"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mardi 11 octobre 2016

Notre Dame des Landes : Serment du 8 Octobre 2016

Tout le monde sait que cet aéroport n'est pas nécessaire, que Nantes Atlantique est suffisamment dimensionné pour accueillir le trafic aérien des prochaines années, que les zones humides ont un rôle protecteur et écologique irremplaçable, que nous devons valoriser et protéger nos terres nourricières et qu'enfin, pour limiter le réchauffement climatique, il faut drastiquement diminuer nos consommations d'énergies fossiles ... et bien non ! Nos dirigeants persistent et s'obstinent sur ce grand projet du siècle dernier "mal enclenché dès le départ, avec un déni de démocratie, un déni de transparence, un manque de dialogue, un manque d'explications, un manque de justification" selon Ségolène Royal (Lundi soir sur iTélé). La Ministre le reconnait elle-même "Certains élus locaux ou lobbys se sont obstinés. On aurait dû prendre le temps de bien écouter ce qui se passait." Et la ministre de continuer, "l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été surdimensionné, sans doute pour des intérêts financiers, ou parce qu’il fallait justifier qu’il fallait déplacer cet aéroport. Et jamais une autorité médiatrice n’a dit Comparons les deux projets, et voyons ce qui se passe".

Ainsi donc, non, Messieurs les promoteurs, le rassemblement du 8 Octobre à Notre Dame des Landes de 40 000 manifestants, n'est pas un baroud d'honneur, mais bel et bien une prise de conscience qui fait tâche d'huile.

Les opposants que nous sommes mettront toute leur énergie pour que ce symbole d'un système qui nous conduit dans le mur reste le fantasme de gens qui ont une vue court-termiste que seul le business motive.

Cet aéroport "ne verra pas le jour" !!! Et ce n'est pas moi qui le dit mais le Président de la République, lui-même, dans un livre intitulé "Un président ne devrait pas dire ça... Les Secrets d'un quinquennat", de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde, qui ont recueilli les confidences de François Hollande et qui leur aurait également confié, qu'il était, à titre personnel, hostile à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Et ben alors ? Qu'attend-t-il, lui qui en a le pouvoir, pour signer l'arrêt du projet ?

Mais en attendant, samedi dernier, à donc eu lieu, un rassemblement sur place et François témoigne.



Où allez vous camarades, avec vos bâtons gravés ?
Dans les roues de Vinci, nous allons les déposer !

Ce matin là, on avait rendez-vous, fallait arriver de bonne heure pour éviter les encombrements (ou camper). Alors la veille, on est monté à la capitale, on a encore pris les bus (et les autoroutes du vilain entrepreneur), et hop, nous voilà à l'aube à Notre Dame des Landes. On a traversé les champs (et le camping) endormis pour rejoindre la vache-rie. Et on a bien rigolé autour des cafés.

Et puis, on s'est mis en route, dans les chemins creux ; ça ne favorise pas la vitesse, mais plutôt les échanges. Et il y en a eu, sur tout, avec tous ; pas des avis tranchés de spécialistes, nous n'en sommes pas. Tout ce qu'on sait, c'est que c'est une hérésie criminelle que de vouloir bétonner, ici et ailleurs. La terre n'est pas comme leur volonté de profits, elle est limitée.

Et voilà, après avoir aussi retrouvé les luttes de Calais, contre les compteurs dits intelligents ..., nous avons collectivement déposé nos bâtons, prêts à venir les reprendre pour les mettre dans les roues de ceux qui voudraient poursuivre ce projet fou.

Combien étions nous ? Une méthode originale : évaluer la densité de bâtons plantés. Une méthode aérienne : compter le nombre de passages de l'hélico de service (faut croire qu'il ne paie pas ses heures de vol).

Une méthode classique : compter le nombre de caméras. La méthode militante : on est 40000, le champ est plein en début d'après-midi, et il en arrive encore !

Celles et ceux qui sont venus ont montré leur volonté de ne pas laisser faire un quelconque chantier. Le "D" de ZAD !

Nous avons déclaré :

"En ce 8 octobre, nous saisissons nos bâtons, symbole de notre détermination et outil de protection de cette ZAD que nous aimons. En les plantant aujourd’hui, nous scellons dans le sol de Notre-Dame-des-Landes notre serment collectif de revenir, si nécessaire,défendre la ZAD. Nous ne nous soumettons ni à la loi du profit, ni à celle du plus fort : nous sommes là, nous serons là !"

Texte et photos : François Guigon

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