La multiplication ces dernières années aux États-Unis de mauvaises herbes résistantes au Roundup discrédite les cultures génétiquement modifiées.
Près de 80 % des OGM cultivés dans le monde sont des cultures résistantes à l’herbicide Roundup. Développées par Monsanto, ces semences génétiquement modifiées doivent permettre de faciliter le désherbage en supportant des pulvérisations de l’herbicide également produit par la firme. Mais une étude de l’Inra et du CNRS publiée en décembre 2011 montre que ce modèle de biotechnologie a atteint sa limite, à cause du développement, dans les champs, de mauvaises herbes également résistantes au Roundup.
Aux États-Unis, l’apparition de « supers adventices » oblige ainsi les agriculteurs à multiplier les pulvérisations de Roundup, ainsi que d’autres herbicides complémentaires. Les données recensées par l’Inra affichent une augmentation de la consommation d’herbicides depuis l’introduction des OGM. La vente des intrants chimiques de la firme a augmenté de 10 % en 2011, année où Monsanto a enregistré un bénéfice net de 1 milliard de dollars pour un chiffre d’affaires de 4,13 milliards de dollars. Le vice-président de l’Association nationale des cultivateurs de maïs, Tony Roushest, explique comment l’apparition en 2005 d’herbes résistantes au glyphosate l’a amené à augmenter ses doses de Roundup sur les conseils de Monsanto, puis à utiliser de plus en plus d’herbicides différents, sans toutefois régler le problème.
Des OGM développés par les firmes productrices d’insecticides
L’argument commercial des OGM résistants au Roundup, dit Roundup Ready, RR®, était de simplifier le travail et d’économiser des produits chimiques. En effet, deux pulvérisations de Roundup après la levée des cultures devaient suffire à régler le problème du désherbage. Cet avantage devait justifier de payer ces semences jusqu’à 50% plus cher que les semences conventionnelles. Pour parer à l’inefficacité de ses OGM, Monsanto propose aujourd’hui aux agriculteurs des promotions pour l’achat de cocktails d’herbicides. L’étude de l’Inra rappelle aussi que les variétés tolérantes aux herbicides sont développées par des firmes produisant des insecticides comme Monsanto bien sûr, mais aussi BASF, Bayer et DuPont.
Le Roundup agit sur les mécanismes de la biologie humaine
Comme dans toute alerte environnementale, la toxicité du Roundup et de son principe actif, le glyphosate, nourrit une importante littérature. Ainsi la dernière analyse publiée en janvier 2012 dans « Journal of Toxicology and Environmental Health » commandée par Monsanto conclue à l’innocuité du glyphosate sur le développement cellulaire. Cette analyse est contestée par le biologiste Robert Bellé qui fut le premier à avoir montré en 2001 que le Roundup a un effet toxique sur les cellules. , « les OGM Roundup Ready ont permis au Roundup de rentrer dans la chaîne alimentaire puisque les cultures traitées sont ensuite consommées. Le Roundup intervient entre autres dans la division cellulaire, avec les mêmes symptômes que des agents cancérigènes ». En parallèle, à Caen le 19 décembre 2011, une étude du professeur de biologie moléculaire Gilles Eric Seralini, publiée dans la revue scientifique « Toxicology in Vitro » souligne à nouveau les impacts de l'herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate sur le système endocrinien. En plus d'induire des nécroses et l'apoptose sur des cellules testiculaires de rats à des doses comprises entre 50 et 10000 ppm (partie par million), l'équipe caennaise montre dans cette nouvelle étude in vitro des effets de perturbation endocrinienne à des doses aussi faibles de glyphosate et de Roundup que 1 ppm (soit 1 mg/kg). De telles doses sont ''retrouvées dans les urines d'agriculteurs''.
Alors, définitivement, les OGM sont une fausse bonne idée entrainant l'humanité vers toujours plus de dépendance aux multinationales, vers toujours plus de misère, vers toujours plus de problèmes sanitaires, vers toujours plus de dégradation des lieux de vie. Moi, personnellement, les OGM j’en veux pas ! Ni dans les champs, ni dans mon assiette.
