Le sable, un matériau indispensable dans le domaine de la construction, est considéré par certains comme étant inépuisable. Grave erreur : seuls les sables marins et fluviaux sont adaptés aux besoins des chantiers et leur exploitation intensive déclenche une véritable «guerre du sable». A Tanger, «les petites mains» des trafiquants travaillent sur les plages au vu et au su de tous. Aux Maldives, la récolte se fait sous les eaux transparentes. L'Etat de Floride, à grand renfort de dragueuses offshore et de bulldozers, renfloue ses plages en voie de disparition, contribuant ainsi à déséquilibrer davantage l'écosystème maritime qui a fait sa renommée touristique. De leur côté, les élus et la population des Côtes d'Armor, en Bretagne, se mobilisent contre un nouveau projet de dragage.
Les plages du globe fondent comme du sucre. Elles pourraient même avoir totalement disparu avant la fin du siècle. La conséquence d'un appétit contemporain démesuré pour le sable — « héros invisible de notre époque », résume un géologue —, qui permet la fabrication du béton, mais aussi du verre, des cosmétiques ou des ordinateurs. Avec 15 milliards de tonnes par an, c'est aujourd'hui la ressource naturelle la plus consommée après l'eau.
Le sable, enjeu d'une bataille économique féroce, au risque de conséquences écologiques désastreuses et où les excès des uns rejaillissent dans la vie des autres, dans une réaction en chaîne aussi inexorable qu'aberrante : rivages qui s'érodent en Floride (où neuf plages sur dix sont en voie de disparition), littoral grignoté mètre cube après mètre cube au Maroc pour couler le béton des résidences de vacances, îles englouties en Indonésie ... violence des mafias.
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