"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 25 mai 2007

Les Français ne sont pas des paresseux

Nous travaillerions trop peu, selon Nicolas Sarkozy.
Un préjugé insultant

"Il faut, paraît-il, «réhabiliter la valeur travail». Nicolas Sarkozy en a fait le thème central de sa campagne victorieuse. Il considère manifestement que la paresse actuelle des Français est la cause principale des difficultés que rencontre le pays. Il s'agit là pourtant d'une contrevérité qui aurait dû en bonne logique lui coûter l'élection tant le propos est insultant à l'égard des 22,5 millions de salariés, qui travaillent dur chaque jour, et des 2 millions de chômeurs, qui aimeraient pouvoir en faire autant.

Rien n'est plus faux en effet que ce préjugé tenace d'une France paresseuse : les salariés français figurent au contraire parmi les plus productifs au monde. Selon les chiffres du Bureau des statistiques du travail (BLS), un Français qui occupe un emploi avait produit 71 900 dollars de richesses en moyenne au cours de l'année 2005. C'est certes moins que les 81 000 dollars produits par l'employé américain moyen, mais significativement plus que les 64 100 dollars d'un Anglais, les 59 100 d'un Allemand ou les 56 300 dollars d'un Japonais... Et même en matière de temps de travail, si Nicolas Sarkozy ne se contentait pas de répéter les poncifs que lui soufflent ses amis chefs d'entreprise, il saurait que les salariés français ne sont pas, et de très loin, ceux qui travaillent le moins en Europe. Selon Eurostat, l'organisme statistique officiel de l'Union, un salarié français travaillait en moyenne 36,4 heures par semaine au troisième trimestre 2006. Contre 36,1 dans l'ex-Union à quinze pays. Les Français travaillent presque aussi longtemps que les Anglais (36,5 heures) et significativement plus que les Danois (34,6 heures) dont le modèle social est si envié, ou que les Allemands (34,5 heures) champions du monde de l'exportation. Sans parler des Néerlandais qui ne restent en moyenne que 29,8 heures au travail chaque semaine. Dans l'ex-Europe à quinze, c'est en Grèce (39,9 heures) et au Portugal (39,2 heures) qu'on travaille le plus longtemps. Rattraper la Grèce et le Portugal, est-ce cela l'ambition de Nicolas Sarkozy pour l'économie française ?

Contrairement à ce que laisse entendre le nouveau président de la République, les salariés français ne sont donc pas des paresseux ni les chômeurs de l'Hexagone des profiteurs. Pour autant, il ne fait guère de doute que les entreprises françaises rencontrent des difficultés importantes. Elles sont souvent à la peine sur les créneaux high-tech en expansion et s'en sortent nettement moins bien sur le marché mondial que les entreprises allemandes. Et cela bien que le travail soit sensiblement plus cher outre-Rhin : 33 dollars de l'heure en 2005 pour un ouvrier de l'industrie contre 24,6 en France selon les chiffres du BLS. Si la paresse des salariés n'est pas en cause, ni le coût de leur travail, est-ce que les raisons de ces difficultés ne seraient pas à chercher plutôt en priorité du côté de la tête des entreprises ? Du côté de la faible qualité de leurs dirigeants et de l'inefficacité de leurs modes de gestion ? Quand on observe, par exemple, le gigantesque gâchis que l'incurie d'un Arnaud Lagardère, actionnaire de référence, combinée à la soif de pouvoir d'un Noël Forgeard, a provoqué au sein d'Airbus, on se dit en effet que c'est surtout au niveau de ses élites économiques, de leur recrutement et de leurs habitudes de fonctionnement, que l'économie française aurait besoin d'une «rupture».

Par Guillaume DUVAL QUOTIDIEN : lundi 7 mai 2007
Guillaume Duval rédacteur en chef d'«Alternatives Economiques

mardi 22 mai 2007

Petite recette pour museler ses opposants en démocratie

1. Dans une entreprise comment faire taire les syndicalistes ?

Mettez les à des postes d'encadrement et ils se sentiront tenus par un devoir de retenue face à leurs collègues, se sentant tacitement les transmetteurs d'ordres de leur direction. Ils auront peur que les deux étiquettes soient mélangées dans la tête de leurs interlocuteurs (chef ou syndicaliste ?!?! syndicaliste ou chef ?!?!), dès lors, vous aurez gagné et vous pourrez, à loisir, abuser de vos pouvoirs de patron sans risquer d'être ennuyé par de dangereux gauchistes.

2. En politique comment faire pour faire taire l'opposition ?

Proposez leur des postes de ministres. Dès lors, soient ils acceptent et ils sont décrédibilisés, accusés de retourner leur veste, de ne pas être fidèle à leurs idéaux. Soit ils n'acceptent pas et alors ils sont accusés d'ostracisme, de refuser la main tendue et ils seront également décrédibilisés.

A vous de jouer, patrons bien gros et politiques nabots, vous avez maintenant les mains libres et la conscience bien lavée.

mardi 15 mai 2007

Voyage à Venise


En ce début de mai, je suis allé passer 3 jours à Venise avec ma petite femme.
Voyage organisé pour ses 40 ans.

C'était la première fois que nous allions visiter la Sérénissime.


Train de nuit T2 c'est-à-dire cabine pour nous deux avec coin lavabo et serviettes propres, puis petit dèj' le matin.
Arrivée à la gare de Venise et, de suite, l'éblouissement, la beauté,
le ravissement.
La sortie de la gare donne directement sur le grand canal.

Putain que c'est beau !

Nous avons pris un passe vaporetto (bus de Venise) pour trois jours, c'est-à-dire transports illimités pendant 72 h.
Nous en avons bien profité :

Le lido, Burano, Murano, vaporetto de nuit etc…

Hôtel 3 étoiles pour deux nuits et petit dèj' compris.

Puis marche à pied, puis marches de ponts.

Des ponts à n'en plus finir.
Des simples, des plus travaillés, des blancs,
des en briques, des en pierres, des célèbres.

Du monde mais pas insupportable.

Des pizzas et des pâtes.

De la perte du sens de l'orientation.

Du ciel bleu.

Du bonheur sur le visage de ma femme.

Venise c'est simple et compliqué, c'est désolé et superbe,
c'est humain et intemporel.

C'est tout simplement beau et envoûtant.