Nous avons trop souvent l’habitude d’oublier que notre monde est un monde clos où tous les déchets que nous produisons restent là, présents autour de nous et ne disparaissent pas dans un grand trou sans fond vers on ne sait quelle autre réalité. On ne les voit peut-être plus mais ils sont bien là, avec tous les dangers qui vont avec. L’image qui me vient en tête, pour illustrer ce monde clos est l’aquarium où tous est brassé, tout est véhiculé mais où tout reste dans ce vase clos : eau, déchets solides, pollutions dissoutes, animaux, plantes, bactéries … et tout ce petit monde doit pouvoir survivre. Il suffit de déséquilibrer un paramètre et c’est l’hécatombe chez les poissons. De même deux expériences ont été réalisées entre 1991 et 1994 dans le site expérimental biosphère 2 - considérant que la Terre est « Biosphère 1 » - construit pour reproduire un système écologique artificiel clos. Ce projet, s'il a échoué, concernant notamment le recyclage de l'air, a eu le mérite de montrer la difficulté de maîtriser un écosystème, et devrait inciter à la réflexion sur l'avenir de notre planète.
Ainsi les cours d’eau et le vent véhiculent nos déchets vers le milieu marin qui est particulièrement exposé aux débris plastiques du fait de son altitude nulle, et de son ouverture totale. Cette constations m’interpelle entre autre, sur le faite de savoir qui accepterait de manger dans sa poubelle ? Personne * ? C’est pourtant bien ce que nous faisons en dégustant les fruits de l’océan. Les plages portent les stigmates de notre société de consommation. La dernière étude sur les macro-déchets des plages vient d'être publiée par la Marine Conservation Society : Sur 1 609 macro-déchets ramassés par kilomètre, 56% étaient en plastique, du sac de supermarché au briquet en passant par les cordages, les filets, les emballages de chips ou de bonbons, les cotons-tiges, des pièces de plastique diverses, des capsules et couvercles, les mégots de cigarettes, le polystyrène, les bouteilles plastique ou bien encore les fameuses tongues.
L'ingestion de sacs et débris en plastique serait à l'origine du décès de nombreux animaux. Le rapport donne une estimation d'un million d'oiseaux et de 100 000 mammifères marins et tortues qui, chaque année, décèdent d’occlusion intestinale et de faim tout en étant rassasiés. A ce jour aucun organisme, y compris chez les bactéries, n’est connu comme capable de biodégrader le plastique.
Cette pollution par le plastique ne se limite pas aux seuls macro-déchets visibles. Des scientifiques anglais de Plymouth et de Southampton ont publié dans la revue Science, les premiers résultats d'une étude sur les fragments microscopiques de plastique et de fibres, qui résultent d'une dégradation mécanique sous l'effet du vent ou des vagues et qui passent inaperçus dans l'environnement marin. Tous les échantillons de sédiments qu'ils proviennent de plages, d'estuaires ou du large de différentes régions côtières du Royaume Uni, contiennent des micro-débris des différentes formes des 9 polymères recherchés : polyester, acrylique, polyamide, polypropylène ... Des comparaisons avec des échantillons de filtrats d'eau de mer prélevés depuis quarante ans montrent que la concentration en micro particules de plastique a triplé depuis les années 70. Egalement selon les résultats d'une campagne scientifique menée en 2010 par plusieurs laboratoires universitaires européens dont l'Ifremer en France et l'Université de Liège en Belgique, il y aurait environ 250 milliards de micro-déchets flottants pour l'ensemble de la Méditerranée. Une pollution plastique quasi invisible mais abondante : 90 % des stations de mesure ont montré la présence, en surface, de micro-déchets fait de plastique pour la grande majorité. Les concentrations moyennes de 115.000 éléments par km2, avec un maximum rencontré de 892.000 éléments, dépassent celle des gyres océaniques, ces tourbillons formant les "continents de déchets" du Pacifique et de l'Atlantique, ce qui est particulièrement inquiétant.
