"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 29 juin 2011

Les jardins secrets des élites

« Des fermes bio sont réservées, en toute discrétion, aux hauts fonctionnaires et aux membres du Parti communiste chinois.

Le magazine Nanfang Zhoumo a dévoilé il y a peu une affaire qui a soulevé l’estomac de beaucoup de Chinois. Alors que les cas d’empoisonnements alimentaires se multiplient dans le pays, une enquête de ce journal révèle que les hauts fonctionnaires de la plupart des administrations chinoises et de l’armée s’approvisionnent dans des fermes biologiques quasi secrètes, à l’insu du contribuable. Les légumes y sont cultivés à l’engrais organique et les animaux élevés sans ces additifs qui empoisonnent les denrées de Monsieur Tout-le-Monde.

L’affaire a fait tant de bruit que la censure a contraint le magazine à retirer l’article de son site internet, et le Web chinois a aussi été nettoyé de tous les commentaires s’y rapportant. L’une de ces mystérieuses fermes réservées à l’élite a été découverte non loin du village de Liqiao, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Pékin, le long d’une route bordée de champs. Cernée d’un haut mur d’enceinte en briques et de grilles en fer, elle est composée d’un étang d’élevage et de 64 rangées de serres à légumes couvrant une superficie d’une dizaine d’hectares. » Libération.fr - 28-06-11

Démonstration supplémentaire, s’il en fallait une, que nos dirigeants- car il ne faut pas se leurrer, les nôtres doivent, très probablement, agir de façon similaire - connaissent très bien les dangers d’une agriculture chimique. Mais pourtant, en façade, ils continuent à nous vanter les bienfaits de l’agriculture polluante et extensive, soit disant sans danger pour notre santé, en sachant pourtant très bien, qu’au final, cela n’est pas si anodin que ça. Pourtant, de par leurs choix politiques, ils continuent à empoisonner leur peuple pour le plus grand profit des lobbys de la pétrochimie. N’oublions jamais que la FAO a édité un rapport montrant qu’il serait possible, moyennant volonté politique, de nourrir l’humanité rien qu’en bio qui, certes, n’améliore pas la santé mais évite juste d’ingérer (1.5 kg de pesticides par an pour un français moyen) des produit connus pour être toxiques et cancérigènes. Encore faut-il avoir la volonté politique de s’émanciper des grands groupes et grandes multinationales qui font la pluie et le beau temps sur la planète, ne voyant en l’humanité qu’un troupeau bêlant tout juste nécessaire pour s’enrichir toujours plus.

mardi 28 juin 2011

Réforme de la PAC : pour un nouveau pacte agricole solidaire et écologique

Au lendemain du G20 agricole, et après l’avis positif du Parlement européen sur les grandes lignes des propositions de Dacian Ciolos, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que la politique agricole commune atteigne les objectifs souhaités par les écologistes.

Ce lundi 27 juin, Anny Poursinoff a remis la contribution des député-es écologistes sur la Politique agricole commune (PAC) au groupe de travail PAC de l’Assemblée nationale.

« Aujourd’hui, 20% des exploitants perçoivent 80% des aides. Ce système est injuste, il faut le réformer en profondeur.» a déclaré Anny Poursinoff. « Nos paysans doivent pouvoir vivre dignement de leur travail et produire une alimentation saine et de qualité. »
Parmi les propositions écologistes :

  • une distribution des aides plus juste entre les Etats membres et entre les paysans, basée sur une dégressivité en fonction de l’accroissement des surfaces ;
  • le respect de la souveraineté alimentaire, en augmentant la production de protéines végétales en Europe plutôt qu’en important massivement du soja produit au détriment des productions vivrières locales ;
  • la lutte contre la spéculation financière et la garantie d’un revenu décent et stable ;
  • le soutien aux petites fermes, l’appui à l’emploi et aux exploitations dans des territoires isolés ;
  • des aides conditionnées à la mise en place de pratiques et modes de production respectueuses de l’environnement, pour favoriser une agriculture paysanne, locale, avec des circuits- courts de distribution et tendant vers l’agriculture biologique ;
  • une recherche publique participative qui accorde une large place à l’agriculture biologique ;
  • l’interdiction des OGM, des brevets sur les semences et le vivant.

