"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

lundi 27 septembre 2010

Priorité au social et à l’environnement.

Les libéraux qui nous gouvernent voient le salut uniquement dans la compression des dépenses de l’état, au risque de compromettre le fonctionnement de certains services publics et d’ajouter à la détresse financière des ménages en difficulté. Certes, du coté des dépenses militaires, de la rationalisation de certains services ou des aides aux entreprises et à l’agriculture productiviste, il y a sans doute de sérieuses économies à faire. Mais le problème vient d’abord de l’appauvrissement de l’état depuis une dizaine d’années : ses ressources fiscales sont passées de 17% à 13,9% du PIB. L’impôt s’est allégé essentiellement au profit des plus riches. Ainsi, en France, le taux d’imposition effectif des personnes disposant d’un niveau de vie mensuel supérieur à 40000 € n’a cessé de baisser, se réduisant désormais à 25%. Quand aux sociétés du CAC40, l’impôt sur les sociétés, qui devrait être de 33% des bénéfices, n’en absorbe plus en moyenne que 8%.

Alors, il reste que si la rigueur est sans doute nécessaire, elle ne constitue pas une politique pour sortir de la crise. Vouloir relancer l’économie serait illusoire, s’il ne s’agit que de tenter de renouer avec un modèle de développement qui a clairement fait faillite. C’est toute notre économie qu’il convient de réorienter pour la rendre, à terme, compatible avec les exigences sociales et environnementales que la crise a révélées ou accentuées.

Ainsi encourager la production d’énergies renouvelables, l’économie et l’urbanisme de proximité, la réduction des consommations énergétiques, les transports collectifs, la construction (bioclimatique) de logements sociaux, lutter contre la « malbouffe » et contre l’échec scolaire générateur de pauvreté ultérieure, voilà des objectifs publics autrement plus importants que le financement d’un nouvel aéroport ou d’autoroutes … Un temps, avec le « Grenelle de l’environnement », on a cru que telle serait la voie choisie pour la relance. Mais les mauvaises habitudes sont revenues au galop et la rigueur libérale - moins d’état … - a fait le reste.

Il apparaît donc que les vrais obstacles à une réorientation verte et sociale de nos économies ne sont désormais que politiques. C’est au fond, plutôt rassurant car ce qu’une majorité a fait, une autre majorité peut le défaire.

Denis CLERC
Alternative économiques
Dans TC N°3411 du 23 septembre 2010


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Achim Steiner, Directeur exécutif du PNUE, va dans le même sens : ''il est de plus en plus évident qu'une transition rapide vers une économie verte, pauvre en carbone, respectueuse des ressources et génératrice d'emplois permet non seulement de résoudre les défis de la durabilité du 21ème siècle, mais qu'elle contribue largement à atteindre les autres Objectifs du Millénaire pour le Développement''.

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