Toute violence joue en défaveur de celui qui l'utilise, qu'il soit flic ou militant. Gandhi nous a enseigné que l’on ne pouvait rien construire de durable sur la violence et toute action engendre une réaction nous dit Einstein. Ainsi à la violence répond la violence et c’est le début du cercle vicieux qui ne conduit qu’à la peur, la douleur, la haine … rien de positif ni de constructif. La violence utilisée rajoute toujours une pierre au mur de l’incompréhension, de la haine et de l'effondrement des mondes. L'utilisation de la violence, dans notre pays, comme moyen de revendication est d'autant plus incompréhensible que seule la république donne la possibilité, à tous - même si tout est toujours perfectible - de se défendre légalement, de manifester, de pétitionner ... nous devons tous l'affirmer car nous ne pouvons accepter une société qui vivrait aux sons des vendettas.
Mais à quoi bon se battre ? Mais à quoi bon se battre pour un monde durable et pacifique si la majorité des humains est prête à mourir pour un dieu qui n’est qu’une hypthèse ? A quoi bon se battre pour essayer de participer à l'avènement d'un monde durable si les humains préfèrent l’éther aux réalités terrestres, aux urgences écologiques, climatiques et énergétiques qui conditionnent notre survie ou notre disparition ? A quoi bon se battre pour la liberté, la république et la démocratie si les humains préfèrent se soumettre à une loi qui mise sur un pari, sur un coup de Poker ? En vérité je vous le dis, les religieux [1] n'aiment pas l'humanité.
Ainsi à Trappes et à cette heure, je ne sais pas ce qui s'est passé exactement, qui a fait quoi ? Qui a commencé, qui est victime et qui est agresseur ... tous les scénarios sont possibles, les anges n'existent pas. Quoi qu'il en soit je pense que c'est l’habillement ostentatoire de ses religieux - qu’ils soient juifs, musulmans ou bien chrétiens - qui affichent et imposent, dans un militantisme maladif et malsain, un mode de pensée sectaire, suffisant et supérieur, qui entraîne des sentiments de rejets de la part de celui qui, en face, est visé par un message qui lui dit combien on le considère comme impur, un sale chien d'infidèle, un pauvre Goy ou bien une âme perdue.
Qu'à ceux qui affichent, en une pub de leur radicalité religieuse et qui se sentent rejetés, je leur dit qu'il leur faut assumer leur militantisme et les conséquences qui vont avec et ne pas se plaindre ... ou bien se plier aux règles d'une France qui se battra toujours contre toutes formes d’extrémismes religieux. Une France qui n'oublie jamais que ce sont aux religions de s'adapter à la république et non l'inverse ... il en va de nos libertés à tous. N'oublions jamais que seule la république démocratique garantit le droit à la différence. N'oublions jamais que seule la démocratie garantit la liberté de culte. La dictature, qu'elle soit politique ou religieuse, non !
Ainsi véritablement le port de vêtements religieux (Niqab, bonnes-soeurs, Juifs radicaux ...), sur la place publique n'est pas juste une liberté individuelle, mais également un message envoyé à ceux qui ne sont pas de leur camps. Le dessin de Plantu traduit cette réalité : le port de la Burqa est une façon de "tester" les réactions de la république laïque de la part de celles et ceux qui s'y livrent. Il ne faut pas être naïf, le port de vêtements (ou signes), à consonances religieuses (Juifs, Chrétiens ou musulmans), ne sont que du prosélytisme à l'intention des infidèles que nous sommes. Ainsi il ne faut pas inverser les rôles et faire passer pour des victimes ceux qui veulent nous faire aller vers l'obscurantisme et supprimer des libertés chèrement acquises.
Alors tant que cela reste gérable pour garantir les liberté de tous, il n'y a rien a dire, mais force est de constater que tous nos braves religieux représentent de réelles menaces pour notre liberté ... il faut véritablement ouvrir les yeux sur ce qui se passe, partout dans le monde, tant aux Etats-Unis, que dans les pays arabes, qu'en Israël. Oui la religion est possiblement une belle chose, porteuse de paix, d'amour et d'espoir, mais quand elle est pervertie par nombre de gens, qui ont oublié que croire n'est pas savoir, elle devient une menace qu'il faut savoir dénoncer et combattre.
Définitivement,
ce sont aux religions à s'adapter (ou disparaître) à la république,
et non l'inverse!
La laïcité de la France est non négociable.
Bruno BOMBLED
[1] Attention à ne jamais confondre croyant et religieux. Le croyant est celui qui n’a pas oublié que croire n’est pas savoir et qui reste humble devant la croyance ou la non-croyance des autres, qui accepte le vivre ensemble et ne cherche pas à «évangéliser». A contrario le religieux est, pour moi, une personne profondément malhonnête qui préfère une hypothétique divinité aux réalités humaines, qui veut paraître pur afin de mieux asservir son prochain, qui se pare des habits de la religion pour mieux oublier la morale, ce ne sont que des fachos qui existent dans toutes les religions.
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Adresse à celles qui portent
volontairement la burqa
En juillet 2009 paraissait, dans le Nouvel Observateur, cette puissante adresse de la remarquable Elizabeth Badinter. Je la reprends, aujourd’hui, car elle est en effet pleine d'actualité.
Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l’un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l’autre, allez-vous continuer à cacher l’intégralité de votre visage ?
Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes. Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu’à la connivence d’un sourire ?
Dans une démocratie moderne, où l’on tente d’instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n’est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.
Alors je m’interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?
En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… Pensez-y.
Elisabeth Badinter
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