Alors que le succès environnementale du marché du carbone est loin d'être assuré, un rapport commandé par le WWF montre qu'il pourrait permettre aux compagnies électriques les plus polluantes de réaliser jusqu'à 71 milliards d'euros de profits d'ici à 2012, deux fois le PIB de la Slovénie. Le WWF appelle à une réforme en profondeur de ce marché.
Entré en activité début 2005, le marché du carbone européen est la principale politique de l'Union Européenne dans la lutte contre les changements climatiques. Politique à la logique libérale qui a entrainé l’apparition d’un nouveau créneau spéculatif. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Chaque grande installation industrielle reçoit gratuitement un certain nombre de permis à émettre du CO2. Lorsqu'elle émet plus que son quota, elle doit acheter des permis supplémentaires auprès d'une installation qui elle, est en sous-émission.
Mais les pays européens ayant distribué trop de permis, les émissions de CO2 de l'industrie continuent d'augmenter d'environ 1% par an depuis 2005. L'évolution du secteur le plus polluant, le secteur électrique, est inquiétante : 40 nouvelles centrales électriques au charbon pourraient voir le jour d'ici 2013. Ce qui empêche que ce prix soit élevé et si le prix du carbone n’est pas élevé, cela est un danger immédiat pour les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies vertes : « tant que le prix du CO2 est bas, les industriels, par myopie, ne feront pas les investissements qui sont nécessaires à moyen et long terme »
Ainsi pour le WWF "en continuant à investir dans des technologies polluantes, nous nous mettons dans l'impasse. Il faut resserrer les boulons en réduisant fortement le nombre de permis données aux industriels".
Une seconde mesure s'impose pour les industries non soumises à une concurrence internationale forte : leur faire payer les permis à émettre sans répercussion sur les citoyens. En effet, comme l'explique le WWF, "ces industries augmentent leurs prix et font payer, aujourd'hui, leurs émissions par les consommateurs. Ils font comme s'ils devaient acheter les permis alors qu'ils les ont eus majoritairement gratuitement. les pollueurs sont ceux qui bénéficient le plus de ce que l'on peut appeler des profits tombés du ciel".
"Le revenu de la vente des permis doit être entièrement réinvesti dans la lutte contre les changements climatiques en Europe et dans les pays en développement" ajoute le WWF.
Lu dans Biocontact N°182, pg 26
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