"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 21 juin 2017

Du velcro et du téflon dans notre cerveau ?

D'où vient cette propension, même quand apparemment tout va bien dans notre vie, à quotidiennement nous focaliser plus facilement sur le négatif plutôt que sur le positif ?

Personnellement, je suis assez séduit par l'explication de ce processus telle qu'elle est présentée dans le livre « Le cerveau de Bouddha » écrit par Rick HANSON.

En substance, selon l'auteur, l'esprit est ce que fait le cerveau. Or le cerveau est le fruit de millions d'années d'évolution. Nos ancêtres, des plus primaires jusqu'aux plus récents, vivaient dans un monde rude où l'accès à la nourriture était plus difficile, où chacun vivait dans la perspective d'être attaqué et dévoré par des prédateurs et où les causes de maladies et de blessures étaient légions.

Dans ce monde, la vie ne tenait qu'à un fil et c'est ce monde qui a été la matrice de notre cerveau ; faisant de lui une machine à détecter et à réagir au danger. De son bon fonctionnement dépendait la capacité de nos ancêtres à transmettre leurs gènes par la reproduction.

Cette perspective évolutionniste permet ainsi de mieux comprendre le penchant de l'esprit à préférer s'attacher aux événements négatifs plutôt qu'à ceux positifs.

En terme de survie, il est plus important de repérer et de se souvenir des sources de danger, autrement dit des expériences négatives, que des expériences positives, comme une source de nourriture par exemple.En effet, le fait de rater une opportunité est rarement mortifère et l'on peut toujours saisir la suivante, en revanche, rater un danger, comme par exemple un prédateur, et s'en est terminé pour vous, votre histoire s'arrête.

C'est pourquoi, il est dans la nature de l'esprit d'agir « comme du velcro » sur les expériences négatives et « comme du teflon » sur les expériences positives.

Si en terme de survie, cette façon de fonctionner de notre esprit est salutaire, dans notre monde actuel, bien plus sûr, celle-ci peut devenir problématique puisque « même quand vous vous sentez détendu, heureux et connecté, votre cerveau continue à scruter les dangers, les déceptions et les problèmes interpersonnels potentiels ». C'est pour cette raison, qu'alors que tout va bien, nous nous focalisons sur le moindre détail qui va de travers.

Cette propension a voir plus facilement le négatif est par ailleurs renforcée par le fait démontré que le cerveau traite plus rapidement les informations négatives. Et à trop voir le négatif et à s'y accrocher, volontairement ou non, on peut finir par avoir tendance à ruminer nos idées noires et par dégrader notre bien être.

Réaliser que ce mode de fonctionnement de notre cerveau entraîne une vision biaisée de notre existence est un premier pas vers le mieux être car il nous permet de comprendre que s'il est normal d'être attiré par le négatif, pour autant celui-ci ne constitue pas l'intégralité ni même la majeur partie de notre expérience du monde.

Et c'est ainsi qu'en développant notre attention, notamment grâce à la pratique de la pleine conscience, il devient possible, instant après instant, de lâcher-prise le négatif et d'identifier, pour s'en nourrir, tout le positif qui traverse notre existence.

Bonne journée à vous !

Christophe BOMBLED

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