"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 29 mai 2013

Coups de gueule !!!!!

Bétonnage : Sur le plateau de Saclay, une fois de plus, seuls les politiques locaux et les promoteurs souhaitent voir le projet de campus se faire aux détriments des terres agricoles les plus fertiles de l’île de France. Les scientifiques n'en veulent pas, les écologistes n'en veulent pas, beaucoup d'associations n'en veulent pas ! Au moyen-age, pour faire voir au monde, combien ils étaient couillus, les curés ont construits les plus grandes cathédrale, aujourd'hui, dans le monde, on cherche à construire les plus hautes tours ... la course à la plus grande bite ! En France, pour montrer combien il sont puissants, nos politiques coulent du béton en une course sans fin pour l'anéantissement de la nature ... et in fine des Hommes. Nature qui se dresse comme une provocation à leur toute puissance. De ce monde-là, je n'en veux pas !!!!

Bonne blague, Mr Moscovici :  Miser sur la sagesse des capitalistes, sur la capacité des patrons ou du privé pour s'auto-réguler, pour s'auto-gérer pour le bien collectif est d'une naïveté confondante, Mr Moscovici. Cela n'a jamais fonctionné, n'a jamais marché, n'a jamais existé, l’appât du gain est trop fort pour ces prédateurs à la vénalité mortelle. Camarades socialistes, cessez de manier le pragmatisme, cette idée stupide est l'arme de ceux qui ne veulent rien changer afin de maintenir la pyramide de l'oppression humaine et de la destruction de l'environnement.

Mauvaise nouvelle 1 : Le ciment et le béton ont eu raison du bois, le Conseil constitutionnel censure l'obligation d'introduire un quota de bois dans les constructions. Merci la France !

Mauvaise nouvelle 2 : Le Conseil européen ouvre la porte au gaz de schiste . Au sommet européen du 22 mai à Bruxelles, le Conseil a notifié son "intention d'examiner la question d'un recours plus systématique aux sources d'énergies "autochtones" pour tenter de réduire les coûts. Merci l’Europe !

Mauvaise nouvelle 3 : Les propositions, faites par Jean-Vincent Placé pour lutter contre l'obsolescence programmée (qui rappelons le, devrait être considérée comme un crime contre l'humanité), n'ont pas été retenues dans le projet de loi de Benoît Hamon sur la consommation, jugeant notamment l'extension des garanties trop risquée et que les stratégies industrielles de limitation de vie, relèvent de "tromperies" déjà punies par le code de la consommation ... Des positions qui ont déçu les associations de protection de l'environnement et de consommateurs. Les lobbys industriels ont donc, visiblement, toujours table ouverte dans les ministères.

Merci à nos politiques d’avoir une si belle vision carbonée de notre avenir.

dimanche 19 mai 2013

Hydrates de méthane : le nouveau gaz de schiste ?

Les hydrates de méthane figurent parmi les ressources qui intéressent de près les industries pétrolières. L'écorce terrestre en renferme de très grandes quantités, mais elles restent particulièrement difficiles à extraire et représentent une menace potentielle pour le climat.

Après les gaz de schiste, voici les hydrates de méthane. Le 12 mars dernier, des scientifiques japonais ont réussi à extraire cette ressource énergétique présentée comme une opportunité à l’après pétrole. Dans les eaux de la préfecture d’Aichi, à l’Ouest de l’Archipel, les forages conduits par la société JOGMEC (Japan Oil Gas & Metals National Corporation) ont réussi à remonter des hydrates de méthane piégés à 1000 m de profondeur et sous 300 m de sédiments océaniques. Voilà une nouvelle qui devrait satisfaire le Japon, qui souffre de sa dépendance énergétique. Selon le ministère de l'Economie, du Commerce et de l’Industrie japonais, les réservoirs des eaux territoriales disposent de quantités susceptibles d’assurer la consommation en gaz de l’Archipel pour un siècle ou plus. Le JOGMEC prévoit de poursuivre ses expérimentations et projette de débuter une exploitation commerciale à l’horizon 2018.