En 2010, les Etats membres ont consacré 31% de leur budget commun aux aides directes versées aux agriculteurs. Or, en 2009, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont consacré trois fois plus à leurs dépenses militaires. De son côté, l’Union européenne a mobilisé près de cinq fois plus pour venir en aides à ses banques. Tout est donc une question de priorités… et d’arbitrages politiques !

Enfin, Anny Poursinoff a souligné la nécessité d’une réforme d’urgence du Plan Européen d’Aide aux plus Démunis (PEAD), un mécanisme inscrit dans la PAC qui représente de 20 à 50 % de la distribution alimentaire en France et dont les fonds viennent d’être divisés par cinq. Au-delà d’une nécessaire solution d’urgence pour 2012, Anny Poursinoff a interpellé le Gouvernement pour lui demander d’agir afin que l’Union européenne propose un dispositif pérenne qui assure stabilité et soutien aux personnes dont la subsistance est en jeu.

mercredi 22 juin 2011

Exploitations agricoles : la certification environnementale est née


Prévue dans la loi Grenelle 1, la démarche de certification environnementale des exploitations agricoles voit le jour. Le décret et les deux arrêtés venant définir ses modalités ont été publiés le 21 juin au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate. Il aura fallu quatre ans de travaux et de réflexions pour qu'aboutisse ce projet de certification volontaire. La démarche de certification environnementale des exploitations agricoles menant à la Haute valeur environnementale (HVE) est en vigueur.

Comme dans tout ce genre de chose, la démarche de certification est complexe et très technocratique, mais, en substance cela n’est, au final, que du verdissage d'une agriculture chimique et polluante qui n’empêche pas l’utilisation de phyto et engrais industriels. En effet après avoir passé un premier niveau d'exigences environnementales, qui consiste en un autodiagnostic, vérifié par un organisme habilité, permettant de vérifier que l'exploitation s'inscrit bien dans une démarche de progrès, l’exploitant peut espérer atteindre le second niveau de certification. Quatre domaines permettent de l'atteindre, déclinés en 16 exigences : identifier et protéger les zones les plus importantes pour le maintien de la biodiversité, adapter l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, stocker les fertilisants et en raisonner au plus juste les apports mais aussi optimiser les apports en eau aux cultures, en fonction de l'état hydrique du sol et des besoins de la plante. Bref rien que des mots, pas de chiffres, pas d'objectifs d'améliorations constantes et continues. Bref un label vert sur ce qui se fait actuellement : Ainsi les démarches existantes, comme l'agriculture raisonnée, par exemple, peuvent être directement reconnues au titre du niveau 2 de la certification environnementale.

A l’instar du HQE pour les nouvelles constructions, label de greenwashing, voici donc un nouveau label qui va apparaitre sur les étales comme un pas de plus vers le brouillage de pistes pour le consommateur et ainsi le détourner du bio. De là à penser qu’il y a une réponse positive de la part du gouvernement aux lobbys de l’agrochimie et de la pétrochimie, il y a un pas qu’il serait plausible de passer. La vigilance est donc de mise et le travail d’explication et de clarification, à prévoir, va être dense. Vigilance donc !

Bruno BOMBLED, d’après Sophie Fabrégat d’actu-environnement.com
Photo : ChantalS (actu-environnement.com)

lundi 20 juin 2011

Pourquoi nous voterons Nicolas Hulot à la Primaire, par Augustin Legrand et al.

Engagés depuis des années dans les mouvements sociaux, dans une écologie associative, mouvementiste ou politique, nous, qui revendiquons clairement qu’une écologie cohérente ne peut que remettre en cause le système économique capitaliste, ne saurait exister sans lier systématiquement émancipation individuelle, justice sociale et prise en compte des crises écologiques, appelons à voter pour Nicolas Hulot lors de la Primaire de l’écologie.

