout. Je vous dis cela suite à une publication faite sur Facebook, le 9 août 2010 par V. P-P (se présentant comme une responsable de ville UMP), qui mettait en ligne une chanson (http://lessakele.over-blog.fr/article-resistance-fran-aise-47893307.html) appelant à la résistance laïque. Cette chanson (Pour info la vidéo a été supprimée pour infraction aux conditions d'utilisation de You Tube) est présentée, par le site "Peuple de France", comme un hymne à leur cause qui, en quelques couplets, évoque "La Marseillaise" sifflée, la burqa, les prières dans les rues de France, le drapeau tricolore brûlé et replacé, sur le fronton de nos mairies, par celui de l'Algérie, les piscines communautaristes, l’offensive du halal, la dictature du politiquement correct, le message des mosquées avec leurs minarets. Le message se veut fort. "Briser le silence", "Faire entendre ta voix", "Ne te résigne pas" "Résistance à l’ennemi de nos lois". Ils placent cette chanson dans le contexte, de "L’affaire Zemmour". Pour eux le scandale, c’est surtout l’affaire des "antiracistes" dévoyés, qui pervertissent le légitime combat contre le racisme.

Glups !

Bref je vous passe la logorrhée antimusulmane que l'on peut lire sur le site et je n'ai pas pu m'empêcher de répondre à cette dame, sur son mur. Réponse que je vous livre ci-après :

"Dommage qu'une si belle mélodie bretonnisante soit mise sur de si stigmatisantes paroles. Oui à la résistance ! Oui à la résistance Laïque. Oui à la défense de nos valeurs républicaines. Mais non à la facilité. En tant qu'élu d'une belle ville nouvelle, très joliment métissée, pour laquelle nous avons décidé, en bon républicain, d'offrir, à nos frères et compatriotes musulmans, au même titre que ce qu'ont eu nos frères Juifs et Chrétiens, la possibilité de construire leur Mosquée, dans les règles de l'urbanisme local, je ne peux que m'offusquer d'une telle publication.

En effet, si la laïcité est en danger, ce n'est surement pas du seul fait des musulmans, mais bel et bien de tous les religieux de tous poils (Chrétiens, Juifs et Musulmans), abreuvés de certitudes, de haine et d'intolérance, qui pourrissent notre vivre ensemble. Ce n'est surement pas le seul fait d'une communauté, qui, pour une immense majorité (je travail avec des musulmans … mais pas que, je codirige ma ville avec des musulmans … mais pas que), sont des républicains aussi convaincus que n'importe quel autre républicain.

Chirac porte une grosse part de responsabilité dans la monté des communautarismes. Il fut le fossoyeur de notre république en lui donnant le coup de grâce. En effet, son erreur, sans vouloir reparler "du bruit et l'odeur", fut de supprimer le Service National (remarquez que je n'ai pas dis militaire), car cette période faisait prendre conscience, aux jeunes français venus de tous les horizons et obligés de vivre ensemble, que s'ils avaient, en effet, des droits - obtenus par de longues luttes sociales - dans ce pays, ils avaient aussi des devoirs et que c'est ce qui les attachaient si bellement à notre France. Bien sûr la suppression du Service National n'est pas la seule cause de l'effritement du sentiment national, le chômage y participe aussi, ainsi que l'odieuse vision de riches toujours plus riches narguant, de leur opulence, des pauvres toujours plus pauvres survivants dans un système libéral et capitaliste institutionnalisé par un président méprisant. L'ordonnancement archaïque de notre société en une réplique coloniale et "Y'a bon Banania", autrement appelée plafond de verre participe aussi au fait que certains jeunes ne voient pas l'utilité de travailler pour un pays qui ne les reconnaitra jamais légitimes à des postes dit "prestigieux" et à fortes responsabilités. Postes que de gros et gras hommes blancs libidineux se réservent, considérant que les personnes de couleur sont tout juste bon à être ouvriers de base et les femmes des mères au foyer ou bien de bons objets sexuels d'après réunion. Chacun doit être à sa place et les vaches seront bien gardées semble nous dire notre société.

