Dans une semaine, la plupart des états de la planète se retrouveront à Copenhague pour relever l’un de leur plus grand défi : prévenir le réchauffement climatique dont les conséquences pourraient être dramatiques pour l’humanité, selon les climatologues et les experts du GIEC. Développement durable le journal fait le point sur les engagements en termes de réductions d’émissions de gaz à effet de serre des principaux pays pollueurs.
Premier pollueur mondial par habitant, les États-Unis proposent aussi l’un des plus faibles efforts des pays développés. La Maison-Blanche a annoncé mercredi 25 novembre une baisse de 17% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020 et de 42% en 2030 par rapport aux niveaux de 2005 (soit, par rapport à 1990, environ 4% en 2020 et 22% en 2030). Dans la même tendance, le Canada souhaite réduire de 20% ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport au niveau de 2006, soit une baisse de seulement 3% par rapport à 1990. Le Parlement canadien fait toutefois pression pour relever ce chiffre : il vient de voter une motion pressant le gouvernement de Stephen Harper de s’engager sur un objectif de 25% par rapport à 1990. Une volonté comparable aux ambitions du Japon qui propose de réduire ses émissions de 25% en 2020 par rapport à 1990 en cas « d’accord très ambitieux avec la participation de tous les principaux pays ».
L’Union européenne est sans doute l’une des régions du monde les plus volontaires dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec son paquet climat énergie fixé en décembre 2008, elle s’est engagée unilatéralement dans les objectifs les plus importants des pays riches. Elle prévoit de réduire ses émissions de 20% d’ici à 2020 par rapport à 1990, précisant que ce chiffre pourrait être porté à 30% en cas d’accord international. L’UE s’est également fixée l’objectif de réduire ses émissions de 80 à 95% d’ici à 2050.
Les autres pays développés n’ont soit aucun objectif officiel, dans l’attente d’une avancée à Copenhague, soit des objectifs relativement modestes justifiés par des difficultés liées à la crise économique. La Nouvelle-Zélande prévoit ainsi une réduction de 10 à 20% de ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport à 1990, tandis que l’Australie vient de présenter un texte au Parlement qui prévoit une réduction comprise entre 5% et 25%, par rapport à 2000, en fonction des décisions qui seront prises à Copenhague. La Russie n’a pour sa part aucun engagement formel : selon la Commission européenne, elle serait cependant prête à s’engager sur une réduction de 20 à 25% d’ici à 2020 par rapport à 1990.
L’attente des pays émergents
Pays les plus fragiles face aux conséquences du réchauffement climatique, nombre de pays en développement attendent l’annonce d’un soutien technique et financier de la part des pays riches avant d’avancer des objectifs de réduction des émissions de GES, leur attribuant la responsabilité de la situation actuelle.
Certains états se distinguent cependant, en particulier le Brésil, véritable fer de lance d’une politique ambitieuse. Le gouvernement brésilien a annoncé prendre « l’engagement volontaire » de réduire de 36 à 39% ses émissions par rapport aux prévisions de 2020, grâce essentiellement à ses efforts pour lutter contre la déforestation de la forêt amazonienne, plus grande forêt tropicale de la planète. Mais, malgré le soutien de Nicolas Sarkozy, le pays peine à faire des émules et la rencontre organisée à Manaus jeudi 26 novembre avec les états d’Amazonie s'est soldée par un échec.
Plus gros pays pollueur au monde avec ses 1,35 milliards d’habitants et son activité industrielle galopante, la Chine rechigne à sacrifier sa croissance par des objectifs contraignants en matière de réduction d’émissions polluantes. Pour Pékin, les pays industrialisés doivent avant tout reconnaître leurs responsabilités historiques et fournir des technologies aux pays émergents. Le gouvernement chinois a néanmoins annoncé jeudi 26 novembre que la Chine prévoyait de réduire ses émissions de CO2 de 40 à 45 % par unité de PIB à l’horizon 2020 par rapport au niveau de 2005. Cet objectif ne signifie pas une diminution des émissions de CO2, mais que leur augmentation se ralentira.
Autre pays émergent pollueur, l’Inde affirme avoir pris des mesures « qui entraîneront des réductions significatives d’émissions de gaz à effet de serre » et indique qu’elle pourrait les quantifier dans un « chiffre indicatif », qu’elle n’a pas encore annoncé.
À noter également, l’Indonésie dont le programme national pourrait permettre de réduire les émissions de 26% en 2020 par rapport au scénario « business as usual », essentiellement grâce à la lutte contre la déforestation, selon le président Susilo Bambang Yudhoyono. Enfin, la Corée du Sud, s’est engagé à réduire de 4% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à leurs niveaux de 2005, soit une inflexion de 30% de ses émissions polluantes par rapport aux prévisions d’augmentation « business as usual ».
