L’artificialisation résulte de l’urbanisation et de l’expansion des infrastructures. Gagnées sur des espaces naturels ou cultivés, ces surfaces artificielles regroupent l’habitat et les espaces verts associés, les zones industrielles et commerciales, les équipements sportifs ou de loisirs, ou encore les routes et parkings. Le processus d’artificialisation est le plus souvent irréversible.
L’artificialisation, c’est un changement complet et souvent irréversible de l’usage des sols. La France, très touchée par ce phénomène, fait face à deux enjeux existentiels : la perte de capacité agricole et la perte de biodiversité.
La disparition des champs entraîne la diminution des capacités du pays à subvenir à ses besoins alimentaires. C’est une perte d’autonomie considérable et paradoxale car qui dit « augmentation de population » dit « augmentation des besoins alimentaires ».
Le deuxième enjeu, c’est la variété des espèces, le patrimoine génétique de la planète. L’Homme ne prend pas assez en considération les services que lui rend la nature. La terre et les océans produisent sa nourriture, le sous-sol renferme la quasi totalité des ressources énergétiques et des minerais dont l’humanité dépend. Enfin, le système climatique et le cycle de l’eau, sensibles aux pollutions, sont essentiels à toute forme de vie.
Pour freiner l’artificialisation, il est urgent de modifier la vision qu’a l’Homme de la terre, créditée trop souvent d’une simple valeur foncière ou de dent creuse. Cela se traduit actuellement par des lois qui légalisent et systématisent l’étalement urbain.
Le béton, toujours plus vite et plus loin
En 2009, les terres agricoles représentaient encore 54 % du territoire et les forêts 24 %. Mais l’artificialisation était déjà passée de 4,8 % du territoire en 2000, à 9 % en 2010, presque le double. L’artificialisation s’est faite à 90 % aux dépens des terres agricoles mais les sols boisés ne sont pas non plus épargnés.
La réalité est toutefois plus inquiétante que ne le laissent paraître les chiffres car l’artificialisation est très dispersée. L’espace urbain global est donc bien plus important, c’est le mitage. les surfaces agricoles ont diminué de 82 000 hectares par an entre 2006 et 2010, plus que le bâti ce sont surtout les sols revêtus ou stabilisés et les sols enherbés artificialisés qui grignotent les sols agricoles. Verdure ne rime pas avec nature.
L'urgence est donc
- d’arrêter d'opposer habitat et nourriture,
- d'interdire les constructions au-delà des limites actuelles des agglomérations pour créer des « ceintures vertes »,
- de densifier et de trouver des solutions sur les terrains déjà artificialisés,
- de développer les transports en commun et
- d'interdire les constructions en zone inondable, des inondations plus fréquentes étant attendues avec le réchauffement.
D'après Christofer Jauneau (natura-sciences.com)
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