Enfin si la laïcité est en danger, c'est aussi, je pense, que notre République n'a pas su affirmer de façon forte et non négociable que ce n'est pas, dans notre pays, aux religions d'organiser la société mais bel et bien à notre démocratie … et à elle seule ! Il faut donc réaffirmer, en permanence et avec force, le principe de la séparation de l'église et de l'état, car rien n'est jamais acquis dans les combats structurants. Ce n'est pas à la République de s'adapter aux religions mais aux religions de s'adapter à la République. Même dans la sémantique il est important d'être vigilent, ainsi on n'est pas Juif-français ou musulman-français, mais on est, avant toute autre considération, Français ... la confession n'est qu'une qualité qui n'intervient qu'en second lieu, qui ne regarde que l'individu et lui seul.

Ainsi stigmatiser une communauté n'a jamais fait avancer le schmilblick, au contraire cela a toujours attisé les haines et les violences. Stigmatiser les musulmans, c'est insulter l'immense majorité de nos compatriotes qui vivent parfaitement intégrés, juste libres de vivre comme ils le souhaitent et comme notre constitution les y autorise, garante, quelle est, de la liberté d'opinion et de religion pour chacun de ses ressortissants. Stigmatiser une communauté est irrecevable, car n'oublions jamais que la proportion de cons est constante dans chaque groupe humain.

Bruno BOMBLED citoyen du monde, amoureux inconditionnel de la France et Laïc convaincu.

jeudi 5 août 2010

Ni dans mon assiette, ni dans les champs


A un ami qui avait peut-être une opportunité de travailler dans le domaine des OGM (à cette heure je ne sais pas où il en est dans ce projet) et qui me demandais mon avis sur la pertinence d'une telle possibilité, je lui faisais part de ma réflexion sur ce "Nième" domaine où il nous –les environnementalistes que nous sommes – faut être, une fois de plus, vigilant. Comme pour appuyer cette évidence de vigilance tous azimuts, je me remémore, avec amusement et fatigue, ce que me disait un chasseur de la Baie de Somme (80) qui pointait son fusil sur moi, alors que j'observais les oiseaux, entre deux rondes de surveillance des phoques Veaux Marins : "oui ! Vous les écolos, vous tapez toujours sur les petits chasseurs et jamais sur les centrales nucléaires ni les pétroliers qui dégazent en mer !" Je me disais, alors, qu'il n'avait jamais du vraiment nous écouter, probablement trop abreuvé des litanies de CPNT qu'il devait être, car il aurait su que nous nous devons de toujours être sur nos garde, à l'écoute de tout afin d'être présent, autant que possible, sur tous les fronts, car nous savons, d'expérience, que la cupidité humaine entraine notre espèce à bien des turpitudes environnementales, toutes plus folles les unes que les autres.

Et je lui disais qu'il en était ainsi pour les OGM.

Cependant et pour couper court à certains arguments je ferai, en préambule, un léger détour par l'argument scientifique, pour ne pas dire scientologue, de la recherche OGM. En effet en tant que technicien de la recherche publique et convaincu qu'il nous faut toujours pousser plus loin notre connaissance du "Pourquoi-Comment ?", je pense que la recherche OGM, en laboratoire, est un domaine à ne pas négliger et à poursuivre, car tout ce qui emmène l'homme à augmenter son savoir est une bonne chose … dans les limites fixées par l'éthique, bien évidement ! Car ne dit-on pas que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" ? Et je pense cette petite phrase de Rabelais est tout à fait en lien avec notre sujet car, je pense qu'à partir du moment où cette recherche commence à sortir des laboratoires privés, il est remarquable de voir que les OGM ne sont alors plus de la science, mais juste du capitalisme au service d'actionnaires financiers.

Monsanto c'est la scientologie de l'agriculture.

Ainsi je lui disais que je suis contre la "brevetisation" du vivant issue de ce détestable "occidentalisme triomphant" comme le disait Claude Levi Strauss et que je suis pour le respect de la souveraineté des connaissances traditionnelles. Je lui disais que je suis contre la "brevetisation" du vivant qui appartient à l'humanité dans son ensemble et non pas à des entreprises industrielles qui s'approprient les savoirs ancestraux – preuve donc de leur valeur – comme souvent de vrais biopirates ("Manifeste pour l'avenir des systèmes de connaissance" Unesco 2009) réduisant les peuples vulnérables en des consommateurs captifs de multinationales sans âme.

Ainsi je suis contre l'aliénation des paysans à des multinationales capitalistes, libérales, non respectueuses de l'environnement et des humains qui ne sont, pour elles, qu'une variable d'ajustement afin d'augmenter leurs indécents profits qui ne profitent qu'aux plus riches.

