"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 5 avril 2020

En vrac : vu et écrit ces derniers jours sur facebook

Mon ami Hicham, interpelle ses amis collapsos : "on peut considérer que ce virus a été le déclencheur de l'effondrement ou pas ??" Je lui réponds : "Je ne sais pas. Je ne pense pas parce que nous ne sommes pas encore au point de non retour énergétique et environnemental, on s'en approche mais on n'y est pas encore. En tous les cas c'est probablement un bon avant goût de ce que pourrait être l'effondrement."

"Nous ne pouvons en aucun cas nous réjouir d’une baisse des émissions des gaz à effet de serre dans des circonstances aussi dramatiques. Mais cette crise sanitaire est l’occasion de réfléchir à l’après, et aux moyens de construire un monde plus éco-responsable qui ne nous prive pas de notre liberté. Nous sommes déjà en train d’apprendre à vivre autrement, à travailler à domicile, à réduire nos déplacements, à faire sans les voyages professionnels", Alexis Normand, directeur général et co-fondateur de Greenly. Reste à poursuivre sur cette lancée une fois revenu à la vie "normale", une gageure ! Dans Novethic

Les leçons de la crises : "Qu'allons-nous mettre en place, collectivement, afin de tirer les leçons de cette crise sanitaire qui remet en cause notre système de priorités, notre système économique, qui interroge sur notre résilience, sur notre durabilité, sur notre solidarité, qui met en évidence notre capacité de destruction de notre seul vaisseau spatial ? Qu'allons-nous mettre en place pour ne pas retomber dans les travers du monde d'avant qui montre, aujourd'hui, de façon criante, ses limites et être prêt pour affronter un dragon plus gros encore, celui des crises écologique, climatique et de biodiversité qui conditionnent notre durabilité suivant les choix que nous ferons ou non ? Les citoyens ont un rôle énorme et essentiel dans ce challenge. Car c'est bien beau de dire qu'il nous faudra apprendre de cette crise, de dire "plus jamais ça !" mais si l'on ne met rien en place, si l'on ne remet rien en cause, alors la paresse intellectuelle reprendra ses droits et la jouissance de se vautrer dans le consumérisme sera plus forte que la raison." Bruno BOMBLED Mars 2020

Engagement contre les crises : "Il est courant d’entendre : « La politique, ça ne me concerne pas. » Jusqu’au jour où chacun comprend que ce sont des choix politiques qui ont obligé des médecins à trier les malades qu’ils vont tenter de sauver et ceux qu’ils doivent sacrifier." - Serge Halimi - Le Monde Diplomatique - Avril 2020

Quelle éducation pour éviter les crises ? "Souvent l'on entend que la voie du salut dans les crises écologiques, climatiques et de biodiversité passerait par l'éducation des enfants. Le salut viendrait donc des enfants !?!? Je pense que c'est de la foutaise !!! Je pense que si c'est une condition nécessaire c'est aussi une condition absolument pas suffisante. Depuis, 20, 30 ou 40 ans on fait de l'éducation, de la sensibilisation à l'environnement et à la planète auprès des enfants et si cela fonctionnait on aurait, aujourd'hui, toute une génération d'écolos. Force est de constater que ce n'est pas le cas. Dire donc que le salut viendra de l'éducation des enfants c'est mettre sous le tapi le rôle d'exemple qu'ont les parents. Comment voulez vous que les enfants et les jeunes pensent qu'il faut changer les choses si à la maison rien ne change ? Comment voulez-vous que les enfants prennent au sérieux ces sensibilisations à l'environnement si, par ailleurs, ils voient les adultes faire, au quotidien, l'exact contraire ? Il y a alors, dans la tête des mômes, des injonctions contradictoires qui n'oeuvrent pas en faveur d'une réelle prise de conscience environnementale. Et c'est sans parler de l'adolescence qui entraîne de la perte en ligne. Alors, oui certes, vous me direz que certains enfants arrivent à influencer les habitudes familiales, mais c'est absolument se leurrer, ils sont l'arbre qui cache la forêt. Dire que le salut passera par les enfants c'est complètement décharger, encore une fois, sur les générations futures nos propres responsabilités : "bon nous on est mauvais, on le sait, on n'y arrivera pas avec notre génération, c'est foutu pour nous et ça tombe plutôt bien car (mais ne le disons pas trop fort) on ne va pas bousculer notre zone de confort, alors ne changeons rien, continuons à consommer, à voyager, à jouir sans conscience, car on est mauvais ! On le sait qu'on est mauvais, on va tout de même pas changer ! Ce sera aux jeunes de trouver les solutions et de changer ! " Dire cela c'est, une fois de plus, se décharger de nos responsabilités. Non la voie du salut ne viendra pas des jeunes mais uniquement des humains qui vivent aujourd'hui et maintenant car les nécessaires actions sont à faire aujourd'hui et maintenant, certainement pas demain. Demain il sera trop tard puisqu'aujourd'hui il est déjà bien tard." Bruno BOMBLED - Lors d'une nuit d'insomnie avril 2020

