"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

mercredi 3 septembre 2008

La France est un pays de flics


« ... La France est un pays de flics, à tous les coins d'rue y'en a 100, pour faire régner l'ordre public ...» Renaud, « Hexagone » 1975.

Je me permets de reprendre le courriel (ci-après) adressé au courrier des lecteurs de Témoignage Chrétien (N°3304 du 12 juin 2008. Pg 11), par Thomas Roderer car je suis heureux de savoir que je ne suis pas le seul à avoir remarqué que la police était partout. Cela faisait un bout de temps que je me faisais cette remarque sans jamais réussir à la verbaliser. Son courriel m'a donné la note de départ pour dénoncer l'omniprésence policière, qui sonne comme la volonté de conditionner les esprits à vivre sous contrôle dans un état policier.

... « Je suis toujours étonné par la présence policière en France », me disait un ami américain. Pas seulement celle qui borde nos routes et qui fait de nos forces de l'ordre le plus important corps de police d'Europe, mais celle qui peuple nos écrans de télévision. Pas un journal de 20h sans un reportage sur la police, pas une émission de grands reportages sans un sujet sur les gendarmes, la douane ou les militaires. Pas un magazine de télévisions, digne de ce nom, sans une perquisition, une descente de police, un contrôle routier, une saisie de contrefaçons ... ( Thomas Roderer )

On pourrait rajouter que lorsque ces sujets sont épuisés, on nous sert la vie des familles des policiers, gendarmes et autres militaires, on nous sert la vie des femmes de policiers, de gendarmes ou de militaires, on nous sert la vie des femmes policières, gendarmes ou militaires, on nous sert la vie des enfants de femmes policières, gendarmes ou militaires. Les déclinaisons sont infinies pour nous servir de l'ordre et de la sécurité à tout heure du jour. On nous fait l'apologie de la force, des armes, des motos, des voitures, des chars. Cette omniprésence armée est devenue le symbole phallique de notre gouvernement et de notre société repliée sur son égoïsme anxiogène.

Alors depuis 1975 les choses n'ont pas foncièrement changé en sarkoland. Le plan vigie-pirate n'a jamais été levé et les forces de l'ordre se rappellent, en permanence, à notre bon souvenir. Es-ce pour maîtriser et pour prévenir le peuple qu'il est tenu à l'oeil ? Es-ce pour le rassurer ou pour l'effrayer ? « La France a peur » disait l'autre, mais, honnêtement, n'est-on pas en droit de penser que cette peur est fabriquée, instrumentalisée, utilisée volontairement par un pouvoir qui sait la manier pour faire taire un peuple et le manipuler ? Ceci ne procèderait-il pas du storytelling (l'art de raconter des histoires, au peuple, pour formater les esprits et ainsi arriver, plus aisément, à ses fins politiques et au pouvoir. (« Storytelling » de Christian SALMON ; La découverte éditeur)) sarkoziste ? En effet, j'ai la nauséeuse impression que cette surmédiatisation des forces de l'ordre a réellement pris cette dimension hypnotique au moment (il faudrait pourvoir le vérifier auprès de l'INA) où not'président était ministre de l'intérieur et que cela ne s'est jamais arrêté pour arriver au résultat que l'on connait.

Quoi qu'il en soit je pense sincèrement que tout cela n'est vraiment pas normal dans une société qui se dit démocratique. Que l'on ne se méprenne pas, je n'ai pas écris un pamphlet anti-flics, je demande juste à ce que les hommes et les choses reprennent leur place respective et que tous ces gens d'armes nous laissent un peu respirer l'air de la liberté.

Aucun commentaire: