"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 27 décembre 2013

Ma France, réveille-toi, ils sont (re)devenus fous !

Celui qui ne connait pas son histoire
est condamné à la revivre.

D'un peuple issu de la révolution, de la résistance ou de mai 68, nos élites, aux services et pour les puissances de l'argent (celui qui "n'a pas de visage, pas de parti, qui ne présentera jamais sa candidature, qui ne sera jamais élu et pourtant qui gouverne", F. Hollande 2012) et de l'industrie, ont réduit une grande partie des français à l'état de troupeau bêlant, en une population désorientée dans les anneaux de Kaa. On leur a dit qu'ils étaient trop fatigués pour, une fois rentrés chez eux, réfléchir. On leur a dit reposez-vous, consommez mais ne réfléchissez pas. On leur a dit que tout se valait, que toutes les opinions se valaient, alors ils ont donné du temps de cerveau à TF1 et ils ont préféré la télévision aux livres.

Ils ont rejeté la culture pour le foot.
Ils ont préféré Jean-Pierre Pernaut à Molière.
Ils ont préféré à l'information, la rumeur lue sur la toile.
Préféré "les feux de l'amour" à Maupassant, Balzac ou Rimbaud.
Préféré "secret story" à l'amour de son prochain.
Ils ont préféré le bling-bling au partage.
Préféré la presse people au Monde.
Préféré les FM minables et les animateurs blaireaux à la musique.
Préféré au français, la pauvreté du langage.
Préféré Coca-Cola et MacDo à la découverte culinaire.
Préféré les jeux vidéo au théâtre.

Ils ont rejeté les livres, le cinéma, le théâtre, les arts pour le vide technologique et ultra-connecté qu'on leur disait de préférer. Ils ont abandonné leur libre arbitre et, abreuvés de craintes puis de haines, ils entament, rigolards et sûr d'eux, la route 33.

Aujourd'hui le résultat est là : il y a des relents nauséabonds, des remugles confinés qui suintent en notre belle France. Des murs sont en train de se bâtir, des herses sont en train de s'abaisser, des fossés sont en train d'être creusés et des ponts sont en train d'être détruits. Des armes sont en train de s’affûter. Des positions sont en train de se prendre. Je n'aime pas ce qui est en train de se tramer sur un terreau d'anti-sémitisme, de complot judéo-maçonnique, d'importation d'un conflit israélo-palestinien d'un coté et, d'autre part, d'une soit-disant ultra tolérance pour la religion musulmane qui nous envahirait jusque dans nos rayons de viandes industrielles et qui souhaiterait abattre nos bucoliques clochers au profit de leurs minarets. Je n'aime pas ce qui est en train de se tramer sur le terreau d'une soit-disant perte de valeurs chrétiennes à coup de dénonciation d'une quelconque politique contre la famille (sous entendu blanche, chrétienne et hétérosexuelle). Je n'aime pas ce qui est en train de se monter en France, une paranoïa généralisée où tout le monde semble être persuadé être victime des autres, où tout le monde est persuadé de subir une chasse aux sorcières, une épuration ethnique, semblant donner raison au replis sur soi et ses semblables.


Ce dimanche 26 Janvier 2014, les réactionnaires manifestent à Paris [1]

Je n'aime pas ce qui est en train de se construire en France à coup de quenelles, grossier fist-fucking, "ce mouvement de bras de type fasciste, qui n’ose même pas s’affirmer pour ce qu’il est : un membre raide, mais trop lâche pour se dresser" (Charlelie Couture), de prêcheurs imbéciles ou bien encore de pensées à la Morano. Je me souviens d'un temps où il y avait un geste - un geste anti-système par excellence - qui exprimait la révolte des petits, des ouvriers et des opprimés et utilisé sans interprétation sulfureuse pour le dire, un geste qui criait,  qui hurlait le refus des puissants et de leur monde injuste, c’était le poing gauche levé. A la triste "quenelle" je préfère encore et toujours lever mon poing.

Je vois, je lis, j'entends ... la haine couve sous la roche tendre de notre démocratie, pour mieux tenter une sortie sous forme d'une banane adressée à une ministre noire. Je sens des vents mauvais se lever sur notre vivre ensemble, sur notre république laïque, sur notre fraternité. Des années de luttes contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples sont en train de fondre comme une banquise sous l'effet d'un réchauffement climatique dont tout le monde se fout.

