Changements climatiques, raréfaction des ressources naturelles, délocalisations, pollutions, ...Les maux dont souffre notre planète et qui pèsent sur l'avenir des générations futures appellent à la remise en cause progressive de nos modes de vie non-durables. L'équipe municipale en a fait une de ses priorités, le Développement Durable est inscrit au cœur de la politique communale.
Au moment où va démarrer l'élaboration de l'Agenda 21 territorial des Ulis, avec les Ulissiens, il est crucial d'en comprendre les enjeux. Quelles sont les préoccupations de la ville en matière de développement durable? Comment peser sur le destin des Ulissiens ? En charge de ce dossier avec le maire adjoint Lodovico Cassinari, Bruno Bombled, conseiller délégué au Développement Durable répond à ces interrogations pour "Les Ulis, le magazine".
Pourquoi créer un Agenda 21 aux Ulis?
Bruno Bombled : L'Agenda 21 est un plan d'action qui part du constat scientifique que les changements climatiques et l'appauvrissement de la biodiversité sont des réalités. S'en est suivie une prise de conscience des états en 1992 au Sommet de la terre de Rio qui ont acté ces faits et se sont dit qu'il était urgent d'agir. Mais il a fallu attendre la PaIme d'or décernée au film d'Al GORE, "Une vérité qui dérange" (An Inconvenient Truth) en 2006 et le Grenelle de l'environnement de 2008 pour que ces discours commencent à réellement être suivis de faits. Mais attention au "greenwashing" qui décrédibilise et éloigne le public du Développement Durable ... les citoyens ne sont pas dupes.
D'où vient le réchauffement climatique?
B. B. : De nos sociétés industrialisées. Le réchauffement climatique est la conséquence directe de l'utilisation facile et à bas coûts, des énergies fossiles comme le pétrole, partout dans notre quotidien. Le pétrole n'est que du carbone stocké en sous-sol, qui lorsqu'il est utilisé, est libéré dans l'atmosphère sous forme de Gaz à Effet de Serre (GES), ce qui a pour conséquence d'accroître artificiellement, rapidement et brutalement l'effet de serre naturel. Nos sociétés ne peuvent pas durer ainsi éternellement. Nous ne pourrons pas conserver ce même mode de vie. De plus, les ressources pétrolières se raréfient. Par exemple, un des enjeux, est de savoir comment nous pourrons continuer à fournir de l'eau chaude et du chauffage, aux Ulissiens, via notre centrale de gaz, quand le prix du pétrole va augmenter jusqu'à 400 $ le baril (vers 2013-2015) ?
Toute la complexité sera de trouver le moyen de pouvoir continuer à fournir un mode de vie confortable, sécurisé, sans mettre en péril la survie des espèces, dont la nôtre.
La température a augmenté d'un degré au niveau mondial passant de 13/14°C à 15°C en moyenne. Une hausse globale de 1°C équivaut à +2°C à +4°C aux pôles. C'est énorme ! D'après les modèles l'une des zones de la planète qui sera le plus impactée par le réchauffement planétaire est le bassin méditerranéen : zone à climat nord africain pour tous le sud de la Loire et climat du type du provençale pour le nord de la Loire. Autant dire que nous sommes concernés au premier chef.
Comment agir?
B. B. : Il est difficile et démobilisant d'agir seul. Les individus doivent se coordonner entre eux, ainsi que les Etats et agir avec un but commun. Pourquoi pas le facteur 4 du Grenelle de l'Environnement ? Pourquoi pas essayer d'atteindre les 500 kg de C par an et par habitant qui permettraient de stabiliser le climat ? L'Agenda 21 est donc un plan qui a été créé pour coordonner les actions et qui peut se décliner tant au niveau national, qu'au niveau régional et local, jusqu'aux entreprises et associations. C'est un plan d'action pour le 21ème siècle qui engage les personnes, qui le dessinent, à modifier leur comportement sur différents points.
Je pense qu'il faut répondre à la question de quelles sont mes priorités dans la vie ? La voiture ? La famille ? La santé ? L'argent ? La consommation ? La survie ? L'avenir ? etc … Puis on a le choix de continuer à foncer droit dans le mur, de se dire que "business as usual", ou bien de se dire qu'il est temps de commencer à entamer le virage du durable.
Si l'on a vraiment besoin d'un bien, par exemple, il est préférable de se renseigner sur les origines et les conditions de fabrication. Il faut se poser la question de savoir s'il n'existe pas de solutions alternatives, de solution plus «éco-responsables ».
De toute façon, nous allons être contraints de changer de mode de vie donc il vaut mieux anticiper ce changement de la société, s'y préparer, que de le subir. Alors on est toujours libre de se dire qu'il nous est impossible et insurmontable de modifier notre de mode de vie carboné, mais il ne faudra pas s'étonner de devoir gérer, dans l'urgence et la catastrophe, des situations que nous aurions dû avoir la sagesse d'anticiper quand nous en avions encore les moyens. L'humain a cette fâcheuse tendance de remettre, sur l'autel du pragmatisme économique, à demain ce qu'il devrait prévoir aujourd'hui.
Il existe, par exemple, un gros problème d'énergie, et, sur les Ulis, il n'existe, à ce jour, pas d'alternative au gaz et au pétrole, nous sommes très dépendants de ces ressources. Celles-ci coûteront de plus en plus cher à l'avenir. C'est un vrai défi à relever. Il faudra faire un effort massif sur les économies d'énergies via l'isolation des logements, l'éco-énergie, le bioclimatisme, le rapprochement travail-domicile. La fabrication de biogaz, comme à Montpellier, Calais ou dans certains petits villages. Développer la géothermie comme cela commence à se faire à Paris. Il faudra également réfléchir au développement de transports en commun efficaces et attractifs, avec de nombreuses dessertes pour éviter l'utilisation de la voiture et réduire ainsi la facture énergétique.
