Réduire la hausse des températures dues au réchauffement climatique à 2°C est désormais presque impossible selon l’étude Low Carbon Economy Index du cabinet de consultants PricewaterhouseCoopers (PwC). Au rythme d’évolution actuel des émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement climatique pourrait donc atteindre au moins 6°C d’ici la fin du siècle.
L’intensité carbone de l’économie mondiale a diminué de moins de 1 % durant les quatre années depuis que la baisse s’est amorcée. Ce rythme a été de 0,7 % en 2011. Selon l’étude de PwC, ce rythme a été lent malgré l’attention portée par la communauté internationale aux changements climatiques. La crise financière en a freiné la progression. Or, pour atteindre l’objectif de 2°C il aurait fallu réduire l’intensité carbone de 3,7 % par an…
Et aujourd’hui, avec le recul accumulé, l’effort doit être amplifié ! Selon PwC, l’intensité carbone mondiale doit diminuer de 5,1% par an, un taux jamais atteint depuis 1950 ! Autant dire que le défi à relever est considérable. Ce n’est pas une « tactique de choc », mais « un simple calcul mathématique », insiste Thierry Raes, associé fondateur du développement durable et des changements climatiques chez PwC. « Nous ignorons l’ampleur de la transformation et des innovations techniques nécessaires. Quel que soit le scénario ou la réponse, il n’est plus possible de faire comme si de rien n’était. », ajoute-t-il.
Un réchauffement climatique bien présent
« L’avenir est bien plus difficile à prévoir. Même en doublant nos taux mondiaux de décarbonisation chaque année jusqu’en 2050, le réchauffement climatique atteindrait encore 6°C ; les ambitions des États de limiter le réchauffement à 2°C paraissent donc tout à fait irréalistes », prévoit Thierry Raes. « Nous devons désormais, pendant les 39 prochaines années, atteindre un objectif jamais réalisé jusqu’ici », ajoute-t-il.
La prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique se déroulera à Doha, au Qatar, du 26 novembre au 7 décembre prochains. Ce rapport montre que nous avons passé un cap critique et qu’il est plus que grand temps d’aboutir à un accord mondial ambitieux et contraignant. Cela semble loin d’être gagné.
Auteur : Matthieu Combe
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La Banque mondiale vient de publier un rapport, à l'occasion de la prochaine réunion (du 26 novembre au 7 décembre) des États ayant ratifié la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, à Doha au Qatar qui décrit un monde dont la température moyenne serait en hausse de 4°C. Ainsi la Banque Mondiale prévient que "si des mesures et des engagements supplémentaires ne sont pas pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le monde connaîtra probablement un réchauffement de plus de 3°C par rapport au climat préindustriel". Pire, les auteurs du rapport évaluent à 20% le risque que les engagements actuels nous mènent à une hausse supérieure à 4°C. Car en cas de non respect des promesses, une hausse de température de 4°C "pourrait intervenir dès les années 2060", et cela sans compter qu'"il ne s'agira pas d'un point final : il faudra s'attendre à la poursuite du réchauffement qui pourrait dépasser 6°C au cours des siècles suivants". Mais "au vu des incertitudes qui continuent à planer sur la véritable nature et l'ampleur de ces conséquences, nous n'avons aucune certitude qu'une adaptation (humaine) à une planète +4°C soit possible" prévient le rapport. Et de rappeler que le 4ème rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat (Giec) "prévoyait que la production alimentaire mondiale augmenterait avec une élévation moyenne de la température locale comprise entre 1 et 3°C mais pourrait décroître avec des températures supérieures".
Source : actu-environnement.com
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