"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 31 octobre 2012

Aéroport de Nantes: Duflot désapprouve



vidéo sur une partie des évènements de la journée d'hier 
30 octobre 2012

La milice de Vinci continue, 
sous les ordre de Jean-Marc Ayrault, 
de repousser les résistants,
afin de défendre les intérêts des financiers.

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Aéroport de Nantes: Duflot désapprouve

Avec Reuters et AP Mis à jour le 31/10/2012 à 08:33 | publié le 31/10/2012 à 08:22

La ministre du Logement Cécile Duflot a confirmé sur RTL son opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), défendu par le premier ministre Jean-Marc Ayraud et déploré l'intervention des forces de l'ordre, mardi, contre des manifestants opposés à cette infrastructure. "Il y a un désaccord sur ce projet-là, qui est un désaccord ancien (...) Mon désaccord sur ce point est connu par le premier ministre", a dit l'ancienne dirigeante d'Europe-Ecologie-Les Verts, parti hostile à ce projet.

"Je ne crois pas que sur des projets aussi compliqués la répression et le manque de dialogue, ce qui est le cas, soient la bonne méthode", a-t-elle ajouté. Des affrontements ont opposé hier les forces de l'ordre à des manifestants anti-aéroport.

"Dans un moment où nous devons économiser les deniers publics, il va falloir choisir" entre ce projet d'aéroport et les autres priorités en matières de transport, a conclu la ministre écologiste.

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"le gouvernement a dépassé les limites"

Par Noël Mamère
(AFP / 30 octobre 2012 21h26)

BORDEAUX - Le député écologiste Noël Mamère a estimé mardi que le gouvernement avait dépassé les limites après les affrontements entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), jugeant que la question du soutien des écologiste au gouvernement se posait.

Le gouvernement a dépassé les limites (...) On est en droit de s'interroger sur la poursuite de notre soutien à un gouvernement qui utilise la force comme ses prédécesseurs pour imposer un projet dont ne veulent pas les habitants, a estimé le maire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de Bègles (Gironde) lors d'un entretien téléphonique avec l'AFP.

Quand un gouvernement qui, dans sa majorité, a des écologistes, renie à ce point ses engagements sur la transition écologique en défendant par les moyens de la force (...) un projet inutile, on est en droit (...) de s'interroger sur la sincérité de ce gouvernement, a-t-il ajouté.

Le projet d'aéroport Grand Ouest, défendu de longue date par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, est un symbole des projets dont on ne veut plus, qui sont gaspilleurs, producteurs de gaz à effets de serre et qui sont la trace d'une économie ancienne dont on doit tourner la page, a poursuivi l'élu.

M. Mamère, qui n'était pas sur place mardi, a par ailleurs indiqué qu'il comptait s'y rendre prochainement avec des parlementaires et des députés européens.

De vifs affrontements, consécutifs à une nouvelle opération d'évacuation des adversaires au projet d'aéroport Grand Ouest, ont opposé mardi à Notre-Dame-des-Landes forces de l'ordre à adversaires du projet.

La préfecture de Loire-Atlantique a comptabilisé six blessés légers côté forces de l'ordre mais n'a pu confirmer si les affrontements avaient fait des blessés côté opposants.

Selon ces derniers, au moins trois personnes ont été blessées.

L'opération avait été lancée à l'aube par les forces de l'ordre afin de permettre les travaux préparatoires prévus début 2013, préalables à la construction de l'équipement dont l'ouverture est prévue en 2017, selon la préfecture.

samedi 27 octobre 2012

Projet d'aéroport Notre-Dame des Landes : Non merci !


Depuis plus d'une semaine, plus de 500 gendarmes [1] sont mobilisés en vue d'expulser les opposants au projet d'aéroport situé à Notre-Dame des Landes (44).

Ce coup de force est inacceptable.
Alors que :


Est-il bien raisonnable d’investir plus de 250 millions d’euros d’argent public pour aider une multinationale à saccager plus de 2000 hectares de terres agricoles et zones humides ?