Quelles sont les priorités de l'Agendas 21 aux Ulis ?
B. B. : Le Développement Durable doit allier deux espace-temps souvent contradictoires, permettre aux vivants de bien vivre aujourd'hui, tout en permettant à nos petits-enfants de pouvoir profiter des choses dont nous avons pu, nous même, bénéficier. Ainsi l'Agenda 21 prend en compte trois aspects de la vie : L'aspect social, économique et environnemental.
Notre première priorité est la lutte contre le réchauffement climatique, la seconde est la préservation de la biodiversité, enfin la troisième priorité s'inscrit dans la continuité du développement social actuel qui se fait très bien aux Ulis depuis de nombreuses années.
Ce dernier aspect est primordial car si les gens se sentent bien, sur le plan social, ils seront plus enclins à réfléchir et se soucier de l'avenir de la planète.
Il existe, par exemple, un gros problème d'énergie, et, sur les Ulis, il n'existe, à ce jour, pas d'alternative au gaz et au pétrole, nous sommes très dépendants de ces ressources. Celles-ci coûteront de plus en plus cher à l'avenir. C'est un vrai défi à relever. Il faudra faire un effort massif sur les économies d'énergies via l'isolation des logements, l'éco-énergie, le bioclimatisme, le rapprochement travail-domicile. La fabrication de biogaz, comme à Montpellier, Calais ou dans certains petits villages. Développer la géothermie comme cela commence à se faire à Paris. Il faudra également réfléchir au développement de transports en commun efficaces et attractifs, avec de nombreuses dessertes pour éviter l'utilisation de la voiture et réduire ainsi la facture énergétique.
Quelles sont les priorités de l'Agendas 21 aux Ulis ?
B. B. : Le Développement Durable doit allier deux espace-temps souvent contradictoires, permettre aux vivants de bien vivre aujourd'hui, tout en permettant à nos petits-enfants de pouvoir profiter des choses dont nous avons pu, nous même, bénéficier. Ainsi l'Agenda 21 prend en compte trois aspects de la vie : L'aspect social, économique et environnemental.
Notre première priorité est la lutte contre le réchauffement climatique, la seconde est la préservation de la biodiversité, enfin la troisième priorité s'inscrit dans la continuité du développement social actuel qui se fait très bien aux Ulis depuis de nombreuses années.
Ce dernier aspect est primordial car si les gens se sentent bien, sur le plan social, ils seront plus enclins à réfléchir et se soucier de l'avenir de la planète.
J'ai trop souvent entendu que le développement durable serait réservé aux riches pour ne plus supporter de le voir réduit à cela. En effet les atteintes à l'environnement affectent tout d'abord les plus précaires qui n'ont pas les moyens financiers pour lutter. Ils n'ont pas les moyens de financer les efforts qu'il faudrait faire et, au final, ce sont toujours eux qui en payent le prix fort.
Les plus riches auront - pour un temps seulement ! - les moyens de payer leur essence, d'acheter des climatiseurs et des produits sains, les autres risquent fort de mal survivre. Je me place donc dans un développement durable humaniste et non élitiste.
Finalement, l'aspect économique est la conséquence indirecte du développement durable. Notamment, lorsque l'on fait revenir des emplois délocalisés pour favoriser la main d'œuvre locale et minimiser les coûts de transports, cela crée de l'emploi. L'économie doit retrouver sa juste place de moyen qui permet de construire une vie durable et non un but en soit. L'économie au service de l'homme et non l'homme au service de l'économie. Je propose donc la voie de l'économie verte, respectueuse de l'humain et des équilibres planétaires.
C'est pourquoi, selon moi, le développement durable, est incompatible avec le système capitaliste mondialisé actuel. Car les fondements de ce système reposent sur le besoin de produire vite, sans conscience et à n'importe quel prix en vue d'une rentabilité immédiate. Pour ce faire, on essaie de réduire au maximum les coûts, de production, des charges salariales, des matières premières, l'alimentation des animaux d'élevage, ces deniers étant gavés et dopés pour satisfaire des exigences de productivité. L'agriculture productiviste se fait à grands coups de produits chimiques dangereux pour la santé. Ce mode de vie impossible est incompatible avec une vie saine. Le capitalisme, qui enrichit un minimum de personnes, dégrade la vie d'un maximum de personnes tant sur le plan, économique, que social, environnemental et sanitaire, ne peut que péricliter car il porte en lui les germes de sa propre destruction. C'est un système qui a tout faux, car il détruit les emplois chez nous, ne sort pas de la misère les ouvriers des pays pauvres et ne respecte pas les équilibres naturels. Dans le contexte de crise actuel, on peut espérer que ce mode de production va connaitre de profondes remises en question au sujet du choix de société.
Comment les Ulissiens peuvent prendre part à l'Agenda 21 ?
B. B. : Une chose est sûre, le projet de ville durable ne pourra pas se faire si les Ulissiens ne participent pas. L'Agenda 21 s'appuiera sur les réseaux associatifs et participatifs. C'est l'union qui fait la force au quotidien. Les élus et les agents communaux ne pouvant pas tout, nous comptons beaucoup sur les Ulissiens pour prendre en main, avec nous, ces défis inédits pour notre civilisation. Ainsi chacun doit devenir acteur de la ville, de son environnement et au final de son destin.
Les Ulis – Le magazine des Ulissiens – mai 2009
1 commentaire:
Ah bah ça... l'Agenda 21 aux Ulis...on y bosse dur..on fait que ça à vrai dire, on mange agenda 21, on dort agenda 21 aux Ulis heureusement que l'apéro est là pour nous remettre sur les rails...:)
signée : D.D. la chargée de mission...
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