En un peu plus de dix ans, l'Ile-de-France a perdu 71 % de ses exploitations maraîchères. Le dernier rapport de la DRIEA montre qu'entre 2004 et 2007, la consommation des espaces agricoles et naturels en Ile-de-France est à la hausse.
Après une période d'accalmie entre les années 2000 et 2004 où seulement 270 hectares de terres agricoles, par an en moyenne, avaient disparu, la tendance est repartie à la hausse ces dernières années : ce sont 4.016 hectares de la région Ile-de-France qui ont mutés, entre 2004 et 2007, en espaces artificialisés. Ce qui inquiète les associations et mouvements de préservation de la terre.
L'urbanisation mange les terres agricoles
Constat important que fait la Direction régionale interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement (Driea) : l'augmentation de la consommation d'espaces agricoles et naturels va de pair avec la hausse des autorisations de construire dans la région. Globalement, c'est en grande couronne parisienne que la Driea constate la plus grande mutation de terres agricoles : "Les espaces artificialisés créés (4.705 ha) sont majoritairement situés en zone agglomérée (3.918 ha), dont 1.054 ha en petite couronne et 2.863 ha dans la zone agglomérée de la grande couronne où ils restent assez concentrés dans des secteurs à forts enjeux". Le rapport précise que les espaces agricoles mutés directement en espaces artificialisés sont localisés "pour près de la moitié sur quelques territoires couvrant 211 communes : le grand territoire de Roissy, dans les franges de l'agglomération (431 ha sur 108 communes), dans le périmètre de l'opération d'intérêt national (OIN) de Massy, Saclay, Versailles, ou Saint Quentin-en-Yvelines (253 ha sur 49 communes).
La construction est aussi particulièrement dynamique en petite couronne, c'est-à-dire entre 10 à 30 kilomètres de Paris, ancienne ceinture verte où se concentrait la production de fleurs, de fruits et de légumes. D'après un rapport publié par Terre de Liens en 2009, 22.000 hectares de la ceinture verte auraient déjà disparu au profit de l'urbanisation. Un tiers de ces 22.000 hectares est destiné à la construction de logements, un tiers aux infrastructures, et le dernier tiers aux loisirs et activités de plein-air, c'est-à-dire d'hectares non-construits. D'après Julie Ruault, animatrice Terre de Liens en Ile-de-France, "c'est en petite couronne que l'on constate le plus de perte de maraîchers, mais avec le développement des transports et des autoroutes, le phénomène pourrait bien rapidement s'étendre à la grande couronne parisienne".
Entre 1990 et 2008, la surface de terres agricoles en Ile-de-France a baissé de 6 %. Mais ce pourcentage est à relativiser car la région est en fait un territoire à 50 % agricole.
Selon Julie Ruault, "la problématique de la reprise des terres a commencé à se poser avec l'augmentation du nombre de maraîchers en âge de prendre leur retraite et le risque alors que ces terres tombent dans l'oubli, car ce sont des espaces qui, au bout d'un certain temps d'inactivité, deviennent des réserves foncières urbaines"
La lutte contre le mitage doit se faire dans le cadre des documents d'urbanisme
La question de la protection des espaces agricoles relève avant tout des questions d'urbanisme. Les projets décidés par le Sdrif ou le Plan local d'urbanisme (PLU) sont "de la responsabilité des élus", indique la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Même si la collaboration entre la région et la Safer est quasi-quotidienne, cela n'empêche pas que des "projets d'intérêts généraux" soient mis en place par les services publics : le chantier d'un Village nature de 500 hectares au sud d'Eurodisney et de l'autoroute A4 a ainsi été accepté, il y a un an, par le conseil régional d'Ile-de-France. "Il n'a de nature que le nom d'ailleurs", ironise Pierre Missioux, directeur de la Safer Ile-de-France.
