"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 30 décembre 2015

En vrac : Capitalisme, pollutions marines, étalement urbain ...

Capitalisme : Le MEDEF et le Gouvernement vous souhaitent un joyeux Noël.


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Pollution : C’est un revers pour les défenseurs de l’environnement dans l’affaire des boues rouges. Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a autorisé la société Alteo, mardi 29 décembre, à poursuivre l’exploitation de ses usines sur le site de Gardanne et surtout à rejeter en mer, pendant six ans encore, les effluents aqueux résultant de la production d’alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques, à 7 km au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été ainsi déversées sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne depuis 50 ans. « A l’heure où l’opinion française redoute les délocalisations », il est impératif de « sauvegarder plusieurs centaines d’emplois », avaient justifié les commissaires chargés de l’enquête.

Définitivement le chantage à l'emploi est une chose bien commode pour les pollueurs et autre sagouin. Au nom de l'emploi le pire est toujours justifiable. La fin justifie toujours les moyens dans notre monde et qu'importe les conséquences pour les Hommes, l'environnement et l'avenir.


Un chien de mer, petit squale, péché à la palangre 
le 16 juillet 2015 par 300 m de fond dans le canyon de Cassidaigne. 
Le pêcheur ne connaissait pas la zone... Photo : Gérard Carrodano
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Étalement Urbain : Le regroupement de communes n'est-il pas une fuite en avant ? Le regroupement de communes n'est-il pas la porte ouverte à l'expansion urbaine qui représente, en France métropolitaine, aujourd'hui 100 000 ha de terres artificialisées tous les ans ?

Le regroupement de communes, en une seule (différent des interco), destiné à palier aux baisses de subventions de l'état, ne risque-t-il pas d'être un appel à bétonner les "dents creuses", ces espaces naturels ou agricoles - méprisés par les élus car cela rapporte moins qu'une immonde zone commerciale ou un lotissement - qui existent entre chaque communes et cela sous les prétextes d'unité géographique, d'homogénéité ou de continuité territoriale ?

Cet argument de la "dent creuse" est cet argument que l'on me sortait, en permanence, quand j'étais élu et quand je disais que ces espaces agricoles ou naturels n'étaient pas des "dents creuses" et qu'il était important de les préserver, on me disait "mais y'a rien là !!!!". Pfff !!!!

L'étalement urbain de l'agglomération parisienne 
au cours du 20ème siècle (à gauche en 1900 – à droite en 1994)

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samedi 26 décembre 2015

Pierre Rabhi : "Un changement de la société sans changement humain est irréaliste"

Cela fait plusieurs dizaines d’années qu’il répète la même antienne. Mais ce n’est que depuis peu que Pierre Rabhi suscite enfin l’intérêt. Conférences dans la France entière, ouvrages devenant des best-sellers, interviews à la pelle… Né dans une oasis au sud de l’Algérie avant de s’installer en France, le paysan et philosophe de 77 ans inspire au-delà du cercle des initiés et attire autour de lui de nombreuses personnalités, notamment du monde de l’entreprise. Pionnier de l’agroécologie, il défend le principe d’une vie sobre et frugale, plus respectueuse de l’homme et de la terre. Rencontre.


Novethic. Vous étiez très critique à l’égard de la COP21, la conférence onusienne sur le climat. Elle s’est conclue par un accord entre 195 pays, qualifié d’ "historique et d’ambitieux". Est-ce que vous êtes revenu sur votre position ?

Pierre Rabhi. Pas du tout. Je ne suis pas pour ces grand-messes où l’on traite la question de l’écologie de façon subsidiaire, en la mettant à l’agenda pendant deux semaines, alors que c’est le fondement même de la vie. Cela ne rime à rien tant que l’humanité n’aura pas compris que l’écologie est son avenir. Le danger c’est que l’on fait croire aux citoyens que l’on agit pour la planète alors qu’en réalité, nous continuons à épuiser partout ses ressources. Nous entretenons là une immense illusion. Je dis toujours que s’il y a des extra-terrestres quelque part qui nous regardent, ils doivent se dire que l’homme est tout sauf intelligent. Je trouve que la formule de l’écrivain Alain Fournier "nous ne savons pas où nous allons mais nous y allons" est des plus actuelles. Ce qu’il faut, c’est prendre les choses à bras le corps et prendre des décisions radicales.

Novethic. Comment justement faire bouger les lignes ?

Pierre Rabhi. Le premier maillon de l’action est déjà de prendre conscience de notre inconscience. Nous sommes installés dans ce qui est proposé comme une vérité mais qui détruit la vie. Nous avons besoin de la nature mais la nature n’a pas besoin de nous. Une fois que nous aurons compris cela, nous pourrons sortir de notre inconscience.

Croire qu’il peut y avoir un changement de la société sans qu’il y ait un changement humain est irréaliste. On ne peut pas d’un côté manger bio et de l’autre exploiter son prochain. On ne peut pas se défausser. Si je veux que le monde change, je dois changer pour être dans la cohérence. Le système éducatif par exemple doit inciter les enfants à la coopération. La subordination des femmes, qui est une anomalie terrible, doit cesser. Tant que tout cela ne sera pas mis en place, je ne vois pas comment il peut y avoir un réel changement.

"L’être humain peut parfaitement se nourrir sans dégrader la nature"

Novethic. Pour changer de paradigme, vous prônez notamment l’agroécologie, que vous pratiquez depuis plus de 40 ans dans votre ferme. Le concept est de plus en plus usité et est même à l’origine de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, adoptée en 2014. Est-ce une bonne chose ?

Pierre Rabhi. Je crois qu’il y a beaucoup trop de théories dans ce monde et pas assez d’actions. La question de la famine dans le monde n’est pas réglée avec un enfant qui meurt de faim toutes les sept secondes. Quand j’étais ouvrier agricole, j’ai vécu de près l’impact des pesticides sur la santé et sur l’environnement. J’ai vu des collègues mourir, intoxiqués. C’est pourquoi je défends le modèle de l’agriculture écologique.

L’être humain peut parfaitement se nourrir sans dégrader la nature et même en l’améliorant, c’est ce que je fais dans ma ferme. Mais l’agriculture écologique ce n’est pas seulement une technique, c’est une philosophie, une déontologie. Elle s’accompagne forcément d’un changement humain.

Nous ne pouvons pas rester dans le processus "me nourrir en détruisant". Nous ne sommes pas sur cette terre pour servir un système injuste et inégalitaire. Un système où une minorité insatiable ruine et affame le reste. Dissiper les ressources, polluer les océans, détruire les forêts, tout cela rentre dans l’idée de croissance économique. On ne regarde que le résultat comptable sans prendre en compte les conséquences de cette économie. Nous sommes à côté de la plaque, dans l’obscurité la plus totale.

Novethic. Vous dites que le déclic pourrait venir d’une crise alimentaire…

Pierre Rabhi. Une crise alimentaire pourrait en effet permettre de remettre les pendules à l’heure et de se rendre compte de ce qui est vraiment essentiel. Nous croyons être dans la certitude. Mais l’organisation même de la production de nourriture, la monoculture extensive, la standardisation font que le moindre grain de sable dans la machine - sécheresses, virus, pluies extrêmes…- peut créer une pénurie de très grande ampleur, qui affectera en priorité les villes.

J’assiste avec beaucoup de tristesse à l’extinction du monde paysan. Près de chez moi, il n’y a plus aucune ferme, les agriculteurs ont disparu d’années en années, laissant leur place à des industriels de la terre. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont devenus la catégorie professionnelle qui se suicide le plus. Ils nourrissent les banques, les marchands d’engrais, les supermarchés tandis qu’eux n’ont cessé de s’appauvrir.

Je pense qu’il faut revenir à des petites ou moyennes structures, de la polyculture, de l’élevage, tout cela à taille humaine. Ce serait plus rassurant, notamment dans le contexte de changement climatique que nous connaissons et avec les conséquences qu’il va avoir sur la production agricole.

"La société vit dans une immense détresse"

Novethic. Aujourd’hui, nous assistons à un foisonnement d’initiatives locales, de solutions citoyennes. Est-ce que nous sommes en train d’opérer ce changement ?

Pierre Rabhi. Le fait que le modèle de société soit en faillite crée une insécurité. Et c’est cette insécurité qui amène à se demander s’il n’y a pas d’autres voies, d’autres chemins. Nous sommes effectivement en phase de transition, mais on ne sait pas bien vers quoi. Soit l’humanité s’élève et donne une bonne orientation à son histoire, soit elle reste prisonnière dans cette mentalité archaïque et ça ira alors de plus en plus mal. En résumé, s’il y a des initiatives qui essaient de construire un nouveau modèle, il perdure un système qui lui ne cesse de détruire. Donc je suis un peu dans ce dilemme : ni pessimiste, ni optimiste.