Nos parcours ne nous auraient pas amenés spontanément à nous porter sur ce choix, tant nos histoires sont différentes. Mais nous mesurons à travers nos rencontres et l’écoute que, non seulement les leçons qu’il tire de son expérience et ses propres convictions convergent aujourd’hui avec les nôtres, mais aussi qu’il est aujourd’hui la personne la mieux à même de toucher de larges catégories de la population.

Dans cet exercice compliqué qu’est une primaire, il ne s’agit pas pour nous d’être « hulotistes », « jolystes », « lhommistes » ou « stollistes », dans une logique de fan ou de partisan. Il ne s'agit pas non plus de disqualifier les autres candidat-e-s, qui défendent également des convictions fortes. A travers ce soutien, nous cherchons à soutenir la personne qui nous paraît la plus à même de porter nos idées et notre projet de l'écologie politique et toucher des classes populaires dont nous sommes trop souvent éloignés.

La trajectoire de Nicolas Hulot est celle de nombreux militants associatifs, y compris altermondialistes, qui ont rencontré et découvert que le capitalisme était un obstacle essentiel à l'émancipation humaine et à la protection de la planète, avant d'en faire une critique robuste. Cette trajectoire nous parle parce qu'elle dit aussi les capacités d'évolution des uns et des autres, les parcours d'engagement multiples qui nous ont fait converger aujourd'hui dans EELV.

Nous sommes convaincus que l’écologie ne grandira pas sans se donner les moyens de s’adresser et de convaincre ces centaines de milliers de personnes qui ne sont pas encore écologistes, qui doutent face aux politiques, qui souffrent des conséquences de la crise et des politiques libérales. Une candidature de l’écologie politique, indépendante et radicale, ouverte et exigeante, portée par une personne soucieuse de comprendre les réticences et les difficultés, d’expliquer, mais aussi de susciter l’enthousiasme, constitue une formidable opportunité de construire une alternative écologiste. Les enjeux de 2012 sont trop importants pour que nous puissions rester silencieux.

Face au président sortant et à ses politiques régressives pour les libertés publiques, la justice sociale et l’environnement ; face à la menace d’une extrême droite qui surfe sur une aspiration au repli sur soi, à des réponses populistes et démagogiques qui ne peuvent que déchirer plus encore la société ; inquiets de la faiblesse des réponses apportées par les organisations classiques de la gauche, qui sont nos alliés traditionnels, mais dont les grilles de lecture sont dépassées ; nous pensons qu’une candidature de l’écologie politique, populaire sans être populiste, radicale sans être démagogue, volontaire sans être dogmatique, ouverte et rassembleuse, sans sectarisme, peut amener l’écologie politique en 2012 à un niveau jamais atteint, et peser sur le cours des politiques, et donc de l’histoire.

C’est pourquoi, lucides et exigeants, en gardant nos différences d’approches - y compris avec Nicolas Hulot -, nous avons eu envie de vous faire partager les raisons pour lesquelles nous voterons pour lui lors de cette primaire.

Xavier Cantat, Emmanuelle Cosse, Pauline Lavaud, Augustin Legrand, Gilles Lemaire, Jacques Perreux, Eve Plenel

mardi 14 juin 2011

Du béton ou des légumes bio sur l’ancienne base aérienne de BRETIGNY ?

Lors du dernier comité de site, chargé d’étudier les reconversions de l’ancienne base aérienne de BRETIGNY et présidé par le préfet, l’étude réalisée par le cabinet SCET a été présentée aux différents acteurs locaux.

Celle-ci recommande la création de 4 pôles sur les quatre cinquième des 750 hectares libérés par l’armée, à savoir :

- un pôle économique régional de 205 hectares ;
- un pôle scientifique confié à l’INRA, déjà présent sur le site, de 250 hectares ;
- un pôle de recherche de 95 hectares en lien avec les activités de l’INRA et de l’armée ;
- un pôle d’agro-industrie de 95 hectares.