Le dicton dit que l'union fait la force. Depuis plus de 40 ans nous sommes en crise, une crise organisée par les puissants pour diviser puis asservir un peuple qui pouvait croire en sa liberté et en sa force. Depuis les années 80 nous sommes entrés dans une période de perturbations climatiques d'origine anthropique, depuis quelques années nous sommes entrés dans l'ère de la rareté des ressources. Depuis des années la fin des trente glorieuses est une réalité qui nous ouvre des horizons nouveaux, inédits pour l'espèce humaine et potentiellement périlleux pour notre propre survie. Notre modèle n'est pas durable et nous le sentons bien alors il nous faudra des boucs émissaires afin de nous défausser et pouvoir dire que nous ne sommes pas responsables de notre chute.  "C'est pas moi, c'est les autres ! Les autres !". Nous devons faire face à des défis inédits que nous devrions - si nous étions sages - envisager ensemble car il y a de l'intelligence dans l'union alors qu'il y a faiblesse, il y a mort, il y a pleurs, il y a souffrance à se tromper d'ennemis.

"Lorsqu'un peuple, ou une partie importante, n'y croit plus.
Lorsque l'impression d'avoir essayé ici ou là.
Lorsque le désarroi ou la colère sont.
Lorsque la culture historique et économique est faible.
Lorsque le discernement n'est plus.
Lorsqu'il y a généralisation excessive :
Un politique est menteur,
Un immigré est ceci,
Un homme est cela.
Voilà des généralités stupides.
Bref lorsque les rôles deviennent les êtres.
Alors il y a danger.
J'écoute, en effet, autour de moi, des paroles dites décomplexées,
Des rejets de l'autre devenir des opinions.
Oui oui ça dérape fort"
(Mustapha Laroussi)

Ma France, la belle, la rebelle, celle de Hugo, celle des lumières, celle du carrefour des peuples, des mondes, des cultures, celle de schoelcher, celle de la résistance, celle de Stéphane Hessel, réveille-toi, ils sont (re)devenus fous !

Bruno


[1] Ce dimanche 26 Janvier 2014, les réactionnaires manifestent à Paris en un rassemblement, dénommé "Jour de colère". Défilé hétéroclite d'intégristes catholiques, d'opposants au mariage homosexuel, de partisans de Dieudonné, d'identitaires, de patrons en colère et de familles au saluts nazis, quenelles, slogans xénophobes, racistes et antisémites, la manifestation a fédéré les franges les plus extrémistes de la fachosphère..

jeudi 26 décembre 2013

Ou quand l'égocentrisme et l'égoïsme décomplexé est incarné.

Bruno : Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est laisser passer l’idée que notre avenir puisse être celui du développement durable. Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est faire passer l’idée terrible que l’écologie ne sert à rien sauf à des beaux discours. Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est faire une croix sur la transition écologique et énergétique de ce pays. Mais pas plus aujourd'hui qu'en octobre 2012 nous ne laisserons faire ! ces travaux ne commenceront pas ! Sur place, le mouvement est vivace, les liens denses, les champs cultivés et les habitats plus nombreux. Plus de 200 comités locaux se sont créés, en solidarité avec la lutte et pour la faire essaimer par chez eux.

Thibault : Je continue à penser qu'il y a des combats bien plus importants aujourd'hui en termes d'écologie que celui-là. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu prends cette lutte spécifiquement si à cœur. But indulge me, comme on dit là-bas.

Bruno : Ne serais-ce que pour la raison qui est écrite sur l'image ci-dessus. Cet aéroport est inutile, climato-destructeur, symbole d'un pays qui ne comprends pas les défis qui se posent à nous et qui poursuit sa fuite en avant et il est le bébé d'une multinationale qui ne sait faire que bétonner et détruire pour le plus grand bénéfice de ses actionnaires. Maintenant si tu ne comprends toujours pas, même en te renseignant ou, à minima, en relisant les anciens articles sur mon blog, sincèrement je ne peux rien pour toi. je t'embrasse mon cousin.

Thibault : Je n'ai pas dit ça; je pense que ce n'est pas un problème très important par rapport à d'autres problèmes écologiques qui devraient nous mobiliser bc plus, et toi le premier. Celui-là est loin physiquement et ne devrait être en tête de tes priorités par rapport aux Ulis. Et non, je ne vois pas le problème. C'est un aéroport de plus qui pourrait désengorger et redynamiser une région qui en a besoin. À ce compte, pourquoi ne fermerait-on pas tous les aéroports. On range tous les avions qui polluent comme pas possible et on s'isole. C'est Marine qui sera super contente... Sérieusement ?

Bruno : Bon, Thibault, on ne va pas rentrer, à nouveau, dans un long débat épistolaire (si tu veux qu'on en discute, appelle moi demain, ce sera plus simple à l'oral). 1. Je ne vais pas me justifier de défendre ce sujet, car j'en défends plein d'autre, tant aux Ulis qu'ailleurs. Et 2, je te propose, si tu n'as pas trop de temps devant toi, de juste lire les articles qui sont sur mon blog et tu auras une réponse pour chacune de tes affirmations erronées et démontrant (excuse moi de la brutalité du propos) une totale méconnaissance du dossier.

