"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

vendredi 28 août 2009

La Taxe Carbone.

Ou comment Mr S vide de son sens la Taxe Carbone !

Au départ voici une bonne idée qui se transforme, au final, en une taxe ordinaire détournée de son objectif donc impopulaire. Une Taxe « Canada-dry ». Une taxe qui n’a d’écologique que le nom. Une taxe Greenwashing.

Mais a quoi devait servir la Taxe Carbone, quel était son objectif et surtout comment devait elle fonctionner ?

- Pour faire simple, la Taxe Carbone devait servir à pénaliser ceux (particuliers, entreprises, collectivités …) qui émettent beaucoup de Gaz à Effet de Serre et a aider, via des subventions, ceux qui décidaient de faire l’effort de changer de mode de vie pour moins polluer.

La Taxe Carbone, qui partait du principe Pollueurs/Payeurs, se voulait un moyen, donné à notre civilisation, pour modifier l’organisation et l’aménagement de notre société pétrolée, tournée autour de la voiture, des transports, de la mondialisation de la mobilité et de l’inconscience climatique. En clair et sans langue de bois, c’était un moyen de contraindre notre société à changer, partant du constat, établi depuis fort longtemps, que nous ne pouvons pas nous contenter de la bonne volonté humaine pour se bouger rapidement (la grenouille, souvenez vous). Miser sur la bonne volonté humaine pour prendre les mesures immédiates pour se sauver, prendrait trop de temps devant l’urgence climatique : 4 à 10 ans pour faire machine arrière … après le système planétaire risque de s’emballer sans que l’on ne puisse plus rien faire.

Ce n’était pas un nouvel impôt puisqu’elle était destinée à être redistribuée.

Mais tout cela est mort.

En effet, pour faire plaisir à ses petits camarades du MEDEF, Mr S a décidé de supprimer la Taxe Professionnelle à partir de 2010. Beau cadeau fait aux entreprises qui le réclamaient depuis fort longtemps car, disaient elles, croulant sous une fiscalité qui les empêchait d’être compétitives et éventuellement d’embaucher. Rappelons que le fruit de cette taxe professionnelle était en partie reversée aux communes qui l’utilisaient pour leurs fonctionnements et leurs investissements dans l’esprit d’améliorer la vie de leurs administrés (financement de médiathèques, de centres sportifs, de centres culturels, etc …). Privées de Taxe Professionnelle, les communes risquaient l’asphyxie. Il fallait donc trouver un financement alternatif.

LA TAXE CARBONE !

Dès lors on renverse les responsabilités et on détourne les objectifs. On supprime la solidarité et les obligations. On remplace la responsabilité des entreprises (souvent largement subventionnées par l’état !) en substituant leur participation à la vie de la collectivité, par une ponction supplémentaire sur les particuliers et les salariés.

Nous ne sommes plus du tout dans l’objectif de la Taxe Carbone, vous en conviendrez !

De plus et comme si cela n’était pas suffisant, la Taxe Carbone, qui devait concerner tous les acteurs de notre société - car nous polluons tous, sans aucune exception - sera accompagnée d’exemptions. C’est du moins ce qu’a affirmé, Michel ROCARD, qui a bien prévenu qu’il n’était pas question de pénaliser les entreprises qui sont obligées d’utiliser du pétrole (Taxis, Transporteurs routier, Agriculteurs, entreprises diverses, …). Michel ROCARD de prévenir qu’il ne fallait pas rendre nos entreprises encore moins compétitives par une taxe supplémentaire. Il faudra donc aménager cette taxe pour eux. Plus compétitives, alors qu’elles n’auront plus de Taxe Professionnelle et qu’elles seront exemptés de Taxe Carbone ? Vous ne voulez pas le sourire de la crémière en plus ?

Nous en arrivons donc à ce que cette taxe ne soit plus payé par tout le monde et ne soit plus redistribuée dans le but d’inciter à limiter le réchauffement climatique.

J’affirme donc que nous assistons, une fois de plus, à une manipulation, à un enfumage des citoyens de ce pays, par un gouvernement sans vision d’avenir, qui n’a pas pris la mesure des événements climatiques et qui ne sort pas d’une gestion et organisation droitière, capitaliste et dogmatique. Nous assistons, en direct Live, à du Greenwashing. C’est tellement vrai que ce n’est plus le ministre de l’écologie qui défend et porte le projet de Taxe Carbone, mais le ministre du budget.

