Le pré-rapport sur le gaz de schiste demandé, en février, par le gouvernement est favorable à des travaux de recherche et des tests d'exploration, mais avec un contrôle très strict, apprend-on jeudi 21 avril 2011. Le texte avait été commandé par la ministre de l'Écologie et son collègue de l'Industrie afin d'évaluer les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des huiles et gaz de schiste.
Au regard des auteurs de ce rapport rédigé par quatre scientifiques, deux ingénieurs des Mines et deux ingénieurs des Ponts, des Eaux et Forêts, on n’est pas trop surpris des conclusions qui sonnent comme un prêche pour leurs activités.
"Il serait dommageable, pour l'économie et pour l'emploi, que notre pays aille jusqu'à s'interdire (...) de disposer d'une évaluation approfondie de la richesse potentielle de ces gisements", indiquent les auteurs du rapport d'étape. "Mais pour ce faire, il est indispensable de réaliser des travaux de recherche et des tests d'exploration", ajoutent-ils.
Les experts recommandent également que les travaux de recherche et expérimentations soient assortis d'un "encadrement strict", ce qui est un minimum mais … qui encadrera ? Sur quelles bases ? Comment et avec quels moyens ? Ainsi la mission suggère-t-elle de "lancer un programme de recherche scientifique, dans un cadre national ou européen, sur les techniques de fracturation hydraulique et leurs impacts environnementaux". En clair ils veulent injecter des produits toxiques et voir ce qui se passe ( ?!?!). Mais pu...., ne serait-il pas plus intelligent d’aller voir ce qui se passe au États-Unis et d’étudier les catastrophes sanitaires et écologiques qu’ont engendré l’utilisation de ces techniques ? Ils suggèrent enfin la création d'un Comité scientifique national d'experts. Waouh !!! Génial ! Et un comité d’experts en plus, un !
Bref rien de bien neuf sous le soleil des émetteurs de gaz à effet de serre. Il est cependant navrant de sentir combien les paradigmes dépassés, probablement soutenus par les lobbys pétroliers, s’accrochent à la vie. On a l’impression d’assister aux derniers soubresauts, au dernier combat, en une sorte de baroude d’honneur, dont le seul enjeu serait de sauver l'honneur (et quelques pépettes), de notre modèle carboné moribond. Les vieux schémas sont encore à l’œuvre et ils ne savent pas voir autre chose que ce qu’ils ont devant les yeux, pensant surement que cela est immuable et permanent. Mais tout Homme de bonne volonté sait qu’il nous faudra, tôt ou tard, se passer des hydrocarbures. Alors autant anticiper dès maintenant.Mais non, notre monde persiste dans sa recherche désespérée, tel un junky, de sources d’énergies fossiles à s’injecter dans les veines.
Beaucoup de choses à dire donc, à la vue du rendu de ce rapport, qui n’est, somme toute, qu’un tour de passe-passe. Beaucoup de choses à dire mais ce qui, vraiment, retient mon attention c’est l’accent qui est mis sur la recherche. Ce n’est pas moi, vous en conviendrez, qui irais contre la science, mais, tel Rabelais, je pense que "science sans conscience n’est que ruine de l’âme". Ainsi les scientifiques ne sont pas exemptés d’avoir une éthique et de réfléchir à leur propre impact sur la planète. Le rapport préconise, donc, de faire des recherches scientifiques. Recherches que je suppose être sur le terrain. Comment pourrait-il en être autrement ? Dès lors, ne peut-on s’interroger sur les techniques qui seront utilisées dans le milieu naturel ? A ce jour il n’y en a qu’une, la fracturation hydraulique, qui permet d’envoyer un nombre incalculable de produits toxiques et cancérigènes dans l’environnement, sans qu’il ne soit possible de savoir si, oui ou non, ils n’iront pas polluer définitivement les nappes phréatiques. Les craintes, exprimées par les français depuis des mois, sont donc toujours d’actualité. Alors ainsi, si pour moi, il est indispensable de poursuivre la recherche et la science sur tous les sujets qui soient (OGM, clonage, énergie etc …), sans restriction mais dans les limites de l’éthique et pour l’augmentation du savoir humain, celle-ci doit se cantonner aux laboratoires car, à avoir voulu jouer aux apprentis sorciers avec la nature, l’Homme n’a jamais réussi qu’à la dégrader inexorablement. Puis enfin, cette porte ouverte, qui ne veut pas dire son nom, à l’exploitation des hydrocarbures non-conventionnels me fait penser à ces scientifiques japonais qui chassent les cétacés "pour raisons scientifiques" et qui, in fine, alimentent le marché de la viande de baleine au japon. A un moment donné il faut cesser de prendre les citoyens pour des cons.
Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson avaient demandé ce rapport début février après avoir suspendu tous les projets d'exploration de ces hydrocarbures non-conventionnels face à la vaste opposition des riverains, relayée par les écologistes et les élus locaux. Le rapport final est attendu fin mai. La vigilance est donc toujours de mise la bataille n’est pas gagnée !
NON au gaz et au pétrole de schiste !
OUI à l’interdiction totale des hydrocarbures non-conventionnels !
OUI à la recherche de solutions alternatives et renouvelables !
La lutte continue !
Bruno BOMBLED
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