Face à l’archaïsme des partisans du « tout fossile », certains on prit les devants afin de fournir des solutions alternatives au pétrole et permettre un monde moderne plus en phase avec les défis environnementaux. Ainsi le biogaz est une alternative éprouvée, le biopétrole est en passe d’y parvenir lui aussi, comme le prouve la mise en route de la première usine de production de biocarburant à partir de micro-algues nourries par le CO2 du cimentier Cemex, en Espagne, par BFS.
Du plomb en or. C'est ce qu'a fait Bio Fuel Systems (BFS) en mettant au point un procédé de conversion accélérée, via les micro-algues, du CO2 en biopétrole, comparable au pétrole fossile, agréé comme carburant et pouvant servir à fabriquer des plastiques, des solvants, etc. Il a fallu cinq ans à BFS pour mettre au point son procédé et déposer 22 brevets. Fin janvier 2011, la société, créée en Espagne par un Français expatrié, a démarré la production de biocarburant dans son unité pilote d'Alicante.
Il s'agit de capter le CO2 émis par les industries polluantes et d'en nourrir des micro-algues placées dans des tubes verticaux exposés à la lumière afin de favoriser la photosynthèse. Chaque jour, la moitié des tubes est prélevée et centrifugée. La pâte produite contient 2 % à 3 % de nutriments à valeur ajoutée, extraits pour être exploités, et 97 % de biomasse, transformée en biopétrole par cracking à haute température, haute pression et sans oxygène.
Un baril à 30 dollars
Dans ce procédé, 2,2 tonnes de CO2 permettent de produire un baril de biocarburant et le procédé lui-même émet 1,260 tonne de CO2. « La production d'un baril neutralise donc 940 kg de CO2 », explique le directeur associé de BFS France, Pierre Baros. « Sur 100 kilomètres, une voiture de 135 chevaux roulant au biopétrole neutralisera 49 kg de CO2 alors qu'elle en émettra 19 kg avec du pétrole fossile ». BFS évalue la production d'un baril à 30 dollars mais entend le vendre au prix du pétrole fossile pour financer les investissements nécessaires à la création de ses usines.
L'unité d'Alicante occupe 11 hectares, soit 20 terrains de football, sur le site de la cimenterie Cemex. Elle absorbera 130.000 tonnes de CO2 pour produire 60.000 barils de biopétrole et 400 tonnes de nutriments par an. Une tonne de nutriments de type Oméga 3, à titre d'exemple, vaut actuellement 100.000 euros sur le marché. Il faudrait une surface égale à cinq fois la Sardaigne pour produire 85 millions de barils par jour, la consommation mondiale de pétrole », ajoute Pierre Baros.
Comme rien n’est parfait dans ce monde les Recherches et Développement se poursuivent mais, quoi qu’il en soit, voici un exemple supplémentaire qui montre, à qui veut bien l’entendre, que la protection de la planète et du climat n’est pas synonyme de retour à l’âge des cavernes, ni réservé à des baba-cools un peu rêveurs qui feraient pousser des chèvres dans le Larzac, mais bel et bien des solutions modernes, innovantes, porteuses d’emplois … pourvu que les politiques s’émancipent des lobbys pétroliers et industriels et nous aurons fait un grand pas vers une société plus durable.
Bruno BOMBLED
Source : latribune.fr, « Réparer la Planète, la révolution de l’Economie Positive™ » ed : JC Lattes
Du plomb en or. C'est ce qu'a fait Bio Fuel Systems (BFS) en mettant au point un procédé de conversion accélérée, via les micro-algues, du CO2 en biopétrole, comparable au pétrole fossile, agréé comme carburant et pouvant servir à fabriquer des plastiques, des solvants, etc. Il a fallu cinq ans à BFS pour mettre au point son procédé et déposer 22 brevets. Fin janvier 2011, la société, créée en Espagne par un Français expatrié, a démarré la production de biocarburant dans son unité pilote d'Alicante.
Il s'agit de capter le CO2 émis par les industries polluantes et d'en nourrir des micro-algues placées dans des tubes verticaux exposés à la lumière afin de favoriser la photosynthèse. Chaque jour, la moitié des tubes est prélevée et centrifugée. La pâte produite contient 2 % à 3 % de nutriments à valeur ajoutée, extraits pour être exploités, et 97 % de biomasse, transformée en biopétrole par cracking à haute température, haute pression et sans oxygène.
Un baril à 30 dollars
Dans ce procédé, 2,2 tonnes de CO2 permettent de produire un baril de biocarburant et le procédé lui-même émet 1,260 tonne de CO2. « La production d'un baril neutralise donc 940 kg de CO2 », explique le directeur associé de BFS France, Pierre Baros. « Sur 100 kilomètres, une voiture de 135 chevaux roulant au biopétrole neutralisera 49 kg de CO2 alors qu'elle en émettra 19 kg avec du pétrole fossile ». BFS évalue la production d'un baril à 30 dollars mais entend le vendre au prix du pétrole fossile pour financer les investissements nécessaires à la création de ses usines.
L'unité d'Alicante occupe 11 hectares, soit 20 terrains de football, sur le site de la cimenterie Cemex. Elle absorbera 130.000 tonnes de CO2 pour produire 60.000 barils de biopétrole et 400 tonnes de nutriments par an. Une tonne de nutriments de type Oméga 3, à titre d'exemple, vaut actuellement 100.000 euros sur le marché. Il faudrait une surface égale à cinq fois la Sardaigne pour produire 85 millions de barils par jour, la consommation mondiale de pétrole », ajoute Pierre Baros.
Comme rien n’est parfait dans ce monde les Recherches et Développement se poursuivent mais, quoi qu’il en soit, voici un exemple supplémentaire qui montre, à qui veut bien l’entendre, que la protection de la planète et du climat n’est pas synonyme de retour à l’âge des cavernes, ni réservé à des baba-cools un peu rêveurs qui feraient pousser des chèvres dans le Larzac, mais bel et bien des solutions modernes, innovantes, porteuses d’emplois … pourvu que les politiques s’émancipent des lobbys pétroliers et industriels et nous aurons fait un grand pas vers une société plus durable.
Bruno BOMBLED
Source : latribune.fr, « Réparer la Planète, la révolution de l’Economie Positive™ » ed : JC Lattes
2 commentaires:
"et 97 % de biomasse, transformée en biopétrole par cracking à haute température, haute pression et sans oxygène."
et le rendement du cracking ?
A mon avis tout est une question de bilan. Tout ce que l'on fait a un impact, le but du jeu étant donc de faire moins mal que ce que l'on fait aujourd'hui, puis, à force d'injecter des énergies renouvelable (solaire, éolien, géothermie) et alternatives (biogaz, biopétrole ...) dans le système, on entre dans un cercle vertueux de productions de plus en plus neutre en carbone. Il faut juste enclencher le cercle ...
Enregistrer un commentaire