Ce qui est sûr c’est que la société vit dans une immense détresse – il n’y a qu’à voir la consommation exponentielle d’anxiolytiques – et en tant qu’humaniste, je refuse cette situation. Quelque chose me pousse à ne jamais baisser les bras, à ne jamais renoncer. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé le mouvement des Colibris (1) et nous appelons chacun à ne pas se lamenter mais à faire sa part, tout comme le petit oiseau qui tente d’éteindre l’immense incendie. Mon vœu le plus profond est que l’humain soit heureux, qu’il soit dans la légèreté, dans cette sensation supérieure à toutes les autres qui est la joie, le bonheur d’exister. Tout le monde court après ça. Mais on court très mal.

"Nous voulons sortir de la marginalité"

Novethic. Pour parvenir à ce bonheur, vous défendez aussi l’idée d’une sobriété heureuse. Est-ce que vous l’avez atteinte en vous installant définitivement en Ardèche comme paysan ?

Pierre Rabhi. Avoir ma ferme en Ardèche était pour moi une évidence et une protestation. Lorsque l’on m’a proposé de troquer toute mon existence contre un salaire, j’ai dit non parce que je considérais que ma vie valait plus qu’un salaire. Je n’avais pas envie d’avoir cette laisse. Par le retour à la terre, j’ai trouvé un moyen d’être en cohérence avec moi-même mais aussi de protester pacifiquement et de montrer qu’autre chose était possible, de matérialiser l’alternative. C’est pourquoi je dis toujours que je suis un homme d’action, et que mes mots ne sont pas que de belles paroles.

L’idéologie dominante prône que c’est avec la modernité que l’être humain va être libéré. Mais au lieu de ça, il est incarcéré à vie dans ce système. De la maternelle à l’université, il est enfermé, les jeunes appelant ça le bahut. Puis, ils vont travailler dans des boîtes, auxquelles ils se rendent en caisse. Et le week-end, ils vont encore s’amuser en boîte. Il y a même la boîte où on met les vieux quand on les a bien usés avant qu’ils rejoignent une autre boîte, définitive celle-là.

Novethic. Outre le mouvement des Colibris que vous avez initié, vous avez fondé le mouvement Terre et Humanisme pour la transmission de l’éthique et de la pratique agroécologique en France mais aussi au Niger, au Mali ou au Maroc. Quelles sont vos ambitions ?

Pierre Rabhi. Notre objectif, avec les différentes initiatives que nous mettons en place en France mais aussi en Afrique, ce n’est pas d’être seulement ceux qui rafistolent le système. Nous voulons sortir de la marginalité pour entrer au cœur de la problématique sociale. Une problématique qui est éminemment politique. Nous voulons démontrer qu’il n’est pas possible de garder un modèle comme celui que nous connaissons puisqu’il ne satisfait pas, qu’il dégrade la nature et crée des inégalités et de la misère.

Propos recueillis par Concepcion Alvarez - Novethic
Photo : Guillaume Atger - Novethic

jeudi 24 décembre 2015

Et si nous atteignions les limites de la croissance économique ?


[...] Le culte de la croissance est à ce point ancré dans l’esprit des dirigeants politiques que, même lorsqu’ils tiennent des discours enflammés sur la lutte contre le changement climatique, ils s’empressent de rappeler qu’elle demeure un impératif. M. François Hollande a donné le ton lors de son intervention à Sassenage, en Isère, en août 2015 : « Vous savez que la France va accueillir la Conférence sur le climat ; elle doit donc être exemplaire. En même temps, la transition énergétique, l’enjeu climatique, est aussi un défi pour la croissance. La croissance, nous voulons la soutenir, la stimuler. En définitive, elle est là dès lors que nous utilisons les outils de la transition énergétique. » Le président français a ensuite prononcé le mot « croissance » quatorze fois en deux minutes. [...]

[...] Et si nous atteignions les limites de la croissance économique ? [...]

Deux articles passionnants sur ce sujet, l'un sur Reporterre et l'autre sur le Monde diplomatique.

Reporterre : 
Le prix du pétrole est bas ? C’est pourtant sa fin. 
Qui annonce la fin de la croissance.

Le Monde diplomatique : 
Croissance, un culte en voie de disparition.

mardi 22 décembre 2015

l'ACIPA accuse ....


Devant le silence assourdissant des responsables face à nos arguments contre le "transfert" de l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre Dame des Landes, devant la poursuite implacable d'un projet inutile, coûteux et destructeur, devant les annonces réitérées de reprise imminente des travaux, nous sommes contraints de dénoncer les comportements irresponsables et condamnables qui ont mené à cette impasse.

Nous accusons de rétention d'informations capitales :

la Direction Générale de l’Aviation civile (DGAC) pour n'avoir toujours pas transmis, malgré l'avis de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA) l'étude complète du cabinet JLR conseil sur les gains de temps pour les passagers, étude qui a permis de justifier économiquement le transfert et donc fondé la Déclaration d'Utilité Publique en 2007 ; la même DGAC pour n'avoir jamais répondu aux questions techniques du CéDpa posées à la fois par l'intermédiaire de la commission du dialogue et en direct lors des réunions de l'automne 2013 ;

l’État qui, même après la signature du contrat de concession avec Aéroport du Grand Ouest, n'a jamais transmis le cahier des charges initial qu'il avait proposé aux candidats à la construction d'un nouvel aéroport.

Nous accusons de manipulations et mensonges :

la DGAC, notamment M. Schwach, ancien sous-directeur, signataire de la convention de financement, et M. Gandil directeur et supérieur hiérarchique de M. Schwach, pour avoir produit en 2013 deux études partiales pour justifier à nouveau le transfert de l'aéroport. La première étude portait sur la possibilité technique de rester à Nantes-Atlantique en adaptant l'infrastructure, la seconde sur le Plan d'Exposition au Bruit (PEB) qui résulterait du maintien de l'aéroport sur place. Présentées lors de trois réunions en préfecture de Nantes (28/10, 06/11, et 27/11 2013), elles ont été orientées pour aboutir à un coût excessif de rénovation, et à une augmentation invraisemblable des zones de bruit :

Preuves flagrantes de la manipulation :

  • les superficies prévues au contrat de concession signé par l’État avec AGO pour la nouvelle aérogare de Notre Dame des Landes, sont inférieures à celles de l'actuel aéroport mais aussi très largement inférieures à celles demandées par la même DGAC pour rester à Nantes-Atlantique (cf article du Canard enchaîné du 13 octobre 2014, travaux de l'Atelier Citoyen) ;
  • le coût estimé de la rénovation est majoré de façon abusive, voire ridicule (600 000€ pour la déconstruction et reconstruction du chenil) par rapport à toutes les réalisations récentes (Bordeaux, Marseille par exemple) ;
  • alors que les zones de bruit rétrécissent en France et dans le monde (CDG, USA, Royaume Uni) le PEB réalisé par la DGAC pour 2030 et au-delà a été bâti sur des hypothèses totalement contraires à la vraisemblance et déjà démenties par la réalité.

M. Gandil, numéro 1 de la DGAC, pour avoir, lors de la conférence de presse tenue avec M. le Préfet de Région Christian de Lavernée le 16 décembre 2013, affirmé sur la base de ces études mensongères que se trouvait à nouveau validée la nécessité du transfert, au mépris de la vérité et de la transparence promise pourtant par F.Cuvillier, Ministre des Transports ;

M. Doré, sous-préfet en charge du dossier à la Préfecture de Région de 2011 à 2015, pour avoir édulcoré le compte rendu de la dernière réunion du 27 novembre 2013, en refusant le verbatim fourni. Il a ainsi évité que n'apparaissent certains propos tenus par la DGAC et son sous-directeur, sans doute gênants. Après interpellation insistante, le Préfet aurait rajouté le verbatim au compte rendu en annexe, annexe que personne ne lira jamais ;

la Commission du Dialogue pour avoir volontairement laissé dans son rapport une contre-vérité sur la nécessité d'isolation phonique supplémentaire pour toute construction en zone D du PEB alors qu'elle a été avertie avant la fin de la rédaction que ce n'était plus le cas ;

Nous accusons d'obstruction délibérée :

la DGAC et les Préfets successifs, présidents de la commission consultative de l'environnement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, pour avoir refusé depuis des années la révision du Plan de Gêne Sonore de l'aéroport alors même que les trajectoires ont été modifiées par la même DGAC. Cette révision pourrait en effet montrer une réduction des zones de bruit, ce qui mettrait à mal un des arguments les plus utilisés pour justifier le transfert.

Nous accusons d'inconséquence ou de mensonge :

l’État qui affirme d'intérêt général majeur le transfert à NDL notamment au nom des nuisances sonores et de la santé publique, mais qui a renoncé au transfert de l'aéroport de Toulouse alors que les logements inclus dans le Plan de Gêne Sonore y sont au nombre de 20 543 contre 1751 à Nantes ;

le Préfet des Pays de Loire, M.Comet qui a affirmé à un journal local (Ouest-France du 21 juin 2014) ne pas s'être occupé de l'aéroport de Toulouse alors qu'il a signé une lettre expliquant pourquoi l’État renonçait à son transfert avec des arguments identiques à ceux qui sont les nôtres ici (lettre de février 2013 au Président du SCOT de l'Ariège).