En 2007, 260 millions de tonnes de plastique ont été produites, soit 30 kg environ par habitant de la planète. Nous jetons environ 675 tonnes d'ordures toutes les heures dans la mer, la moitié d'entre elles sont constituées de plastiques qui se fragmentent petit à petit, jusqu'à ce qu'il n’en reste qu’une poudre. En absorbant ces microparticules, les petits poissons font entrer le plastique dans la chaîne alimentaire. Outre les conséquences pour le monde animal, le plastique est devenu un "cauchemar" pour l'homme en perturbant ses hormones, en étant responsable de certains cas de cancers (Bisphenol A), de réactions allergiques ou bien d'infertilité masculine.
Maintenant force est de constater qu'il semble impossible aujourd'hui de vivre sans plastique et pourtant, avec la raréfaction du pétrole, il va bien falloir commencer à réfléchir aux solutions alternatives et une fois de plus des petits gestes peuvent faire beaucoup : mieux vaut ainsi utiliser les contenants en verre, prendre des sacs en tissu, privilégier des matières naturelles plutôt que synthétiques, mettre au recyclage, réutiliser les contenants en plastique et prendre garde à ne rien rejeter dans le milieu naturel.
Bruno BOMBLED
* Soit dit en passant, manger les restes d’une poubelle, au sens propre, c’est ce que notre monde oblige à faire à bon nombre de nos frères démunis de tout.
Sources : IFREMER, actu-environnement.com, expeditionmed.eu, "Plastic Planet, la face cachée des matières synthétiques"
Ainsi les cours d’eau et le vent véhiculent nos déchets vers le milieu marin qui est particulièrement exposé aux débris plastiques du fait de son altitude nulle, et de son ouverture totale. Cette constations m’interpelle entre autre, sur le faite de savoir qui accepterait de manger dans sa poubelle ? Personne * ? C’est pourtant bien ce que nous faisons en dégustant les fruits de l’océan. Les plages portent les stigmates de notre société de consommation. La dernière étude sur les macro-déchets des plages vient d'être publiée par la Marine Conservation Society : Sur 1 609 macro-déchets ramassés par kilomètre, 56% étaient en plastique, du sac de supermarché au briquet en passant par les cordages, les filets, les emballages de chips ou de bonbons, les cotons-tiges, des pièces de plastique diverses, des capsules et couvercles, les mégots de cigarettes, le polystyrène, les bouteilles plastique ou bien encore les fameuses tongues.
L'ingestion de sacs et débris en plastique serait à l'origine du décès de nombreux animaux. Le rapport donne une estimation d'un million d'oiseaux et de 100 000 mammifères marins et tortues qui, chaque année, décèdent d’occlusion intestinale et de faim tout en étant rassasiés. A ce jour aucun organisme, y compris chez les bactéries, n’est connu comme capable de biodégrader le plastique.
Cette pollution par le plastique ne se limite pas aux seuls macro-déchets visibles. Des scientifiques anglais de Plymouth et de Southampton ont publié dans la revue Science, les premiers résultats d'une étude sur les fragments microscopiques de plastique et de fibres, qui résultent d'une dégradation mécanique sous l'effet du vent ou des vagues et qui passent inaperçus dans l'environnement marin. Tous les échantillons de sédiments qu'ils proviennent de plages, d'estuaires ou du large de différentes régions côtières du Royaume Uni, contiennent des micro-débris des différentes formes des 9 polymères recherchés : polyester, acrylique, polyamide, polypropylène ... Des comparaisons avec des échantillons de filtrats d'eau de mer prélevés depuis quarante ans montrent que la concentration en micro particules de plastique a triplé depuis les années 70. Egalement selon les résultats d'une campagne scientifique menée en 2010 par plusieurs laboratoires universitaires européens dont l'Ifremer en France et l'Université de Liège en Belgique, il y aurait environ 250 milliards de micro-déchets flottants pour l'ensemble de la Méditerranée. Une pollution plastique quasi invisible mais abondante : 90 % des stations de mesure ont montré la présence, en surface, de micro-déchets fait de plastique pour la grande majorité. Les concentrations moyennes de 115.000 éléments par km2, avec un maximum rencontré de 892.000 éléments, dépassent celle des gyres océaniques, ces tourbillons formant les "continents de déchets" du Pacifique et de l'Atlantique, ce qui est particulièrement inquiétant.