Mais le projet de création d’un lotissement d’une centaine d’hectares destiné à accueillir des producteurs maraîchers bio, pour lequel les organisations professionnelles agricoles se sont mobilisées depuis des mois, passe à la trappe !

M. Christophe HILLAIRET, président de la Chambre d’Agriculture d’ILE-DE-FRANCE, présent lors de la réunion, n’a pas manqué de réagir vivement devant ce revirement aussi inattendu que surprenant :

« Pourtant, a-t-il rappelé, la profession agricole avait été la première à proposer la création d’un pôle maraîcher de taille suffisante pour y développer la production maraîchère biologique car celle-ci est encore très loin de couvrir la demande des consommateurs de notre région. L’ancienne base 217, l’un des rares secteurs du nord de l’ESSONNE encore non urbanisé, va-t-il disparaître sous le bitume et le béton ? Elle peut constituer un lieu de production idéal à proximité immédiate de zones urbaines denses ».

« Un dossier de faisabilité très argumenté techniquement a été transmis au préfet et aux communes concernées dès la fin de l’année 2010 et celui-ci avait été bien accueilli par les services de l’Etat et une majorité d’élus»,, a précisé le président de la Chambre d’Agriculture.

« A l’occasion de la reconversion de ce site qui est propriété de l’Etat, ce dernier va-t-il renier les engagements qu’il a pris dans le cadre du GRENELLE de l’ENVIRONNEMENT et de la récente loi de modernisation agricole, sans oublier la promesse du Président de la République de réduire de moitié d’ici 2020 la consommation de terres agricoles ? Il est temps de traduire en acte le discours public en faveur du développement d’une agriculture de proximité ».

Les responsables professionnels agricoles rappellent que l’agriculture est d’abord une activité économique et qu’elle a déjà subi une perte considérable de surface : 200 000 hectares lui ont été retirés au cours des 50 dernières années pour le développement de la région capitale. Ils ne veulent plus qu’au nom de l’emploi et du logement on justifie une consommation excessive de terre, précisant que le projet de lotissement maraîcher n’a besoin que d’une part modeste des terrains libérés (13 %).

Ils sont aussi persuadés que leur cause rejoint celle des populations locales qui s’opposent à l’étalement urbain sans fin et militent en faveur du maintien d’une agriculture vivante en ILE-DE-FRANCE.

Au cours du débat, M. HILLAIRET n’a pas manqué de relever que le projet de pôle d’agro-industrie que l’étude de la SCET substitué au lotissement maraîcher n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable avec les représentants de la profession agricole.

Quand à la proposition des élus de la communauté d’agglomération du VAL D’ORGE de relocaliser le pôle maraîcher sur un autre site situé au nord-ouest de la base, elle est totalement inacceptable car ce dernier est déjà exploité par des agriculteurs et n’est pas à vendre !

Pour les présidents de Chambres interdépartementale et régionale d’agriculture d’ILE-DE-FRANCE comme pour l’ensemble des responsables professionnels régionaux, le pôle maraîcher, de par sa superficie, n’exclut pas les autres projets. Il est même complémentaire de celui de l’INRA dont il pourrait bénéficier des recherches.

Et surtout, il répond parfaitement aux attentes du PLAN BIO de l’Etat et de la Région et de tous ceux qui considèrent qu’une agriculture dynamique et diversifiée participe aussi à l’équilibre du territoire périurbain. Comment les élus régionaux et généraux ne le soutiendraient-ils pas puisqu’il correspond parfaitement à leurs attentes maintes fois exprimées dans ce domaine ?

Les représentants professionnels sont persuadés que leur projet fédère une majorité de franciliens dont ils attendent le soutien.

M. Christophe HILLAIRET
M. Hervé BILLET
pierre.missioux@safer-idf.com

vendredi 10 juin 2011

L’étalement urbain vers une catastrophe sociale et environnementale.