Ce projet d'aéroport est :

  • Inutile : Alors que l'aéroport actuel de Nantes Métropole voit son trafic stagner depuis de nombreuses années, la construction d'un nouvel aéroport ne se justifie pas. Les promoteurs de ce projet inutile espèrent voir le trafic aérien doubler. Comme de mauvaise coutume, les hypothèses de trafic surévaluées servent à justifier un projet inutile.
  • Coûteux : Alors que les partenariats publics/privés se soldent systématiquement par une privatisation des bénéfices et une nationalisation des pertes, le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes va nécessité l'engagement de l'État, à hauteur de 246 millions d'euros.
  • Climaticide : Le trafic aérien représente entre 3 et 5% des émissions globales de gaz à effet de serre. Chaque infrastructure supplémentaire crée un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion plutôt que d'autres modes de transport plus écologique. Face à la crise climatique, il n'y a pas de place pour l'ambiguïté.

À l'heure de l'indispensable transition énergétique, nous exigeons :

L'arrêt des expulsions,
l'abandon de ce projet d'aéroport.


[1] Un demi-million d’euros. C’est ce que coûte « au bas mot » l’opération lancée dès le 16 octobre par le gouvernement Ayrault pour déloger les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon le site Presse Océan. Entre la mobilisation de 1 200 militaires et policiers, le déplacement d’escadrons venant de différentes régions, le recours à des hélicoptères à visée nocturne en soutien logistique, la note flambe...

mercredi 24 octobre 2012

La honte de Jean-Marc Ayrault, en film.

Notre Dame des Landes

"La gendarmerie, milice de Vinci !"



Honte à vous Monsieur le Premier Ministre !
Honte à vous !

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Lors de l’enquête publique, 80 % des contributions faites aux sept enquêteurs étaient opposées au projet. Cependant, l’enquête s’est quand même avérée positive pour déclarer une Déclaration d’Utilité Publique (DUP).

De plus lors de la DUP, l’ACIPA a déposé cinq recours au Conseil d’Etat pour annuler la procédure. Ils ont été rejetés sans motivation.

L’argument de la saturation de Nantes Atlantique ne tient pas car ce qui sature un aéroport ce n’est pas le nombre de passagers mais le nombre de mouvements c’est dire de décollages et d’atterrissages. Nantes Atlantique stagne à ce sujet depuis dix ans.

l’aéroport n’est plus conçu pour neuf millions de passagers mais pour quatre millions, c’est à dire le même nombre que dans l’aéroport actuel.

Le projet est passé de 16 % de fonds publics à 44 %.

Sources : CE-Delft, cabinet d’études européen mandaté par par le collectif des élus contre l’aéroport (CeDpa)

vendredi 19 octobre 2012

En vrac : Métaux, épandanges et loup

Montebourg : La France doit « redevenir un pays minier » affirme Arnaud Montebourg. A l’occasion d’un colloque sur les métaux stratégiques, le ministre du Redressement productif, déjà favorable à l’exploitation du gaz de schiste, s’est déclaré favorable au retour des mines en France. Entre sa vision d’un redressement économique via la bagnole, une industrie lourde, ou l’exploitation des Hydrocarbures de schiste, Ce ministre est décidément l’ennemi de la conversion écologique si impérieuse, est définitivement le ministre du passé aux idées dépassées … pauvre de nous.

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Épandages : "Vous adorez la chimie, vous adorerez la chimio". La Guadeloupe autorise les épandages aériens et elle persiste et signe en annonçant qu’un nouvel arrêté préfectoral permettait à nouveau de déroger à l’interdiction générale des épandages aériens des pesticides…Bon appétit avec les bananes des Antilles ! Au revoir à la santé de nos compatriotes.

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Loup : Le nouveau groupe national loup (qui y participe ?) a été installé mardi 16 octobre avec pour objectif de terminer le nouveau plan de gestion du loup pour les années 2013-2018, pour le mois de mars prochain. Le député Christophe Castaner, député socialiste des Alpes-de-Haute-Provence a accepté de représenter le gouvernement et n’a pas trouvé mieux que de dire, en ouverture des travaux, "j'ai tenu à rappeler que le loup était aujourd'hui une menace pour l'élevage et le pastoralisme". Cela a visiblement beaucoup plu à Yves Derbez, président de l'association Éleveurs et Montagnes, qui participait également à cette réunion et qui a déclaré, à sa sortie du ministère, avoir "enfin des raisons d'espérer". A bon entendeur salut ! Les loups n’ont qu’à bien se tenir et les moutons seront bien gardés. Merde ! Merde et merde !!!

mercredi 17 octobre 2012

The Airfood Project : alertez l’opinion et les décideurs

The Airfood Project est une action de solidarité pour obtenir le maintien de l’aide alimentaire européenne, un fond européen d’urgence menacé de suppression, ce qui mettrait en danger la survie de ses millions de bénéficiaires. Il nous reste très peu de temps pour interpeller les pouvoir publiques et mettre les décideurs européens face à leurs responsabilités, dans un contexte de crise économique -– et donc humanitaire - aggravé. Si un nouveau programme n’est pas voté, dans le cadre financier pluriannuel, d’'ici décembre 2012, ce sont 130 millions de repas qui risquent de disparaître fin 2013.

