"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 9 novembre 2013

NDDL ou quand l’omission discrédite une étude officielle.

Une étude officielle relancerait le débat sur le projet Notre-Dame-des-Landes car maintenir l'aéroport actuel de Nantes coûterait plus cher qu'en construire un nouveau, affirme la DGAC. Mais l’omission discrédite cet ultime soubresaut pathétique.


Le maintien de l'actuel aéroport de Nantes coûterait plus cher que la construction du nouvel aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes. C'est du moins ce qu'affirme la Direction générale de l'aviation civile, dans une étude dévoilée hier, dans le cadre de la commission du dialogue instituée en avril dernier par le gouvernement. Selon la DGAC, les travaux à réaliser à Nantes-Atlantique pour faire face à la progression attendue du trafic, de 3,9 millions de passagers cette année jusqu'à 9 millions à un horizon non précisé, coûteraient au total 685 millions d'euros, contre 602 millions prévus pour le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes dans sa phase initiale.

Dans le détail, l'aéroport actuel nécessiterait 185,2 millions de travaux pour passer de 3,9 millions à 5 millions de passagers, 255,4 millions supplémentaires pour monter à 7 millions et encore 171,3 millions pour atteindre les 9 millions. L'addition serait notamment alourdie par la nécessité de remettre l'unique piste aux normes de sécurité, souligne l'étude. La piste actuelle présenterait « des creux et bosses avec des écarts de près de trois mètres », affirme la DGAC. De plus, la réfection de cette piste nécessiterait la fermeture de l'aéroport « pour trois à six mois ». Soit un manque à gagner de 85 millions.

Un devis discutable

Autant d'arguments chocs pour la défense du projet gouvernemental de nouvel aéroport qui rencontre une forte opposition locale. En 2006, la DGAC avait déjà réalisé une première étude très contestée, affirmant que l'actuel aéroport ne serait jamais en mesure de faire face à la croissance du trafic. Aujourd'hui, elle concède que « le maintien de l'activité [à l'aéroport actuel, NDLR] n'est pas physiquement impossible, mais serait très coûteux ». Cependant, les montants avancés sont très discutables. A titre de comparaison, l'aéroport de Beauvais (4 millions de passagers) a remis aux normes sa piste et construit un nouvel aérogare en 2009 pour respectivement 14 et 9 millions d'euros, en suspendant son activité pendant une semaine seulement. En 2006, la rénovation de la plus longue piste d'Orly, capable d'accueillir des A380, avait coûté 30 millions. En 2010, la construction d'un nouvel aérogare à Bordeaux-Mérignac avait coûté 5 millions d'euros pour une capacité additionnelle de 1,5 million de passagers. On est loin des sommes colossales du « devis » de la DGAC. Les prévisions de trafic sont tout aussi discutables. L'étude n'avance aucune date, mais, selon toute vraisemblance, le cap des 5 millions ne sera pas atteint avant la fin de la décennie. Quant aux 9 millions, le projet de Notre-Dame-des-Landes l'envisage pour... 2060.

Curieusement, l'étude juge également nécessaire d'allonger à 3.600 mètres la piste actuelle, pour d'hypothétiques A380, ce qui n'est même pas prévu à Notre-Dame-des-Landes. Enfin, la comparaison avec le coût prévu de NDDL a de quoi faire sourire. Les 602 millions évoqués ne concernent que la première phase, pour une capacité de 4 millions de passagers. L'addition monterait à 808 millions pour une capacité de 9 millions. Mais ce chiffre n'englobe ni les surcoûts, ni les infrastructures routières et ferroviaires pour la desserte de l'aéroport. Le coût global du projet, s'il aboutit, se compterait plutôt en milliards d'euros.

Texte : Bruno Trévidic (lesechos.fr)
Photo : Berti Hanna/REA

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Quand la DGAC se décrédibilise elle-même, il n'y a plus besoin de se casser la tête pour combattre ce projet inutile et imposé qu'est l'Ayraultport. Premier point acquis, malgré tout ce qui avait été objecté depuis plus de 10 ans : on peut garder Nantes-Atlantique en le réaménageant ; la prétendue saturation des espaces ou de la piste n'existe pas !...

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