Je lui disais aussi que j'avais regardé, avec intérêt, l'expérience de cet éleveur allemand, Gottfried Gloeckner, qui avait cru au miracle du maïs transgénique (BT 176) dont il avait semé des plants pour nourrir ses vaches. Quatre ans plus tard, cinq vaches sont mortes subitement, puis sept autres, au final c'est tout son cheptel qui est mort à petit feu. Alors bien entendu selon la fiche informative du fournisseur, "il est officiellement prouvé que le gène modifié destiné à repousser les insectes, est éliminé en quelques secondes par l'appareil digestif et n'est présent ni dans le lait, ni dans la viande".

Le paysan a ordonné plusieurs expertises, qui ont établi que "la substance reste beaucoup plus longtemps que prévu dans l'organisme". "Sur des vaches en pleine forme, cela n'a peut être pas d'influence, mais dès qu'elles sont affaiblies, cela peut être mortel", estime l'agriculteur.

Systématiquement, Gottfried a fourni le résultat des expertises au Robert Koch Institut (RKI) à Berlin, chargé de la surveillance de la santé publique.

Au RKI, l'expert Hans-Joerg Buhk n'a pas la clé de la mort des bêtes mais assure que "le maïs BT 176 passe pour être sûr" et qu'aucun problème n'a été signalé en Allemagne, où une poignée d'exploitants l'utilise.

"Gottfried a expérimenté le produit pendant quatre ans, et même s'il n'y a pas de preuve irréfutable, dans le doute, il faut interdire le BT 176", réclame Christoph Then, de Greenpeace.

J'ai regardé le piège cauchemardesque du coton OGM, censé lutter contre le ver de la capsule, qui a été introduit en Inde et qui devait résoudre tous les problèmes d'emplois et de revenus. Mais il en fut tout autrement car non content de ne pas être très efficace sur ses cibles il a permis cependant à d'autres "ravageurs majeurs", jusqu'ici inconnus en Inde, de se développer, "entraînant des pertes économiques importantes" et remettant, dans la misère les paysans. (lire le livre de Vanada Shiva : "les graines du suicide")

Ensuite je ne confonds pas croisements au sein d'un même groupe biologique, destinés à conserver et améliorer les caractères nutritifs, comme cela s'est fait pendant des siècles, et modification de l'ADN, par l'introduction de gènes d'origines animales dans du végétal. Je ne confonds pas, car lancer des OGM en champs libres (même avec les pseudo barrières biologiques obligatoires) c'est, une fois de plus, jouer aux apprentis sorciers et l'on sait ce que cela donne quand l'humain joue à l'apprenti sorcier avec la planète : les solutions sont toutes plus catastrophiques que les problèmes.

Je lui disais que je pensais comme José Bové qui dit "qu'il y a véritablement matière à développer l'agriculture à partir de la biodiversité, notamment en favorisant une recherche participative entre agriculteurs et chercheurs. Cela notamment en raison des changements climatiques et des nécessités de faire face aux nouvelles contraintes liées soit au manque d'eau, soit à des conditions agronomiques nouvelles."

Enfin "aujourd'hui on se rend compte que les OGM n'ont jamais permis d'augmenter les rendements. En revanche si l'on regarde les ventes d'herbicides ou d'insecticides vendus par les firmes qui produisent les OGM, on se rend compte qu'elles augmentent de plus en plus vite dans les pays qui utilisent les OGM. Ce qui tend à prouver que les OGM n'ont pas été mis en place pour utiliser moins d'herbicides ou d'insecticides, mais pour pouvoir vendre les semences modifiées et les produits de traitement qui les accompagnent. C'est donc clairement une bonne opération commerciale au détriment de la biodiversité et de l'environnement." José Bové

Pour conclure je lui disais que j'avais regardé avec attention le film "le monde selon Monsanto" et que je ne pouvais que lui conseiller d'en faire de même car c'est édifiant et affligeant. Je lui disais qu'à vouloir remplacer la main d'œuvre par de la chimie on en arrive à s'intoxiquer. (Cf :Nos enfants nous accuseront) C'est pourquoi je suis pour - ce sera ma note positive de fin - une agriculture adaptée aux terrains et aux climats locaux, une agriculture qui respect l'environnement et l'humain qui en vit. Dans le même temps, chaque citoyen, qui est aussi un consommateur, peut soutenir l'agriculture biologique et l'agriculture de proximité favorisant ainsi une alternative à l'agriculture industrielle.