Thibault : D'accord avec toi sur ton second point, mais je dirais plutôt et surtout un non-intérêt entraînant une méconnaissance, car je me sens plus concerné par ce qui me touche directement. Je te l'accorde, c'est clairement égoïste. Je ne pourrais pas t'appeler demain car je suis à Tallinn en ce moment, puis Helsinki pour Noël avant de passer le Nouvel An en Laponie à la recherche des aurores boréales. Je te raconterai. Tout ça pour dire que sans les avions, je ne pourrais pas faire tout ça.

Bruno : Au secours Christophe. Je t'en prie, répond quelque chose à Thibault, je n'ai pas envie d'exploser et de faire une réponse que je regretterai après. Merci.

Bruno : En attendant la réponse de Christophe, Thibault, la destruction de l'environnement par pur égoïsme - comme tu le reconnais toi-même le faire - a un prix que nous payerons tous, collectivement, tôt ou tard ... les plus précaires payeront en premier, ceux qui n'y sont pour rien passeront à la caisse en premier, pendant que les plus nantis continuerons à consumer la planète le ventre bien gras ... et c'est profondément dégueulasse. Et n'oublies jamais à quoi mène l'égoïsme, qu'il soit social ou écologique (les deux sujets s'entrecroisent car l'un ne va pas sans l'autre). Ne s'occuper que de ce qui nous touche directement mène à cela :

«Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.»

Martin Niemöller, pasteur protestant, arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen puis transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau.

Christophe : Il n'y pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Effectivement, sans avion, difficile de voir autant de chose en si peu de temps. Moi, ce que je ne comprends pas c'est que les gens fassent le tour du monde pour en admirer les beautés en utilisant à outrance un moyen de transport qui justement participe à la destruction de ce monde (pour mémoire, chaque individu peut émettre 2 tonnes de CO2 par an, au delà il participe au changement climatique et un paris NY en AR c'est 2 tonnes, tout est dit). Quel est l'intérêt de faire autant de déplacements : juste une photo pour mettre sur facebook et dire j'y étais (et sous entendu, toi pas) ? C'est juste de la consommation, juste une approche superficielle de la réalité, aucune prise de conscience du fait que nous faisons partie de la biosphère et que sans elle nous ne sommes rien, aucune prise de conscience de l'impermanence et de la fragilité de cette biosphère qui chaque jour se dégrade du fait de nos actions de surconsommation prédatrice. Tout est interdépendant, l'équilibre de la biosphère dépend de nous et nous dépendons de son équilibre. Sur l'aéroport inutile, Bruno a tout dit, pas la peine d'en remettre une louche. Il me semble que la moindre des choses, c'est que ceux qui prennent l'avion compensent leur émissions de gaz à effet de serre. Cela ne changera pas le monde, mais c'est un premier pas vers la prise de conscience et au moins c'est utile. Dans les autres cas, j'avoue que j'ai du mal a envier les gens qui voyagent sans se soucier de l'impact de leur geste...

Discussion facebook du 22 décembre 2013

dimanche 22 décembre 2013

NDDL, nos recours, auront raisons de vos arrêtés


le "lobby du bon sens et de la mobilisation" l'emportera.

Depuis une dizaine de jours, Premier Ministre, président de région, préfet de Loire Atlantique et autre syndicat mixte, s'agitent et gesticulent par voix de média avec le refrain "nous signerons les arrêtés, nous allons signer, nous avons signé ... le projet se fera" la méthode couët, ou les voeux de Noël, à chacun son interprétation. Hier, vendredi 20 décembre, quatre arrêtés préfectoraux ont bien été signés par Christian GALLIARD de LAVERNEE:
  • Le premier autorisant l'aménagement de la desserte routière du futur Aéroport du Grand Ouest,
  • Le deuxième autorisant l'aménagement d'une plate-forme aéroportuaire et du programme viaire sur les communes de Notre Dame des Landes, Vigneux de Bretagne, Grandchamp-des-Fontaines, Treillières et Fay de Bretagne.
  • le troisième portant dérogation aux interdictions de capture, d'enlèvement, de transport, de perturbation intentionnelle, de destruction de spécimens d'espèces protégées et de destruction d'habitats d'espèces protégées pour la réalisation de la plateforme, du programme viaire et de la VC3 de l'Aéroport du Grand Ouest
  • et le dernier portant dérogation aux interdictions de capture, d'enlèvement, de transport, de perturbation intentionnelle, de destruction de spécimens d'espèces protégées et de destruction d'habitats d'espèces protégées pour la réalisation de la desserte routière de l'Aéroport du Grand Ouest
Les réserves soulevées par les commissions du dialogue n'ont pourtant pas été levées, ces arrêtés sont en infraction avec les lois environnementales européennes, sur l'eau, et la protection des espèces. Des recours seront déposés en début de semaine au Tribunal Administratif, contre tous ces arrêtés.