Nous accusons de mauvaise gestion délibérée :

la Chambre de Commerce et d'Industrie, gestionnaire de Nantes-Atlantique jusqu'en 2010 pour avoir sciemment refusé de maintenir à niveau l'aéroport pour mieux justifier le transfert à Notre Dame des Landes : extensions limitées, gaspillage de l'espace par agrandissement des parkings, aménagements intérieurs inefficaces ;

l’État pour les mêmes raisons (absence de radar, et autres équipements d'aide à la navigation).

Nous accusons d'erreur manifeste d'appréciation et/ou d'incompétence :

les élus partisans de ce transfert, et notamment les Présidents des grandes collectivités locales (JM. Ayrault, J. Auxiette, P. Mareschal) qui ont emporté le vote de leurs assemblées. Nous les accusons pour leur refus d'examen du fond du dossier, pour leur engagement irréfléchi d'argent public et pour leur mépris des contre-expertises produites ;

les ministres des transports et les premiers ministres successifs pour les mêmes raisons.

Nous accusons de provocation et de manipulation de l'opinion publique :

tous ceux qui veulent criminaliser et discréditer notre opposition en nous assimilant à de dangereux terroristes ; nous ne sommes ni la « vitrine légale d'un mouvement armé » ni une « minorité ultra-violente ».

Nous accusons le gouvernement de méthodes bien peu démocratiques (fichage de la presse, surveillance des opposants, interdictions injustifiées) et d'usage disproportionné de la force lors de manifestations.

Nous accusons toutes les personnes nommées ci-dessus de comportements indignes de politiques en charge de l'intérêt général et de hauts fonctionnaires d’État. Nous les tenons pour responsables de la faillite intellectuelle et morale que révèle ce dossier.

Nous mesurons la gravité de nos accusations et attendons sereinement les réactions qu'elles pourraient susciter.

Nous attendons enfin du Président de la République qu'il entende notre colère légitime, lui qui a affirmé « que la transparence est la première condition de la démocratie participative », lui qui a affirmé vouloir que « sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte » (discours du 27 novembre 2014).

Les co-présidents de l'ACIPA
Anne-Marie Chabod - Dominique Fresneau - Christian Grisollet

dimanche 13 décembre 2015

COP21 : Sauver la planète sans contrarier le système qui la détruit.

Quelle est belle cette humanité que l'on voit à la télé, à la radio et sur les réseaux sociaux devant l'accord à minima sur les changements climatiques, qui a été obtenu, à Paris, lors de la COP21. La communication aura été bien faite alors que nous sommes toujours sur la trajectoire des +3 degrés. 


Essayons de comprendre ce qui découle de la signature de l'accord de Paris et révélons l'arnaque.

Commençons par du positif, l'accord qui vient d'être signé, acte que les états reconnaissent des responsabilités différenciées dans les changements climatiques et vise de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 degrés. Super !!!! La mention du seuil de 1,5 °C était une revendication portée par les petits Etats insulaires menacés de submersion par la montée des mers. Mais il faut bien le reconnaître elle a surtout une portée symbolique et politique, car rester sous le plafond de 1,5°C est parfaitement irréaliste en l’état actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce 1,5°C est donc un objectif pieux car les contributions actuelles des états ne permettent pas d'espérer un réchauffement à moins de trois degrés. Dans l'accord il est seulement prévu de viser « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible ». Dès que possible !?!? Et c'est quand « dès que possible » ? Et il aura quelle hauteurs, ce pic ? Des versions antérieures retenaient pourtant un objectif de baisse de 40 % à 70 %, ou même de 70 % à 95 %, d’ici à 2050. Ces mentions, jugées trop contraignantes par certains pays, ont été gommées. Rappelons que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) juge nécessaire de baisser de 40 % à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050, pour éviter un emballement climatique incontrôlable.

Ainsi l'accord ne fait pas référence à la nécessite de réduire la consommation des fossiles et n’évoque pas les énergies renouvelables. La taxation du gaz carbonique destinée à promouvoir les économies d’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre a été abandonnée. Tout cela alors que selon les scientifiques il nous faut renoncer à l’exploitation de 80% des gisements d’énergies fossiles : pétrole, gaz, charbon. Il faut les laisser dormir dans le sous sol pour espérer stabiliser le climat mondial.

Un grand absent, également, des négociations aura été l'agriculture industrielle alors que ses émissions de gaz à effet de serre représentent près de 30% des émissions mondiales. Le texte souligne que les réductions d’émissions de gaz à effet de serre ne doivent pas menacer la production agricole. « C’est une façon pour les États de repousser la transition – pourtant urgente et nécessaire – et leurs systèmes agricoles vers des modèles moins polluants », s’alarme Peggy Pascal, d’Action contre la faim.

De plus l'accord se dit contraignant mais sans savoir ce qui sera mis en place pour contraindre et l’expression « doit » a été remplacé par « devrait ».

Enfin, pour que l'accord voté à Paris entre en vigueur en 2020 (oui en 2020, en attendant on ne change rien) il faut que 55 pays représentant au moins 55 pour cent des émissions de gaz à effet de serre le ratifient. Mais, « à tout moment, après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord pour un pays », celui-ci pourra s’en retirer, sur simple notification. C'est génial !!! Et puis franchement, les échéances n’incitent pas à la mobilisation : 2050, 2100 ... Les gouvernants d’aujourd’hui ne seront plus là pour répondre de leur inaction. Alors décider pour que nos successeurs agissent c'est facile, mais décider, aujourd’hui, avec des impacts immédiats sur les économies et le mode de vie des populations, afin d'assurer l’avenir de l’humanité, cela aurait certes plus de gueule mais ... c’est plus compliqué et n'entre probablement pas dans le plan de carrière de nos politiciens.

Donc il ne me semble pas que nous soyons dans ce jour historique où, selon Hollande, les humains ont sauvé l'humanité mais bel et bien où elle fait de la communication verte pour surtout ne rien bousculer chez les financiers et les puissants. Greenwashing quand tu nous tiens ! Maintenant le piège est refermé, les politiques capitalistes, libéraux, croissantistes, productivites et consuméristes et les industriels pollueurs vont pouvoir clamer qu'ils ont sauvé le monde et les vrais écologistes, conscients de l'arnaque, passeront encore une fois pour des mauvais coucheurs. Fabuleux ! Rien ne change. Business as usual and the show must go on et pendant ce temps là, le Conseil d’Etat valide les assignations à résidence des militants écologistes.

Le temps n'est vraiment pas aux réjouissances !!!!

mercredi 2 décembre 2015

NDDL : Valls fait du Valls sur Europe 1

Manuel Valls versus Daniel Cohn-Bendit. C'était le duel du jour, hier matin en direct sur Europe 1. L’ancienne figure des Verts au Parlement européen a invité le Premier ministre a renoncer au chantier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes pour offrir un symbole concret et très français à la Cop21. En vain. Retour sur cette passe d'armes.

Ce fut plus qu’une turbulence dans la matinale d’Europe 1 "spéciale Manuel Valls". Un crash.

Au lendemain de l’ouverture de la COP21, l’occasion était trop belle pour Daniel Cohn-Bendit, chroniqueur maison, de placer le Premier ministre face à ses responsabilités sur le dossier Notre-Dame-des-Landes : Manuel Valls n’avait-il pas répété, à plusieurs reprises, la détermination du gouvernement à mener à bien le projet d’aéroport du Grand Ouest (entre Nantes et Rennes) qui déchaîne la colère des écologistes depuis des années ?

Des déclarations à la limite de la provocation au moment où le PS tentait laborieusement de constituer des listes communes aux régionales avec ses frères et sœurs ennemi(e)s d’EELV.

Le feu vert administratif donné le mois dernier aux défricheuses chargées d’ouvrir une voie aux travaux a entraîné un logique carton rouge des écologistes de la majorité, pour une fois d’accord entre eux pour se rebeller contre l’incroyable obstination de Matignon.

Dany "ne comprend pas" cet acharnement

Ce mardi matin, "Dany" est donc reparti bravement à l’assaut avec les solides arguments contre "l’Ayraultport" (l’ancien Premier ministre était son grand promoteur) qu’il ne cesse de répéter avec constance, et depuis des mois, à l’oreille sourde du pouvoir.

Pourquoi s’accrocher à ce "Toutankhamon de l’aménagement du territoire", imaginé au temps du plan des années 1970… pour faire voler Concorde de Nantes à New York ? C’est de l’ordre de l’irrationnel. Dany "ne comprend pas" cet acharnement anachronique.

