"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 3 juin 2012

La rose du Kenya, l'envers du glamour.

Les Français achètent chaque année 22 millions de bouquets de roses. Vous êtes-vous déjà posé la question « D’où viennent-elles ? » La majeure partie des roses que nous consommons est importée du Kenya. Bien sûr, nous faisons également appel à des producteurs locaux pour trouver la célèbre fleur mais celle-ci ne pousse pas toute l'année bien qu'on la retrouve 365 jours par an chez notre fleuriste préféré...

"Le Kenya est devenu le premier producteur mondial de fleurs"

L’activité florale du Kenya a commencé en 1972. Aujourd’hui, et depuis déjà quelques années, le Kenya est devenu le premier producteur mondial de fleurs grâce à son climat avantageux et son sol de qualité. Autrement dit, dans des zones comme celles-là, pas besoin de respecter les saisons et les récoltes s’enchaînent beaucoup plus vite.

Pour importer les fleurs des pays de l'hémisphère sud jusqu'en Europe, le mode de transport privilégié est l'avion dans 85% des cas avec un impact négatif de 570 à 1580 g de CO2 émis par tonne de roses et par kilomètre. Pour se faire une idée de l’importance économique du phénomène, sachez que 50 000 personnes vivent de la floriculture au Kenya, sans parler des activités secondaires.




Mais comme partout ailleurs, on observe que, quand la question environnementale n'est pas La Condition dans l'élaboration d'une activité humaine, la nature n'est considéré que comme un élément négligeable, comme un puits dans lequel on peut, impunément, puiser puis, in fine, comme un déversoir qui accrètera, ensuite, toute la misère humaine. Ainsi dans les serres horticoles du Kenya les ouvrier sont des esclaves qui travaillent pour des salaires de misère, dans des environnements pollués, sans moyens de protection, sans sécurité, sans droits, exploités et logés dans des conditions indignes. Au Kenya, on y découvre des usines à fleurs, avec des gardes et des fils barbelé, où l'ouvrier, trop usé par les conditions de travail, est mis à la porte, sans espoir et sans avenir que la misère, quand la maladie, induite par les produits chimiques, ne lui permet plus de travailler. Autour de l'usine de production, tout les produits chimique sont déversés dans la nature entrant dans une chaine de conséquences qui atteignent la faune, la flore puis, au final, toutes les populations humaines limitrophes.

A l'instar des bidonvilles de Lagos au Nigéria, de la destruction du lac victoria en Tanzanie par la perche du Nil et son industrie, des forças du caoutchouc au Liberia, du delta du Niger et ses marées noires permanentes, des agriculteurs victimes des pesticides, la rose du Kenya démontre, une fois de plus, que la destruction de l'environnement atteint la vie humaine dans sa dignité, sa santé ... sa finalité.

Définitivement l'environnement est La Condition.

Reportage: Questions à la une - RTBF - Diffusion 08/02/2012

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