L'Etat et les pro-aéroports entendent passer de nouveau en force. Ils prétendent débuter, dans les mois qui viennent, la destruction des espèces protégées et les chantiers de l'aéroport, menaçant d'une nouvelle vague d'expulsion.

Pas plus aujourd'hui qu'en octobre 2012 nous ne laisserons faire ! ces travaux ne commenceront pas ! Sur place, le mouvement est vivace, les liens denses, les champs cultivés et les habitats plus nombreux. Plus de 200 comités locaux se sont créés, en solidarité avec la lutte et pour la faire essaimer par chez eux.

Extrait du communiqué de presse d'EELV

samedi 21 décembre 2013

NDDL : A mes camarades socialistes du Conseil Municipal des Ulis

Mes chers Camarades,

Je suis triste ce matin. Triste et en profonde colère car selon France Inter - déjà hier soir et encore ce matin - j'apprends que le gouvernement s’apprête, finalement et contre tout bon sens, à signer et publier les arrêtés de destruction d’espaces naturels, ce jour, à Notre Dame des Landes. Pourquoi tant de haine de la part de votre parti pour tout ce qui est naturel ? Pourquoi écouter et donner raison à nos adversaires et ne pas écouter ceux qui sont de votre famille, celle de la Gauche, celle de la révolution, celle du progrès, celle de la réflexion et de l’intelligence ?

Depuis des mois, le gouvernement à donné gain de cause à nombre de contestataires anti-fiscalité : pigeons, poussins, dindons, moutons, tondus, bonnets oranges des centres équestres et les fameux bonnets rouges si médiatisés ; alors qu'une grande partie de ces nouveaux rebelles ont une idéologie libérale ... Pour autant entre pacte d'avenir et autres renoncements, le gouvernement à pris en compte toutes ces revendications corporatistes et provenant très souvent de la "droitosphère".

Vous noterez qu'aucune d'entre elles ne se préoccupent d'environnement (sauf les Bonnets verts qui réclament une éco-taxe ou pollutaxe ) ; même en Bretagne, les bonnets rouges n'ont pas remis en cause le productivisme qui nuit pourtant tellement à la qualité de notre environnement (de l'eau, de la nourriture, de nos rivières et bord de mer ... donc qui nuit à la terre). Je retiendrai également qu'au parlement européen, sous la pression de la députée socialiste française Isabelle Thomas, avec le plein soutien des ministres Frédéric Cuvillier et Jean-Yves Le Drian, le maintien de l'autorisation du chalutage en eau profonde a été obtenu avec 16 voix d'avance et que la liste des atteintes à l'environnement ne cesse de s'enrichir sur le site de Reporterre. Pourquoi tant de haine ?

Alors que des milliers de personnes (partout en France) ont dit NON au grand projet inutile, coûteux et destructeur qu'est le projet d'aéroport à Notre Dame des Landes (alors qu'il y en a un - Nantes-Atlantique - classé Meilleur aéroport de région en Europe qui suffit bien), le gouvernement s’est entêté à le vouloir, à tout prix et en dépit du bon sens, comme s'il s'agissait d'aller vers le progrès ! Alors que des milliers de personnes (partout en France) ont démontré l’inutilité de ce projet et la mauvaise foi de ses promoteurs, le gouvernement s’est entêté. En détruisant une zone humide et en faisant table rase de la loi sur l'eau, en détruisant des espèces protégées, vous et vos partenaires industriels et financiers, vous vous rendez coupable d'un massacre écologique qui doit être évité coûte que coûte !

En plus de cela il est franchement déplorable d'oser faire un bras d'honneur à une population qui a souvent participé à l'élection de votre parti en satisfaisant vos adversaires, c'est tout bonnement incroyable ... à des grévistes de la faim qui ont révélé jusqu'où ils étaient prêts à aller pour le respect de leur terre si attachante (quiconque l'a foulée la garde dans son cœur !) et à tous ceux qui luttent avec convictions vous osez faire un bras d'honneur.

Les dérèglements climatiques impactent chaque jour un peu plus la planète. La France doit faire les bons investissement, c’est-à-dire dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie et non dans de nouveaux projets émetteurs de gaz à effet de serre. Alors qu’une loi sur la transition énergétique doit être présentée au Parlement en 2014, construire un nouvel aéroport à Nantes n’aurait tout simplement aucun sens.

Il ne tient qu'à vous d'appréhender l'avenir avec sérénité ou non ; car si vous (le PS) ne lâchez pas, vous porterez pour toujours un fardeau de béton, de pollution et de terre gaspillée pour rien.

Je vous prie de croire, mes chers camarades, en mes salutations profondément amicales et extrêmement déçues.

Bruno

mardi 17 décembre 2013

NDDL : beaucoup de bruit pour rien !