"Si on veut vraiment lutter contre le mitage des terres agricoles, il faut donc le faire dans le cadre des documents d'urbanisme, car la vraie consommation des espaces est là", poursuit-il. Avec presque 1.300 communes en Ile-de-France, les documents d'urbanisme sont en perpétuelle révision. La mission de la Safer est donc de surveiller les mouvements qui se font, et d'intervenir en soutien aux projets d'installations agricoles durables. "Le plus difficile, c'est d'attirer des projets d'installations économiquement viables, car l'agriculture spécialisée souffre particulièrement", souligne Pierre Missioux. La société achète environ 1.000 hectares de terres agricoles par an. En 2010, sur une dizaine d'installations soutenues par la Safer, presque la moitié était en agriculture biologique.
Lauriane Rialhe de Actu-Environnement.com
Photo : Laurent Davaine
L'urbanisation mange les terres agricoles
Constat important que fait la Direction régionale interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement (Driea) : l'augmentation de la consommation d'espaces agricoles et naturels va de pair avec la hausse des autorisations de construire dans la région. Globalement, c'est en grande couronne parisienne que la Driea constate la plus grande mutation de terres agricoles : "Les espaces artificialisés créés (4.705 ha) sont majoritairement situés en zone agglomérée (3.918 ha), dont 1.054 ha en petite couronne et 2.863 ha dans la zone agglomérée de la grande couronne où ils restent assez concentrés dans des secteurs à forts enjeux". Le rapport précise que les espaces agricoles mutés directement en espaces artificialisés sont localisés "pour près de la moitié sur quelques territoires couvrant 211 communes : le grand territoire de Roissy, dans les franges de l'agglomération (431 ha sur 108 communes), dans le périmètre de l'opération d'intérêt national (OIN) de Massy, Saclay, Versailles, ou Saint Quentin-en-Yvelines (253 ha sur 49 communes).
La construction est aussi particulièrement dynamique en petite couronne, c'est-à-dire entre 10 à 30 kilomètres de Paris, ancienne ceinture verte où se concentrait la production de fleurs, de fruits et de légumes. D'après un rapport publié par Terre de Liens en 2009, 22.000 hectares de la ceinture verte auraient déjà disparu au profit de l'urbanisation. Un tiers de ces 22.000 hectares est destiné à la construction de logements, un tiers aux infrastructures, et le dernier tiers aux loisirs et activités de plein-air, c'est-à-dire d'hectares non-construits. D'après Julie Ruault, animatrice Terre de Liens en Ile-de-France, "c'est en petite couronne que l'on constate le plus de perte de maraîchers, mais avec le développement des transports et des autoroutes, le phénomène pourrait bien rapidement s'étendre à la grande couronne parisienne".
Entre 1990 et 2008, la surface de terres agricoles en Ile-de-France a baissé de 6 %. Mais ce pourcentage est à relativiser car la région est en fait un territoire à 50 % agricole.
Selon Julie Ruault, "la problématique de la reprise des terres a commencé à se poser avec l'augmentation du nombre de maraîchers en âge de prendre leur retraite et le risque alors que ces terres tombent dans l'oubli, car ce sont des espaces qui, au bout d'un certain temps d'inactivité, deviennent des réserves foncières urbaines"
La lutte contre le mitage doit se faire dans le cadre des documents d'urbanisme
La question de la protection des espaces agricoles relève avant tout des questions d'urbanisme. Les projets décidés par le Sdrif ou le Plan local d'urbanisme (PLU) sont "de la responsabilité des élus", indique la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer). Même si la collaboration entre la région et la Safer est quasi-quotidienne, cela n'empêche pas que des "projets d'intérêts généraux" soient mis en place par les services publics : le chantier d'un Village nature de 500 hectares au sud d'Eurodisney et de l'autoroute A4 a ainsi été accepté, il y a un an, par le conseil régional d'Ile-de-France. "Il n'a de nature que le nom d'ailleurs", ironise Pierre Missioux, directeur de la Safer Ile-de-France.