Agriculture de crises : "Les supermarchés basculent vers 100 % de fruits et légumes français. En 10 jours on découvre donc qu'on peut réduire nos émissions de CO2, améliorer la qualité de l'air et consommer local. Comme quoi ... Mais ce n'est pas parce qu'aujourd'hui nous voyons que nos pétro-agriculteurs et nos routiers nous sont indispensables, dans l'état actuel de notre système, que cela remet en cause notre opposition à ce système. Cela met juste en lumière notre dépendance aux énergies fossiles, ce qui n'est pas durable, pas résilient et est un révélateur de notre fragilité face à une crise énergétique qui n'est pas idéologique mais géologique. Plus que jamais la priorité est d'engager la transition écologique de l'agriculture et de la distribution alimentaire. Dans le storytelling habituel, l'agriculture traditionnelle est la pétro-agriculture polluante alors qu'en réalité c'est bel et bien l'agriculture bio qui l'est. L'agriculture bio, celle qui a toujours été faite depuis que l'humanité a inventé l'agriculture. La pétro-agriculture n'existe que depuis 60 ans ... rien de traditionnel donc. Le point est fait !" Bruno BOMBLED - Avril 2020

Économie de crise : Quand on vous dit que les [biiiiiip] ça ose tout et que c'est même à ça qu'on les reconnaît. "M Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics – autrement dit « du budget soumis aux critères de stabilité » – et zélateur d’une politique fiscale inégalitaire comme jamais, sort ses grands airs pour appeler les Français, particuliers comme entreprises, à abonder un fonds de solidarité. Solidarité ! Heureux que vous ayez retrouvé ce mot." Patrick Le Hyaric


La répétition de l'effondrement ? Excellente intervention de François Gemenne dans la Terre au Carré ce 13 mars. Thème : la mobilisation autour du coronavirus est-elle une répétition générale des mesures à prendre pour le climat ? OUI, car on assiste à une baisse massive des émissions et NON, car il y a beaucoup de différences entre les deux :
  • Le coronavirus est une CRISE, pas le changement climatique, dont les conséquences vont durer des siècles voire plus, en raison de la durée de vie des gaz à effet de serre
  • Pour sortir de la crise actuelle, nous prenons des mesures que nous savons TEMPORAIRES. Pour le climat, elles devront être SANS RETOUR
  • En outre, les mesures contre le virus ont un effet IMMÉDIAT, alors que celles pour le climat ne prendront effet que dans 2 générations, ce qui n'est pas motivant mais explique la colère des jeunes
  • Attention à bien distinguer des mesures SUBIES (actuellement) avec des mesures CHOISIES (celles qu'il faut prendre pour le climat)
  • Enfin, si la mobilisation actuelle est si importante et acceptée, c'est que chacun craint d'être immédiatement et personnellement touché par le virus. La menace climatique est, à tort, encore perçue comme trop LOINTAINE dans le temps (milieu du siècle) et dans l'espace (d'autres pays que nous). Cette distanciation trompeuse nuit à l'action


Aucun commentaire: