Le problème avec l'esprit humain c'est que le temps de résilience (terme Anglo-saxon qui décrit la capacité d’un individu à surmonter un traumatisme et à aller de l’avant) de sa mémoire est de 6 mois. Ainsi et malgré tous les méfaits que l'Homme peut subir au cour de sa vie, il n'en garde en mémoire qu'une fraction infime. En cas de traumatisme extrême il peut arriver que l'esprit occulte complètement l'évènement, on trouve cela chez beaucoup d'adultes ayant subit des actes de pédophilie dans leur enfance. Pourtant certains souvenirs peuvent rester plus longtemps, ce sont principalement ceux qui nous ont apporté du plaisir. Ces souvenirs positifs, souvent enjolivés, nous font parler de ce bon vieux temps qui, à y regarder de plus près, n'était pas obligatoirement meilleur que le présent. Définitivement notre esprit est ainsi fait, il ne garde que ce qui est beau et bon, ce qui est probablement une manière de survivre dans un monde difficile où chaque jour est une épreuve supplémentaire en une compétition sans âme.
Pour la politique il en est de même. Notre temps de résilience est de 6 mois et des personnes, comme Sarko et ses conseillers, le savent très bien et en jouent pour faire passer tranquillement des réformes contestables sans trop risquer d'être vraiment disqualifié pour les prochaines échéances électorales. Même les plus contestataires d'entre nous n'échappent pas à cette fatalité des 6 mois. On aura eu beau manifester des centaines de fois dans rue, il ne nous en restera qu'un sentiment de mécontentement global sans plus savoir précisément pourquoi ?!?! On aura oublié la plupart des raisons qui nous auront fait descendre dans la rue car nous nous serons, bon gré mal gré, adaptés aux nouvelles conditions de vie ... même dégradées. Alors, sachant la faiblesse de l'esprit, notre espèce a inventé l'écriture en une sorte de mémoire qui ne s'évapore pas. C'est tout l'objet de ce texte qui se veut la compilation de toutes les pénibilités que nous a infligé Sarko et sa bande du Fouquet's, au cours de ces 4 dernières années afin que, le jour où il nous faudra glisser notre bulletin dans l'urne, on se souvienne qu'il ne faut plus que Sarkomence.
L'origine de ce texte provient d'un lien que j'ai posté sur Facebook ce mois-ci et qui dénonçait les propos, plus que douteux, du député UMP, Michel Raison, qui demandait au Ministère de la Culture quelles mesures il entendait prendre pour "contrôler la diffusion de certaines œuvres musicales" écrites par des groupes "issus de l'immigration". Je me disais que nous assistions là, à un Nième exemple de cette droite décomplexée ! Aujourd'hui plus rien ne les arrête. Mais comment ne pas les comprendre après "le bruit et l'odeur" qui a fait tomber le tabou du racisme ordinaire. Pour couronner le tout, ces jours derniers, un nouveau niveau dans l'immonde est atteint avec l'appelle du pied, de l'UMP Vanneste, au FN : "le fossé est moins important qu'avant avec Marine Le Pen. La balle est dans son camp". Dès lors comment croire qu'il y a de vrais démocrates dans le parti présidentiel. ... à quand les lois anti-juives et anti-musulmanes ?
Comment, dès lors, ceux que je connais et qui se réclament de ce parti peuvent-ils encore défendre cette formation ouvertement populiste ? Ouvrez les yeux mes amis et famille, retournez dans le camps des démocrates, il n'est pas trop tard. Plus largement Peuple de France réveillez-vous ! Ils nous détruisent notre pays, notre solidarité nationale, ils montent les français les uns contre les autre et nous font entrer dans un état autoritaire sans que cela ne choque.
Que faut-il aux Français pour sortir de la léthargie ?
Des souvenirs ?
Alors souvenons-nous.