En participant dès maintenant au The Airfood Project, alertez l’opinion et les décideurs… et aidez-nous à le défendre !




  
 Le principe ? Vous connaissez le Air Guitar, qui consiste à faire semblant de jouer de la guitare comme un pro, mais sans guitare ? Et bien le Airfood , c’est un peu la même chose. C’est un dîner où l’on mange… mais avec une assiette vide, parce que c’est ce qui risque d’arriver à ces européens en grande difficulté s’ils perdent cette aide alimentaire vitale.

Depuis 25 ans, l’aide alimentaire européenne permet de répondre aux besoins alimentaires les plus urgents de plus de 18 millions d’européens précaires – grâce à la distribution, non d’argent mais de denrées agricoles en surplus, via les ONG (Banques Alimentaires, la Croix-Rouge, le Secours populaire français, Restos du Coeur ...). Il permet à la fois de fournir de la nourriture à ceux qui en ont le plus besoin, de lutter contre le gaspillage et d’offrir à ses bénéficiaires un moment d’écoute et de solidarité indispensable. Bref, c’est un projet humanitaire peu coûteux, pragmatique et efficace… Protégeons-le !

samedi 13 octobre 2012

Pic pétrolier : Colloque de l'Assemblée Nationale de janvier 2011 (extrait)

Jean-Marc Jancovici, né en 1962, est un ingénieur français diplômé de l'École polytechnique et de Télécom, qui s'est spécialisé dans la thématique énergie-climat. Il est consultant, enseignant, conférencier, auteur de livres et chroniqueur. Il est connu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation sur le changement climatique et la crise énergétique.


4 - JM.Jancovici - colloque Assemblée Nationale... par avenir_sans_petrole

Pour en savoir plus sur les travaux de Jean-Marc JANCOVICI, 
rendez-vous sur son site : 

dimanche 7 octobre 2012

Notre hiver ne sera pas nucléaire ... ou chronique d'une pénurie désormais annoncée

Poussant, en un flot ininterrompu, leurs chariots blindés de promesses électroniques aux mille réalités virtuelles, les yeux pétillants de bonheur, ces pauvres innocents ne savent pas qu'ils transportent, avec le sourire du contentement, ce qui causera leur chute et celle de ceux qu'ils aiment. Et, pour ne pas sortir de cet état hypnotique, le lendemain, ces mêmes inconscients iront voter pour des bonimenteurs qui leur garantiront que rien ne changera et que toujours ils auront leur dose.


Ce matin je me remémore ce que me disait certain, à propos des manifs des fascistes islamistes contre la crasse cinématographique "l’innocence des musulmans". On me disait que tout cela était monté de toute pièce afin d'occulter, pour un temps, la crise économique : "tu entends parler, toi, de la crise économique en ce moment ? non, hein ! ben cette crise religieuse est faite pour nous détourner l'esprit des vrais problèmes. C'est une muleta.". Bon, possible me disais-je. Mais en poussant la réflexion je me suis demandé qui parlait, aujourd'hui, de la crise énergétique et métallique qui arrive et qui menace physiquement nos vies d'occidentaux et, plus largement, toutes les civilisations perfusées au pétrole ? La crise économique ne serait-elle pas la muleta de la crise énergétique, métallique et écologique qui arrive et que personne n'anticipe ?

Et pourtant il suffit de lire et de chercher pour trouver des alertes et ouvrir les yeux sur l'état réel de notre situation. Ainsi Agnès Rousseaux (Bastamag.fr) nous dit : " L’humanité est accro aux métaux. Câbles électriques et circuits électroniques, transports individuels ou collectifs, électroménager ou BTP... Les métaux sont partout. On en oublierait presque qu’ils constituent une ressource non renouvelable. Or, côté consommation, la tendance est à l’emballement et les réserves ne sont pas infinies. Une cinquantaine de métaux – sur la soixantaine exploités – seraient menacés de pénurie. Il reste plus d’un siècle de réserve pour le cobalt ou le platine. Celles de l’argent, de l’antimoine (utilisé notamment dans l’électronique), de l’indium (utilisé dans les cellules photovoltaïques ou les écrans LCD) se limiteraient à 20 ans, pointe l’étude de Philippe Bihouix (Quel futur pour les métaux ? EDP Sciences Ed.) . Et il ne resterait que 30 à 60 ans de réserve pour la plupart des grands métaux industriels : zinc, cuivre, nickel, plomb…

500 Tours Eiffel par jour

Environ 2 milliards de tonnes de métaux sont consommés chaque année, surtout du fer. L’équivalent de 200 000 Tours Eiffel par an ! Soit plus de 500 par jour. Et chaque Français « consomme » en moyenne l’équivalent de 700 grammes de métaux en 24h !

