Le Tribunal de Nantes a donc rejeté la totalité des recours déposés en février 2014 par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces derniers avaient saisi la justice pour faire annuler plusieurs arrêtés préfectoraux dits «environnementaux» portant sur la «loi sur l'eau» et la protection des espèces protégées et visant à autoriser le début des travaux du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes et de sa desserte routière
José Bové avait relativisé, quelques heures avant, la décision qui était attendue ce vendredi 17 juillet à Nantes et qui se révèle conforme aux conclusions formulées, en juin, par le rapporteur public.
« Ce qui va se passer ce vendredi, disait-il, n'est qu'une péripétie juridique qui ne remet pas en cause l'accord de 2012 puisque tous les recours ne seront ni épuisés ni purgés. La vraie question juridique toujours pas tranchée, c'est celle qui est posée par l'Europe et qui vise l'étude d'impact qui a été saucissonnée. Rien n'est donc réglé vis-à-vis du droit européen notamment ».
« Le courage politique, c'est d'abandonner ce dossier »
« D'un point de vue politique cette fois, et à cinq mois du sommet Climat, il serait invraisemblable que le gouvernement ait la tentation de passer en force. Ce serait une vraie tâche sur tous les discours officiels et le véritable courage politique, c'est maintenant d'abandonner ce dossier. D'ailleurs, de nombreux députés PS européens à qui j'en parle me disent qu'il ne faut pas faire cet aéroport » poursuit José Bové qui avance néanmoins ce dernier argument : « Comment construire une nouvelle majorité dans la perspective de 2017 en s'arc-boutant sur de tels projets inutiles... ». Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique, est sur la même longueur d'onde « On ne peut pas rassembler la gauche et faire l’aéroport ».
Valls rallume la mèche
Argument que semble rejeter d'un revers de mains méprisant et dogmatique, le premier ministre qui joue les incendiaires. Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « va pouvoir se poursuivre » dans « un souci d’excellence environnementale », a déclaré Manuel Valls. « Le Premier ministre, Manuel Valls, prend acte de cette décision qui doit entraîner la reprise des travaux. La réalisation du projet est ainsi à nouveau engagée après avoir été suspendue depuis fin 2012 », écrit Matignon dans un communiqué. Le préfet de Loire-Atlantique qui, en juin, s'était prononcé en faveur d’un démarrage des travaux durant l’été se voit conforté par les plus hautes instances ... on peut craindre le pire même si, Ségolène Royal s'est dite stupéfaite, en direct sur France 5, par la déclaration du Premier ministre Manuel Valls et déclare qu'elle n'était pas au courant. « Je lui laisse l'entière responsabilité de sa déclaration », a-t-elle dit. « Bon courage », a-t-elle ajouté.
Les défenseurs du bocage nantais, peu surpris par cette décision, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette décision, si besoin ensuite avec un recours au Conseil d’État et une saisie de la Cour européenne de justice. L’optimisme reste donc de mise sur la ZAD, où la mobilisation ne faiblit pas, en dépit des déclarations des pro-aéroport.
La lutte n'est donc pas terminée !!!
Chacun peut la poursuivre à la hauteur de ses moyens,
de son temps et de ses capacités.
On ne lâche rien !!!
Photo AFP
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