Pourquoi déployer tant d’énergie politique pour un chantier qui va ravager un espace naturel exceptionnel au nom d’une ambition de développement aérien non seulement dépassée mais qui, aussi, défigure les horizons du développement durable ? Pourquoi cette contradiction au moment même où la France organise le plus grand rassemblement de l’histoire pour l’avenir de la planète ?

Ce mardi matin, en direct, Cohn-Bendit, délibérément positif, a proposé au Premier ministre de saisir l’occasion offerte par la COP21 pour renoncer solennellement à la funeste entreprise qui va, immanquablement, ravager un milieu jusque-là préservé. Une porte ouverte formidable pour faire entrer un peu de soleil réconfortant sur le gris paysage du futur climatique.

Inflexible, Valls a fait du Valls

L’espace d’un instant, on a rêvé que le chef du gouvernement de la France allait profiter de ce grand courant d’air frais et se libérer, à la façon d’un personnage de Cabu, de toutes ses anciennes certitudes.

Qu’il allait se laisser emporter par le vent de l’audace. Qu’il allait, enfin, retrouver un peu de légèreté dans cette atmosphère si lourde, et faire une croix verte sur les ailes noires des avions doublement carbonifères.

Mais non. Inflexible, Valls a fait du Valls. Il a tenté une contre-offensive avec un argumentaire fatigué : l’aéroport de Nantes est déjà saturé, urbain et il provoque une pollution sonore continue sur toute l’agglomération nantaise. [...] Il faudrait, si on le comprend bien, régler des nuisances environnementales urbaines au prix d’un désastre écologique rural.

Pour faire bonne figure, et dans la panique il a aussi avancé que les "petits aéroports" bretons seraient fermés au profit d’un seul grand, comme si c’était une bonne nouvelle : Quimper et Lorient, notamment, vont apprécier...

Des airs de ministre de l’ère pompidolienne

La démonstration a donc explosé en vol en répandant des ondes négatives immédiatement perceptibles à l’oreille. Dany a bien essayé, jusqu’au bout, de sauver Manuel de ce piqué en vrille, en invoquant l’efficacité, prouvée, de l’interconnexion TGV avec Paris et même la solution démocratique : un référendum régional… En vain.

Le Premier ministre a jugé que le processus démocratique était déjà largement suffisant… On aurait cru entendre un ministre de l’industrie de l’ère pompidolienne. Que dire de plus, sinon qu’on est triste ?


dimanche 29 novembre 2015

On ne défend pas les libertés en bridant les libertés

Après les attentats de Paris, encore combien d'événements viendront endeuiller nos cœurs ? J’ai envie de répondre par une question : Mais pourquoi croyez-vous donc que le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a reçu le prix Nobel de la paix en 2007 conjointement avec Al Gore ?

Le message était pourtant clair : "à détruire le climat et l'environnement nous préparons le chaos" ... Je rajouterai à l'instar de Vandana Shiva qui nous dit que "la violence infligée à la Terre et l'injustice infligée à l'humanité font partie du même processus. La durabilité ne peut être séparée de la justice des droits humains et de la paix", qu'à laisser, sous le plafond de verre, des jeunes parce qu’ils sont noirs, arabes, d’Aubervilliers ou des Ulis, les patrons préparent et entretiennent la révolte. Ainsi, comme rien n'est fait pour changer, nous entrons, avec le sourire de celui qui est contenté et repu de consommation, dans une ère de violences, de haines, de méfiances, d'extrémismes ... une ère médiévale ... une ère à la Mad Max. Mais finalement nous l'aurons bien cherché à n'avoir jamais voulu écouter et prendre en compte les alertes des gens éveillés. Non ? Voila le monde que nous laissons à nos enfants. Un monde en état d’urgence permanent. Un état d’urgence pérenne pour sauver les libertés comme l’aura fait, dans l’onirique odyssée Star Wars, l’empereur Palpatine qui, pour sauver la république, instaurera l’empire. Un état d’urgence qui sera l’autre nom de la dictature. Une dictature, décrite par Aldous Huxley dans le Meilleur des Mondes de 1931 qui "aurait les apparences de la démocratie, mais qui serait une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude". Une dictature qui, grâce a des "méthodes toujours plus efficaces de manipulation des esprits, changeront la nature des démocraties . Les vieilles formes pittoresques — élections, parlements, Cours suprêmes, et tout le reste — demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle espèce de totalitarisme non violent. Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps. La démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions de radio et de tous les éditoriaux."

Aujourd’hui nous en vivons les prémisses avec des démocrates qui instaurent la surveillance et la restriction de circulation, mais qu’en sera-t-il quand les fascistes seront au pouvoir ? Aujourd’hui sous ce "patriot act" à la française, nous acceptons que la lutte, contre les terroristes, soit transformée en ce vague et fourre-tout "maintient de l’ordre publique". Aujourd’hui nous assistons à un état d'urgence à géométrie variable où il est toujours intéressant de remarquer que toutes les manifestations festives, alternatives, écolos, citoyennes et pacifiques (cf la convergence tracto-vélo, des ZAD vers le plateau de Saclay, du WE passé ou bien encore la marche mondiale pour le climat du 29 Novembre) sont interdites jusqu'à nouvel ordre alors que les grands magasins et les parcs d'attractions sont ouverts. Soyons réalistes, il ne faut pas freiner le profit et la croissance !!! Un état d'urgence qui aura permis de débusquer d'avantage de maraîchers bio que d'islamistes radicaux. Un état d’urgence qui aura surtout permis, au moment de la COP21 (comme quoi les choses tombent bien), des perquisitions chez des citoyens proches de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et d’arbitraires assignations à résidence. En deux semaines, selon Reporterre, 1616 perquisitions administratives ont été menées et près de 300 citoyens ont été assignés à résidence et la liste risque bien de s’allonger ces prochains jours malgré les dénégations du Président de la République. À Rouen, cinq militants d’Alternatiba ont été convoqués au commissariat vendredi 27 Novembre. Un état d’urgence clairement et ouvertement contre les droits de l’Hommes comme l’annonce le gouvernement au conseil de l’Europe afin d’éviter tout procès devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Trop facile !!!!

Mais il est vrai que pour les Etats-Unis, donc pour la France, les écologistes représentent la seconde menace terroriste après les islamistes. Hum ?!?!

Ainsi, comme le dénoncent dans leur lettre de démission du 28 Novembre 2015, des militants du PS du 17ème arrondissement de Paris, je pense que définitivement le Parti Socialiste ne peut plus être le creuset de la recomposition nécessaire des forces progressistes à Gauche car il s’avère incapable de proposer un modèle économique qui ne soit pas fondé sur la croissance, mais au contraire accompagne trop souvent une dérive néo-libérale et autoritaire et acte tous les renoncements, depuis l’Ecotaxe jusqu’au droit de vote des étrangers aux élections locales. Il incarne cette fausse Gauche au pouvoir qui aura trahi toutes les valeurs de la Gauche sociale et écologiste.

En conséquence le PS n'aura jamais plus mon bulletin de vote, y compris au second tour de toute élection. Il importe qu’il disparaisse de l'horizon politique, et déjà qu'il perde largement les élections régionales. Qu’en bien même les bien commodes sondages du FN qui seront agités en épouvantail, car je n’en suis pas responsable. Rendons à César ce qui est à César, la montée du FN est précisément le résultat des orientations et des renoncements du PS au pouvoir et de son mépris pour ses partenaires de la vraie Gauche. Pourquoi la proportionnelle n'est elle toujours pas instaurée ? Précisément parce que la montée du FN arrange le PS. Ainsi, désolé, mais l'argument ne sera pas suffisant pour moi. Je ne voterai pas, dans ma région, pour une liste de "Gauche" menée par un socialiste quand bien même elle fusionnerait avec des écologistes et le Front de gauche.

C'est dans l'opposition, dans les luttes qu'une vraie Gauche, écologiste, citoyenne, démocrate, progressiste se reconstruira … ou pas.

Photo : Frédérick Florin

mardi 17 novembre 2015

Energie, agriculture et climat ... un peu de pédagogie.

Je souscris à 100 % à ce qui est dis dans ces deux petits films, mais qui toucheront-ils ? Les convaincus ? Les autres feront-ils l'effort de regarder, d'écouter, de réfléchir puis de changer ? On aura tout fait pour convaincre mais personne n'écoute, tout le monde regarde ailleurs. Que faire ?

Définitivement l'avenir n'est pas dans la course à la croissance et à la consommation car elles ne sont qu'une illusion qui empêche de regarder le dragon des crises écologique, climatique, énergétique et métallique, dans les yeux.

Définitivement l'avenir n'est pas dans le bétonnage des terres agricoles ni dans la pétro-agriculture, mais bel et bien dans l'agriculture bio, locale et de saison pour créer des emplois d'avenirs, réduire le nombre de cancers et faire des économies à la sécu ... faudrait-il encore que nos politiques voient les terres non plus comme des zone où il n'y a rien (on me l'a vraiment sortie celle-là) mais comme un gisement d'emplois d'avenirs et de bien être pour tous.

