"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

dimanche 14 février 2010

Mixer le bonheur (4/7)

Méthode n° 3 : ne pas gérer les singes des autres mais uniquement les siens

Maintenant que nous sommes en mesure de comprendre comment le collectif nous impose des désirs (et donc des souffrances), il peut être intéressant d'examiner comment nos relations directes avec nos proches (conjoint, enfants, parents, collègues, etc.) peuvent être source de souffrances.

Une de mes collègues, avec qui je devisais lors d'un voyage en train, me donna une image concernant les relations humaines qui est la suivante : nous avons tous nos problèmes, nos névroses, nos angoisses, qui tels des singes agités sur notre dos, nous agacent, nous agitent, nous gênent, nous empêchent de jouir paisiblement de la vie. Le petit jeu est alors de vouloir, non pas domestiquer ces singes, mais de nous en débarrasser le plus vite possible en les confiant plus où moins consciemment à nos proches. Et voilà comment nous nous retrouvons à gérer les singes des autres qui, outre le fait qu'il nous est impossible de les domestiquer, nous empêche de nous consacrer au dressage des nôtres.

Pour éviter cela, il s'agit tout bonnement d'identifier ses singes et ceux des autres. Ce faisant, nous éviterons de les confier aux autres et de gérer les leurs. Il y a fort à parier que tout le monde s'en porterait mieux.

Ce n'est nullement de l'indifférence, ce n'est nullement un moyen de fuir. Ce n'est que la suite logique du constat que chacun peut faire, à savoir qu'il nous est impossible de régler les problèmes des autres à leur place, qu'au mieux nous ne pouvons que les aider. J'utilise souvent une autre image pour illustrer mon propos. Nos problèmes sont comme un boulet accroché à notre cheville et dont la clef libératrice se trouve dans notre poche qui est plus ou moins profonde. Les autres ne peuvent au plus que nous expliquer ce qu'est une poche, ce qu'est une clef ou encore nous suggérer de mettre notre main dans la poche pour attraper la clef. Mais personne d'autre que nous ne peut faire le geste de plonger la main dans la poche pour chercher et trouver cette clef.

Passer du temps à chercher cette clef peut aussi, à première vue, sembler être une attitude égoïste, car au lieu de nous tourner vers les autres, nous nous tournons délibérément vers nous même. Mais en réalité, il n'en est rien. Tenter d'aider les autres à régler leurs problèmes sans avoir soi-même vaincu ses démons me semble être une entreprise bien périlleuse voire même dangereuse. Pour être efficace avec les autres, il convient d'être en paix avec soi-même. Comme le dit Matthieu Ricard, il ne peut être fait le reproche à un médecin d'avoir passé plusieurs années à étudier. Avant de savoir soigner, un médecin doit apprendre son art.

Peut-être devrions nous être tel un puits qui commence par se remplir d'eau pour, une fois qu'il est rempli, laisser l'eau déborder et irriguer la terre tout autour ?

Suite au prochain épisode …
Christophe BOMBLED

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