Imaginez vous une France, demain, gouvernée par :
Marine Le Pen : Présidente
Nicolas Dupont-Aignant : Premier Ministre
Florent Phillipot : Ministre de l’éducation
Bruno Gollnisch : Ministre des affaires étrangères,
Gilbert Collard : Garde des Sceaux,
Marion Maréchal-Le Pen : Ministre en charge des droits des femmes,
Robert Ménard : Ministre de l'intérieur en charge des cultes,
Christine Boutin : Ministre de la famille (chrétienne),
Wallerand de St Just : Ministre de l'économie.
….
Un cauchemar !!!!
C'est ça que vous voulez pour diriger la France ?
À ceux qui ont la mémoire courte, pour ma part je ne confonds pas le fascisme tout court avec le "fascisme de la finance". Le fascisme, le vrai, même drapé de respectabilité Républicaine, reste celui qui tape dur, celui des milices, celui des policiers patriotes, celui qui utiliserait, par exemple, à la première attaque terroriste ou devant des mouvements sociaux trop forts, l'article 16 de la constitution qui donne, sur simple consultation du premier ministre et du président de l'assemblée les "pouvoirs exceptionnels" à la Présidente de la République. Au fait, messieurs Hollande et Valls, merci pour l'état d'urgence et la loi de renseignements. Aviez-vous envisagé qu'il se pourrait, qu'un jour, le FN soit au pouvoir légalement ? Aviez vous réfléchi à ce que le FN pourrait en faire ?
Ainsi, le 7 mai, moi, l'indigne, le peureux, celui qui baisse son froc, le traître à la cause anticapitaliste, j'irai me salir les mains pour tenter de préserver les libertés de ceux qui sont trop purs pour faire de même et j'essayerai de calmer cette nausée que d'autres, trop sensibles - pôvres choux - trouvent au dessus de leurs capacités.
Mais ne pas voter contre Le Pen parce-que ce serait l'avoir en 2022, n'est-ce pas, finalement, risquer de gagner du temps ? "le vote d'extrême droite doit être réduit au minimum par nos propres forces", nous disait Jean-Luc Mélenchon, en 2002. "Quelle conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder l'essentiel parce que l'effort lui paraît indigne de soi? Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d'action, c'est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l'inconvénient individuel" poursuivait il.
Ainsi, comme j'ai voté contre Sarkozix en votant Hollande, je voterai contre Le Pen en votant Macron. Précisons, car si cela va sans dire, cela va mieux en le disant, qu’il est parfaitement évident que mon vote, contre le FN, n'est et ne sera jamais et EN AUCUN CAS un ralliement, de ma part, aux idées libérales et croissantistes de Macron. Dès lors, si Macron passe au second tour, ce que je souhaite pour la sauvegarde de la République, il aura deux défis majeurs à relever, sans droit à l’échec si l’on souhaite faire reculer définitivement le FN et réussir le défi de la durabilité qui conditionnera le chaos ou la paix :
- le défi du plein emploi digne et respectueux de l'environnement, qui puisse permettre aux gens de vivre, d'avoir un futur désirable et non juste survivre, juste être de la chair à produire. Un défi qui n'autorise pas tout, car la fin ne peut justifier tous les moyens (travailleurs pauvres allemands, contrats zéro euro en Grande-Bretagne …). Le risque, en cas d'échec, sera donc bien de poursuivre d'alimenter les scores du FN et de le voir s'installer pour de bon à L'Elysée
- les défis écologique et climatique pris à bras le corps conditionneront l'effondrement, ou non, en fonction des choix qui seront pris, de notre civilisation (cf le Club de Rome) et donc notre propre survie à moyen terme.
"Aujourd'hui, Emmanuel Macron, vous ne pouvez pas prétendre devenir un président responsable et ignorer tous les laissés-pour-compte de la mondialisation. Pas plus que vous ne pouvez ignorer les 26% du corps électoral qui ont choisi, au premier tour, la vision plus intégrale de l'écologie et des solidarités défendue par Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Vous voulez être le 7 mai celui qui aura le devoir de les représenter, ayez le courage de leur donner des gages aujourd'hui! […] M. Macron, ce vote de raison et de responsabilité au 2e tour vous oblige plus qu'il nous oblige. Il ne s'agit en aucun cas d'un chèque en blanc et encore moins d'une adhésion sans réserve à votre projet, qui n'a pas pris la mesure de l'exigence de solidarité dans laquelle se trouvent le pays, l'Europe et le monde" Nicolas Hulot, Le Monde, le 29 avril 2017
Mais, vu ses idéaux ultra-libéraux, croissantistes et consuméristes, j'ai des doutes sur sa capacité à relever ces deux défis majeurs puisque ces idéaux, ces dogmes, sont les causes des problèmes sociaux, environnementaux et climatiques actuels. Nous sommes donc dans une merde sans nom, mais ...
Le 7 mai,
j'irais tout de même choisir l'adversaire
que je veux affronter pendant 5 ans.
Et pour moi, ce sera Macron.
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