D’après : Magali Reinert (Novethic .fr) et Rachida Boughriet (Actu-Environnement.com)
4 commentaires:
Je regrette votre prise de position contre tous les OGM, sans distinction entre les différentes catégories.Ainsi la revendication des producteurs de mais de disposer du mais MON 810 est légitime. Ce n'est pas parce qu'il a été créé par Monsanto qu'il doit être considéré comme nuisible.Si les producteurs de maïs français en ont réclamé l'autorisation sur notre territoire, c'est parce que ce maïs leur apporte plus de compétitivité tout en supprimant des traitements chimiques ( A ne pas confondre avec d'autres OGM tolérants aux herbicides). Cette revendication des producteurs est légitime alors que la demande sociale est de remettre la production industrielle et agricole au coeur d'une politique de relance de l'emploi.
« Je propose ce blog comme un acte de résistance à la pensée unique, au politiquement correct et autre manipulation. »
Vous y succombez, avec délectation et aussi paresse puisque votre article est en grande mesure un copier-coller.
Il serait fastidieux de démonter toutes les légendes urbaines que vous avez alignées. Prenons donc la première : « La multiplication ces dernières années aux États-Unis de mauvaises herbes résistantes au Roundup discrédite les cultures génétiquement modifiées ».
M. Kressman a déjà relevé la généralisation abusive allant de plantes tolérantes aux herbicides (HT), en fait au glyphosate (Roundup ready – RR) aux OGM en général.
L'apparition de résistances est le lot commun de la plupart des herbicides. Les agriculteurs français – certains agriculteurs français – sont du reste confrontés à ce problème, par exemple pour les vulpins résistants aux sulfonylurées. Le glyphosate n'y a pas échappé, et ce, dès avant l'utilisation des RR. L'apparition d'une adventice résistante ne signifie pas que l'herbicide a perdu toute efficacité : il le reste pour toutes les plantes cibles autres que celle devenue résistante, et dans tous les champs qui n'hébergent pas de plantes résistantes.
La prémisse de cette légende est que : « Aux États-Unis, l’apparition de "supers adventices" oblige ainsi les agriculteurs à multiplier les pulvérisations de Roundup, ainsi que d’autres herbicides complémentaires. » C'est encore faux. Seule une partie des agriculteurs américains est confrontée à un problème de résistance, et celui-ci peut être résolu par d'autres techniques, à commencer par un changement de rotation et des les façons culturales adaptées. Que ces agriculteurs doivent maintenant mettre en oeuvre un itinéraire technique plus complexe et plus coûteux est un fait. Que la technique des RR soit obsolète, comme il est dit dans un de vos sites sources – qui se prétend le média du développement durable – est un mythe.
Vous avez aussi écrit, c'est-à-dire repris : « Développées par Monsanto, ces semences génétiquement modifiées doivent permettre de faciliter le désherbage en supportant des pulvérisations de l’herbicide également produit par la firme. »
Monsanto n'est pas la seule firme à produire des variétés RR, ni la seule à produire du Roundup.
Quant à l'étude de Séralini, j'ai posté un commentaire sur Actu-environnement et je vous y renvoie.
Merci à vous deux pour vos commentaires.
Tout d’abord sachez que je suis heureux que des gens opposés à mes idées s’expriment sur mon blog, cela est une belle marque que celui-ci a un petit poids dans le paysage des idées.