Pourquoi s’inquiéter, rétorqueront certains, les métaux sont présents partout : dans la roche, dans chaque poignée de terre, dans l’eau de mer. La quantité totale de cuivre dans les terres émergées – jusqu’à une profondeur de 1 km sous terre – serait d’environ 20.000 milliards de tonnes. Soit un million d’années de notre consommation actuelle. Tout irait bien... S’il n’était pas impossible de passer l’ensemble de la croûte terrestre au tamis. Ainsi les réserves de cuivre sont ainsi 10 000 fois moindres que la quantité totale présente sur la planète, augurant une pénurie de cuivre en 2040. Et l’or à franchi son « pic » de production, aujourd'hui son extraction n’augmente plus. « Une mine d’or, en Afrique du Sud ou en Australie, produit à peine 5 grammes par tonne, contre 20 il y a un siècle. Vu le prix, on peut aller chercher quelques grammes d’or par tonne de terre, mais on ne pourra pas se le permettre pour le cuivre », explique Philippe Bihouix. De même, alors qu’on produisait 18 kg de cuivre par tonne de roches extraite dans les années 1930, on n’en trouve plus que 8 kg aujourd’hui. Ainsi le défi à relever n’est pas tant la diminution des dernières réserves, que l’énergie croissante nécessaire pour exploiter les futurs filons.

Métaux et ressources énergétiques sont étroitement liés. Il faut toujours plus d’énergie pour extraire des métaux moins concentrés. Et les métaux sont toujours indispensables pour produire de l’énergie...

Sans métaux, plus d’énergie

Toutes nos sources d’énergie actuelles sont dépendantes des métaux. Des raffineries pétrolières aux gazoducs, des cellules photovoltaïques aux turbines d’éoliennes, des moteurs de véhicules aux batteries électriques… Les énergies renouvelables, nucléaires ou fossiles ne peuvent se passer des métaux. Côté nucléaire, « les « crayons » de combustible sont emballés dans des gaines de zirconium : 50 ans de réserves. Les centrales et les conteneurs pour les déchets nécessitent nickel, chrome, titane, cobalt, tungstène et plomb : 50 à 100 ans de réserves pour les plus abondants », détaille Philippe Bihouix. « On ne pourra pas tenir 10 000 ans avec le nucléaire. » Comment sans ces métaux renouveler les parcs nucléaires une ou deux fois par siècle ?

L’impératif du recyclage

Que faire face à cette situation ? Mieux recycler les métaux semble une évidence. Les grands métaux, comme le fer, l’aluminium ou le cuivre sont, en théorie, recyclables à 100%. Et leur recyclage est très rentable énergétiquement : récupérer de l’aluminium consomme 20 fois moins d’énergie que la production de métal neuf ! Reste qu’on ne pourra jamais en recycler 100 %. Difficile de collecter toutes les agrafes utilisées, les opercules de pot de yaourt ou les paires de lunettes ! Le pourcentage de perte diffère selon les métaux. Il est par exemple de 30 % pour le nickel, un métal pourtant bien récupéré dans des filières de recyclage…

La multiplication des alliages posent aussi problème. Impossible de séparer les éléments imbriqués ou les matériaux composites. Ou de faire du tri dans les 3 000 sortes d’alliage de nickel. Comment recycler complètement un ordinateur portable, qui contient 30 métaux différents ? Ou un « superalliage » de l’aéronautique, composé de 15 métaux ? De quoi compliquer sérieusement une tâche déjà immense. Surtout quand notre système économique basé sur la consommation – et un taux d’équipement toujours plus élevé – provoque l’accélération des cycles de production et des innovations... Concernant les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E), une directive européenne impose leur collecte à hauteur de seulement 20%.

