"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

jeudi 8 juillet 2010

Je déteste le foot

7 juillet 2010 : Espagne-Allemagne, 1-0 pour l'Espagne.

8 juillet 2010 : Hier soir je suis allé manger – très bien - au restaurant à Paris tout en ne sachant pas qu'il y aurait un match de la coupe du monde retransmis ce jour.

A ma décharge et de façon très volontariste, je dois bien reconnaître que je ne suis pas le plus adepte de ce sport bling-bling qui favorise les nationalismes et les régionalismes tout en donnant de bonnes raisons, à des têtes pleines d'eau, imbibées de bières et de testostérone, de se mesurer à son prochain sous prétexte qu'il n'est pas de la même ville. Il est vrai, également que je ne suis pas un grand fan de ce sport érigé, dans nos banlieues, comme étant la seule voie de salut que l'éducation des parents et l'école de la République ne semblent plus parvenir plus à incarner.

Puis, pour ne rien arranger, l'audition de Domenech, à l'assemblée nationale, comme s'il s'était agis de rendre compte d'actes de haute trahison, n'est pas fait pour me réconcilier avec ce sport. Les députés n'en font-ils pas un tout petit peu trop, quand même, sur ce sujet ? N'ont-ils pas d'autres sujets plus impérieux à traiter ou cela est-il calculé afin de faire passer, en douce, des réformes impopulaires ? Certes, le football passionne les masses populaires, mais de là à mobiliser jusqu'au plus haut sommet de l'État ! Bien sûr, Mr S avait déjà donné le ton en recevant Thierry Henry. Mais enfin, on parle d'un jeu, là ! Un truc marrant (pour certains), certes, plaisant même (pour d'autres), mais cela reste (ou devrait rester) un divertissement. Il serait bon et temps de remettre ce sport à sa juste valeur c'est-à-dire juste un sport et non pas une valeur.

Mais à ce jour nous en sommes loin et le pitoyable spectacle que m'ont fourni les clients du restaurant d'hier soir n'était pas fait pour me rassurer.

C'est ainsi que la vue des masses éructantes devant l'action "sportive" d'un milliardaire* en short m'a amené à cette triste réflexion "qu'importe le régime dictatorial en place, pourvu qu'il y ait du foot à la télé, le peuple sera content". Et je me suis dit qu'à l'instar de Rome, qui chuta pour cela, notre civilisation de la consommation immédiate et du plaisir sans contre partie, déclinera de cette futilité érigée en valeur supérieure à celles de l'humanisme et de la citoyenneté. Donnez-leur des jeux, des femmes et de l'alcool et vous pourrez mener à bien votre petite entreprise, doivent conseiller quelques Guéant et autres Guaino . Petite entreprise possiblement entretenue par des écrans vidéo, maintenant omniprésents dans tous les recoins publics, qui, comme dans le film apocalyptique, "Blad Runner", ne permettent pas de ne pas être complètement persuadé que nous n'ingurgitons pas d'images subliminales.

Mais cela est un autre sujet …



*Pour repère : Ribery qui gagne 416 667 € par mois, reçoit ainsi 17 ans de mon salaire. En trois mois, il gagne ce que je gagnerai sur l'ensemble de ma carrière tout en étant pas le plus à plaindre dans ce monde. Dès lors que représente mon salaire pour d'autre ?

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