Le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, concluait ce matin l’année de « concertation » avec les associations mobilisées contre le projet de Notre-Dame-des-Landes. Il devait pour se faire annoncer un calendrier ainsi que la signature de deux arrêtés préalables aux travaux. Il n’en a rien été ce matin : aucun calendrier pour les travaux n’est avancé, les arrêtés ne sont pas signés.

Les élu-e-s écologistes dénoncent la communication dont les partisans du projet ont fait preuve dès vendredi.

« Les promoteurs du projet doivent arrêter de prendre leurs désirs pour la réalité » expliquent les écologistes. « C’est de l’intox : une vaste opération de communication a été orchestrée pour prétendre une nouvelle fois que le projet avance, alors qu’il n’en est rien. Cela fait des mois que le préfet doit signer les arrêtés et annoncer un calendrier. Nous constatons simplement et objectivement que ce n’est toujours pas le cas »

Les réserves de la commission de dialogue n’ont pas été levées. Malgré la main tendue par les opposants dont il faut souligner la qualité du travail technique et la participation active à cette commission, l’État a clairement refusé de rouvrir le dossier et de travailler sérieusement sur les objections précises qui lui ont été soumises. En refusant d’intégrer l’arrivée d’avions moins bruyants ou en restant sur des chiffres absurdes sur les mouvements prévisibles (décollages et atterrissages en baisse en 2013 sur Nantes-Atlantiques), la DGAC a, de fait, confirmé par la faiblesse de son propre dossier, son parti pris en faveur du projet de Notre-Dame des Landes et sa vision idéologique du transport aérien et du développement du territoire.

Malgré ses affirmations, l’État a démontré son incapacité à accepter les contre-expertises : un projet d’Etat reste expertisé par les services de… l’Etat. C’est contraire à l’esprit de la commission de dialogue et à ses préconisations. Nous le regrettons profondément. Les élus écologistes tiennent donc à réaffirmer leur soutien aux associations (ACIPA – CEDPA – COPAIN) menant la lutte sur le site, dans un esprit de non-violence et de respect des personnes.

Mascarade de communication, mascarade de contre-expertise, les écologistes en appellent au Président de la République pour que soient respectées les préconisations des commissions de dialogue et d’experts scientifiques et que soit enfin engagées les études indépendantes nécessaires.

Jean-Philippe Magnen, Président du groupe EELV conseil régional des Pays de la Loire, Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire Atlantique, Pascale Chiron, Présidente du groupe EELV à Nantes et Nantes Métropole, tête de liste écologiste pour les élections municipales à Nantes, Yannick Jadot, député européen du Grand Ouest, Sandrine Belier, députée européenne, Gaëlle Rougier, conseillère régionale de Bretagne, François de Rugy, Président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

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Beaucoup de bruit pour rien, peut-être, mais, en attendant, l’état et les partisans de ce projet insensé ont pu voir que la tension est toujours là, qu'elle n'est toujours pas retombée, que les citoyens sont toujours vigilants et que la lutte peut, à tous moments, reprendre.

S’ils voulaient vérifier que nous étions toujours là, ils sont maintenant informés et avertis.

A bon entendeur, salut !

Bruno


Photo : AFP - Franck PERRY

lundi 16 décembre 2013

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les fêtes approchent, les travaux aussi…


Dans un appel publié dans les colonnes de Terraeco, dix-sept juristes exhortent l'Etat à ne pas autoriser le début des travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Les fêtes approchent : les travaux de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes aussi. L’Etat s’apprête, cette semaine, à publier les autorisations de destruction d’espèces protégées et de zone humides et à engager les travaux. Nous, juristes en droit de l’environnement, avons décidé de lancer un dernier appel. Elus, citoyens : il faut agir aujourd’hui. Maintenant. Demain, il sera trop tard. Demandons au Gouvernement de ne pas signer les autorisations de destruction qu’il s’apprête à délivrer.

Ce projet est une horreur écologique. Des hectares de terres agricoles, de zones humides et des espèces vivantes sont sur le point d’être détruits de manière irréversible. Tenter d’accroitre le trafic aérien et ses émissions de gaz à effet de serre à la veille de la conférence de Paris sur le climat de 2015 : est-ce vraiment une bonne idée ?

Ce projet est une horreur économique. Conçu dans les années 60, ce projet n’apportera rien aux territoires qu’il massacre. Qui pense qu’Orly et Roissy (les aéroports) ont permis le développement d’Orly et Roissy (les villes, les citoyens) ? Le pays de Notre-Dame des Landes ne gagnera rien avec des avions. A l’heure du développement durable, pourquoi prétendre que le développement économique passerait par…un aéroport, du goudron, du kérosène et du dioxyde de carbone ?