A ces limites s’ajoutent les usages « dispersifs » : l’incorporation de métaux dans des produits chimiques ou des objets de consommation courante. Mercure dans les shampoings, plomb et cobalt dans les teintures capillaires, bismuth dans le rouge à lèvres, ou titane et sulfate de zinc, comme colorant blanc de votre dentifrice ! Encres et pigments du papier, déodorants, pneus, peintures, engrais et pesticides, incorporent des métaux à des degrés divers.

Des usages dispersifs qui peuvent représenter une part importante de la production : 20 % pour le cobalt, 98% pour le titane. Et les innovations ne manquent pas : les chaussettes « anti-odeur » aux nanoparticules d’argent qui partent dans les égouts au bout de quelques lavages, ne vont pas arranger la situation. « Ce sont autant de métaux qui ne seront pas disponibles pour les générations futures. Quand on crame du cuivre, du plomb ou du lithium dans les feux d’artifice, ce n’est pas très sympa pour l’Homo sapiens de 2250 qui en aura besoin, » illustre Philippe Bihouix.

Cette situation commence à préoccuper les États alors que l’Europe importe 48% de son cuivre, 100% du cobalt, du platine et du titane quant la production française est en constante régression. Résultat : les prix des métaux flambent et les réserves sont contrôlées par quelques multinationales. Le poids financier des métaux représente désormais un quart de celui du marché du pétrole.

Des abysses du Pacifique à la planète Mars

La stratégie actuelle des États et entreprises semble être la recherche incessante de nouveaux gisements. Et quand ceux-ci ne suffiront plus, ira-t-on chercher des métaux au fonds des océans ou sur d’autres planètes ? En juillet 2011, des chercheurs japonais ont annoncé la découverte d’immenses gisements de « terres rares » au fond du Pacifique : près de 100 milliards de tonnes. Des réserves 1000 fois supérieures à celle recensées jusqu’à présent, selon l’étude publiée. Mais quelle débauche d’énergie et de technologies seront nécessaires pour exploiter ces gisements, situés entre 4 000 et 6 000 mètres de profondeur ? Quel prix faudra-t-il payer demain pour aller prospecter de nouvelles réserves de métaux à plus de 2000 mètres sous la couche terrestre ? Quant à faire de la Lune ou de nos planètes voisines nos futures réserves géologiques... « C’est la vie, la tectonique des plaques qui créent les concentrations de métaux. Sur la Lune, vous risquez de ne trouver qu’une soupe indifférenciée », décrit Philippe Bihouix. Pas de quoi rentabiliser le voyage aller-retour.

Nos arrières-petits enfants, des « ferrailleurs-cueilleurs » ?

Recycler davantage, ralentir les cycles de consommation, en luttant par exemple contre l’obsolescence programmée, réparer plutôt que jeter, diminuer les usages dispersifs. Les moyens sont nombreux pour réduire l’actuel gaspillage des pays économiquement développés. Mais cela ne suffira sans doute pas, sans changer profondément nos modes de vie, de production et de consommation. « Quel avenir veut-on laisser aux générations futures ? Un retour à l’âge de fer, un monde où quelques dizaines de millions de « ferrailleurs-cueilleurs », survivants de la grande panne ou de l’effondrement, retrouveront l’abondance en exploitant le stock de métaux en place dans les bâtiments délabrés, les décharges, les usines à l’arrêt ? » questionne Philippe Bihouix. Reste à faire prendre conscience des enjeux, pour freiner la course infinie à l’extraction, avec toujours plus de conséquences sociales et environnementales. « Expliquer le pic du pétrole est déjà compliqué ! Avec les métaux, on a 60 histoires différentes… ». Nous n’aurons pourtant bientôt sans doute plus le choix."

Cette analyse confirme ce dont je suis persuadé depuis longtemps : tant que l'on recherchera la croissance pour résoudre les crises économiques et le chômage qui va avec, on se cassera toujours les dents. En effet démonstration est faite que la croissance n'est pas la solution, mais est bien Le problème. Une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Tant que l'on n'ouvrira pas les yeux sur la raréfaction des matières premières et la crise énergétique on ne se sortira jamais de notre descente infernale. La croissance c'est produire infiniment des produits jetables en puisant, toujours plus, dans le sous-sol, des matières non renouvelables pour les fabriquer ... comprendre que cela n'est ni tenable, ni durable, n'est pas de l'écologie mais de la géologie.