A l’heure du pic pétrolier qui s’annonce et de l’urgente nécessité de relocalisation des services et des productions, la loi Grenelle 2 aborde la question de l'étalement urbain et de l'artificialisation des sols sans pourtant fixer d'objectifs chiffrés. Pourtant, l'enjeu social, économique et environnemental est capital.

L’étalement urbain touche deux problématiques importantes à l’aube d’un pétrole trop cher pour maintenir en place notre modèle carboné: la mobilité des personnes et l’autonomie alimentaire.

Ainsi aujourd’hui 80 % des Français jugent que la voiture reste aujourd'hui un moyen de transport indispensable. Ce chiffre passe à 90 % pour les ruraux et les plus de 65 ans. Pourtant et c’est heureux dans ce monde organisé autour du tout voiture, cette dernière ne fait plus rêver… Seulement 30 % des personnes interrogées estiment qu'elle est un outil de plaisir. Depuis l'augmentation du prix des carburants, 56 % des sondés l'utilisent moins, 4 % envisagent même de s'en séparer. Il y a également ceux qui envisagent de déménager pour diminuer leurs dépenses de transports (4 %)… Les transports pèsent en moyenne pour 15 % du budget des ménages aujourd'hui. C'est le deuxième poste de dépense, avant l'alimentation.

Concernant l’alimentation, si l’on en croit Coline Serreau dans son film « Solutions locales pour un désordre global », aujourd’hui et avec les politiques agricoles mondialisées qui découragent la production vivrière de proximité, notre pays est entré dans une dépendance alimentaire dangereuse. Dépendance qui, si toute importation devenait impossible, entraine une autonomie de 2 jours de réserves alimentaires pour l’Ile-de-France et de 3 jours pour la France. Plusieurs causes à cela, dont la politique industrielle de l’agriculture qui a déconnecté les activités d’élevages, forestières et de cultures, autrefois intimement imbriquées en cycle de consommation/recyclage, et l’étalement urbain qui grignote l’équivalent d’un département français tous les dix ans

C’est ainsi que je ne me réjouis jamais quand je vois deçà-delà des panneaux, en plein milieu des champs, annonçant ici un nouveau lotissement ou bien encore là, la création d’une zone commerciale, temple de la consommation, peuplée de « boites à chaussures » qui rendent si laides, nos entrées de villes.

L’avenir n’est donc pas à l’utopique maison individuelle, pour tous, qui engendre individualisme, méfiance de l’autre et déplacements aux incompatibles émissions de Gaz à effet de Serre, mais bel et bien, à une reconcentration des citoyens dans les villes et les villages. Une reconcentration pour laisser la place à une agriculture de proximité, vivrière et biologique ainsi qu’aux mobilités douces, sources d’économies pour les ménages. En effet et par exemple le kilométrage annuel effectué en voiture passe de 6.000 km lorsque l’on habite en périphérie à 3.700 lorsque l’on habite en ville. La consommation annuelle de carburant passe de 474 litres à 298. Les émissions de gaz à effet de serre des ménages pour les déplacements baissent de 35 %.

Densifier l'habitat et créer une mixité des fonctions en ville


''L'idée qu'en s'installant loin du centre, on fait des économies est fausse, souligne Jean Sivardière, président de la FNAUT. Si en effet le foncier est moins cher en revanche les dépenses en chauffage et de transports sont plus élevées. Avec une hausse des prix de l'énergie, on s'oriente vers une catastrophe sociale''. Les dépenses d'énergie (habitat, transport) peuvent constituer jusqu'à 60 % du budget des ménages les plus pauvres aujourd'hui.

Si la loi Grenelle 2 inclut, dans les documents d'urbanisme, un objectif de ''consommation économe d'espace'' et une ''analyse de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers'', aucun objectif chiffré n'est donné. ''L'étalement urbain se poursuit'', relève Pierre-Yves Appert.