C’est vraiment la pire chose qui pouvait arriver à ceux qui se battent pour changer les habitudes d’une société qui impacte, toujours plus, sur les changements climatiques. Triste moment que celui que nous vivons maintenant !

samedi 22 août 2009

DD et vacances aux Antilles : compatible ?


Pour couper cours à toute polémique voici un texte pour commenter mon voyage de 6 semaines aux Antilles, cet été 2009.

Pour commencer posons-nous la question de savoir si prendre ses vacances en Guadeloupe alors que l’on habite en métropole à l’heure du réchauffement climatique est compatible avec un engagement pour le Développement Durable ?

La réponse est indubitablement, Non !

Un voyage comme celui que j'ai fais est en total opposition avec ce qu'il faudrait faire pour lutter contre le réchauffement climatique :

• A/R en avion (700 kg de C),
• Utilisation quotidienne de la voiture (pas de transports en commun fonctionnels),
• Pas de tri des déchets,
• Eau chaude et électricité issues du pétrole car pas d'installation de capteurs solaires.
• Etc …

La vie aux Antilles est un crève-coeur pour les écolos.

Aurais-je donc dû ne pas y aller ? Dans l'absolu oui.

Devrais-je vous écrire ce texte ? Dois-je me justifier ? Oui car j’ai été interpellé, à juste titre, par certain de mes colistiers en Mairie ce matin sur cette contradiction (DD et Vacances aux Antilles). Par honnêteté intellectuelle j’ai préféré dire que cet été j’étais aux Antilles car même si je n’avais rien dis cela ce serait su, tout de même, et j'aurai été taxé de ne pas être honnête. J’aurais été taxé d'un "faites ce que je dis et pas ce que je fais !". J'aurais été totalement décrédibilisé. Il est donc normal que je m'explique publiquement auprès de vous.

Maintenant que cela est dis, aurais-je dû ne pas me rendre aux Antilles cet été ? Oui certes, mais c'est oublier que la moitié de ma vie est là-bas, que mes enfants sont de là-bas et qu’ils ont besoin de voir que leur métro de père s’intéresse à leurs origines domiennes afin qu’ils les assument, sans complexe, dans un pays qui ne reconnaît pas les ressortissant des DOM-TOM comme des français à part entière. Dès lors se pose à moi le problème du transport carboné des ultramarins versus la conscience environnementale et le réchauffement climatique.

Maintenant que tous cela est dis et mis sur table, passons aux mathématiques carbonées :

1. Un français moyen consomme 2000 kg de C par an.

2. D'après mon bilan carbone personnel et tous les efforts que je fais dans l'année je suis à 1000 kg de C par an.

3. Pour stabiliser le climat il faudrait que chaque français n'émette plus que 500 kg de C par an.

4. Il me faut donc encore réduire de moitié, ce qui est franchement difficile, mais j'y travail : Réfléchir à manger moins de viande, me séparer de mes deux voitures thermiques pour une électrique etc …

5. Avec mes 700 kg d'avion de cet été, dans l'absolu, j'ai utilisé tout mon quota pour l'année à venir, je ne doit donc plus me nourrir, me loger, me laver, me vêtir, me déplacer ... pendant un an.

6. C'est oublier que, d'un point de vu personnel, j'ai décidé de ne plus jamais prendre l'avion pour partir en vacances (fini donc les belles plongées dans les mers tropicales et exotiques, fini Safaga en Égypte, fini les Seychelles, fini la Nouvelle-Calédonie) si ce n'est tous les 4 ans pour les congés bonifiés en Gwada.

7. Donc ces 700 kg sont à moyenner sur 4 ans (ce n'est pas un tour de passe-passe, c'est comme cela que fonctionne le bilan carbone) ce qui nous donne 175 kg de carbone à rajouter à mes 1000 kg soit : 1175 kg de C par an pour ma personne.

8. Je reste donc en dessous de la moyenne nationale, même si cela n’est pas encore exemplaire.

En conclusion, il est clair qu’il me reste encore des efforts à faire (divorcer pour ne plus devoir me rendre aux Antilles, par exemple ?) pour atteindre l’objectif du facteur 4 du Grenelle de l’Environnement qui vise à n’autoriser que 500 kg de C par an et par français. Je n’ai jamais dis que j’étais vertueux mais je ne m’en contente pas.