Ce projet est une horreur juridique. L’Etat se prévaut sans cesse du droit pour justifier son projet. Mais le droit a été « modernisé » pour précisément permettre ce projet. En réalité, il est devenu bien plus difficile de construire une éolienne qu’un aéroport. Et insistons : aucune concertation sincère n’a été organisée. Qui peut croire qu’un débat a un sens lorsque la décision a été prise par avance ?

Nous lançons un appel solennel un appel aux français et aux françaises.

Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est laisser passer l’idée que notre avenir puisse être celui du développement durable. Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est faire passer l’idée terrible que l’écologie ne sert à rien sauf à des beaux discours. Laisser passer Notre-Dame-des-Landes, c’est faire une croix sur la transition écologique et énergétique de ce pays.

A la veille d’échéances électorales importantes, lançons tous un appel au Gouvernement pour qu’il arrête ce projet fou. Chacun peut agir : écrire, lire, informer, signer, tweeter, voter… Chacun peut demander au Gouvernement de ne pas signer les arrêtés de destruction et d’arrêter les convois de police et de pelleteuses !

Tribune co-signée par : Gaëlle Audrain-Demey (Doctorante en Droit Public, Faculté de droit de Nantes), William Azan (Avocat), David Deharbe (Avocat, Maître de conférences, Faculté de droit de Lille), Thomas Dubreuil (Avocat), Béatrice Hagège (Maître de conférences, Faculté de droit Paris XIII), Romain Ecorchard (Juriste pour une ONG nationale), Arnaud Gossement (Avocat), Héloïse Hicter (Avocat), René Hostiou (Professeur émérite, Faculté de droit de Nantes), Marie-Laure Lambert (Maître de conférences en droit, Faculté de droit d’Aix-Marseille), Sébastien Le Briéro (Avocat), Patrick Le Louarn (Professeur de droit, Faculté de droit de Nantes), Blanche Lormeteau (ATER Droit, faculté de droit de Nantes), Sébastien Mabile (Avocat), Michel Prieur (Professeur de droit, Doyen honoraire de la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges), Raphaël Romi (Professeur de droit, Doyen honoraire de la faculté de droit de Nantes), Sandrine Rousseaux (Chargée de recherche CNRS).

Photo : FABRICE ELSNER / 20 MINUTES

vendredi 13 décembre 2013

Calypso : Réponse au Ministère


Envoyé ce jour au Ministère de la Culture :

Madame,

Par ce courriel j’accuse réception de votre courrier du 5 décembre et je vous en remercie. Je prends bonne note que vous avez contacté l’équipe Cousteau, propriétaire de la Calypso, afin de connaitre sa position de principe sur l’éventualité d’une mesure de protection au titre des monuments historiques et que vous ne manquerez pas de me tenir informé des suites qui seront apportées à cette demande. Soyez-en remerciée.

Je me permets, suite à mon premier courriel du 2 octobre 2013, à celui de Monsieur le Sénateur Jean-Vincent Placé, en date du 14 novembre 2013, adressé à Madame la Ministre et à la question écrite N°09557 publiée dans le Journal Officiel du Sénat du 5 décembre 2013 de, respectueusement, vous rappeler, ci-après, le lien de l’appel que 9 588 personnes - en moins de deux mois et venant de 60 pays* - adressent à Madame la ministre pour faire classer la Calypso au Patrimoine National tant ce bateau est partie intégrante de leur histoire.

Le but de notre appel n’était pas de récolter un maximum de signature mais de montrer combien ce bateau est dans le cœur des gens. Je crois que la démonstration est faite bien au-delà de nos espérances, au point que nous avons bien dû reconnaitre notre surprise, devant le succès que cet appel a eu, mobilisant même les médias nationaux et régionaux démontrant qu’il existe une véritable attente que l’état ne peut ignorer.

A l’heure des économies de papier et matière première je me suis autorisé à ne vous envoyer que le lien de l’appel publié sur change.org, mais je reste à votre disposition pour vous transmettre le fichier PDF de l’ensemble des signatures, par e-mail, si vous le désirez, afin que vous le transfériez à Madame la ministre.

En vous souhaitant bonne réception et dans l’attente de vos informations sur l’état d’avancement de ce dossier, je vous prie de croire, Madame, en mes salutations respectueuses.

Bruno BOMBLED

* Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Chine, Chypre, Colombie, Côte d'Ivoire, Danemark, Djibouti, Egypte, Emirats arabes unis, Espagne, Finlande, France (Métropole & DOM-TOM), Gabon, Grèce, Ile de Man, Indonésie, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kazakhstan, Liban, Luxembourg, Madagascar, Maldives, Malte, Maroc, Mexique, Monaco, Monténégro, Norvège, Nouvelle Zélande, Panama, Pays Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume Uni, Russie, Serbie, Suède, Suisse, Taïwan, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Uruguay, USA, Venezuela, Viet Nam

Photo : Bruno BOMBLED - Foire de Paris - mai 2013

mercredi 11 décembre 2013

Plateau de Saclay : l'art ou la manière d'entuber tout le monde


Deux ans qu'on attend la loi officialisant la Zone de Protection Naturelle et forestière du plateau de Saclay qui doit protéger 2340 ha.