Dès lors, après ces trois jours de deuil et d'union nationale nécessaires, le temps et revenu de reprendre notre bâton de pèlerin pour défendre nos valeurs humanistes et écologiques pour proposer avenir durable et désirable pour toute notre humanité.

Écoutons, regardons et réfléchissons pour changer. 





samedi 14 novembre 2015

Soyons les lumières de la France, de la Paix et de la Fraternité.


Hier soir, une fois de plus, l'horreur et la terreur ont frappé la France.

Ma France.

Celle d'Hicham et de Louise, celle de Virginie et de Sandrine, 
celle de Josué et de Leila, celle de David et de Jean, 
celle de Kadiatou et de François, Celle de Kim et de Claire, 
celle d'Anne et de Thierry ... celle des lumières.

Une fois de plus la Liberté, l'Egalité, la Fraternité et la Laïcité sont attaquées.

La tristesse est dans mon cœur, mon cœur est lourd et mon esprit révolté
et je pense aux victimes, aux blessés et à leurs proches.

Ils ont toute ma compassion.

Et une fois de plus nous allons devoir ne pas laisser de place 
à la haine, à la colère et la vengeance, 
ne pas laisser de place 
à la peur, aux amalgames et à la division.

Seuls l'amour, l’intelligence et la réflexion doivent être brandis 
face aux obscurantistes.

Soyons les lumières de la France, de la Paix et de la Fraternité.
Célébrons encore et toujours le vivre ensemble.

Que la paix et l'amour soit toujours sur vous tous et sur vos familles.

dimanche 8 novembre 2015

En vrac : Sécuritarisme aux Ulis, Science et Plateau de Saclay, l'écologie au pouvoir.

Sécuritarisme : Paroles d'Ulissiens lues dans le journal municipal de Novembre 2015, page 20 : "Je suis toute nouvelle aux Ulis, je trouve que l'atmosphère est sympathique et relativement calme", "Je suis Ulissien depuis 41 ans et je n'ai jamais remarqué de problèmes d'insécurité sur notre ville", "J'habite aux Ulis depuis un an, je me sens en sécurité ici", "Je suis arrivée aux Ulis avant même la création officielle de la ville. La ville est calme, sans problème de voisinage. Depuis 77, je trouve que la ville s'est bien améliorée et j'arpente celle-ci sereinement en journée". De mon coté j'habite les Ulis depuis 11 ans et je confirme ce que disent ces personnes. Je n'ai jamais ressenti de sentiment d'insécurité sur la ville, je m'y balade jour et nuit, sans crainte mais avec toujours les yeux émerveillés pour cette ville nouvelle très verte, aux habitants multiples qui ont, véritablement, su relever le défi du vivre ensembles.

Ainsi pour répondre à ce sentiment de bien être et de sécurité, qui est très majoritairement partagé par les habitants, la Mairie - apprend-t-on dans le même journal en page 18 - n'a rien trouvé de mieux que d'instaurer les symboles du flicage, des atteintes aux libertés et de l'insécurité en démarrant un programme pluriannuel d'installation de caméras de vidéo-surveillance. A terme, c'est une quarantaine de caméras qui surveilleront nos allées et venues tout en étant parfaitement inefficace, pour endiguer quoi que ce soit, comme l'histoire de ces appareils, installés dans bien d'autres villes, l'a démontré. Dispositif au budget colossal (près d'un million par an avec le budget consacré à la brigade de PM de nuit) et inefficace, mise en place pendant que la Mairie ferme, dans des choix politiques de droite et avec une bonne dose d'idéologie réac, les dispositifs culturels (Radazic et craintes sur les studios d'enregistrements, ...), d'éducations (fermeture la maison des parents, craintes sur les conditions de travail des ATSEM) et de préventions (Médiateurs de nuit) que nous avions mis en place et qui avaient démontré leur efficacité.

"La France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire régner l'ordre public
ils assassinent impunément"
"J'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité"

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Science et Plateau de Saclay : Le 30 octobre, Claude Bartolone était en visite sur le plateau de Saclay. Pour le PS, en Ile-de-France, "la recherche scientifique prépare l'avenir et rayonne dans le monde entier". Tel est leur mantra, tel est leur slogan sans consistance, répété à l'envie pour faire jouir les fidèles, mais ... mais la question que l'on pourrait poser en sachant que nous n'aurons pas de réponse ne pourrait-elle être, quelle recherche fondamentale pourrons-nous mener sur le Paris-Saclay ? 

Comme vous le savez, le financement de la recherche fondamentale est aujourd’hui de plus en plus restreint. Le budget de l’ANR a été réduit, sans que pour autant, des sommes correspondantes n'aient été reversées aux organismes. De plus, le nombre de postes ouverts dans les métiers de la recherche ne cesse de baisser et la précarité d’augmenter. 

Ainsi donc ils nous construisent un bel écrin de béton sur des terres fertiles détruites à jamais pour une science sans moyen. 

Nous demandons que les moyens soient redonnés aux organismes en termes de budgets et de postes pour maintenir une recherche fondamentale compétitive au niveau international. Aujourd’hui, les chercheurs séniors passent trop de temps à "chercher" de l’argent, les ITA ne sont pas remplacés et les jeunes chercheurs se désespèrent de la rareté des postes et, souvent, partent à l’étranger. 

Définitivement donnez nous les moyens de fonctionner plutôt que de détruire les terres agricoles qui représentent notre futur, contrairement à votre béton à la courte durée de vie et qu'il faudra reconstruire (si l'on a encore l'énergie et les matériaux pour cela, ce qui est loin d'être sûr) dans 40 ans dans une sorte de fuite en avant mortelle.

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Notre monde a essayé tous les systèmes politiques : le capitalisme et le libéralisme tous deux associés à la droite et à la Gauche, nous avons eu les socialistes, les pseudo-communistes (URSS, Chine ... ), les libéraux et les fachos, le productivisme et le consumérisme ... et tous ont inéluctablement accompagné l'entropie de notre monde moderne sans jamais réussir à relever le défit de la durabilité ... et vous voudriez remettre aux manettes ces modèles qui ont toujours échoué ? 

En revanche il est toujours intéressant de remarquer que les écologistes n'ont jamais été mis à la tête des grandes institutions de l'état, de l'Europe ou des régions ... ne les empêchant pas, pourtant, de s'en prendre plein la gueule, par l'ordinarius populus, qui nous demande ce que nous faisons pour enrayer les dégradations environnementales et sociales alors que nous n'avons pas les manettes. 

Pourtant, quand on regarde les multiples expériences de gestions écologiques, alternatives et autogérées, qui fleurissent partout dans le monde et qui sont pérennes, apportant calme, paix, abondance, équilibre et durabilité, on est en droit de s'interroger sur l'intelligence des peuples qui refusent d'instaurer ces systèmes en préférant conserver ceux qui les maintiennent la tête sous l'eau.

Moi je militerai toujours pour l'avènement de l'écologie sociale et solidaire au pouvoir car elle est notre seule voie de salut.

samedi 31 octobre 2015

Comme un ultime doigt d'honneur du gouvernement aux vrais écologistes et à la COP21

L'État a publié, en fin de semaine dernière, le vendredi 23 octobre, un appel d'offres pour des "travaux de débroussaillage, le rétablissement d'accès et clôtures de la desserte routière de l'aéroport du Grand Ouest". Avec cet appel d'offre, on se rapproche du début des travaux à Notre-Dame-des-Landes. Et donc, Valls, au mépris de la parole donnée par François Hollande et à la veille de la COP21, provoque les vrais écologistes qui refusent de se soumettre au PS. A quelques semaines des élections régionales voilà un mauvais signal pour qui voulait favoriser le rassemblement de la gauche et des écologistes.


Dès lors et devant ce soufflet révélateur, lancé dans la droite ligne d'un fameux "l'environnement ça comment à bien faire" d'un petit président de la République, on peut se demander, à l'instar de Boris Aubel (contact Facebook), si l'on peut croire en la ‪COP21‬ à Paris ?

Un Paris qui va accueillir tous les dirigeants du monde qui se croient grands mais qui sont incapables de nourrir et de protéger leurs frères, incapables de prendre soin des animaux, des arbres, des plantes, qui épuisent les ressources naturelles au nom de la croissance et d'une mondialisation où les humains et l'environnement ne sont que des variables d'ajustement pour des multinationales toutes puissantes.

