"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 14 mai 2011

Hulot 2012 : faire taire les loups

Nicolas Hulot s'est déclaré candidat à la candidature présidentielle, sous les couleurs d'Europe Écologie-Les Verts, et depuis, on entends, deçà-delà, des propos très désobligeants ne serait-ce que pour la personne elle-même. Je trouve cela injuste, méchant et très indélicat. C'est donc cette avalanche de propos, aux limites de l'injure, qui me pousse à prendre la plume pour défendre Nicolas Hulot, ne supportant pas les hurlement de loups. Mais en préambule, je tiens à préciser que si mes propos semblent soutenir la candidature de Nicolas Hulot, mon (ma) candidat(e), in fine, sera celui(celle) qui sera désigné(e) démocratiquement par notre parti au mois de juin.

Ainsi les propos que l'on peut entendre tendent à donner l'impression que l'on pourrait douter de l'engagement environnemental de Nicolas Hulot. Ces propos viennent souvent de ces écolos jusqu'au-boutistes qui ne conçoivent l'engagement écologique véritable, que dans le cas de personnes ayant adhéré au sortir du ventre de leur mère, relayés par des gens, non issus des rangs écologiques, qui se permettent de nous donner des leçons de militantisme vert. En ce qui me concerne je ne donne pas de prime à l'ancienneté, qui n'est pas un gage de sagesse. Personnellement, ce qui m'importe n'est pas le temps passé chez les écologistes, car, comme chacun sait, l'habit de fait pas le moine, mais bel et bien le fait que les gens le deviennent et découvrent l'urgence environnementale afin de grossir les rangs pacifistes des combattants de la Terre. Ainsi souvenons-nous de cette phrase de Nicolas Hulot, dans son film spirituel, "le syndrome du Titanic" qui dit : "je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu". Je trouve cet aveu d'une lucidité et d'une humilité remarquable. Moi qui suis un pur produit de l'Ile de France et de la consommation, j'ai découvert la protection de l'environnement aux alentour de la vingtaine et ainsi je me reconnais dans cette phrase. En effet, si aujourd'hui je suis écologiste et océanographe c'est bien grâce au commandant Cousteau que je regardais à la télé et qui m'a fait rêver, puis prendre conscience de l'urgence environnementale. Pourtant souvenons-nous qu'il fut très critiqué, décrié et souvent diffamé en son temps. Souvenons-nous qu'il fut montré du doigt pour les contradictions qu'il portait en lui. Souvenons-nous comment on lui reprochait de, soi-disant, ne pas être un vrai scientifique, de ne pas être un vrai capitaine, d'avoir des intérêts économiques avec "AIR LIQUIDE", de faire des expéditions et expériences polluantes ou dévastatrices, d'utiliser, à son profit, ses liens avec Monaco etc... Pourtant. Pourtant il a ouvert les yeux à bon nombres d'enfants qui, devenus adultes, se sont engagés dans la protection de l'environnement. L'objectif était donc atteint. Il y a donc des maux nécessaires que la pureté ne remplace pas. De même, mes collègues et moi même, prenons l'avion afin de sillonner le monde pour nos recherches et participer, via notre laboratoire d'études sur le climat (LSCE UMR CEA-CNRS-UVSQ), au GIEC avec, notamment, Jean JOUZEL et informer sur le réchauffement climatique. Il y a des maux nécessaires. Ce que j'essaye de dire, c'est qu'il est urgent d'être intelligent et de ne pas s'arrêter aux apparences, mais de regarder l'action des Hommes et leur efficacité. Ainsi, mon humble suivit, depuis de très nombreuses années, des prises de positions environnementales de Nicolas Hulot, puis de son action au sein de sa fondation, me permet de penser qu'aujourd'hui il a une forte conscience écologique et qu'il utilise tous les moyens dont il dispose pour sensibiliser, avec succès, le public sur la préservation de la planète.

Le dernier épisode qui m'a convaincu que sa candidature n'était ni farfelue, ni incongrue, fut l'interview du 10 mai 2011 au journal de 20h de France 2. En fin de journal, Nicolas Hulot était l'invité d'un Pujadas pathétique tant il était manifeste que ce dernier le prenait de haut, lui coupant la parole en permanence, comme s'il voulait se le faire en un minable tableau de chasse. Mais Nicolas Hulot, en habitué des caméras qu'il est, ne s'est pas démonté et s'en est plutôt sorti avec brio. Il a rappelé ses orientations humanistes et écologiques qui transparaissent déjà dans son film de pensées sur notre monde en perdition. Il a rappelé son cheminement qui le pousse à penser à une écologie résolument moderne, en totale opposition vis-à-vis des archaïques pollueurs qui ne savent imaginer un monde sans carbone. Il a rappelé la nécessaire urgence de la redistribution des richesses et de la transformation écologique de la société. Il à rappelé son attachement à l'Europe et au social. Si la parole d'un homme à une valeur, la sienne était belle.

En fait et pour conclure, je pense que le problème de l'élection présidentielle ne vient pas de Nicolas Hulot ou bien d'Eva Joly, mais bel-et-bien que cela est une élection qui focalise les votes sur des personnages et non sur des projets. Dans ce système il faut donc être charismatique, Sarko le fut, il a été élu, il en a été de même pour Tonton ou bien encore pour Chirac. Ce n'est donc pas la pertinence des programmes que personne ne lit, qui entraine l'engouement des citoyens, mais la présence médiatique. C'est pathétique et pas très politiquement correct de dire cela, mais cela est pourtant la réalité. Il nous faut donc un leader charismatique tant que nous serons dans ce système. Nicolas Hulot est charismatique, nul ne peut lui contester cela, et s'il se présente sous les couleurs d'EELV il le fera avec notre programme. L'action, Notre action sera donc de mener campagne pour un projet écologique, de reconversion écologique, porté par un leader qui passe bien à la télé (c'est con, mais c'est comme cela dans notre monde d'images) et qui aura donc le plus de chance de fédérer les gens autour de nos idéaux, autour d'une écologie sociale et solidaire.

Nicolas Hulot n'est pas le pire des hommes il est bourré de contradictions, mais qui n'en a pas ? Qui détient la pureté écologique ? Pas moi en tous les cas.

Bruno BOMBLED

2 commentaires:

christophe a dit…

Je suis bien d'accord avec toi. Je ne supporte pas non plus les personnes qui voudraient un saint comme candidat ; le problème c'est que cela n'existe pas. NH est un homme avec ses limites et ses contradictions, c'est vrai. Certes, NH se lan...ce dans la course à l'élection présidentielle sans avoir jamais militer politiquement ni avoir avoir déjà été élu. Et Alors ? Qui peut contester l'engagement écologique et social de NH ? Qui a fait autant de choses que lui dans le domaine ? Qui est prêt à se départir de son image "d'homme préféré des français" pour descendre dans la fosse aux lions ? Qui est prêt à saborder une rente de situation télévisuelle pour aller se prendre des coups dans le cadre d'une élection aux résultats plus qu'incertains ? Comme je ne pense pas qu'il soit maso, seules de véritables convictions peuvent expliquer son engagement. Rien que pour cela, NH mérite le respect.

Le Vinitarien a dit…

J'ai bien aimé aussi quand hulot à dit lors de son déplacement à Strasbourg pour l'arrêt du Nucléaire "Voilà des gens qui ont passé leur vie à vouloir convaincre les autres et quand certains se rangent de leur côté, il ne sont pas content."
Qui a bien pu inoculer ce virus de la pureté aux Français ?