Pour répondre rapidement à la remarque sur ma prétendue paresse je dirais cela : je ne suis pas spécialiste de beaucoup de sujets, mais à force de lire et de m’informer, à droite et à gauche, je commence à avoir un certain nombre d’idées sur quelques sujet dont les OGM font partie. Je ne suis pas spécialiste mais cela ne m’empêche pas de m’exprimer sur ce sujet car si nous ne devions nous exprimer seulement sur les sujets qui ne relèvent que de nos spécialités on ne dirait pas grand-chose. Je ne suis pas spécialiste de beaucoup de sujets mais j’ai certaines idées aussi quand je trouve une information que je trouve pertinente car issue d’un journal reconnu et ayant pignon sur rue, qui de surcroît, relaye des études d’organismes sérieux comme le CNRS ou l’INRA je relaye à mon tour sans changer en effet beaucoup de chose car quand les choses sont bien dites il ne sert à rien d’essayer, moi qui n’ai aucun don en écriture, de faire moins bien. En revanche, et par honnêteté je précise toujours, lorsque cela est le cas, que le texte n’est pas de moi mais est d’après untel ou untel et je mets le lien vers l’article utilisé afin que chacun puisse voir, de lui-même, que je ne prétends pas être l’auteur des belles tournures et de la recherche journalistique. Je ne suis qu’un relais de textes, d’idées ou d’informations qu’il me parait important de relayer en fonction de mes orientations politiques que je ne cache pas. En revanche il existe beaucoup de textes, sur ce blog, qui sont 100 % de moi et qui sont signés comme tel.
Maintenant concernant le fond de vos interventions vous ne serez pas étonnés que je ne sois pas d’accord avec vous, il serait fastidieux pour moi et pour vous que je décortique tous les points de désaccord. Cependant je voulais dire qu’il ne suffit pas de dire (deux fois) qu’une chose est légitime pour qu’elle le soit, donc je réfute le premier commentaire pour cela. Il ne suffit pas d’asséner pour que la chose soit vraie, en ce qui me concerne je n’assène pas, je relaye des études et des recherches journalistiques qui montrent l’envers de la propagande des multinationales ou des écolophobes.
Ensuite cher Wackes Seppi je ne pense pas que les études du CNRS ou bien de l’INRA soient des légendes urbaines. Quant à la résistance aux herbicides, que vous semblez modérer, cela ressemble aux histoires des antibiotiques qui utilisés abusivement ont entrainé des résistances chez certaines souches bactériennes. Or, si l’on suit votre raisonnement, comme chez certains patients l’utilisation d’antibiotiques est toujours un peu efficace (et tant mieux) cela remets en cause la théorie qui dit qu’il y a de plus en plus de bactéries résistantes et donc il convient de ne prendre aucune mesure. Moi je pense que lorsque l’on voit apparaitre des clignotants devant notre activité humaine il est important de les prendre en compte, de s’arrêter, éventuellement, et de prendre les mesure qui s’impose pour éviter d’aller à l’accident.
Je dis donc qu’il nous faut revenir à une agriculture simple, vivrière, saisonnière, adapté aux climats locaux et non industrielle qui respecte la terre et les hommes qui s’en nourrissent. Ce retour à la pachamama créera des emplois, fera des économies à la sécurité sociale, évitera de dépolluer des cours d’eau et cela participera à réfléchir à l’après-pétrole qui concerne aussi l’agriculture moderne.
En vous remerciant encore pour vos commentaires.
Bien cordialement.
Je ne répondrais pas à vos remarques sur les OGM tolérants aux herbicides. Wackes Seppi l'a très bien fait.
Par contre préconiser de dévellopper une agriculture vivrière en France, qu'est ce que cela signifie concrètement? L'agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l'auto-consommation et l'économie de subsistance. La production n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni exportée. Elle est en grande partie auto-consommée par les paysans eux-mêmes.Elle est donc souvent préconisée à juste raison pour nourrir les 800 millions de paysans du monde qui ne mangent pas à leur faim. Donc si vous voulez généraliser ce modèle dans nos pays industriels, comment voulez vous que se nourrissent ceux qui ne sont pas paysans comme vous et moi ? Il faut bien que les 3 % des français qui sont paysans dans notre pays dégagent des surplus pour nourrir les 97 % des français qui se nourrissent de la production non auto consommée par nos paysans. Même les agriculteurs qui font du bio en France ne voudraient pas revenir à l'agriculture vivrière qui ne leur permettrait pas d'avoir un niveau de vie équivalent aux autres français.
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