Paris capitale de la France, nous rappel encore Boris Aubel, où un jeune étudiant de 21 ans a été tué par une grenade lancée par un gendarme mobile sur le site de Sivens. Paris capitale d'une France pays de résistance mais capable de mobiliser quelques 1500 gendarmes mobiles, à Notre Dame des Landes, pour expulser des centaines de citoyens qui refusent de voir bitumés 2000 ha de zones humides et agricoles au profit d'un aéroport maintes fois démontré comme étant inutile et dispendieux et préserver ainsi un espace riche en biodiversité protégé, lui aussi, par la législation de ce même Etat. A la clé plusieurs personnes auront été blessées par les charges des forces de l'ordre français qui pensent agir dans le bon sens, dans le cadre de la loi, alors les recours déposés en justice n'ont pas tous été épuisés.

La liste de telles incohérences est longue. Mais ces deux cas suffisent.

L'histoire des sommets internationaux autour du climat le démontrent, le dérèglement climatique ne se résoudra pas autour de banquets qui nourriraient à eux seuls une bonne partie des SDF parisiens. Il ne se résoudra pas par des politiciens qui n'incarnent aucun changement mais une continuité dogmatique libérale et productiviste. Des politiques inféodés aux lobbies industriels mais qui, conscients de la force populaire, savent très bien endormir les peuples avec de belles publicités et de beaux téléfilms à dormir debout. Ainsi les peuples feraient mieux de se prendre en main plutôt que d'attendre encore que des personnes, soi-disant plus intelligentes, s'occupent d'eux et de la nature. Si les politiciens et les industriels consuméristes, libéraux et croissantistes aimaient la nature et les Hommes et avaient une volonté réelle à lutter contre le dérèglement climatique, cela se saurait.

Pour preuves, l'ONU doute, à la vue des propositions des états, de la possibilité de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés ... et tout le monde d'accuser, fort justement, les états de mettre de la mauvaise volonté. Mais en fin de compte, les engagements des états ne reflètent-ils pas les attentes de leurs citoyens qui veulent toujours plus consommer, toujours plus voyager, toujours plus de clim, de fringues swag et pas chères, de voitures, de pavillons, de saloperies électroniques, de viandes, de fraises en hivers et de fruits exotiques ?

Ainsi en vérité je vous le dis si les états sont clairement irresponsables, les citoyens ne le sont pas moins à refuser le renoncement, la sobriété et la simplicité.

Regardons le message (Envie de capitalisme, de consommation et de libéralisme) que nous envoyons collectivement par nos votes, notre inaction, notre attentisme, notre suivisme et notre soif de biens matériels, à nos gouvernements et ne soyons plus étonnés qu'ils surfent dans le sens du vent.

"Le dérèglement climatique nous renvoie directement à notre condition humaine, poursuit Boris Aubel, il met en contradiction toute l'élaboration de notre civilisation moderne basée notamment sur l'industrialisation de tous les procédés, l'utilisation de ressources énergétiques considérables et la bitumisation systématique des espaces naturels. L'humain civilisé n'est absolument pas volontaire pour se réharmoniser avec le vivant."

A ne pas vouloir vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre (Gandhi) , nous nous rendons tous responsables des changements climatiques et des crises écologiques et humanitaires. Si l'on ne fait rien, personne ne le fera à notre place.

Ainsi donc le gouvernement annonce la reprise des travaux à Notre Dame des Landes en 2016, mais, Citoyens de France, n'oubliez pas qu'il y a des élections prochainement et que notre seul poids sur les politiciens qui, une fois élus, se foutent de notre avis, est de ne pas voter pour eux. Et quand je dis ne pas voter pour ces gens-là, c'est aussi bien au premier tour qu'au second. Car comment faire cause commune avec des gens qui trouvent que les pétro-agriculteurs de la FNSEA sont les meilleurs écologistes de France, ou qui souhaitent bétonner NDDL pendant qu'ils bétonnent le plateau de Saclay, qui ont baissé les aides à l'agriculture bio, qui veulent tuer les loups et les requins, qui renoncent, à grands frais et sous la pression des réac aux bonnets rouges, à l'écotaxe, qui justifient la mort d'un manifestant écologiste ... ? En conséquence de quoi et en toute cohérence s'il est clair maintenant que je voterai écolo au premier tour des régionales, au second tour il sera hors de question pour moi de voter pour le PS (et l'UMP et le FN of course) même si EELV en est l'un des partenaires. Et ce n'est pas la honteuse récupération inique de Cambadelis, exprimée dans son twit du 17 octobre où le premier secrétaire du PS affirmait être fiers que les socialistes et les écologistes aient été à l'initiative de la ‪‎COP21,‬ qui m’illusionnera car définitivement l'écologie ne peut s'associer avec le productivisme.
 
Ainsi comme nous avons le pouvoir de non-achat pour faire plier les industriels,
nous avons le pouvoir de non-vote
car nous ne pouvons plus nous contenter du moindre mal.
Le non-vote est notre seule arme contre eux.

Foutons les dehors des régions !

Plus de votes pour le PS, l'UMP et le FN (évidement) 
aux régionales tant au premier tour qu'au second.

Moi c'est ce que je ferai, et vous ?

mardi 20 octobre 2015

Notre-Dame-des-Landes : un Premier ministre sous influence et/ou dans l’ignorance ?

Lors des questions au gouvernement au Sénat jeudi 15 octobre 2015, Manuel Valls a réaffirmé sa volonté de poursuivre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.


Pour justifier ses propos, il a répété comme des mantras des « arguments » dont l’inexactitude a été maintes fois démontrée.

Il est incompréhensible que le Premier ministre ne soit pas en mesure de baser une décision qui engage les finances publiques sur la base d’éléments factuels, détaillés à nombreuses reprises (notamment par les travaux de l’Atelier citoyen, du collectif des pilotes de ligne ou des Naturalistes en lutte), plutôt que sur les affirmations péremptoires de groupes d’influence ayant un intérêt purement financier et spéculatif à voir le projet se réaliser.

Nous sommes aujourd’hui même au troisième anniversaire du début de la calamiteuse opération « César » qui devait faire « place nette » à Notre-Dame-des-Landes. Après tant de temps passé, les services de l’État n’ont-ils donc pas été en mesure d’ouvrir une réflexion de fond sur les arguments de l’opposition, ni même seulement d’en prendre connaissance ?
  • Non, Monsieur Valls, Nantes Atlantique n’est pas plus dangereux qu’un autre aéroport Français, il est classé en catégorie A, la meilleure. Plusieurs autres grandes villes sont survolées par des avions arrivant à l'aéroport, comme Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Marseille, mais aussi Londres sans que cela n’engendre une volonté de déplacement de ces infrastructures. De plus il a reçu en 2011 le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen.
  • Non, Monsieur Valls, les nuisances aériennes n'augmentent pas sur Nantes, le trafic en mouvements ne croît presque pas. 
  • Non, Monsieur Valls, les nuisances de Nantes atlantique ne sont pas plus insupportables - les avions étant de moins en moins bruyants - que celles supportées par les riverains de Roissy ou d’Orly. Ou alors, comme vous semblez vous en soucier, les arguments de délocalisation de l’aéroport de Nantes vous imposent de déménager les deux aéroports parisiens pour le bien être des habitants. 
  • Non le lac de Grand-lieu n'est pas menacé par les avions ainsi selon la note cachée du 9 septembre 2014 "l’allongement de la piste de l’aéroport de Nantes Atlantique ne présente pas de risque pour la faune de la réserve naturelle et n’augmente pas le péril aviaire". "Tout au contraire, l’abandon de Nantes Atlantique constitue une menace bien réelle pour le lac de Grand-Lieu, dans la mesure où ses périmètres de protection (réserve naturelle, site classé Natura 2000) ont été définis au plus juste près du lac, en tenant compte de la protection de fait assurée par le périmètre de protection antibruit de l’aéroport. (…) Le déplacement de l’aéroport mettrait fin à cette protection, et des élus locaux n’attendent d’ailleurs que cette issue pour pouvoir urbaniser tout ou partie de ce corridor", écrit Loïc Marion directeur de la Réserve naturelle. La dissimulation de cette note est inacceptable et démontre la mauvaise foi de l'état dans ce projet ! 
  • Non l’aéroport de Nantes Atlantique ne fermerait pas, quoi qu’il arrive, et c'est une supercherie que de dire le contraire,car Airbus souhaiterait garder l'usage de la piste.
  • Non Monsieur le Premier Ministre, vous ne ferez pas d'économies d'argent et de carbone en construisant l'Ayraultport de NDDL, car il est prouvé maintenant que l'opération de remise à niveau de Nantes-Atlantique coûterait 7 à 10 fois moins cher.
  • Non le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'est pas « bon pour l'environnement ». Comment le serait-il alors qu'il détruit des zones humides et que l'absence de compensation est un secret de Polichinelle.
  • Non le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'est pas « bon pour l'environnement ». Comment le serait-il alors que l’énergie gaspillée pour sa construction pourrait largement être déployée à moindre frais pour réaménager l’aéroport existant ? 
  • Non l’aéroport de Notre Dame des Landes ne sera pas écologique car le transport aérien, de façon intrinsèque, n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais écologique de part les émissions de Gaz à Effet de Serre qu’il induit.
  • Non l'aéroport de Nantes Atlantique n'est pas saturé ... loin de là !!! (Cf. image ci-dessus)
  • Non l'aérogare de Notre Dame des Landes ne sera pas plus gand que celui de Nantes Atlantique (2 passerelles pour 5 actuellement à N. A.) en revanche, oui, l'espace commercial sera plus important, nous vous l'accordons.
  • Non Monsieur le premier Ministre la plus grande des deux pistes du projet de Notre-Dame-des-Landes ne sera pas plus grande, elle fera 2900 m comme celle de Nantes-Atlantique ou bien celle de l’aéroport de Nice qui accueille 12 millions de passagers par an, soit trois fois plus que le nombre de passagers à Nantes.
Qu’est ce qui est le plus inquiétant, que le Premier ministre ne connaisse pas le dossier ou qu’il fasse mine de ne pas le connaître pour favoriser les lobbies du béton ?

