"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 18 juillet 2015

Il n'existe pas de planète de rechange

Interstellar : Alors que la Terre se meurt, une équipe d'astronautes franchit un trou de ver apparu près de Saturne conduisant à une autre galaxie. Ceci dans le but d'explorer un nouveau système stellaire et d'espérer trouver une nouvelle planète habitable pour l'humanité, dans l'espoir de la sauver. ... Wall-E, un petit robot, est le dernier être sur Terre ! 700 ans plus tôt, l'humanité a déserté notre planète en lui laissant le soin de nettoyer la Terre ... Elysium, en l’an 2154. Deux catégories séparent les hommes : les riches, privilégiés, vivent sur la station spatiale parfaite créée par les hommes appelée Elysium, station où il n’y a pas de pauvreté, pas de guerre, pas de maladies. Les autres, pauvres, vivent sur la Terre surpeuplée et ruinée ...

Hier j'ai regardé l'excellent film, Interstellar. Superbe film, aux images magnifiques et au scénario original. J'ai vraiment adoré d'autant plus que le propos du film est une interrogation écolo : comment survivre sur Terre sans biodiversité ? La réponse est : on ne le peut pas ! Ce que l'on ne sait pas en revanche, dans ce film, ou cela m'a échappé, c'est la cause de cette perte de biodiversité, est-elle d'origine humaine ou naturelle ? Quoi qu'il en soit le résultat en est le même et c'est un fait, dès à présent avéré, dans la réalité, on ne peut survivre sans biodiversité. Cela est vraiment bien illustré dans ce film.

Pas de planète de rechange

Alors, pour survivre, l'humanité cherche une nouvelle Terre ... Et là il m'est apparue qu'il fallait rappeler quelques évidences afin de contrer cette idée, communément rependue dans la tête de mes contemporains, et qui leur donne l'espoir que "si l'on ne peut plus vivre sur Terre, cela n'est finalement pas bien grave car on ira vivre ailleurs" et tenue comme plausible. Cela parait stupide dit comme cela, mais pourtant cette idée est bien ancrée dans l'imaginaire collectif. Combien de fois j'ai entendu des propos du genre : "une fois la Terre détruite on trouvera bien les moyens de s'en sortir, on construira des vaisseaux spatiaux et on colonisera une autre planète". C'est con mais beaucoup de gens croient en cela. Ce sont des technocroyants. Notre société est technocroyante : "L'homme s'est toujours sortis d'affaire, qu'importe les réalités physiques, géologiques et énergétiques, au pied du mur, nous trouverons la solution. Alors pourquoi s'inquiéter ? Pourquoi se priver maintenant ? Nos enfants trouverons, pour nous, la solution." nous disent-il dans un optimisme béa et totalement irréaliste. Cette croyance est alimentée par ceux qui ne veulent rien faire afin de continuer à profiter, à consommer ... à consumer la planète, encore, maintenant et toujours, qu'importe les conséquences et, de façon insidieuse, par de, néanmoins, magnifiques films de cinéma comme Elysium ou bien encore Wall-E qui nous font prendre des vessies pour des lanternes, qui nous illusionnent, nous font croire qu'il suffira d'un "y-a-qu'à-faut-qu'on" pour que l'on puisse ... qui font vivre, dans notre imaginaire, le mythe du canot de sauvetage.

Le Syndrome du Titanic

Mais il serait temps de comprendre et d'accepter que ce ne sont que des films, que de la fiction, que des histoires. La réalité est toute autre : Nous n'avons pas les moyens et n'aurons jamais les moyens de réaliser ce que nous avons si superbement mis en images au cinéma. Pas assez de métaux, pas assez n'énergie et pas de mondes de rechange à proximité. Nous sommes condamnés à vivre et à mourir sur cette Terre. Nous n'avons et n'aurons jamais de Terre bis. Nous n'aurons jamais d'immenses vaisseaux spatiaux pouvant sauver l'humanité.

Une humanité, bien réelle cette fois-ci, qui, comme les passagers du Titanic, fonce dans la nuit noire en dansant et en riant, avec l’égoïsme et l’arrogance de ceux qui sont convaincus d’être "maîtres d’eux-mêmes comme de l’univers" (Nicolas Hulot). Une humanité qui nie l'accumulation des signes annonciateurs du naufrage : dérèglements climatiques, pollution omniprésente, extinction exponentielle d’espèces animales et végétales, pillage anarchique des ressources, multiplication des crises sanitaires. "Nous nous comportons comme si nous étions la dernière génération d’hommes à occuper cette Terre et après nous, le déluge." (Nicolas hulot)

Ainsi, en vérité je vous le dis, définitivement, le seul et unique vaisseau spatial capable de nous véhiculer est la Terre. Ne cherchez plus, il n'y en a pas d'autres. Dès lors et si nous ne voulons pas que le propos - la destruction, par notre faute, de notre seul et unique habitat rendant notre survie impossible - de ces fictions devienne la réalité, alors que tous les signaux sont au rouge, nous nous devons de devenir enfin sages et de sérieusement commencer à prendre conscience massivement qu'il nous faut ralentir, renoncer, décroître, faire "mieux avec moins", changer d'idéologie, mettre l’écologie au centre de nos décisions individuelles et collectives afin de tendre vers un développement humain qui soit réellement durable. Nous nous devons de changer immédiatement notre comportement pour créer une humanité en harmonie avec les équilibres naturels et non plus une humanité prédatrice et destructrice ... sans cela nous sombrerons inéluctablement sans que cela ne soit une fiction.

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