Deux ans qu'on attend et elle va enfin sortir, voilà qui est bien, mais ... car il y a toujours un mais dans ces histoires de protection de la nature, mais le moins bien c'est qu'il a été omis (sciemment ?) de lui annexer le règlement qui devait l'accompagner. Règlement pour lequel la chambre d'agriculture et Terre et Cité ont été associés.

Ce qui est une grave faute par omission car si le périmètre est bel et bien protégé, il a déjà été remarqué que quand un site classé n'a pas de règlement, la ''protection'' n'est pas suffisamment bien définis pour que la loi s'applique efficacement. C'est donc pour cela qu'un gros travail avait été fournis sur ce règlement et c'est bien pour ça aussi qu'il n'a pas été annexé alors qu'il n'est pas opposable. S'il n'y a pas de règlement comment définir ce qui peut exister sur une zone agricole ou naturelle ? Surtout qu'il existe qu'une seule ZPNAF en France celle du plateau de Saclay donc pas d'autre référence, pas de jurisprudence...

En gros chaque commune sera donc libre d'interpréter la loi comme bon lui semble.

Dans le même temps chaque jour qui passe semble vouloir démontrer l'aspect totalement mégalomaniaque, déconnecté et anachronique du projet de cluster scientifique sur le plateau de Saclay.

Alors que le monde de la recherche s’apprête à manifester jeudi après-midi pour dénoncer pèle-mêle le désengagement de l'état qui se traduit par de nombreux gels et suppressions de postes dans les universités et les organismes - toutes catégories de personnels concernées -, un budget recherche pour 2014 annoncé encore une fois en baisse et des années 2015 et 2016 catastrophiques, un contexte de pénurie, où les cas de souffrance au travail se multiplient, des conditions où le Service public d'Enseignement supérieur et de Recherche n'a plus les moyens d'assurer la qualité de ses missions, au service du plus grand nombre, les Partenariats Public/Privé et les risque de cessation de paiement pour certains établissements, les travaux et les projets de bétonnages se poursuivent sur le Plateau.

De son coté l’Académie des sciences lance un « cri d’alarme » sur le financement de la recherche. Dans son rapport « Remarques et propositions sur les structures de la recherche publique en France » de septembre 2012, l’Académie des sciences avait attiré l’attention des dirigeants de notre pays sur la faiblesse des crédits dits « récurrents » dans les laboratoires des universités et établissements de recherche. Cette diminution constante, engagée depuis de nombreuses années, n’est nullement compensée par la politique de financements sur projets […].

Les restrictions apportées mettent directement en péril la vie d’équipes et de laboratoires qui ont mis du temps pour s’établir et atteindre souvent le meilleur niveau international. On risque de se retrouver dans la situation où de très nombreux chercheurs, ingénieurs, et techniciens recevront leur salaire et n’auront plus les moyens pour exercer leur activité. Une situation d’autant plus grave que l’on sait par expérience qu’un coup de frein important, même transitoire, donné à la recherche, a des effets néfastes importants pour de nombreuses années. […]

Toute la communauté scientifique est touchée par la diminution des crédits […]

Ainsi le cluster, projet inutile et imposé à la communauté scientifique, imposé car projeté sans concertation, ne sera qu'un écrin de béton construit sur les terres agricoles, pour la plus grande gloire des politiques locaux à l'ego sur-développé et les bénéfices des bétonneurs. Un écrin pour une science sans argent.

Mes collègues qui, rappelons-le, forment une grosse part de l'électorat socialiste, me disaient que si, en effet, le gouvernement Ayrault était le pire gouvernement qu'ait eu la France pour sa politique environnementale, il en sera de même pour sa politique en faveur de la recherche publique.

Rendez-vous
jeudi 12 décembre 2013
14H30
à Jussieu direction
le Ministère de l'enseignement Superieur et de la Recherche

Photo : essonneinfo.fr prise lors de la manif contre le Grand Paris et le cluster Saclay du samedi 7 décembre 2013

samedi 7 décembre 2013

Même pour Hollande "l'environnement cela commence à bien faire !"

Deux mauvais signaux tant pour l'environnement, que la santé ou bien l'emplois viennent d'être envoyés ces jours-ci.


Le pacte pour la Bretagne : 
un retour vers le passé polluant
reporterre.net du 6 décembre 2013

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault vient d’annoncer un "pacte pour la Bretagne". En matière agricole, il s’agit d’une étonnante régression, encourageant des productions d’exportation à prix subventionnés et des élevages toujours plus polluants.