Pour la FNAUT, il faut densifier l'habitat autour des gares afin de concevoir un aménagement en étoile autour des axes de transport collectif, développer des contrats d'axe pour développer les nouveaux quartiers autour de nouvelles lignes de transport. ''Il faut également se méfier des idées reçues : densifier, ce n'est pas entasser les gens dans des immeubles. Les logements haussmanniens sont beaucoup plus denses que les tours du XXIIIè''. explique Jean Sivardière

La FNAUT préconise également de taxer plus fortement les logements inoccupés afin de favoriser leur remise sur le marché. 100.000 logements seraient libres à Paris, 6.000 dans une ville comme Grenoble.

Alors une fois de plus les signaux d’alertes sont au rouge, les experts relayés par les écologistes interpellent, mais les décideurs peinent à réaliser que cette lutte, contre l’étalement urbain, est également une priorité vitale à moyen terme. S’il fallait s’en convaincre il suffirait de regarder le projet mégalomaniaque du Grand Paris avec, notamment, l’aménagement du plateau de Saclay qui prévois le bétonnage de celui-ci, au détriment des terres agricoles et du bon sens (reconstruction de la fac d’Orsay sur le plateau plutôt que sa réhabilitation dans la vallée, par exemple). Alors pour calmer les esprits l’Établissement public Paris Saclay, chargé de l’aménagement du plateau, propose 2300 ha non urbanisables … sans dire que ces hectares comprendraient des parcelles non dédiées à l'agriculture comme par exemple les terres de l'aéroport de Toussus le Noble. La confrontation suicidaire et stupide entre alimentation et logement a encore de beaux jours devant elle.

Bruno BOMBLED, d’après Sophie Fabrégat (actu-environnement.com), Coline Serreau et Europe Ecologie – Les Verts
Photo : Henrick V. (actu-environnement.com)

jeudi 9 juin 2011

Cinq raisons de voter Nicolas Hulot

L'avenir ne se fera pas sans écologie. Reste pour nous à saisir cette chance, à choisir celui ou celle qui en portera l'élan et qui saura imposer dans le débat public l'idée d'une réelle transition écologique et sociale, à l'heure où tous les ressorts du modèle actuel sont épuisés. Cinq bonnes raisons de soutenir la candidature de Nicolas Hulot.

1. C'est un candidat neuf, que la politique n'a pas usé. Capable de chambouler le débat, de bousculer les appareils ; capable aussi de ramener au cœur la voix de la société civile. Son engagement, Nicolas Hulot a toujours tenu à ce qu'il reste citoyen avant que d'être politique. Par deux fois, il a même refusé un ministère – soucieux sans doute de garder une authentique liberté de parole et de proposition. Médiateur puis conseiller, il n'a eu de cesse de faire le pont entre l'action associative et les dirigeants en place. Le pouvoir, il en a observé les rouages, les travers parfois – comme Eva Joly, d'une autre manière. Mais plus qu'elle sans doute, il a côtoyé aussi les bonnes volontés : initiatives citoyennes, à l'école ou en entreprise, associations, comités de réflexion, ONG, etc. Toutes ces forces vives, ces talents qui sont le terreau du progrès, Nicolas Hulot les connaît ; depuis vingt ans qu'il œuvre au sein de sa fondation, lui-même en a été partie prenante, en a fouillé le potentiel et la diversité. Plus qu'aucun autre – parce qu'il a su faire ce lien entre les différents acteurs de la vie publique – il saura où chercher, où soulever l'enthousiasme, où dénicher l'inventivité… et surtout, il saura leur rouvrir la porte de l'action politique !

2. Il est capable d'élargir l'écologie à tous. Et c'est peut-être son atout le plus inestimable ! Les appartenances, les rancœurs, Nicolas Hulot n'en a que faire ; la seule chose qui lui importe, c'est d'aller auprès des gens et expliquer que notre modèle est arrivé à un point d'échec, qu'il ne produit plus que de l'inégalité et de la violence, et que nous devons le réinventer. Cette conviction, lui peut la faire entendre partout parce que son langage est constructif et apaisé. Et cela, fait de lui l'un des seuls capables d'éveiller l’idée du changement. Quoi de plus porteur d’avenir ?