Philippe Martin
30 novembre 2009,
http://www.developpementdurablelejournal.com/
Premier pollueur mondial par habitant, les États-Unis proposent aussi l’un des plus faibles efforts des pays développés. La Maison-Blanche a annoncé mercredi 25 novembre une baisse de 17% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020 et de 42% en 2030 par rapport aux niveaux de 2005 (soit, par rapport à 1990, environ 4% en 2020 et 22% en 2030). Dans la même tendance, le Canada souhaite réduire de 20% ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport au niveau de 2006, soit une baisse de seulement 3% par rapport à 1990. Le Parlement canadien fait toutefois pression pour relever ce chiffre : il vient de voter une motion pressant le gouvernement de Stephen Harper de s’engager sur un objectif de 25% par rapport à 1990. Une volonté comparable aux ambitions du Japon qui propose de réduire ses émissions de 25% en 2020 par rapport à 1990 en cas « d’accord très ambitieux avec la participation de tous les principaux pays ».
L’Union européenne est sans doute l’une des régions du monde les plus volontaires dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec son paquet climat énergie fixé en décembre 2008, elle s’est engagée unilatéralement dans les objectifs les plus importants des pays riches. Elle prévoit de réduire ses émissions de 20% d’ici à 2020 par rapport à 1990, précisant que ce chiffre pourrait être porté à 30% en cas d’accord international. L’UE s’est également fixée l’objectif de réduire ses émissions de 80 à 95% d’ici à 2050.
Les autres pays développés n’ont soit aucun objectif officiel, dans l’attente d’une avancée à Copenhague, soit des objectifs relativement modestes justifiés par des difficultés liées à la crise économique. La Nouvelle-Zélande prévoit ainsi une réduction de 10 à 20% de ses émissions de GES d’ici à 2020 par rapport à 1990, tandis que l’Australie vient de présenter un texte au Parlement qui prévoit une réduction comprise entre 5% et 25%, par rapport à 2000, en fonction des décisions qui seront prises à Copenhague. La Russie n’a pour sa part aucun engagement formel : selon la Commission européenne, elle serait cependant prête à s’engager sur une réduction de 20 à 25% d’ici à 2020 par rapport à 1990.
L’attente des pays émergents
Pays les plus fragiles face aux conséquences du réchauffement climatique, nombre de pays en développement attendent l’annonce d’un soutien technique et financier de la part des pays riches avant d’avancer des objectifs de réduction des émissions de GES, leur attribuant la responsabilité de la situation actuelle.
Certains états se distinguent cependant, en particulier le Brésil, véritable fer de lance d’une politique ambitieuse. Le gouvernement brésilien a annoncé prendre « l’engagement volontaire » de réduire de 36 à 39% ses émissions par rapport aux prévisions de 2020, grâce essentiellement à ses efforts pour lutter contre la déforestation de la forêt amazonienne, plus grande forêt tropicale de la planète. Mais, malgré le soutien de Nicolas Sarkozy, le pays peine à faire des émules et la rencontre organisée à Manaus jeudi 26 novembre avec les états d’Amazonie s'est soldée par un échec.
Plus gros pays pollueur au monde avec ses 1,35 milliards d’habitants et son activité industrielle galopante, la Chine rechigne à sacrifier sa croissance par des objectifs contraignants en matière de réduction d’émissions polluantes. Pour Pékin, les pays industrialisés doivent avant tout reconnaître leurs responsabilités historiques et fournir des technologies aux pays émergents. Le gouvernement chinois a néanmoins annoncé jeudi 26 novembre que la Chine prévoyait de réduire ses émissions de CO2 de 40 à 45 % par unité de PIB à l’horizon 2020 par rapport au niveau de 2005. Cet objectif ne signifie pas une diminution des émissions de CO2, mais que leur augmentation se ralentira.
Autre pays émergent pollueur, l’Inde affirme avoir pris des mesures « qui entraîneront des réductions significatives d’émissions de gaz à effet de serre » et indique qu’elle pourrait les quantifier dans un « chiffre indicatif », qu’elle n’a pas encore annoncé.
À noter également, l’Indonésie dont le programme national pourrait permettre de réduire les émissions de 26% en 2020 par rapport au scénario « business as usual », essentiellement grâce à la lutte contre la déforestation, selon le président Susilo Bambang Yudhoyono. Enfin, la Corée du Sud, s’est engagé à réduire de 4% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à leurs niveaux de 2005, soit une inflexion de 30% de ses émissions polluantes par rapport aux prévisions d’augmentation « business as usual ».
Philippe Martin
30 novembre 2009,
http://www.developpementdurablelejournal.com/