Le Premier ministre a annoncé jeudi 5 décembre les grandes lignes du « pacte d’avenir pour la Bretagne », censé répondre à l’agitation multiforme qui a animé la Bretagne ces dernières semaines. Si certaines mesures économiques d’urgence peuvent se défendre, force est de constater que le volet agricole du « pacte » ressemble furieusement à un triste retour en arrière.

Le dispositif prévoit ainsi de soutenir les exportations agro-alimentaires, autrement dit d’encourager les dérives qui sont à la source même de la crise industrielle et environnementale bretonne ! La recherche obsessionnelle de l’exportation suppose en effet de nier les fondamentaux de l’agronomie, puisqu’elle conduit à concentrer sur le territoire breton un cheptel animal disproportionné par rapport aux capacités de la Bretagne à nourrir ces animaux… et à absorber leurs déjections. L’agro-alimentaire breton n’est alors plus qu’un maillon dans une chaîne fordienne déshumanisée, où l’alimentation du bétail est importé d’Amérique latine tandis que l’abattage et une partie de la transformation sont délocalisés dans d’autres pays européens. C’est ce modèle-là, qui ne s’autojustifie qu’à coup de concentration industrielle et de « rationalisation », qui est précisément la cause première des licenciements massifs actuels !

L’environnement et le bien-être animal semblent hélas les grands perdants de la « crise » savamment orchestrée ces dernières semaines. En effet, non seulement le renforcement du modèle exportateur massif conduit inéluctablement à augmenter le déséquilibre entre les déjections animales et le territoire réel, mais en outre une autre mesure phare du « pacte » vise à la « simplification administrative ».

Ceux qui vivent en Bretagne ou qui suivent les dossiers agricoles ne sont pas dupes ! Cette « simplification » est systématiquement le prétexte à l’abaissement des garde-fous environnementaux et à l’augmentation du libéralisme agro-alimentaire intégral. Au prétexte de « simplifier », il s’agit avant tout de faciliter les agrandissements d’élevages hors-sol déjà surdimensionnés et ultra-pollueurs, d’éviter la prise en compte des nuisances envers les riverains, et de négliger les atteintes à l’environnement.

En allégeant les garde-fous réglementaires qui sont absolument nécessaires face au cynisme économique néolibéral et en confortant un « modèle » exportateur destructeur de l’environnement et des emplois, les mesures agricoles du « pacte pour la Bretagne » semblent avoir singulièrement omis la notion d’avenir. Ce sont là des recettes du passé, qui risquent d’amplifier la crise bien plus que de la résoudre. Le gouvernement et le Conseil Régional de Bretagne semblent écouter bien davantage la voix des populistes et de quelques magnats agricoles que celle de la raison.

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L'agriculture biologique en péril
Communiqué de Presse de la Confédération Paysanne du 06.12.2013

Le ministère de l'Agriculture a décidé de stopper l'élan de la bio, en totale contradiction avec son intention affichée de transition agroécologique. Au cours de la réunion de mercredi sur les Mesures agro-environnementale (MAE*) au ministère, a été annoncée la possibilité pour les régions de ne pas attribuer les aides au maintien de l'agriculture biologique à tous les paysans. Chaque région pourrait établir des critères de priorité (zone à fort enjeu environnemental, lien à une filière, projets collectifs), voire limiter la période d'aide à cinq ans.

Le président Hollande a annoncé le doublement de l'enveloppe bio, mais le ministère se contente de soutenir la conversion. Ainsi, sous prétexte que les marges brutes sont globalement meilleures que celles des conventionnels, il oublie la volonté affirmée de réorienter l'agriculture. Il oublie surtout que l'agriculture biologique crée beaucoup plus d'emploi paysan. Et quel paysan osera s'engager dans cette courageuse transition sans visibilité au-delà de cinq ans ? Veut-on vraiment développer l'agriculture bio pour le bien de l'environnement et la démocratisation d'une alimentation saine, ou au contraire la contenir au statut de niche pour assurer notre bonne conscience ?

La bio est un laboratoire de l'agriculture de demain, un champ d'expérimentation au service de toutes les agricultures. A ce titre, elle doit être soutenue spécifiquement et durablement. Si des arbitrages budgétaires doivent être faits, la Confédération paysanne dispose d'une liste suffisamment longue de subventions inutiles pour des budgets conséquents. Et si le ministère persiste, ce sont les régions qui subiront nos assauts.

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Voir aussi l’article de Reporterre qui liste les 41 agressions du gouvernement de M. Ayrault contre l’écologie. Le gouvernement Ayrault est-il le pire que la France n’ait jamais connu en matière de politique environnementale ? Reporterre pose la question.

Photo : Wikicommons - Serg!o