Comment le croire lorsqu'il dit « comprendre ceux qui s'opposent au projet lui-même de manière pacifique » alors que le gouvernement qu'il dirige les méprise totalement depuis des années : pas de réponse aux courriers, pas de rendez-vous, pas de transmission de documents publics.

Violence de ce mépris, violence des propos tenus sur les occupants de la ZAD, violence de la répression, est-ce la seule réponse de l’État français ?

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est l’exemple parfait de ce qui nous a conduits à la veille de catastrophes environnementales désormais difficilement évitables. Nous demandons donc qu'en 2016 soit lancée une étude plurielle, indépendante et sérieuse portant sur l’optimisation de l’aéroport existant de Nantes Atlantique et il ne faudra pas être grand sorcier pour imaginer que si une étude indépendante est enfin menée, nous verrons enfin démontré, comme le dit Noël Mamère que "ce dossier est un immense rideau de fumée et un mensonge considérable".

A l'instar de Nicolas Hulot qui fait remarquer qu'à la veille de la COP21, "L'Etat doit faire un geste à Notre-Dame-des-Landes" et que si, en effet, NDDL n'est pas l'alpha et l'omega de la réussite de la Cop 21, "un geste de l'État sur ce dossier serait un superbe symbole", je pense, aux cotés de tous les opposants, que le gouvernement s’honorerait, en effet, à prendre en considération l’important travail de fond du mouvement d’opposition et d’abandonner un projet aussi inutile que dispendieux et destructeur.

dimanche 18 octobre 2015

NDDL : Non aux milices privées anti-ZAD

Préparation d’interventions de milices privées anti-ZAD ?

Communiqué de presse - 16 octobre 2015

Nous avons été informés dans la journée de rumeurs de préparation d’une opération commando sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, par des groupements de types milices privées issues des milieux du transport routier et/ou du BTP pro aéroport.

À Sivens, de telles actions violentes avaient été portées par des milices de la FNSEA et la préfecture du Tarn s’était fait remarquer par son laisser-faire irresponsable.

Envisager, à des fins de politique régionale, que le même scénario puisse se reproduire ici, porté par d'autres organisations pro aéroport, relève de l'inconscience vu les enjeux et les mobilisations en place.

Toute tentative de passage en force directe ou indirecte rencontrera notre détermination, ici et sur l'ensemble du territoire national.

En pleine période de réflexion sur le climat, au lieu de traiter le vrai débat : « Faut-il gaspiller l’argent public et détruire une zone humide pour déplacer un aéroport très performant ? », certains candidats aux élections régionales et les pouvoirs en place - gouvernement et préfecture - préfèrent semer la peur et parler de zone de non droit à éradiquer.

Toutes ces manœuvres ont pour objectif d'éluder le débat sur le fond du dossier pour entraîner l'opinion publique sur des questions de droit commun et de faits divers, bien marginales en regard de l'importance des enjeux.

Tous nos travaux, toutes nos études démontrent à l'évidence l'incohérence de ce projet, nous demandons donc toujours l'annulation de la DUP et la prise en compte des vraies données techniques du projet de Notre-Dame-des-Landes et du réaménagement de Nantes Atlantique.

Copain44 - ACIPA - ADECA

lundi 5 octobre 2015

Inondations du Sud-est : la responsabilité criminelle des élus locaux dans l’artificialisation du littoral

Les élus locaux, les élus départementaux et les parlementaires qui cumulent souvent ces fonctions, se précipitent depuis dimanche matin sur tous les micros qui se tendent pour accuser le ciel de tous les maux, affirmant avant les spécialistes de la météo « qu’ils n’ont jamais vu cela ». Ils reprennent en boucle les remarques des habitants qui, comme nous tous, ont toujours une mémoire sélective et défaillante du temps qu’il a fait. Il est possible d’être indulgent pour ces derniers, tout en se demandant pourquoi certains sont morts ou été blessés en se précipitant pour sauver des bagnoles qui ne sont que des « objets » qui seront remboursés par les compagnies d’assurance. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que les chaines de télévision privilégient les images des entassements de voitures provoqués par la brusque inondation.

Les élus oublient sans vergogne leurs politiques foncières délirantes, en tentant d’accuser Météo France. Car ce sont ces élus qui contribuent majoritairement à la disparition chaque année de 820 millions de terre agricole ; et, de 2006 et 2014, sont responsables de l’artificialisation 500 000 hectares dont 2/3 de terres vouées à l’agriculture, ce qui réduit quasiment à néant leur capacité d’absorption des pluies. Toutes les statistiques du ministère de l’Ecologie et du ministère de l’Agriculture, montrent que le phénomène prédomine dans le Sud-est de la France. Artificialisation qui a de plus comme conséquence de faire disparaître les cultures de proximité.

La plupart des élus de cette région « oublie » leurs écrasantes responsabilités dans des départements en proie à la folie immobilière. Elle caractérise la plupart des communes dans ces régions ou la densité humaine atteint 300 –et parfois bien plus- au kilomètre carré contre une moyenne de 100 pour le reste du territoire. Ces élus ont facilité depuis des années l’artificialisation de territoire au nom de leurs valeurs foncières. Ils oublient, dans leurs commentaires éplorés, que le taux d’artificialisation est trois fois supérieur dans les zones littorales à celui du reste de la France ;différence encore plus importante sur le littoral de la Région PACA.

La responsabilité des élus revêt plusieurs formes : le tracé de nouvelles routes, la construction de parkings, la dispersion des zones d’habitats, la mise en place d’un urbanisme commercial délirant et la canalisation des petits fleuves côtiers dont la force destructrice est ainsi décuplée en cas de pluies violentes ou d’orages exceptionnels. Ce qui aggrave les dégâts dans les zones les plus basses où aucun permis de construire ne devrait avoir été accordé ; pour les habitations individuelles comme pour les implantations industrielles et les grandes surfaces. Des choix urbanistiques liés aux préoccupations électorales et surtout à la pression des milieux immobiliers qui règnent depuis des lustres sur la région.

La décentralisation et les pouvoirs absolus accordés aux maires a permis, au nom de l’électoralisme, un véritable massacre d’une région qui se retrouvera de plus en plus fréquemment touchée par les dérèglements climatiques que les experts du GIEC ont depuis longtemps annoncé. Sans être entendus par un personnel politique dont l’horizon n’est bordé que par leur prochaine élection. Après eux, le déluge. Et les morts et les dégâts…

La catastrophe survenue est une « belle » illustration de réflexion pour la prochaine conférence sur le climat car de nombreuses régions du monde sont menacées par l’entassement des populations en bord de mer. Mais, comme c’est loin, on en parle moins. Comme pour le glissement de terrain qui vient d’engloutir un village du Guatemala après des pluies violentes.

Par Claude-Marie Vadrot - 4 octobre 2015 - Politis
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Alors en effet, le drame de samedi soir, dans le sud, n'est pas une fatalité. Définitivement nous en sommes les responsables et ceux qui, comme moi, ont les yeux ouverts sur l'état de notre bêtise collective et alertent (Cf ce blog) depuis des années, tout en étant raillés par les décideurs très sérieux, pragmatiques et réalistes et leur courtisans, ne sont pas étonnés des conséquences de cet événement météorologique et de ceux à venir. Vous ne voulez pas entendre, pas croire à ce qui est écrit, vous ne voulez pas changer, pas vous mobiliser... tant pis pour vous vous n'avez pas fini de pleurer.

samedi 3 octobre 2015

Hubert Reeves : "Nous ne savons pas à quoi ressemblera cette planète dans 50 ans !"

Après avoir passé toute sa vie à observer le Cosmos, Hubert Reeves milite aujourd’hui pour l’écologie et la biodiversité. Il est l'actif président d'honneur de l'association "Humanité et Biodiversité" qu'il a présidée de 2001 à 2015. Selon lui, si on ne fait rien, si on laisse aller, si on continue à dilapider et à détériorer la nature, l’humanité tout entière pourrait disparaître...