"Si on veut vraiment lutter contre le mitage des terres agricoles, il faut donc le faire dans le cadre des documents d'urbanisme, car la vraie consommation des espaces est là", poursuit-il. Avec presque 1.300 communes en Ile-de-France, les documents d'urbanisme sont en perpétuelle révision. La mission de la Safer est donc de surveiller les mouvements qui se font, et d'intervenir en soutien aux projets d'installations agricoles durables. "Le plus difficile, c'est d'attirer des projets d'installations économiquement viables, car l'agriculture spécialisée souffre particulièrement", souligne Pierre Missioux. La société achète environ 1.000 hectares de terres agricoles par an. En 2010, sur une dizaine d'installations soutenues par la Safer, presque la moitié était en agriculture biologique.
Lauriane Rialhe de Actu-Environnement.com
Photo : Laurent Davaine
3 commentaires:
Certes, mais il faut bien sue les gens se logent.
j'avais fait un peu vite sur cette réponse. Je voulais effectivement dire qu'il faut bien loger les gens.Néanmoins ce qui me chagrine en RP, c'est la surenchère des prix des terrains. Est ce que ca sert pour la maison individuelle, je n'en suis pas sûre mais pour des immeubles horizontaux de 2-3 étages, sans doute. ce qui à la rigueur devrait convenir aux écologistes dont certains prône le retour aux logements collectifs. Es-tu déjà allé à Plaisir ? il y en a plein de ces constructions récentes c'est impressionant; ce sont les futurs HLM de demain. Bonjour l'insécurité dans 20-30 ans. Moins d' agriculture, c'est aussi moins de pollution par les pesticides mais plus par l'automobiles ?
Merci pour ton commentaire, voici ce que cela m'inspire.
Oui je connais bien Plaisir et tout le coin (Trappes, La Verrière, Maurepas etc ...) cela fut le coin de mon enfance.
Oui nous prônons un habitat vertical mais il n'est nullement question de reconstruire les erreurs du passé et de refaire de barres immondes qui ont montré combien cela était invivable. Cependant nous ne réfléchissons pas au coup par coup mais dans une vision d'ensemble qui analyse les causes de l'échec de notre monde (la pauvreté ne cesse d'augmenter en France, le climat se dérègle, l'économie est aux mains de gens qu'ils faut en permanence rassurer et qui jouent avec la vie de leur compatriotes, les maladies grave dues aux atteintes environnementales ne cesse d'augmenter ...) et propose des solutions alternatives en totale rupture avec ce qui est aujourd'hui.
Mais pour revenir à l'objet de notre partage, posons-nous la question, dans un premier temps de l'intérêt de d'augmenter, toujours plus, l'attractivité de la Région Parisienne en une sorte de volonté orgueilleuse de dominer. Un intérêt qui entre, somme toute, encore et toujours, dans une idée de croissance infinie. Une idée qui voudrait nous faire croire que sans croissance c'est la mort. Quel est l'intérêt de créer une mégapole vulnérable (l'autonomie alimentaire de l'IdF est de 2 jours) qui compte plus d'habitants que toute la Belgique réunie ? Cela pose aussi la question de l'augmentation exponentielle de la population globale. Oui, encore une fois, il faut bien loger tout ce monde là, mais cela est-il durable ? Mais enfin comment pouvons nous opposer logement et autonomie alimentaire ? Comment ne pouvons-nous pas réagir face à la manière dont le monde est organisé ? Déconnexion des filières agricoles, mondialisation des apports nutritifs, tout cela est organisé pour toujours plus de profits versés aux puissants, toujours plus de pertes pour les petits, toujours plus d'insécurité alimentaire pour le peuple et une consommation de pétrole toujours plus importante. A quoi cela sert-il de concentrer tant de gens sans sécurité alimentaire ?
Non vraiment je pense que le modèle qui est en œuvre, aujourd'hui, est un modèle qui nous mène droit dans le mur car rien n'est anticipé, car nos concitoyens et dirigeant trop aveuglé par le plaisir de la consommation se pensent et se voient dans un système stable et immuable ... mais c'est un leurre.
Tout n'est qu'impermanence.
Avec toute mon amitié.
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