Aussi appelés « glaces qui brûlent », les hydrates de méthane appartiennent à la famille des gaz non conventionnels. Ils se forment dans les couches sédimentaires des fonds océaniques ainsi que dans le pergélisol (sous-sol gelé en permanence) des cercles polaires. Dans ces surfaces soumises à de très basses températures et hautes pressions, la matière organique piégée est dégradée puis transformée en méthane. Le gaz se retrouve alors confiné comme dans une cage par les cristaux de glace qui l’entourent.

L’engouement des industriels

Le Japon n’est pas le seul à s’être lancé sur la piste de cette ressource au fort potentiel. Sur la planète les réserves en hydrates de méthane sont évaluées à 10 000 milliards de tonnes de carbone, soit deux fois les réserves de pétrole, gaz naturel et charbon confondus .De quoi attirer l’attention des compagnies pétrolières confrontées à la demande croissante en énergie ainsi qu’à l’épuisement des réserves en pétrole et gaz. Les Russes sont les premiers à extraire des hydrates de méthane dans les années 1970 à Messoyakha, en Sibérie. En 2002 puis 2008, un projet rassemblant le Japon, les Etats-Unis, le Canada, l’Inde et l’Allemagne a expérimenté des méthodes de forage et d’instrumentation sur le puits de Mallik au Canada, parvenant à recueillir du gaz pendant 6 jours consécutifs. A l’été 2012, un test réussi de production de gaz à partir de la dissociation des hydrates de gaz par injection de CO2 et d’azote a également été réalisé en Alaska par le département américain de l'Energie, en collaboration avec ConocoPhillips et le JOGMEC, cette fois sur une période de 30 jours. L’Allemagne s’est également investie dans le projet SUGAR qui vise à extraire les hydrates de méthane marins et à stocker à leur place dans la roche mère du dioxyde de carbone. Et le 22 mars dernier, un accord signé entre la Chine et la Russie a acté l’exploration des ressources de l’Arctique russe, avec à la clé une prochaine exploitation de ce territoire qui renferme d’importants réservoirs.

Une exploitation difficile

Malgré ses atouts, l’exploitation de cette ressource s’avère encore plus complexe et coûteuse que celle des gaz de schiste. Car ce composé est réparti de façon très diffuse dans les sédiments. Et les techniques actuelles de forage ne permettent pas de l’extraire à un rendement satisfaisant. Pour Roland Vially, géologue et ingénieur à IFPEN (Institut Français du Pétrole et des Energies Nouvelles) : « A moins que l’on ne trouve de nouvelles technologies, une exploitation n’est pas économiquement viable à l’heure actuelle. » Toutefois, il ajoute : « Attention, on disait la même chose des gaz de schiste il y a 15 ans ! » Autre difficulté majeure de l’exploitation : les hydrates cimentent les sédiments mais ils sont aussi très instables. Une fine variation de pression ou de température suffit à les faire fondre et rompre la résistance mécanique de la roche. Ce qui peut provoquer des glissements de terrain aux conséquences dévastatrices pour le paysage mais également pour les installations marines. A cela vient s’ajouter l’éventualité de fuites de méthane au niveau des forages. « La création des fractures non contrôlées par le gaz dégagé et les pressions de fluides générées peuvent être à l’origine de fuites de méthane dans la colonne d’eau et possiblement dans l’atmosphère » explique Nabil Sultan, chercheur au laboratoire « environnements sédimentaires » à l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer).

Or le méthane est un puissant gaz à effet de serre et selon le GIEC, son impact sur le réchauffement du climat est 25 fois plus important que le CO2 ... à bon entendeur, salut !

Orianne Dioux
http://www.novethic.fr

lundi 13 mai 2013

Gaz de Schiste : La fin.

Ah, les miracles promis par le gaz de schiste, "la manne extraordinaire sous nos pieds" vantée par la patronne du Medef, la promesse d'une Amérique indépendante pour cent ans ! Ô, châteaux en Espagne, lubies fantasmagoriques, rêves insensés ! Mais le songe creux d'une énergie inépuisable s'évapore comme le méthane, les faits commencent à dissiper les discours mensongers de ceux qui ne veulent rien changer.

