"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mardi 28 juin 2011

Réforme de la PAC : pour un nouveau pacte agricole solidaire et écologique

Au lendemain du G20 agricole, et après l’avis positif du Parlement européen sur les grandes lignes des propositions de Dacian Ciolos, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que la politique agricole commune atteigne les objectifs souhaités par les écologistes.

Ce lundi 27 juin, Anny Poursinoff a remis la contribution des député-es écologistes sur la Politique agricole commune (PAC) au groupe de travail PAC de l’Assemblée nationale.

« Aujourd’hui, 20% des exploitants perçoivent 80% des aides. Ce système est injuste, il faut le réformer en profondeur.» a déclaré Anny Poursinoff. « Nos paysans doivent pouvoir vivre dignement de leur travail et produire une alimentation saine et de qualité. »
Parmi les propositions écologistes :

  • une distribution des aides plus juste entre les Etats membres et entre les paysans, basée sur une dégressivité en fonction de l’accroissement des surfaces ;
  • le respect de la souveraineté alimentaire, en augmentant la production de protéines végétales en Europe plutôt qu’en important massivement du soja produit au détriment des productions vivrières locales ;
  • la lutte contre la spéculation financière et la garantie d’un revenu décent et stable ;
  • le soutien aux petites fermes, l’appui à l’emploi et aux exploitations dans des territoires isolés ;
  • des aides conditionnées à la mise en place de pratiques et modes de production respectueuses de l’environnement, pour favoriser une agriculture paysanne, locale, avec des circuits- courts de distribution et tendant vers l’agriculture biologique ;
  • une recherche publique participative qui accorde une large place à l’agriculture biologique ;
  • l’interdiction des OGM, des brevets sur les semences et le vivant.

En 2010, les Etats membres ont consacré 31% de leur budget commun aux aides directes versées aux agriculteurs. Or, en 2009, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont consacré trois fois plus à leurs dépenses militaires. De son côté, l’Union européenne a mobilisé près de cinq fois plus pour venir en aides à ses banques. Tout est donc une question de priorités… et d’arbitrages politiques !

Enfin, Anny Poursinoff a souligné la nécessité d’une réforme d’urgence du Plan Européen d’Aide aux plus Démunis (PEAD), un mécanisme inscrit dans la PAC qui représente de 20 à 50 % de la distribution alimentaire en France et dont les fonds viennent d’être divisés par cinq. Au-delà d’une nécessaire solution d’urgence pour 2012, Anny Poursinoff a interpellé le Gouvernement pour lui demander d’agir afin que l’Union européenne propose un dispositif pérenne qui assure stabilité et soutien aux personnes dont la subsistance est en jeu.

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