Souvenons-nous qu'ils se sont assis sur la décision souveraine du peuple, prise par référendum, de refuser le Traité Européen en la faisant, au final, adopter par les députés et sénateurs, réunis en Congrès à Versailles. N'oublions pas la réforme des retraites, si massivement combattue dans la rue, sans que rien n'ait jamais été entendu par un gouvernement méprisant et hautain. N'oublions pas la réforme des services publics, la réforme du statut de la Poste, EDF privatisée et les autoroutes données au privé après avoir été payées par les français. N'oublions pas que Sarko a accentué l'inégalité des français devant l'impôt par le bouclier fiscal, dans un premier temps puis par la réforme de l'ISF. N'oublions pas qu'ils ont mis en place un fichier national pour lutter contre les fraudes à l'aide sociale qui coutent 3 milliards d'€ sans lutter, également, contre la fraude aux cotisations patronales qui, elle, coute 15 milliards €. Cherchez l'erreur ? N'oublions pas que le gouvernement a suspendu pour trois mois l'obligation pour EDF de racheter l'énergie solaire produite par les PME de la filière qui, sinistrées, sont tombées dans l'escarcelle de grands groupes. Une concentration savamment orchestrée par l’État, selon Marianne2.fr, aux profits des copains du président. N’oublions pas qu'il est l'homme du "casse toi pov'con !" et de "l'environnement cela commence à bien faire", qu'il est l'homme qui s'est accordé une augmentation indécente alors que les français ont tant de mal à finir les fins de mois. N'oublions pas les discours grandiloquents rehaussés de gestes virils et testostéronés d'un président aux mille et unes promesses prisent dans l'affecte et de suite oubliées lorsque la pression médiatique fut tombée. N'oublions pas la politique "absurde, imbécile et inefficace", selon la Cimade, anti-Rom qui n'a fait que dégrader une situation humainement honteuse dans des campements toujours plus précaires et insalubres installés dans un climat xénophobe maintenant bien établi. N'oublions pas qu'il est l'homme qui a reçu, avec les honneurs de la République, Mouammar Kadhafi, s'asseyant par là-même sur les droits de l'Homme. N'oublions pas les tests ADN chez les jeunes enfants et la politique sécuritaire qui allait avec. N'oublions pas leur volonté de revenir sur la laïcité de l'état en rappelant la filiation chrétienne de la France et en érigeant en éducateur ultime le curé plutôt que l'instituteur. N'oublions pas les baisses de subventions dans la Recherche Publique au profit des laboratoires privés, n'oublions pas l'obligation de créer des UMR avec les Universités sans donner les moyens à ces dernières d'assurer leur rôle de tutelle. N'oublions pas qu'ils ont offert le sous-sol français aux prospecteurs de Gaz de Schiste, sans consultation des populations concernées. N'oublions pas la réforme des ZEP justifiée, en son temps, par Sarko par cette phrase remplie d'une injustice sans commune mesure : "Il n'y a pas de raison que les enfants de la Courneuve ou d'Aubervilliers bénéficient plus de la solidarité nationale que les enfants d'Auteuil ou de Neuilly". N'oublions pas également qu'ils ont signé le Traité de Lisbonne qui admet le recours à l'exécution des insurgés, au sein de l’Union Européenne, en cas d'émeutes ou d'insurrections, qu'ils ont rétabli le recourt aux milices de "citoyens volontaires" en France, grâce à la LOPPSI2, "en cas de crise majeure" sans préciser ce qu'est "une crise majeure", qu'ils ont établis les quotas d'arrestations d'étrangers ou bien encore qu'ils ont instauré de nouvelles règles afin de limiter les possibilité d'actions des associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instances ...
N'oublions pas tout cela car il est sûr que j'en ai oublié bien d'autres.
N'oublions jamais car notre démocratie en a pris un coup sur le mentons au cours de ce quinquennat et notre devise, aujourd'hui, en ressort bien ternie. Jamais la France n'a autant ressemblé à un mauvais verre de Vichy. Souvenons nous afin de voter pour une réelle alternance qui ouvrira sur une France accueillante, une France du vivre ensemble, une France solidaire, une France tournée vers les défis écologiques, climatiques et sociaux des siècles qui viennent, une France qui aura réussi sa reconversion écologique, une France qui aura mis l'écologie comme La condition et non comme une option, une France vivante, rebelle, libre et debout.
Bruno BOMBLED