"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

jeudi 24 octobre 2013

Ecotaxe : la destruction de l'environnement et du climat a un prix.

Après les transporteurs routiers, les agriculteurs manifestent contre les portiques de l'écotaxe inscrite en 2009 dans la loi Grenelle 1 et entrant en vigueur le 1er janvier 2014. Hum !

Réfléchissons un peu.

Certes cela va très probablement augmenter les coûts, mais, au vu de la crise énergétique qui vient et de la crise climatique qui est là, n'avons-nous pas deux choix ? Celui de nier l'évidence et de continuer à faire comme avant jusqu'au crash final, ou bien commençons-nous à changer, par la contrainte - puisque l'explication ne fonctionne pas - notre mode de consommation ? Faut-il continuer à alimenter un système mondialisé aux stocks sur route, ou bien faut-il commencer à réfléchir à renoncer, à la sobriété heureuse, aux circuits courts, à l'économie circulaire, aux commerces de proximité, au ferroutage, à remettre en cause la toute puissance de la pétro-chimie etc ... ? Alors oui certes cela va augmenter les coûts, mais il est temps de payer le prix de l'impact écologique que notre système consumériste fait peser sur l'environnement et sur le climat, de payer le prix de la destruction. Si vous ne voulez pas payer alors organisez-vous pour ne rien détruire. Soyez en équilibre et non en prédateurs.

Ainsi donc l'urgence devant faire loi, il devrait y avoir une vraie volonté, portée par la Nation toute entière, pour sortir du pétrole accompagnée d'une vraie politique decarbonée cohérente afin que les mesures douloureuses et nécessaires soient comprises et n'engendrent pas une opposition qui souhaiterait maintenir un système dont on sait qu'il est condamné. Mais dès lors que le gouvernement refuse une véritable taxation dissuasive du diesel, n’applique pas l'écotaxe sur les autoroutes dont de nombreux projets sont relancés par le plan "Investir pour la France", présenté par le premier ministre le 9 juillet 2013, favorise le développement de l'aérien (NDDL), augmente la TVA sur les transport en commun et propose un moratoire sur les lignes TGV, ne favorise pas une politique d'emplois vers la production bio - qui permet de remplacer les phytosanitaires, issus de la pétrochimie, par de la mains-d’œuvre - ou bien ne met pas un grand coup de barre vers une réelle politique de production d'énergies renouvelables accompagnée de son corollaire, la réduction de la consommation, les mesures ponctuelles comme les portiques de l'écotaxe des routes Nationales et Départementales ne seront pas comprises.

Quoi qu'il en soit les changements sont une question de survie, de durabilité et plus on tardera à les adopter, plus ils seront difficiles et douloureux. Mais personne ne peut dire qu'il ne savait pas, nous alertons depuis tant d'années. Nous avions prévenus, plus on attendra plus la marche sera grande pour nous adapter aux défis climatiques, énergétiques et métalliques que nous pose notre monde qui a tout gâché, tout brûlé, tout consommé, tout gaspillé.

Et ce n'est qu'un début.

Petits chiffres éloquents.

Pour 1 baril de pétrole combien en récolte-t-on depuis le début de l’histoire ?

1. Au début du 20ème siècle la ressource était facile d’accès (proche de la surface sur les continents), ainsi pour 1 baril investi nous en produisions 100.

2. Puis vers les années 1960, les puits terrestres commençant à moins produire, nous nous sommes tournés vers la haute mer et les pays plus lointains, ainsi pour un baril investi nous n'en produisions plus que 10.

3. Actuellement et depuis une toute petite dizaine d’années, la pénurie se faisant sentir (le pic pétrolier est passé depuis 2006) et l’humanité, toujours plus assoiffée de pétrole, essore la Terre pour récupérer les dernières gouttes de pétrole non conventionnel (Huile de Schiste, sables bitumineux, liquéfaction du charbon …) avant l’effondrement final. Ainsi pour 1 baril investi nous n'en produisons plus qu'entre 1.5 et 5.

Pour mémoire, depuis 2003 plus aucun gisement majeur n’a été trouvé.

Ainsi la relation métaux-énergie-climat est une nasse à plusieurs niveaux : Aujourd’hui, il y a à la fois trop d’énergie fossile dans le sous-sol, et pas assez. Pas assez pour répondre à nos besoins croissants, mais trop au point de dérégler le climat. Puis sans métaux il n'y a pas d'énergie et sans énergie il n'y a pas de métaux à disposition.

Nous avons donc le choix de nier l'évidence ou d'anticiper pour aller vers la transition écologique de notre ville, de notre région, de notre pays, de notre Europe puis, in fine, de notre humanité.

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