3. C'est un véritable pédagogue, éloquent et populaire. Personne ne songe d'ailleurs à lui nier cette qualité évidente : la facilité avec laquelle il sait s'adresser aux gens. Nicolas Hulot, c'est celui dont l'émission a sensibilisé des millions de Français à la fragilité des écosystèmes, au respect de la vie et à la compréhension entre les peuples ; c'est celui qui a mené l'opération Défi pour la Terre, engageant plus de 830 000 personnes sur une série de petits gestes au quotidien ; celui encore qui a bouleversé la campagne de 2007 en réunissant plus de 730 000 signatures autour de son Pacte écologique. Cette attention qu'il suscite dans l'opinion, c'est un avantage considérable si l'on désire porter une alternative ! Ajouté à cela l'apport intellectuel d'une multitude de sagesses et de démarches innovantes rencontrées aux quatre coins du globe, et qui sont autant de prémisses du changement ; s'il n'y a pas là de quoi remporter l'adhésion et l'enthousiasme, alors que faut-il ?

4. C'est un homme habité par l'urgence écologique. Un homme qui a vu de ses yeux les engrenages et les désastres du productivisme, qui a senti « la planète rétrécir sous [ses] pieds ». C'est un fait : aux yeux de beaucoup, le simple parcours de Nicolas Hulot incarne une prise de conscience ; beauté de la nature, péril de la nature, péril pour l'homme, injustice sociale. Cette cohérence qui traverse son engagement, et la sincérité qui le porte, elles seront formidablement communicatives ! Parce que chacun a pu assister à ce cheminement, d’un homme que rien ne destinait à l’arène politique, qui confiait même la craindre un peu, et qui finalement s’y lance par la force des convictions après des années d'action citoyenne et de pédagogie. Rien que cela, c'est un geste fort, qui ne manquera pas de parler aux gens, de les questionner, de les inspirer…

5. Il porte la voix du monde. Pendant près de vingt-cinq ans d'activité professionnelle, Nicolas Hulot a eu la chance et le privilège d'aller au-devant du monde ; incomparablement plus qu'aucun politicien, il en a appréhendé les richesses, la diversité biologique, culturelle, ethnique, mais aussi les fragilités et les détresses. Ce patrimoine, pour ainsi dire, fait de lui un candidat naturel des valeurs de codéveloppement, de justice sociale et de solidarité. Et cette voix qu'il porte – comme d’autres, mais plus fort encore – c'est celle de l'idéalisme et du droit. Celle d'une France qui n'accepte plus de se bâtir sur la misère d'autrui ; qui n'accepte plus le jeu des nations égoïstes et de l'enrichissement absurde où la condition humaine n'a plus sa place. D’aucuns diront qu'en temps de crise, nous aurons besoin de réalisme plus que d’idéalisme – façon trop souvent détournée d'excuser le cynisme. Mais c'est l'idéalisme qui a bâti les grandes choses, l'idéalisme qui a porté les révolutions, l'idéalisme encore qui a fait de la France la Patrie des Droits de l'Homme : une nation universelle. Cette voix-là, elle mérite qu'on l'entende ! Ou du moins, elle mérite qu'on lui donne sa chance. Et pour l'heure, force est de reconnaître que personne en France ne lui offre autant d'écho que Nicolas Hulot.

Alors, à tous ceux qui ont envie de croire dans cette voix :

N'hésitez pas ! Vous aussi votez Nicolas Hulot

D'après Trineor - lepost.fr

mercredi 8 juin 2011

Gasland : le film


Kyoto ne sera pas remplacé à temps, selon l’ONU

La Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique a entamé une nouvelle session à Bonn.

Les négociations sur le climat reprennent dans une atmosphère plus que délétère. Le premier jour de la réunion de Bonn (du 6 au 17 juin) sur le changement climatique, la chef de l’ONU pour le climat, Christiana Figueres, a affirmé qu’il était déjà trop tard pour respecter le calendrier initialement prévu pour donner un avenir au protocole de Kyoto.

