
Même si les conséquences du réchauffement climatique en montagne commenceront à se faire sentir à l'horizon 2040, "le phénomène est déjà sur les rails", selon Jean-François Donzier. En un siècle, la température moyenne des Alpes a augmenté de 1,5 à 2° C. Bien plus qu'à l'échelle planétaire (entre 0,7 et 0,8°C) ou européenne (+ 1,2°C). Depuis 1980, les glaciers ont perdu 20 à 30% de leur volume. La tendance devrait s'accroître, avec 70% de pertes supplémentaires en volume d'ici 2080.
Or, "tous les grands fleuves européens prennent leur source en montage". Les Alpes assurent ainsi 34% du débit moyen du Rhin, 40% de celui du Rhône et 53% de celui du Pô. D'ici 2100, le réchauffement climatique devrait faire grossir les débits de ces fleuves de 20% en hiver, les réduire de 17% au printemps, et jusqu'à -50% en été… En d'autres termes : les populations vivant dans les plaines seront soumises à des risques croissants d'inondation en hiver, de sécheresse en été.
Ainsi l'érosion, l'impacts sur l'activité économique, la navigation fluviale et la compétition croissante pour des usages de l'eau contradictoires - canons à neige en hiver, eau potable, refroidissement des centrales nucléaires et thermiques à flamme, irrigation, sports nautiques – seront les principaux défis que devra prendre une nouvelle gouvernance de l'eau en montagne.
Victor Roux-Goeken
Actu-Environnement.com - 02/07/2010
Photo : © Imag'In Pyrénées. Lac d'Aumar (Pyrénées)
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