Le 8 mai, on a appris que deux compagnies gazières, Talisman Energy et Marathon Oil, se retiraient de l'exploration du gaz de schiste en Pologne. Pourquoi ? Parce qu'elles n'ont pas trouvé suffisamment de gaz, qui se révèle ne pas être aussi aisé à extraire qu'aux Etats-Unis. Sur 43 puits creusés jusqu'à présent en Pologne, seuls 12 ont produit du gaz. La Pologne, à qui l'on avait promis des réserves immenses de 5 trillions de mètres cubes, ramenées ensuite à 800 milliards, découvre la différence entre le potentiel, le possible et le faisable.

Il ne fait guère de doute que d'autres pays vont subir les mêmes déconvenues que la Pologne, même s'ils sont prêts à faire fi de ce qu'implique l'exploitation des gaz de schiste : l'atteinte aux paysages, la consommation et la pollution des eaux, les émissions de gaz à effet de serre. Et même aux Etats-Unis, la réalité apparaît moins rose qu'elle n'est usuellement présentée.

Le pot aux roses, justement, a été découvert par un géologue canadien, David Hughes, dans une importante étude publiée par le Post Carbon Institute, en février. Le chercheur a analysé les données historiques de production sur 65 000 puits forés aux Etats-Unis. Il met en évidence un phénomène connu, mais jusque-là pas systématiquement étudié : la production de gaz de schiste ne peut se maintenir à des niveaux élevés qu'à condition de creuser sans arrêt de nouveaux puits. En effet, le rendement d'un puits isolé décline très rapidement dans le temps.

Même si le nombre de puits forés se maintient à un niveau très élevé (43 000 aux Etats-Unis en 2012, selon Oil and Gas Journal), la production globale tend à se stabiliser. Le même constat est applicable au pétrole de schiste, qui se développe rapidement dans le Dakota du Nord. En fait, estime Hughes, un pic du gaz et du pétrole de schiste va se produire aux Etats-Unis, c'est-à-dire que la production va stagner avant de décliner. Date prévue : 2017.

Ce phénomène reflète une loi fréquemment oubliée par le discours dominant, qui est celle des rendements décroissants. En énergie, elle trouve son application dans le concept de "taux de retour énergétique" (TRE ; en anglais, EROI, "energy return on energy invested"). Celui-ci traduit le fait que pour obtenir une certaine quantité d'énergie, il faut dépenser de l'énergie. Le rapport entre ces deux quantités est le taux de retour énergétique. Et la loi dominante de l'époque que nous vivons est que le TRE diminue tendanciellement : il faut dépenser de plus en plus d'énergie pour en obtenir. L'ère de l'énergie peu chère est derrière nous. Compris, le Medef ?

Hervé KEMPF : Le Monde 11-05-13

dimanche 12 mai 2013

Chaîne Humaine ... pari réussi !!!!

La chaîne humaine continue autour du site du projet d'aéroport, ce samedi après-midi, à Notre-Dame-des-Landes a réuni 12.000 manifestants selon la préfecture et pas loin de 40.000 selon les organisateurs : la mobilisation fut, en tout cas, importante.

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Si l'on considère qu'une personne a une envergure, bras déployés, d'un bon mètre en moyenne (il y avait pas mal d'enfants), il devait y avoir quelque 20.000 personnes à se tenir la main sur les 25 km autour du site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ce samedi après-midi. Les chiffres avoisinent ceux de la précédente grosse manifestation, celle de la mi-novembre. Quelques trous persistaient dans les rangs mais il y avait aussi des endroits où les gens se tenaient plus serrés voire sur deux rangs.