En 2007, 260 millions de tonnes de plastique ont été produites, soit 30 kg environ par habitant de la planète. Nous jetons environ 675 tonnes d'ordures toutes les heures dans la mer, la moitié d'entre elles sont constituées de plastiques qui se fragmentent petit à petit, jusqu'à ce qu'il n’en reste qu’une poudre. En absorbant ces microparticules, les petits poissons font entrer le plastique dans la chaîne alimentaire. Outre les conséquences pour le monde animal, le plastique est devenu un "cauchemar" pour l'homme en perturbant ses hormones, en étant responsable de certains cas de cancers (Bisphenol A), de réactions allergiques ou bien d'infertilité masculine.
Maintenant force est de constater qu'il semble impossible aujourd'hui de vivre sans plastique et pourtant, avec la raréfaction du pétrole, il va bien falloir commencer à réfléchir aux solutions alternatives et une fois de plus des petits gestes peuvent faire beaucoup : mieux vaut ainsi utiliser les contenants en verre, prendre des sacs en tissu, privilégier des matières naturelles plutôt que synthétiques, mettre au recyclage, réutiliser les contenants en plastique et prendre garde à ne rien rejeter dans le milieu naturel.
Bruno BOMBLED
* Soit dit en passant, manger les restes d’une poubelle, au sens propre, c’est ce que notre monde oblige à faire à bon nombre de nos frères démunis de tout.
Sources : IFREMER, actu-environnement.com, expeditionmed.eu, "Plastic Planet, la face cachée des matières synthétiques"
3 commentaires:
Une petite anecdote : il y a quelques années je vivais près d'une résidence privée. suite à des problème d'impayés, les ordures n'étaient pas ramassés. Il y avait une épaisseur ( oui, oui épaisseur ) incroyable de déchets en tout genre. Il semblerait que cela ne gène pas les gens de vivre dans les poubelles. Comme il ne me semble pas que beaucoup de gens se préoccupent de leur environnement. N'oublions pas qu'en France les chasseurs se considèrent comme des écologistes.
Il me semble qu'un effort immense, une éducation des masses énormes est à faire
afin d'avoir une prise de conscience autre que par les "intellectualisés".
Oui dans cette veine là, le 4 janvier, j'écrivais ceci sur Facebook :
A la vue du grand banditisme qui semble se porter à merveille, ici ou ailleurs, au détriment de la démocratie et de la santé de nos enfants.
A la vue du « j'menfoutisme » ambiant et du chacun pour sois érigé en valeur moderne.
A la vue des déchets qui jonchent ma ville dus à des citoyens peu scrupuleux.
A écouter les politiques en place trouver que l’environnement cela commence à bien faire et à voir les entreprises repeindre en vert leurs activités polluantes et antisociales, le découragement me gagne souvent.
Je me demande comment, la minorité de terriens de bonnes volontés, arrivera à faire pencher la balance vers un monde plus juste et enfin durable.
Je me demande souvent comment, face à de telles adversités, nous allons réussir à nous sortir de la crise écologique et sociale sans heurts majeurs ?
Souvent la lassitude prend le dessus devant l’énormité de la tache.
20% des déchets des océans apportés par la marée viennent des marins/plaisanciers qui jettent des choses par dessus bord, 80% viennent des fleuves, des rivières..
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