"Le motif de base de la résistance était l'indignation. Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature des marchés financiers qui menacent la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux."

Stéphane Hessel

samedi 1 février 2020

Être de Gauche ...

Il y a quelques jours, mon ami Soulé Ngaidė, m’a demandé de témoigner sur ce que c’était, pour moi, être de Gauche. Voici, ci-après ma réponse. Merci Soulé pour cette demande de témoignage. Amitiés à toi mon ami.

Pour moi, être de gauche, c’est tout d’abord se sentir l’héritier des luttes sociales qui ont forgé notre système de solidarité. C’est être de toutes les luttes émancipatrices, c'est être féministe, être pour l'égalité, totale et sans débat, des femmes et des hommes. Être de gauche c’est, pour moi, se sentir l'héritier des résistants et du Conseil National de la Résistance comme nous a demandé de l’être, Stéphane Hessel : « Nous vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l'héritage de la résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! » C’est refuser l’ordre établi, la soumissions à l’argent et au système. Être de Gauche c’est être antiraciste et contre l’homophobie, c’est voir l’autre non pas comme une menace mais comme une chance. C’est voir l’autre comme un être libre. Être de gauche c’est être rebelle, vivant et debout, c’est être cette petite voie qui dit « NON ! »

Être de Gauche c’est également être résolument écologiste et le vivre dans sa propre vie. C'est être pour une écologie sociale et solidaire car il ne pourra y avoir de justice sociale sans justice environnementale et climatique. Cette évidence est démontrée un peu partout dans le monde. Dès lors que l'environnement est fortement dégradé, c'est la loi du plus fort qui règne, la loi des petits chefs de clans, des mafias et des trafics. Le mal sait se vautrer dans le mal. Le bonheur et l'épanouissement sont impossibles dans un environnement dégradé. Être de Gauche c’est être pour une écologie radicale qui ne s’accommode pas des petits pas car nous n’en avons plus le temps. Être pour une écologie qui permet de préserver l’environnement des humains qui ne peuvent espérer survivre durablement, qu’en équilibre avec les autres espèces et leurs milieux, qu’en équilibre avec leur atmosphère, qu’en équilibre avec la qualité de leur eau, de l’air et de leur nourriture. Ainsi, par une écologie sociale et solidaire, on préserve tout le vivant. L’écologie ne peut donc qu’être de Gauche car elle vise à préserver l’humain plutôt que l’économie, elle est humaniste plutôt que comptable. Il ne peut donc y avoir d’écologie à droite puisque l’écologie c’est aller contre le productivisme industriel, le consumérisme, la croissance, la notion de bénéfices, le libéralisme, dogmes qui tous nous ont amené au point de basculement que nous connaissons aujourd’hui.

Le libéralisme c’est croire que l’Homme serait assez intelligent pour s’autoréguler tout seul, sans loi, sans règle et sans contrainte. L’histoire de l’humanité démontre que cela est un mythe propagé par les puissants, par les dominants, par les possédants. Le libéralisme c’est ne considérer l’Homme et l’environnement que comme des variables d’ajustements pour toujours mieux profiter, toujours plus posséder. C’est bien là l’une des raisons qui font que, lorsque l’on est de gauche, on ne peut être pour le libéralisme, puisque cela heurte deux de ses valeurs fondamentales : travailler à toujours améliorer la condition humaine et préserver son habitat. Être de Gauche c’est se dire que l’état se doit d’être l’organisateur. L’Homme a besoin de lois et de règle pour le limiter dans son instinct de prédateur égoïste.

Être de gauche c’est préférer l’équité à l’égalité même si l’égalité est chose précieuse. La liberté, l’égalité et la fraternité sont choses précieuses. Pour moi, être de gauche c’est finalement préférer à ce que « tout le monde paye en fonction de ses moyens » plutôt que « tout le monde paye pareil ». Être de gauche, c’est toujours se poser la question de ce qui peut apporter plus de bien-être à tous, ce qui peut apporter plus de sens à notre courte présence sur Terre. Être de Gauche, pour moi, c’est toujours préférer l’humain au capital, la vie n’a de sens que par l’humain et non par le trop d’argent gagnée. Être de Gauche c’est être pour un état redistributif aux services publics forts et performants. C’est être pour un état planificateur. Être de Gauche c’est se questionner sur ce sur quoi doivent être indexés les salaires et non plus accepter, comme une évidence, les études ou les responsabilités comme raisons. L’idée que le nombre d’années d’études justifieraient les hauts salaires est juste un argument des classes dominantes pour perpétuer leur statut. Le salaire est ce qu’une société accepte pour classer ses maillons entre ceux qui serviront et ceux qui se serviront.

Enfin et aussi, être de Gauche, pour moi, c’est être totalement et sans concession aucune pour la Laïcité, c’est-à-dire être protecteur de toutes les croyances religieuses et de leurs adeptes mais sans jamais accepter de religion d’Etat, sans jamais accepter que les règles, dogmes et les interdits religieux ne dictent la vie du pays. Être de Gauche c’est toujours cantonner la foi et la religion à la sphère privée et veiller à ce que jamais cela ne sorte de cet espace.

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