L’accord final du Sommet Rio+20 ne propose rien pour s’attaquer aux crises sociales et écologiques qui secouent le monde. « Notre maison brûle » disait un président français, il y a 10 ans. Aujourd’hui, les grandes entreprises mondiales comptent sur les braises pour faire un immense barbecue ! Elles espèrent bien continuer à exploiter sans aucune limite les humains et la planète, s’insurgent les Amis de la Terre.
C’est sans surprise que Nnimmo Bassey, président de la Fédération internationale des Amis de la Terre, constate que : « Les responsables politiques veulent nous faire croire, par un coup de baguette magique verte, que cet accord minimaliste scandaleux est une avancée, alors que c’est un permis de saccager la planète. C’est une coquille vide sur le plan politique, mais un superbe cadeau pour toutes ces grandes entreprises qui ont pris en otage les Nations unies, afin de mieux favoriser leurs intérêts économiques à court terme. »
Ces 20 dernières années, on a surtout vu le développement durable des... multinationales et de leur emprise sur le cours du monde - aux dépens des peuples et des solutions souhaitables pour la planète. Elles se sont assurées entre autres, le contrôle de l’ONU pour avancer leurs pions dans tous les domaines, notamment pour saper tout effort d’instaurer la justice économique, la justice sociale, la souveraineté alimentaire.
Pour Lucia Ortiz, coordinatrice du programme sur la Justice économique des Amis de la Terre International : « L’accord du Sommet de Rio+20 a superbement ignoré les demandes des 50 000 représentant du Sommet des Peuples qui ont manifesté dans les rues de Rio. Seuls les intérêts des multinationales prévalent. L’accord prévoit même que des pays puissent vendre leur « capital naturel » à de grandes entreprises internationales, sans le moindre règlement exigeant que ces entreprises puissent être tenues responsables des dégâts qu’elles causent. Certes « l’économie verte » n’a pas percé comme les industriels et les financiers l’auraient souhaité. C’est une petite lueur d’espoir dans un bilan très sombre, pour tous ceux qui se sont opposés avec forces à cette nouvelle attaque frontale du monde des affaires contre notre monde naturel. »
Notre système économique favorise des modes de production et de surconsommation extrêmement destructeurs. Il est responsable du désastre écologique et social que nous vivons. Alors que la situation exige des mesures très fortes, les acteurs financiers et industriels sont présentés comme faisant partie des solutions ! Aucune mesure contraignante n’est prévue. Par contre, le marché réglera tous les problèmes et les affaires peuvent continuer et croître.
Juliette Renaud des Amis de la Terre France conclut : « Lors de ce sommet, de nouveaux rapports de force se sont dessinés entre pays émergeants et anciennes puissances mondiales. Chacun essaie d’avancer ses pions économiques. Mais pendant que les « dirigeants » du monde jouent à leur Monopoly planétaire, la Terre « se dirige » vers le gouffre. La dégradation des écosystèmes mondiaux atteint une ampleur sans précédent. Encore quelques sommets comme celui-ci et ce sera Rio +20° ! Face à des dirigeants qui ne voient le monde qu’à travers les intérêts de leur grandes entreprises, les citoyens, les peuples doivent, plus que jamais, reprendre leur destin en main ! »
Les Amis de la Terre
21 juin 2012
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