Les participants sont arrivés vers 13 h, pour beaucoup d'entre eux, et ont commencé à pique-niquer dans les champs, sur la route. Une ambiance bon enfant, avec des pancartes hostiles au projet d'aéroport (le fameux panneau jaune avec un avion, barré de rouge) ou aux autorités de l'Etat ("Notre Dame d'Hollande, Ayrault port du délire"), quelques perruques de couleur, des poussettes, un convoi de faux guerilleros avec des armes factices... Tous les âges étaient représentés. Les jeunes occupant le site depuis l'automne avaient toutefois annoncé ne pas vouloir spécialement participer à l'événement. On notait la présence d'élus européens (Karima Deli, Yannick Jadot …) ou régionaux, et d'un leader national, Eva Joly.

A pied pour les voisins, à vélo pour ceux habitant le département voire un peu au-delà, en voiture ou en car, parfois depuis le Languedoc ou la Suisse et même d'Angleterre... Les moyens de transport étaient variés pour les manifestants, l'avion, toutefois, ayant dû être fort peu usité.



Pari réussi !!! Bravo aux militants, Bravo à l'ACIPA !!!!

Ainsi les portes de sorties dignes sont grandes ouvertes, Mr le Premier Ministre, il vous est donc possible d'annoncer la bonne nouvelle du renoncement à ce projet autant inutile et qu'imposé, la tête haute.

mercredi 8 mai 2013

Midway ... a plastic island




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500 m de plage en Camargue - avril 2013


20% des déchets des océans apportés par la marée viennent des marins/plaisanciers qui jettent des choses par dessus bord, 80% viennent des fleuves, des rivières ... Résultat ? Ben, par exemple, on estime qu'aujourd'hui, pour une particule de plancton, dans l'océan mondial, on trouve 6 particules de plastique.

dimanche 5 mai 2013

Nicolas Hulot : "Il faut renouer avec l'Utopie"

Morceaux choisis de l'entretien paru dans l'Express N°3213 du 30 janvier 2013.

Nicolas Hulot, promu envoyé spécial du Président pour la préservation de la Planète, revient sur le devant de la scène, pourquoi ?

NH : [...] On ne peut se contenter de tirer des sonnettes d'alarme, puis refuser l'occasion d'agir au plus près de ceux qui décident. Il serait tellement facile de céder au fatalisme quand tous les prétextes semblent bons - notamment la crise économique - pour ignorer les impératifs écologiques. [...] Aujourd'hui, je suis persuadé qu'il faut passer aux propositions. Pourquoi ? Parce que nous avons beau savoir que la planète -donc ses habitants - est en très grand danger, on n'arrive pas à y croire. C'est trop énorme, ça tétanise.

L'express : Certain contestent encore ces faits ...

NH : Il y aura toujours des esprits chagrins pour réfuter les conclusions des scientifiques, quasi unanimes, prouvant que l'activité humaine a une part (majeure) de responsabilité dans les changements climatiques. Mais je note qu'à Doha comme à Copenhague aucun chef d'état n'est monté à la tribune de la conférence sur le climat pour réfuter ce diagnostic. Je considère donc qu'il est posé. Autre fait incontestable : nous avons basculé dans la rareté. Or notre économie, parce qu'elle repose sur l'exploitation des ressources naturelles est des matières premières, est sapée dans ses fondements. [...] A la fondation, nous sommes persuadés que le traitement de la crise sociale et économique passe aussi par le traitement de la crise écologique. [...] La Gauche n'a pas plus fait sa conversion écologique que la droite, puisqu'elle a toujours sous-traité ces sujets-là en s'appuyant sur les écologistes. Et je peux comprendre que, face à la crise, ces question puissent sembler abstraites, exotiques ou éloignées des préoccupations concrètes. Il faut donc interpeller l'opinion, mais aussi convertir les décideurs.[...]

L'express : Un mouvement peut-il s'amorcer quand les français sont d'abord préoccupés par le chômage et le pouvoir d'achat ?