  • L’ECOLOGIE
Comment passe-t-on de la cosmologie à l’écologie ?

Quand on me demande quel est le rapport entre l’astronomie et l’écologie,j’aime bien répondre que ce sont les deux volets d’une même histoire.

L’astronomie, c’est notre passé. Elle décrit les phénomènes stellaires, planétaires, galactiques, physiques, chimiques, etc., qui font que nous sommes tous les deux ici vivants en train de parler ensemble !

L’écologie, c’est notre futur. Elle permet de prendre conscience du fait que notre vie sur la terre pourrait être menacée si nous continuons à détériorer la planète. Ce sont donc deux sciences complémentaires.

  • LA MENACE
Vous semblez inquiet. L’humanité est-elle réellement menacée ?

Oui, l’humanité est malheureusement menacée. Il faut vraiment être aveugle pour en douter : le réchauffement climatique, l’acidification des océans, la pollution, l’érosion de la biodiversité… Nous avons profondément transformé notre planète par nos activités.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Il y a environ 10 millions d’années une espèce animale a reçu sur la terre un cadeau magnifique : une super intelligence ! Pourquoi ? Comment ? On ne le sait pas très bien. Ce que l’on sait, c’est que cette super intelligence a permis à nos ancêtres de survivre dans des conditions très difficiles. Ils n’avaient pas de grandes dents, pas de carapaces, ne couraient pas très vite. Grâce à cette super intelligence ils ont su fabriquer des pièges et des frondes pour se défendre et se nourrir. Mais plus tard les hommes ont imaginé des armes plus sophistiquées : des fusils, des canons et même des bombes atomiques qui auraient pu éliminer l’humanité toute entière pendant la guerre froide !

D’autre part, nous sommes une espèce très fragile qui a besoin de beaucoup de conditions pour survivre. Or nous avons détérioré notre environnement.

Je vous donne un exemple. Aujourd’hui nous avons des bateaux de pêche qui prennent des quantités énormes de poissons en un rien de temps. Résultat, nous pêchons deux fois plus de poissons qu’il ne s’en reproduit. Là, vous avez toute l’histoire en résumé ! Nous sommes une espèce très saccageuse.
Il faut bien comprendre que la Terre n’est pas infinie, que les réserves ne sont pas infinies.

Comment s’en sortir ?

Il ne s’agit pas de sauver la terre ! La terre va très bien. Elle tourne toujours autour du soleil ! Non, il s’agit plutôt de gérer notre intelligence. C’est à dire, évitez que nos propres créations nous éliminent, changer notre rapport avec la nature, cesser de la détériorer et de la dilapider.

Vous savez, les espèces qui durent sur la planète sont celles comme les tortues, depuis plus de 200 millions d’années, vivent en harmonie avec la nature.

  • LE MESSAGE
Quel est votre message Hubert Reeves ? Qu’avez-vous envie de dire aux politiques ?

D’abord les mettre au courant de la gravité de la situation. Ensuite ne pas les désespérer. Je crois qu’il faut envoyer ces deux messages en simultané.

On peut agir. Il faut agir ! En écologie, il se fait d’ailleurs des choses depuis longtemps. Par exemple, il y a 150 ans, aux Etats-Unis, en Californie, est né le Sierra Club, le premier club où des gens se mettent ensemble pour protéger la nature, pour que l’on arrête de couper des séquoias par milliers et d’exterminer tous les bisons et toutes les baleines.

Ce groupe a une influence politique, a insisté pour avoir des législations. Ce sont des précurseurs.
Aujourd’hui nous sommes dans une situation conflictuelle entre deux grandes forces : la détérioration de la nature et la restauration. Personne ne sait aujourd’hui qui en sortira vainqueur. L’avenir est inconnu. Nous ne savons pas à quoi ressemblera cette planète dans 50 ans !

Mais si on ne fait rien, si laisse aller, nous les humains, tôt ou tard, serons éliminés.

Et que diriez-vous à un enfant d’aujourd’hui ?

Pour les enfants, l’important ça n’est pas « dire » mais le « faire ». Ils n’ont pas besoin de conférences savantes ; ils ont besoin qu’on leur montre l’exemple. Les professeurs et les parents qui ont une attitude écologique, par des gestes simples que l’on connaît, les impressionnent bien davantage. Et cela qui compte.

  • LA COP 21
Que faut-il en attendre, en espérer ?

C’est une conférence très importante. Les décisions prises auront une influence sur des siècles et des siècles. En pratique, il faut essayer de ne pas dépasser 2 degrés de température et, pour cela, réduire considérablement les émissions de gaz carbonique.

Il y a des éléments positifs, notamment l’implication de la Chine et des Etats-Unis. Ils ont fait des propositions concrètes de réduction d’émission de gaz carbonique. Ça ne sera vraisemblablement pas suffisant mais ce sera un premier pas….

L’un des rôles de cette conférence comme celles qui lui ont précédée est aussi d’éveiller les consciences. Depuis la conférence de RIO, le mot écologie est entré dans le vocabulaire mondial et dans tous les foyers, en partie grâce aux journalistes présents et venus de tous les pays. De plus, les tempêtes auxquelles nous avons assisté récemment aux Etats-Unis ou aux Philippines font que de plus en plus de personnes s’éveillent sur ce sujet.

On a un peu le sentiment de passer un examen de passage ?

Absolument ! Nous sommes au défi, à un moment charnière, comme si la nature nous disait : je vous ai fait un beau cadeau mais maintenant débrouillez-vous ! Prouvez que l’intelligence n’est pas un cadeau empoisonné ! »

Cette question se pose d’ailleurs pour toutes les planètes où il y aurait une vie analogue. On peut parfaitement imaginer qu’ailleurs se joue ou se soit joué le même scénario. Comment coexister avec son intelligence ?

  • DES RAISONS D’ESPERER ?
Les humains n’ont pas fait que des bêtises. Ils ont créé des choses qu’aucune autre espèce n’a jamais faite. Je pense à l’art, à la musique (Mozart, Beethoven), aux sciences… Et aussi à la compassion. Imaginez un nid d’oiseau où il y a un oisillon malade et un autre bien portant. Les parents nourrissent l’oisillon qui se porte bien et laisse mourir l’autre. C’est cruel, mais c’est comme ça. Pour l’avenir de la lignée, il vaut mieux soigner des oisillons en santé.

Voici maintenant une famille humaine avec un enfant en santé et un enfant malade. Les parents s’occupent de l’enfant malade. Peut-être même davantage que de l’autre. Pourquoi ? Parce que nous sommes capables de compassion ! Nous supportons mal la vue de quelqu’un qui souffre. Nous éprouvons de l’empathie. Le résultat, c’est la Croix rouge, Amnesty international...

Ces trois éléments : art, science, compassion sont des éléments que les humains ont apporté sur la Terre et qui justifient qu’on cherche à préserver leur existence.

La vie a t-elle un sens ?

Y’a-t-il un sens à la vie ? Ou n’y en a-t-il pas ? Je ne sais pas. C’est écrit nulle part dans le ciel !
Comme disait Aragon : « de temps en temps, la terre tremble ». Oui, la vie humaine est difficile. Nous sommes dans une humanité souffrante, avec beaucoup de malheurs. Mais je pense que s’il y a un seul sens à donner à la vie, à sa vie… C’est de l’embellir ! De l’embellir dans l’espace et le temps qui nous sont donnés. D’user de nos facultés et de nos talents pour agir positivement sur le monde qui en a bien besoin.

Qu’est-ce qui vous touche le plus Hubert Reeves aujourd’hui ?

C’est la nature ! J’adore la nature. J’ai une maison de campagne avec des plantes et des arbres où je passe du temps. Et puis j’aime aussi la musique. J’en écoute très souvent et je trouve formidable de pouvoir suivre aujourd’hui des concerts à la télévision partout dans le monde, car alors, je peux voir les visages des musiciens. Pour moi, un orchestre qui joue, c’est l’humanité à son meilleur !

Si vous aviez une baguette magique, quel serait votre souhait pour la planète ?

J’aimerais réduire la fraction des gens qui souffrent, permettre à tous d’avoir une vie convenable et de pouvoir développer ses capacités.

On dit qu’il y a 30 millions de personnes aujourd’hui dans les camps de réfugiés. Il n’y a pas d’avenir dans un camp de réfugiés. Il n’y a pas d’école. Mettez-vous à leur place ? Ils mangent, ils sont vêtus, mais ils n’ont aucune possibilité d’évoluer ni de prouver ce dont ils sont capables.

Dans le futur, les riches s’en sortiront toujours, mais je ne voudrais pas qu’un petit groupe d’êtres humains soit à l’abri des dangers et tous les autres dans la misère.

Pour continuer à évoluer, l’humanité ne doit surtout pas rester fermée sur elle-même ni sur ses privilèges.


Propos recueillis par Caroline de Juglart
Photo : M6info/Caroline de Juglart - Septembre 2015