"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 31 octobre 2010

Un cyclone quai Conti retourne la veste d'Allègre

En est-ce fini de Claude Allègre et de ses thèses anti-réchauffement climatique ? Un rapport de l'Académie des sciences, remis à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, accable l'ancien ministre. Marianne 2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur.

Est-ce pour jouer jusqu'au bout leur rôle de Galilée dans les médias? Face aux juges de l'Académie des sciences, Claude Allègre et Vincent Courtillot ont abjuré. Ils ne risquaient pourtant pas le bûcher, mais soumis au feu des questions, les deux adversaires du réchauffement ont signé le rapport ratifié par les sages qui condamnent les thèses développées dans leurs livres. Ce n'est pas l'Eglise qui s'oppose aux arguments rassurants et déculpabilisants des climatosceptiques en général et des deux géophysiciens en particulier qui, faut-il le préciser, ne sont pas les mieux placés à part sur les plateaux de télé pour débattre du sujet. Et ce n'est pas à la demande du pape, mais de Valérie Pécresse que les hommes en habits verts siégeant sous la coupole ont fait le point sur la question du changement climatique qui commençait à empoisonner l'atmosphère entre scientifiques. Après analyse objective de toutes les données disponibles, après avoir écouté les spécialistes de tous les bords, un document accablant -approuvé à l'unanimité - a été remis le 28 octobre en mains propres à Madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Marianne2 propose un résumé commenté par Jean-Loup Puget, le délégué des sciences de l'Univers qui en est le rapporteur :

1) Il y a bien un réchauffement du climat de 1975 à 2003, et si le rapport s'arrête à cette date, après discussions orageuses, c'est parce que la courbe qui monte régulièrement, connaît aussi des fluctuations dont les minimum coïncident avec la chute de l'activité du soleil, et il est actuellement dans son cycle de onze ans au bas du bas. « Personne n'a jamais douté de sa contribution, à part les ayatollah du climat. Bien sur, le cycle solaire intervient mais il ne contrecarre que très temporairement les effets du réchauffement », explique Jean-Loup Puget.

2) Cette augmentation est principalement due à l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère. « Que ce soit désagréable à Claude Allègre tant pis, nous sommes responsables de la quantité de CO2 dans l'atmosphère et c'est évident. La datation au Carbone 14 qui est regénéré par les rayons cosmiques dans l'atmosphère, prouve qu'il provient de la combustion des énergies fossiles » poursuit Jean-Loup, sans brûler d'étape. Le rapport attribue clairement l'augmentation de CO2 et à un moindre degré des autres gaz à effet de serre à l'activité humaine.

3) L'océan est une éponge, il absorbe des quantités importantes de CO2 et, il va s'acidifier à la longue, ce qui constitue une menace pour la vie sous marine. Mais, il arrivera un jour à saturation. « Il finira par recracher une partie de son CO2 et ça fera mal. Un effet secondaire méchant qui interviendra on ne sait pas quand », souligne Jean-Loup Puget.

4) Cela ne risque pas de s'arranger. « Quand les climatologues disent que ça va empirer ils ont raison, c'est seulement sur les dates qu'il subsiste des incertitudes. Les experts du climat n'ont commis qu'une seule erreur, ils n'ont pas assez expliqué ce qu'ils faisaient » insiste Jean-Loup Puget, pas mécontent qu'Allègre and Co aient avalé la moitié de leur chapeau. Il n'en revient pas de ce subit revirement. « Claude Allègre aurait voté contre ou se serait abstenu, cela n'aurait gêné personne, mais il a signé le rapport ». Idem pour Vincent qui l'an dernier à la même époque soutenait mordicus le contraire.

Interrogé sur son changement de pied le 29 octobre au matin sur RTL, l'ancien ministre de l'Education nationale se défendait mal « Ce n'est pas la vérité du bon dieu, c'est un compromis, je l'ai signé », a-t-il baffouillé devant Yves Calvi qui ne lui a rien concédé. Il y a des réveils difficiles. L'après-midi même, Allègre prenait des vacances. La légende veut qu'il ait murmuré en aparté avant de partir. « Et pourtant le vent tourne... »

Anna Alter
marianne2.fr

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