NH : Il faudra leur faire comprendre que le prix des produits alimentaires, de l'énergie, la crise économique, les inégalité sont de plus en plus liés à la crise environnementale. La bonne nouvelle, c'est que beaucoup de gens, y compris chez les économistes, réfléchissent à des solutions possibles, même s'ils savent bien qu'en période de crise les décideurs ont tendance à ne surtout rien essayer [...] Pour la première fois, l'humanité est confrontée à un enjeu collectif qui concerne chacun, quelle que soit sa nationalité, sa religion, sa position sociale. [...] Je veux montrer qu'il y a d'autres chemins. Il faut renouer avec l'utopie. [...] Il faut s'ouvrir à la créativité jusqu'aux frontières de l'utopie, car la schizophrénie actuelle produit toujours les même erreurs en s'étonnant de reproduire les mêmes effets. Pour s'en sortir, il faut renouer avec des valeurs très importantes : l'humilité, la responsabilité, la solidarité et la mesure, avoir conscience de la finitude d'un monde dont les ressources ne sont pas infinies. [...] Nous devons nous inspirer des initiatives qui marchent en Australie, en Corée du Sud, en Equateur et même en Chine, où l'on promeut l'économie circulaire, qui permet la réduction des flux de matière. [...]

L'Express : Biodiversité, climat, OGM, énergie alternatives ... Il y a tant de question à aborder. Lesquelles privilégier ?

NH : Aucune, car tout est lié. [...] La crise économique, la crise démocratique et la crise écologique ont une cause commune : l'excès. Et de considérer que derrière tout cela, se profile une crise humaine. Nous avons été incapables de nous fixer des limites, alors que la planète nous en impose. [...] Le futur est le grand absent.

L'express : Faites vous partie de ceux qui pensent que seule une catastrophe majeure, voir une guerre, pourrait permettre ces changement ?

NH : Ce n'est pas ce que je crois, mais ce que je crains et que je veux éviter, car les victimes, à terme, sont toujours les plus faibles. A ceux qui raillent l'écologie, je signale qu'ils sont déjà des centaines de milliers, selon les Nations Unies, à payer cette crise écologique. [...] Alors plutôt que de baisser les bras, j'ai décidé de donner encore plus, mais en me mobilisant sur les idées. A mon petit niveau, je vais essayer de montrer qu'on peut faire mieux avec moins. Ce n'est pas une formule : la vérité est là. nous avons trois ans pour agir, après il sera sans doute trop tard.

vendredi 3 mai 2013

400 ppm de CO2 dans l'atmosphère prévus pour ce moi-ci !


La concentration atmosphérique en dioxyde de carbone devrait atteindre 400 ppm en mai 2013 ! Ce moi-ci ! À titre indicatif, avant l’ère industrielle, elle n’avait pas dépassé le seuil de 300 ppm sur 800.000 ans…

L’alerte est lancée : au mois de mai, la concentration en CO2 pourrait bien atteindre la valeur symbolique de 400 ppm dans une grande partie de l’hémisphère nord. L’information vient des relevés de concentration effectués au Mauna Loa Observatory. Ce dernier fournit la plus longue série de mesures continues de la concentration de CO2 dans l’atmosphère. La première mesure, effectuée par Charles David Keeling en mars 1958, affichait une concentration de 316 ppm. Sur les 800.000 dernières années, hors ère industrielle, la concentration de CO2 n’a jamais dépassé 300 ppm.

Si ces mesures ne rendent compte que de l’évolution de la concentration sur le dernier demi-siècle, on estime qu’avant la révolution industrielle, la concentration de gaz carbonique n’excédait pas 280 ppm. D’après Ralph Keeling, qui a repris le flambeau de son père, si l’on continue à ce rythme, nous devrions atteindre 450 ppm d’ici quelques décennies. Les scientifiques pensent que le dernier taux de CO2 dans l’atmosphère aussi élevé remonte au Pliocène, voilà plus de trois millions d’années.

Si les prévisions visent le mois de mai, c’est parce que la courbe de Keeling évolue en dents de scie. La concentration de gaz carbonique est minimale en hiver, et les pics se produisent en général au mois de mai. Si le seuil des 400 ppm est symbolique, il sert de signal d’alarme pour rappeler qu’il faut à tout prix réduire les émissions de gaz à effet de serre maintenant si l’on veut éviter l’augmentation critique de 2 °C pour 2100.

Lire aussi : Global carbon dioxide levels near worrisome milestone