"Même s'ils étaient en mesure de s'entendre sur un texte légal relatif à une seconde période d'engagements (de Kyoto), cela nécessiterait d'amender le protocole de Kyoto, ce qui requiert des ratifications par les parlements de la part de trois quarts des parties, il nous faut donc présumer qu'il n'y aura pas assez de temps entre Durban et la fin 2012 ", a expliqué Christiana Figueres, citée par Reuters, lundi 6 juin.

La réunion de Bonn doit porter sur la mise en œuvre des objectifs de la rencontre qui a eu lieu à Cancun en décembre 2010, la poursuite du protocole de Kyoto après 2012 et la préparation du sommet de Durban, en décembre 2011.

Un cri d’alarme

Or, la chef de l’ONU en charge du climat, Christiana Figueres, s’est montrée très alarmiste sur l’état des négociations.

"Nous nous mettons dans un scénario pour lequel il nous faudra développer des technologies plus puissantes pour capturer les émissions de gaz à effet de serre de l’atmosphère", a-t-elle expliqué, dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian. "Nous prenons un chemin très risqué."

D’autant plus que l’Agence internationale de l’énergie relevait des émissions record pour l’année 2010, a-t-elle souligné, ce qui implique davantage d’efforts pour réduire le rejet de carbone dans l'atmosphère.

1 milliards de dollars

Selon elle, les Etats doivent agir rapidement s’ils veulent réaliser des économies. "Il faut ajouter un milliard de dollars aux coûts [du changement climatique] pour chaque année de retard", a-t-elle averti.

Enfin, la responsable de l’ONU a insisté sur le fait que l’objectif des négociations devrait porter sur une limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.

Mais, à ce stade de la négociation, le renforcement des objectifs initialement prévus (2°C) à peu de chance d'être validé par les Etats déjà réticents à se mettre d'accord.

Anthony Favalli
7-06-11 - euractiv.fr

mardi 7 juin 2011

Gaz de schiste : les sénateurs reportent l'adoption du texte

Mercredi 1er juin, les sénateurs ne sont pas parvenus à adopter le projet loi sur les hydrocarbures non conventionnels et la fracturation hydraulique. La conférence des présidents se réunira le 8 juin afin de décider d'une nouvelle date.

Les élus de l'opposition étant plus nombreux dans l'hémicycle que leurs homologues de la majorité, le président de séance a fait procéder à un vote par scrutin public qui permet aux représentants d'un groupe de voter pour leurs collègues absents. Problème, la procédure est bien plus longue que l'habituel vote à main levé et les sénateurs n'ont pu se pencher que sur quatre des quelque 30 amendements déposés. En l'occurrence, les quatre amendements, déposés par l'opposition comme la quasi-totalité des amendements, ont été rejetés.

La majorité n'est pas convaincue selon le PS

En commission, les sénateurs ont modifié le texte voté à l'Assemblée nationale en autorisant la fracturation hydraulique "à des fins scientifiques." Une nuance qui altère un texte qui interdisait la technique, après le vote des députés.

À l'issue de la séance du 1er juin, le groupe socialiste estime que l'absentéisme des sénateurs de la majorité démontre qu'ils ne sont pas convaincus par le texte.

Par ailleurs, le fait de maintenir les permis d'exploration accordés par le gouvernement, dès lors qu'il n'y a pas de recours à la fracturation hydraulique, ne rassure pas les opposants à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels. "Pouvez-vous croire que les sociétés, après avoir obtenu les permis, vont déclarer désormais qu'elles utilisent la technique de fracturation hydraulique ?", a demandé Nicole Bricq (Seine-et-Marne, PS). Pour la sénatrice à l'origine de nombreux amendements au projet de loi, la majorité cherche "à éteindre la contestation" grâce à ce texte, mais elle "n'y parviendra pas."

Philippe Collet
03 Juin 2011 - actu-environnement.com