En conséquence, souvent je rétorque, à ceux me qui disent que les écolos ne sont pas réalistes, que ce sont eux qui ne le sont pas en croyant que ce monde de technologies et de carbone pourra durer si l'on n'ouvre pas les yeux sur les voyants qui sont au rouge. De même je réponds, à nos détracteurs qui nous accusent de vouloir nous ramener au moyen-âge, que ce sont eux, ces indécrottables techno-croyants, par leur refus d’anticiper les crises climatique, énergétique, démographique, métallique et écologique, qui nous mènent droit vers une régression sociétale.

Quand donc regarderons-nous le dragon dans les yeux ?

Bruno BOMBLED

vendredi 5 octobre 2012

En vrac : OGM, Arctique et Climat

Climat : Neuf personnes sur dix pensent que le climat a changé et trois sur quatre que c'est prouvé. C’est ce qui ressort d’une étude dirigée par Ipsos pour le compte d'Axa dans treize pays du monde auprès de 13.000 personnes. Les personnes interrogées affirment qu’en effet le climat connaît d'importants changements, scientifiquement prouvés, que cela interfère dans la vie quotidienne et reste une inquiétude forte au-delà de la crise économique. Ces réponses peuvent surprendre car il semblait qu’il y avait un déclin d'intérêt, ces dernières années, pour les questions climatiques mais il n’en est rien, «Même si l'emploi et le chômage sont aujourd'hui au sommet des priorités, les préoccupations des citoyens sur ces questions restent constantes», assure toutefois le directeur du département opinion et recherche sociale chez Ipsos. Même dans les pays tels que les États-Unis ou la Grande-Bretagne où le climato-scepticisme est le plus largement répandu et les réponses moins unanimes, les opinions restent néanmoins majoritairement convaincues. Reste à se bouger, maintenant que la prise de conscience est là et à faire pression pour demander un vrai changement des orientations politiques et industrielles.

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Arctique, la mobilisation des écologistes paye : Après la suspension des forages par Shell puis par Gazprom ces dernières semaines, Total fait aujourd’hui une annonce fracassante en matière d’exploitation du pétrole en Arctique par l’intermédiaire de Christophe de Margerie, son PDG, en expliquant que «Les industriels devraient s’abstenir de chercher du pétrole dans ces eaux car les risques liés à l’environnement y sont trop élevés ». Mais, dans le même temps, si M. De Margerie annonce qu’une marée noire ferait vraiment désordre sur la glace immaculée de l’Arctique, il n’a pas les mêmes préoccupations pour ce qui est du gaz, dont les fuites sont effectivement moins visibles, mais dont les projets ne sont pas acceptables pour la préservation du climat. Il est aujourd’hui inconcevable de vouloir continuer à exploiter les dernières réserves d’énergies fossiles que renferme la planète dans un contexte de dérèglement climatique croissant, et alors que la fonte de la banquise a atteint des records il y’a quelques jours seulement.

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OGM : le lobby agro-industriel ne décolère pas et ne désarme pas. Restons mobilisés et soutenons le Pr Séralini qui est diffamé odieusement alors qu’il a utilisé « la même lignée de rats que celle utilisée par Monsanto pour ses tests. Les premières tumeurs sont apparues sur certains au bout de 4 mois seulement, et beaucoup de rats traités au maïs OGM NK603 ont dû être sacrifiés en cours d’étude, car leurs tumeurs avaient atteint plus de 25% du poids de leur corps ». Le chercheur ajoute « Je n’empêche personne de refaire mon expérience avec 50 rats par groupe. Mais je note que personne ne l’a suggéré. Que craignent-ils de découvrir ? », et observe enfin « On a sans doute mis le doigt où ça fait mal. […] La seule question qui vaille est celle-ci : pourquoi, alors que l’humanité entière consomme ces produits, personne n’a eu le courage politique de faire des études approfondies sur les OGM comme on vient de le faire ? ».

Remarque de Cécile C (Docteur ès Sciences) : "Honnêtement certains des arguments ne tiennent pas dans le rapport publié par l'EFSA (qui remet en cause la validité de l'étude du CRIIGEN) notamment la lignée des rats et les statistiques : même si la souche de rat utilisée est plus sensible aux tumeurs, le groupe témoin est justement là pour en tenir compte, de plus, même si les tests ont été faits sur 20 rats, la significativité statistique a certainement été évaluée... Bref, il semblerait qu'il y ait une recherche de contre-arguments à tout prix pour maintenir l'autorisation de culture, alors que l'application du principe de précaution dicterait une démarche complètement opposée.."

PS de Bruno : Merci Cécile de ces précisions primordiales.