"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 2 octobre 2010

Et répondraient : Rien !

Une fois encore mes réflexions vont vers la critique de mon camp, de ma famille, de mes amis, de mes camarades, bref de la Gauche que j’aime tant. Mais malgré tout l’amour que je porte à ce mouvement progressiste et porteur de révolte, je ne peux me résoudre à le voir éternellement vautré dans ses démons, dans ses éternelles divisions stériles.

En effet, à l’approche de 2012 et malgré le boulevard qui lui est offert par un présidents en panne de solutions adéquates à offrir à la France, incapable, qu’il est, d’avoir une vision politique pour un pays harmonieux, paisible et solidaire, la Gauche semble incapable, elle, de saisir l’opportunité d’incarner l’espoir à l’instar de ce qu’a inspiré, au monde entier, l’avènement de Barak OBAMA à la Maison Blanche. Car c’est bien de cela que la France à besoin. La France à besoin d’espoir et non de peur de l’autre. De peur entretenue par un gouvernement inconscient des risques qu’il y a à vouloir diviser, à vouloir monter les français les uns contre les autres.

Par ailleurs, je ne peux m’empêcher de voir et d’entendre les réactions de certains de mes compatriotes, peu ou pas engagés, mais tout de même contre la droite et encore plus contre notre président décrédibilisé par le tout et n’importe quoi de ses déclarations, toutes plus contradictoires les unes que les autres, par l’à-peu-près de sa politique nationale, par l’approximation de sa vision des réalités de ce monde et des vrais gens, mais qui ne voient rien, en face, qui pourrait incarner cette alternance motivante, originale, moderne, structurante, bref salvatrice.

Il y a quelques années (le 5 février 2007) j’avais, sur ce même blog, comparé la Gauche à ces Gaulois toujours bagarreurs, toujours querelleurs, toujours désunis et incapables de faire front commun afin de tenir tête, malgré leurs supériorité numérique, aux légions romaines de Nicolus Sarkosius.

Force est de constater, en côtoyant les uns et les autres, responsables et militants, lors de réunions, de discussions de couloirs ou dans la rue, qu’à ce jour rien n’a vraiment changé. La Gauche nourrie toujours envers ses partenaires une colère, pour ne pas dire une haine, qui l’empêche de rentrer dans un mouvement vraiment constructif et productif. Ils agissent comme si la survie du parti était plus importante que la vision politique porté par celui-ci. A ce moment là nous ne valons pas mieux que n’importe quel actionnaire qui tant que son entreprise et vivante, qu’importe le sort des humains qui la compose. On a perdu de vue les priorités et les urgences.

Ainsi le PS, du haut de sa suffisance et de son assurance d’une victoire, comme s’il s’était agi d’une simple formalité, affirme qu’il est ouvert à tous et qu’il est capable de travailler avec tous ses partenaires de Gauche tant que cela se passe autour de leur programme, de leur candidat.

Les écologistes, quand à eux, ragaillardi par de bons résultats électoraux, affirment avec une telle morgue qu’ils seraient capable de se brouiller à mort avec, qu’ils ne seront plus jamais les valets, les faire-valoir d’un PS condescendant, et de trouver rédhibitoire de travailler avec le Front de Gauche sous prétexte qu’il n’a pas pris de position contre le nucléaire.

Enfin le Front de Gauche, du haut de sa pureté de gardien du temple de la Gauche, n’est pas en reste et souhaite, avant toute chose, un mea culpa, une flagellation collective du PS et des écologistes, pour avoir appelé à voter pour la constitution européenne en 2005, comme une tache indélébile, comme un pécher originel.

Ainsi tout ce petit monde là réagit comme s’ils pouvaient gagner les élections seuls, sans les copains, sans voir qu’ils participent à la destruction du pays en laissant les mains libres à une droite toujours plus dure et injuste. Mais ils vous affirment pourtant, la main sur le cœur, qu’ils souhaitent arriver au pouvoir. Foutaise ! La droite peut continuer à dormir tranquille, chacun, à Gauche, attendant, dans sa tour d’ivoire, que son frère vienne à lui, sans voir que le chemin doit se faire par tous, vers un but commun construit en commun. Mais aujourd’hui personne ne se place dans cette dynamique de mise en commun de toutes nos spécificités positives qui émanent de chaque groupe. Vraiment, en vérité je vous le dis, la droite est tranquille, la Gauche, à ce rythme là, restera encore longtemps dans une opposition incapable de modifier, d’influencer la marche du monde et de la France vers cette si impérieuse reconversion écologique et durable de l’économie. Une économie au service d’une société enfin devenue humaine où les inégalités seraient estompées par un changement de priorités et une redistribution des richesses.

J’en appelle donc à mes camarades afin que nous nous rassemblions, dès à présent, dans une maison commune, sans reproche et sans anathème, afin de construire, ensemble, un projet d’alternance écologique et sociale que nous serions tous fiers de porter devant les électeurs. J’en appelle à cela afin que nous ne restions pas d’éternels râleurs attendant le Grand Soir qui, à l’aube de leur vie, se retourneraient sur leur parcours et se diraient : Qu’ais-je vraiment fais pour que mes idées humanistes aient modifié la marche du monde ? Et répondraient : Rien !

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